Elle est loin l’époque où le fan de morts-vivants était montré du doigt et traité de débile profond. Les rôdeurs mangeurs de chair fraîche sont depuis devenus hype. Présents dans les folklores de toutes les cultures depuis que le monde est monde, ils sont les Draugr nordiques, les Jiangshi chinois, les goules au Moyen Orient, les Nachzehrers allemands ou les kyonshi japonais. En ce moment les zombies ont le vent en poupe … notamment grâce à la série TV The Walking Dead diffusée sur AMC, programme qui a largement contribué à les populariser auprès du grand public. Nous allons farfouiller dans les entrailles de la bête et vous en servir un petit morceau pendant qu’il est encore chaud. Régalez-vous bien!
Le mythe du défunt animé venant se repaître des vivants vient de croyances qui persistent depuis l’aube de l’humanité. La première occurrence de ce sujet pourrait dater d’un antique récit mésopotamien datant approximativement du XVIIIe siècle avant JC (l’une des œuvres littéraires les plus anciennes de l’humanité), l’Epopée de Gilgamesh. Éconduite par ce dernier, la déesse Ishtar lui fait cette promesse solennelle: « J’ébranlerai les portes de l’Au-Delà […] laissant les morts s’en extirper afin de dévorer les vivants. Et les défunts supplanteront bientôt les vivants« . En occident, c’est surtout à la fin du Moyen-Âge et lors de la Renaissance que ces croyances se sont développées. En 1497, Albrecht Dürer présenta une gravure intitulée Incabus ou Femme attaquée par la Mort. Elle représente un homme (censé être un cadavre) qui agresse une femme terrorisée. En 1562, Le tableau Le Triomphe de la Mort de Brueghel met en scène la conquête de la terre par des squelettes.
Nous pouvons aussi évoquer les danses macabres du Moyen-Age, mettant en scène des morts et des vivants dansant la sarabande ensemble. Depuis ces périodes difficiles où la maladie et la guerre étaient le lot de tous, ces œuvres viennent nous rappeler combien nous sommes égaux face à la mort malgré nos distinctions sociales.
Rédigé vers la fin du Ie siècle, l’Apocalypse selon Saint Jean (le Livre des Révélations) mentionne le retour des martyrs sur terre après leur mort. On y décrit la chute de Babylone, commençant par la description d’une prostituée qui pervertit ceux qui l’approchent et s’abreuve du sang des martyrs. C’est carrément flippant!
Un peu d’histoire zombie
Mot créole exhumé en 1697 par l’écrivain P.C. Blessebois, le terme de « zombie » semble découler d’une pléthore de mots africains à consonance proche (Nvumbi, Nzambi, Zumbi, …) désignant des esprits, des démons ou des revenants. Dès lors, ils servit à décrire un être ayant perdu sa conscience et son humanité, en proie à des comportements violents afin d’apaiser sa faim dévorante. Dans la culture haïtienne, il décrit les victimes de sortilèges Vaudou proches de la nécromancie jetés par des bokors (sorciers). Ces sorts ramènent les morts à la vie ou détruisent la conscience de la victime, la transformant ainsi en esclave (comme dans le film White Zombie de Victor Halperin, 1932). C’est également le nom des dieux de certaines tribus africaines. Les esclaves issus de ces tribus ont amené avec eux leurs croyances et leurs rituels, contribuant à entretenir le mythe. C’est pendant l’occupation d’Haïti par les États-Unis de 1915 à 1934 que le mot « zombie » remplaça le terme « mort-vivant » dans le patrimoine culturel américain.
En 1937, l’écrivain et folkloriste américaine Zora Neale Hurston enquêta en terre occupée sur le cas de Felicia Felix-Mentor, qui d’après certains témoins, errait dans les rues alors qu’elle était enterrée depuis 1907. Son enquête démontra que ces personnes « zombifiées » étaient sous l’emprise de psychotropes. Plus tard, le témoignage de Clairvius Narcisse, victime de zombification, suggéra l’utilisation dans les rites Vaudou d’un puissant poison (la fameuse tétrodotoxine), donnant à un homme l’apparence d’un cadavre par arrêt complet apparent des fonctions vitales.
Depuis, le terme a pris une acception différente dans la culture populaire occidentale: ce sont des êtres qui survivent en se nourrissant de la chair des vivants. Dans tous les médias, les Zombies jouissent présentement d’un très grand succès, au point d’être l’objet du Guide de Survie en Territoire Zombie de Max Brooks (2003). Souvent présentée comme une épidémie (tel 28 jours plus Tard, dans lequel le phénomène débute par la morsure d’une singe porteur d’un pathogène virulent), la déferlante de zombies sur le monde connait parfois des origines plus alambiquées, dignes de clichés Z : malédiction millénaire, vengeance d’outre-tombe, enfer surpeuplé au point de ne plus pouvoir accueillir les âmes des derniers arrivants, voire implication des extra-terrestres dans le désastreux Plan 9 From Outer Space. Retour sur les débuts de ce phénomène.
Les premiers livres de Zombies
« Frankenstein ou le Prométhée moderne », écrit par Mary Shelley en 1818 est la première fiction moderne à parler de la réanimation d’un cadavre. S’inspirant librement de l’oeuvre de Shelley, Lovecraft écrira en 1922 « Herbert West, réanimateur ». Cette nouvelle raconte comment deux médecins vont réanimer des morts. Les corps, mus par des procédés scientifiques, deviennent très violents et incontrôlables. Il a aussi écrit « l’affaire Charles Dexter Ward » (1941), qui nous raconte comment un jeune homme féru d’archéologie et de généalogie sombre inexplicablement dans la démence. Tentant de venir en aide à son patient, le docteur Willett mettra à jour les abjects secrets de cette transition. La première histoire à mettre en scène une invasion n’est autre que « Je suis une légende » de Richard Matheson datant de 1954 (oubliez la sombre daube avec le Prince de Bel Air). Bien que l’histoire traite davantage du vampirisme, nous y trouvons tous les thèmes chers aux films du genre.
Les films de Zombies
En matière de films et de séries nous comptons plus de cinq cents réalisations à ce jour. White Zombie (Victor Halperin, 1932) est le premier film à traiter du sujet. Il raconte comment Charles Beaumont va demander au maître vaudou Monsieur Legendre de « zombifier » Madeleine Short pour l’empêcher d’épouser Neil Parker (c’est digne de Santa Barbara). Les britanniques nous sortiront deux films. Le premier, Le cadavre qui tue (1961, Sidney J. Furie) nous explique comment un savant ranime des morts avec des greffes de cœurs humains. Il s’attaque aux villageois des Cornouailles pour effectuer ses morbides expériences. Ensuite, John Gilling réalisera L’Invasion des morts-vivants en 1961. l’histoire se passe une fois de plus dans un village des Cornouailles (c’est tellement simple de s’en prendre à eux), les habitants sont victimes de morts inexpliquées. Le professeur Forbes, accompagné de sa fille Sylvia,viendra en aide au docteur Peter Tompson. Ils devront faire face à des zombies.
Le film de George Romero, La nuit des Morts vivants, 1968 a révolutionné le cinéma d’horreur. L’aventure commence dans un cimetière de Pennsylvanie. Barbara et son frère Johnny viennent se recueillir sur la tombe de leur père, et se font attaquer par un revenant. Après une course poursuite infernale, elle rencontrera Ben, un afro américain bien décidé à survivre. Librement inspiré par le livre « Je suis une légende », le film va avoir du succès, malgré un budget minable (114 000 dollars) qui va obliger l’équipe à tourner le film en noir et blanc et à abandonner plusieurs idées. Le film devait s’appeler La nuit des mangeurs de chair (ce changement de titre a eu pour conséquence un problème de Copyright, du coup le film est définitivement entré dans le domaine public). A noter que Romero n’a jamais utilisé le terme « zombie » dans son film. C’est un classique qui a engendré bien des suites (plus ou moins réussies).
Il y a aussi un nom à retenir dans cette aventure : Tom Savini. Il n’a pas pu travailler sur le tournage du film à cause de l’armée (pendant la guerre du Viêt Nam, il fût enrôlé en tant que photographe de guerre ). A son retour au pays, il travailla enfin avec George Romero. il s’inspira de ce qu’il vit pendant son service, pour créer des maquillages très réalistes. En 1990, il réalisera un remake de la nuit des Mort vivants (qui subit la foudre de la censure). Il a participé en tant qu’acteur et maquilleur à plus d’une vingtaine de films.
Les zombies à l’écran deviennent au fil des années de plus en plus réalistes au niveau de leur décomposition (couleur des chairs, blessures etc.).
Au cinéma le filon Z a été tellement exploité (il devient difficile de s’y retrouver tant les noms des oeuvres sont similaires) que les scénaristes ont commencé à tourner en rond. Sont alors apparues des « comédies de zombies » (« zom-coms »), dont certaines particulièrement réussies : Shaun of the Dead (Edgar Wright, 2004), Bienvenue à Zombieland (Ruben Fleischer, 2009), Warm Bodies (Jonathan Levine, 2013), Juan of the Dead (Alejandro Brugués), Fido (Andrew Currie, 2006), etc. Le paroxysme du délire étant probablement atteint avec Poultrygeist (2006), mettant aux prises les serveurs d’une chaîne de fast food avec les esprits conjugués des occupants du vieux cimetière indien sur lequel l’établissement a été construit et ceux des milliers de poulets sacrifiés sur l’autel de la « gastronomie » industrielle.
Les mangas et comics de Zombies
La première apparition d’un Zombie dans un comics remonte à 1953 dans le recueil Menace numéro 5 (édités par Atlas Comic). Ces pages racontent l’histoire de Simon Garth. Il sera la vedette de Tales of the Zombie (1973). Il a été créé par Stan Lee et Bill Everett. Simon Garth était un riche homme d’affaires et un homme influent. Il était réputé pour être très dur avec ses employés. Il eut une violente dispute avec son jardinier Gyps, après l’avoir surpris en train de se rincer l’oeil, pendant que sa fille se baignait nue. Pour se venger, Gyps le drogua et l’amena dans les marais pour le sacrifier dans un rituel vaudou.
Les japonais surfent sur la nouvelle mode de la chair pourrie et de la violence gratuite. Nous trouvons énormément de mangas traitant du sujet. Nous aurions pu vous parler de Reiko, the Zombie Shop (1998), mais nous pensons que le premier manga (ou plutôt manwha) traitant sans détour de zombies s’appelle Shirei-kari, il est connu en occident sous le nom de Zombie Hunter. Il est sorti en 1998 et 1999, selon les pays. Il ne compte que 4 volumes. Le manga n’ayant pas de succès, sa publication fût arrêtée. Cette histoire sombre et violente est le fruit de la collaboration entre l’écrivain japonais, Kazumasa Hirai, et le dessinateur coréen, Yang Kyung-il. Toshio Tamura, un pilote de voiture de course, va devenir malgré lui un chasseur de zombies dans un monde complètement déjanté. Les plus jeunes peuvent lire Dark Edge (Daku Ejji 2002). Après la mort de la mère de Kuro Takagi, son père présumé mort refait surface et lui offre de subvenir à ses besoins. Son papounet le transfert dans une école lui appartenant. Elle est régie selon une règle très bizarre : Aucun étudiant ne doit rester dans les locaux après le coucher du soleil. Derrière ce règlement se cache une sombre histoire de revenants.
En 2005 sort Tokyo Zombie. A Tokyo, la pollution va engendrer une montagne d’ordures appelée le Black Fuji. Un jour, les cadavres enterrés dans cette décharge reprennent vie et dévorent les habitants. Les pages nous racontent comment Mitsuo et Fujo décident de fuir en Russie. C’est en 2006 que le Japon voit débarquer High School of the Dead. Ecrit par Daisuke Sato et dessiné par Shoji Sato, ce manga ne fait pas dans la demi mesure. Ecrivez un scénario tenant sur un bout de papier-toilette (des lycéens doivent survivre à une invasion de zombies). Placez-y des filles au caractère bien roulé (les amateurs savent de quoi il en retourne), saupoudrez le tout de sang et de tripes et vous obtenez High School of the Dead. Je vous préviens d’avance : vous pouvez mettre votre cerveau sur off et vous faire plaisir.
Ils apparaissent aussi dans Requiem Chevalier Vampire, où ils représentent la race la plus représentée sur le monde cauchemardesque de Résurrection (et aussi sa plus basse caste … dur dur d’être zombie !).
Mais nous le savons tous, la bande dessinée à la mode c’est Walking Dead. Nous devons cette dinguerie à Robert Kirkman (scénario), Tony Moore (dessin, juste pour le premier volume) et Charlie Adlard. Le premier volume est sorti en 2003 chez Image Comics. Il raconte l’histoire de Rick, un shérif travaillant à Cynthiana dans le Kentucky. Pendant une intervention, il reçoit une balle dans le torse et tombe dans un profond coma. Deux mois plus tard, à son réveil, il est allongé sur un lit d’hôpital, complètement seul. En sortant de son petit nid douillet, il s’aperçoit bien vite que le monde qu’il connaissait à complètement changé. Le projet devait s’appeler Dead Planet. Il était basé sur un scénario de science-fiction parlant d’une épidémie. Pourtant, Robert Kirkman décide finalement de laisser les lecteurs dans le doute. Image Comics n’était pas chaud pour publier une histoire parlant de morts-vivants. Le scénariste leur promet de diriger l’intrigue vers de la SF pure et dure. Malgré une sortie très confidentielle (pas de publicité, aucun tapage médiatique), Walking Dead aura un incroyable succès. Aujourd’hui nous en mangeons à toute les sauces : Série TV, jeux vidéo, magazines etc. Et ce n’est pas prêt de s’arrêter. Tony Moore a attaqué en justice Robert Kirkman pour une embrouille au niveau des pourcentages qu’il touche pour la diffusion TV de la série. Comme quoi il y a bien pire que l’apocalypse : l’argent.
En 2005, Marvel en remet une couche histoire de se faire quelques dollars en sortant le fameux comic : Marvel Zombie. A la base c’était une mini série écrite par Robert Kirkman qui racontait comment les héros Marvel étaient devenus des zombies assoiffés de sang dans un monde parallèle à celui des « ultimate fantastic four ». Rencontrant un grand succès, la recette fut déclinée en plusieurs séries, dont une avec Ash Williams (issu du Evil Dead de Sam Raimi) comme héros principal.
Les jeux vidéo de Zombies
Il existe plus d’une centaine de softs parlant de rôdeurs. Le premier du genre s’appelle Zombie Zombie. Il est sorti en 1984 sur Zx Spectrum. Nous devons ce jeu au studio Quicksilva qui nous avait déjà pondu Ant Attack. Dans un monde en 3D isométrique, vous devez repérer grâce à votre hélicoptère un certain nombres de goules, ensuite vous devez descendre de votre appareil pour les attirer dans des trous. Le but est de les précipiter vers une chute mortelle. Vous passez le niveau en tuant le nombre de zombies indiqués par le compteur.
En 1986 sort le jeu Zombi, crée par le studio Ubi Soft. On le retrouve sur divers supports (Amiga, Amstrad CPC, Atari ST etc.). C’est un Point and Clic/FPS. Il puise son inspiration dans le film Zombie de George Romero. Le joueur contrôle quatre protagonistes dans un centre commercial rempli de crève-la-dalle puant le vieux fromage. Il s’appuie sur de nombreuses scènes du film. Si l’un membre de votre équipe n’a plus de vie, il se transforme en zombie et erre dans la pièce où il est mort. Vous pouvez tuer vos ennemis en vous acharnant dessus ou en les frappant dans la tête. La qualité du soft diffère selon le support, chaque portage ayant été développé par une équipe différente. Je vous conseille vivement la version Amiga.
En 1989, SNk, US Gold et Activision nous pondent Beast Busters. Johnny Justice, Paul Patriot et Sammy Stately doivent se sauver de la ville en arrosant tout ce qui bouge. Ce jeu d’arcade type Rail Shooter est le premier à exploiter le filon Z.
Sur la Famicom et la Nes nous avons eu le droit à Sweet home de Capcom (1989 Famicom) et Zombie Nation (1990 Famicom, 1991 Nes) de chez Meldac. Le premier est un RPG horreur/psychologique basé sur le film d’horreur japonais du même nom. Il a été supervisé par le réalisateur du film Kiyoshi Kurosawa. C’est le précurseur de Clock Tower et Bio-Hazard (Resident Evil). Pour certains, c’est le premier Survival Horror sur console. Au début du jeu, nous avons le droit à la fameuse animation de porte si chère à Resident Evil. Zombie Nation quant à lui est un shoot themp up qui fait beaucoup penser à Abadox par son aspect sale. En 1999 le Darc Seed s’écrase sur terre, libérant une énergie qui transformera les terriens en devenez quoi? Des zombies. De plus il prendra le contrôle de la légendaire épée Shura. Namakubi partira combattre ce fléau. Si dans la version japonaise vous contrôlez un Tengu, la version Us propose de jouer avec une tête de zombie géante. Le scénario ne colle pas du tout avec ce shoot à l’ancienne.
Il y a aussi eu des jeux sympathiques jouant la carte de l’humour. Nous devions certains de ces titres à LucasArt. En 1991, le studio sort Monkey Island 2 LeChuck’s Revenge sur PC. C’est un grand classique du Point and Clic qui met en scène Guybrush dans une région des Caraïbes remplie de mysticisme et de vaudou à la grande époque de la piraterie. Le mort vivant Lechuck va lui en faire voir de toute les couleurs dans la seconde partie du jeu. Konami édita Zombies (ate my neighbors) (1993) sur Super Nintendo et Megadrive. Il y eut même une suite éditée par JVC, Ghoul Patrol. Zeke et Julie doivent sauver leurs voisins d’une invasion en tirant sur tout ce qui bouge à travers des labyrinthes vus de haut. Ces jeux sont vraiment fun et vous feront passer de bons moments.
Dès lors, les sorties se multiplièrent: Aera 51 (1995), The House of the dead (1996), Resident Evil(1996), Blood (1997), Nightmare Creature (1998), Medivil (1998), Shadow Man (1999), Zombie Revanche (1999) etc. pour au final arriver à des softs comme Dead Rising (2006), Left for Dead (2008) Plants Vs Zombies, Minecraft et le fabuleux The Walking Dead (2012) de chez Telltale Games, qui a été récompensé comme « meilleur jeu de l’année » en 2012, lors des Video Games Awards. C’est une adaptation du comic qui allie action et émotion. Proposant un traitement original, très cartoon (qui va certainement bien vieillir, comme la série Jet Set Radio), il vous mettra dans la peau de Lee Everett, un black accusé de meurtre qui devra lutter pour sa survie et celle de la petite Clementine, qu’il considère comme sa fille. C’est certainement le meilleur jeu de zombies (avec la série Left For Dead) que j’ai fait à ce jour. Il enterre les Resident Evil et autres Dead Rising. C’est un must have, alors que le The Walking Dead : Survival Instinct (2013) est une merde infâme.
Metal Slug 3 (2000) nous a gratifié d’un niveau horrifique avec – cerise sur le gâteau – la possibilité de se transformer en zombie. Le gameplay pendant ces phases en devient hilarant !
Les jeux de Zombies
Les mort-vivants sont omniprésents dans les jeux de figurines. Ils ont souvent de médiocres caractéristiques individuelles et, isolés, ne représentent pas une grosse menace pour le joueur, mais compensent leur faiblesse par leur nombre. Nous les retrouvons dans Dungeons & Dragons, Warhammer, Confrontation etc. Il est possible d’en jouer dans Magic. Il existe aussi des jeux de rôles dont les univers leur font la part belle : Enter the Zombie, Zombies, Zombi, Z Corps, Imputrescibles, Blood and Brains, etc.
Beaucoup d’éditeurs de jeux de société sortent leur jeu de mort vivant (Les Morts aux trousses, Zombies, Zombies !!!, Zpocalypse, City of Horror, Off the Dead, Zombidice, We are Dead, Zombie Town, Zombie Survival, Dark Darker Darkest, Mall of Horror, Oh No Zombies … il y en a une sacrée flopée). L’équipe GGS est particulièrement fan du jeu Zombicide. C’est un jeu du studio Guillotine Games (et c’est made in France), édité par Cool Mini Or Not en 2012. Ce jeu vous propose de diriger des survivants et de leur faire effectuer des missions. Les ennemis sont gérés par un système d’intelligence artificielle rudimentaire mais cohérent, ce qui vous permet d’y jouer seul (si vous n’avez pas d’amis). C’est un super jeu de plateau que nous vous conseillons !
Les différents types de Zombies
Il existe, selon les auteurs, des zombies au physique et au comportement bien distincts :
– Le zombie lent (Walker). Pour Romero les non-morts se devaient d’être lents dans leurs déplacements. Ce trait a été conservé dans bien des films, au point de devenir caractéristique de ces créatures (au même titre que la vulnérabilité des vampires au soleil). Et il faut bien admettre que côté inexorabilité, voir une meute de pantins décharnés vous traquer à l’allure d’un vieillard asthmatique produit son petit effet.
-Le zombie coureur. Historiquement, les premiers « runners » ont fait leur apparition dans Return of the Living Dead (1985, Dan O’Bannon). Avec Dawn of the Dead (2004), c’est Zack Snyder qui changera définitivement la donne en implémentant des zombies ultra-speed capables de courir la distance d’un marathon à la vitesse d’un 100 mètres, ouvrant la voie aux sprinters chers à Danny Boyle dans 28 jours.
– Le zombie « frais », seulement discernable de l’humain par ses grognements inintelligibles et sa gestuelle saccadée. C’est certainement le cas dans La Nuit des Morts-Vivants … malheureusement plus pour des raisons budgétaires et des contraintes techniques que par choix artistique. Ceux du premier film Resident Evil rentreraient aussi dans cette catégorie, l’infection ayant eu lieu très récemment avant l’irruption du commando dans la base.
– L’amoché, reconnaissable à son épiderme endommagé, voire aux parties manquantes de son anatomie (membres, mâchoire inférieure). La nouvelle génération d’effets spéciaux donne dans ce domaine des résultats saisissants. La série Walking Dead fait la part belle à cette espèce.
– Le déliquescent, dont le représentant le plus mémorable à ce jour reste le Tar zombie de Return of the Living Dead (1985). Interprété par le talentueux Allan Trautman, sa démarche dégingandée relève presque de la chorégraphie, et il est l’initiateur du cri « CERVEAAAU !! » (« BRAAINS !!« ).
– Les déclinaisons futuristes : dans les grandes lignes, ces « space-zombies » partagent leur caractère avec leurs cousins contemporains, mais réservent parfois de désagréables surprise aux astronautes qui croisent leur chemin. Citons par exemple les Nécromorphes de Dead Space, les Strain de Sedition Wars, les vampires de LifeForce (1985) … en poussant un peu, on pourrait même inclure dans cette liste les Borgs de Star Trek.
– Les animaux zombies. Peu fréquents, sortis des sempiternels chiens. Encore qu’on ait déjà vu des canards rôtis et des porcs laqués ramenés à la vie par une machine infernale (Flic ou Zombie, 1988).
On voit régulièrement fleurir de nouveaux stéréotypes récurrents dans ce genre de film. Citons en vrac la zombie sexy (occasionnellement strip-teaseuse), les zombies nazis, le zombie clown, la zombie enceinte (générant tôt ou tard un répugnant rejeton), le gros zombie (ou « Fatty », illustration littérale de l’expression « obésité morbide »). Las, les stéréotypes ont la peau dure, et même le style zombie ne fait pas abstraction de la caricature raciale.
Le plus intéressant reste certainement le zombie « futé », encore que les limites de cet intellect restent difficiles à cerner. Si quelques spécimens sont doués de parole, le phénomène demeure une rareté. Plus souvent, le sujet garde des comportements et des automatismes de sa vie passée, particulièrement si l’individu effectuait une tache répétitive dans son existence (comme le pompiste dans Land of the Dead – 2005- qui vient toujours à la pompe lorsqu’il entend la cloche).
Et enfin, bien sûr, celui que vous redoutez le plus de croiser : le zombie familier. C’est en général un ami, un parent, un être aimé. Le conseil reste le même : « ce n’est plus celui que vous aviez connu, abattez-le sans pitié ». Tout le monde n’a pas le cran de descendre froidement ses proches, et nombreux sont les survivants qui se sont faits prendre à ce piège.
Dans la plupart de ces fictions, pour tuer un mort-vivant, il faut lui exploser la tête : n’étant plus considéré comme une créature vivante, on ne peut plus le mettre hors d’état en détruisant d’autres organes vitaux. Par contre, les personnes infectées mettent un certains temps pour se transformer selon l’oeuvre. Par exemple dans 28 jours plus tard, la contamination est très rapide, alors que dans L’armée des morts, les gens qui n’ont subi qu’une simple morsure mettent plusieurs heures avant de se transformer. Une fois transformé en zombie, vous n’avez aucune chance de guérir, sauf dans l’épisode South Park spécial Halloween Conjonctivite (1997,1998) où il suffisait de tuer le zombie originel pour sauver les victimes de la sauce Worcestershire, à savoir Kenny le poissard. A l’origine, il était question dans 28 jours plus tard qu’un personnage se retrouve infecté, puis guéri grâce à une transfusion intégrale … fort heureusement, l’idée n’a pas été retenue, elle aurait grandement décrédibilisé un des meilleurs films du genre !
La musique de zombies
Les zombies inspirent aussi les chanteurs et les musiciens, de Maître Gims avec sa chanson Zombie (2013) en passant par le groupe Cradle of Filth fondé en 1991, vous en avez pour tous les goûts. Nous allons vous présenter deux artistes qui sont vraiment allés au bout de leur délire.
En 1982, Mickael Jackon sort son nouvel album Thriller et invente dans la foulée les premiers vrais clip vidéo à but promotionnel. En 1983, est diffusé sur MTV le clip Thriller, un court métrage de 14 minutes réalisé par John Landis (The Blues brothers, Le Loup-Garou de Londre etc.). Ce clip a contribué à lancer l’album dans le monde entier.
« Je ne peux rien imaginer de moins désirable qu’un zombie avarié … mais chacun ses goûts«
Robert Bartleh Cummings, alias Rob Zombie, fonde en 1985 le groupe White Zombie en hommage au film du même nom. Il se donne une image satanique copiant tous les codes des films d’horreur classiques et les utilisent comme principaux thèmes de leurs chansons. En 1996, il s’intéresse au cinéma et réalisera des bandes sons, il démarre une carrière solo en 1998 et réalisera son premier film en 2003 (La Maison des 1 000 morts).
Conclusion
Tour à tour terrifiants, pathétiques et repoussants, les zombies nous en font voir de toutes les couleurs. Ils sont parfois utilisés métaphoriquement pour véhiculer des messages politiques, comme dans Zombie (Dawn of the Dead George Romero 1978) qui sous couvert d’un film d’action/horreur est « un pamphlet contre la société de consommation, représentée par le centre commercial dans lequel les héros, comme les zombies, singent leur vie passée« .
Le film de zombie peut aussi être pris comme une dénonciation de la montée du totalitarisme, où les gens qui vous entourent sont touchés par le phénomène les uns après les autres et se fondent dans la masse sans qu’il soit possible d’inverser le processus. La situation n’est pas sans rappeler le roman Rhinocéros (Eugène Ionesco, 1959) qui raconte l’histoire d’une épidémie qui transforme les hommes en rhinocéros, .
Contrairement à nous, le mort vivant est un personnage vide de sens, qui n’a aucun but. Ces fictions nous permettent d’avoir une réflexion sur la nature humaine. Le zombie est un être mauvais et monstrueux qui n’est là que pour vous manger (une peu comme certaines personnes). Une telle adversité est révélatrice, et les survivants deviennent eux aussi de plus en plus sauvages et se montrent sous leur vrai visage: certains groupes se soudent là où d’autres volent en éclat. C’est intéressant de voir à quel point les gens sont sans pitié et égoïstes quand nous les privons de leur bien être personnel. Le pessimisme est à la mode, c’est moi qui vous le dis. La déshumanisation est le caractère le plus tragique dans le phénomène zombie.
La réalité dépasse parfois la fiction : Le CDC (équivalent du ministère de la santé aux US) a surfé sur la mode zombie en lançant un concours pour préparer la population a une éventuelle invasion. Idée qui leur a valu de se retrouver bombardés de questions aussi saugrenues qu’inquiétantes (« quel est le calibre de munitions le plus approprié pour détruire un zombie ?« ). S’en est suivie une simulation de combat urbain dans une ville factice prévue à cet effet … des soldats américains s’y seraient retrouvés confrontés à une horde de figurants grimés en zombies !
Alors la grande question est : la mode zombie est elle éphémère, ou bien sont-ils encore là pour longtemps ? Les « Zombie Walks » sont devenues des événements annuels, se faire zombifier digitalement est aussi commun que de prendre un selfie et Lego nous sort des minifigures officielles … le thème doit être vraiment devenu tendance!
8 commentaires
Cool ce dossier !!
Bon moi j’ai un peu de mal avec les zombies perso, je trouve que c’est hyper kitsch à mort et souvent le sujet traité est le même. Maladie, contagion par morsure, ils sont lents ils sont cons, ils veulent nous croquer, pour les buter c’est la tête etc etc etc…
J’ai grave du mal finalement avec ce genre de truc. Mais j’admets avoir bien rigolé sur certains films. Mon préféré est de loin Brain Dead, qui traite ça de loin, de façon vraiment burlesque avec la mère qui perd son oreille dans la soupe etc.. le coup de la tondeuse, bref c’est vraiment drôle.
Le reste, moyen moyen, en fait j’aime pas quand ça devient presque sérieux parce que c’est un sujet qui ne l’est pas du tout. Du coup, Walking Dead, j’ai quand même du mal depuis le début de la saison 2 où il se passe je trouve rien d’intéressant et où finalement les zombies deviennent annexes, ne font plus peur, c’est la maladie et l’Homme qui devient dangereux.. Mouais.
Je préfère quand c’est drôle quoi.
Sinon la mode Zombie, je sais pas si c’est une mode, on a quelques trucs qui sortent et le sujet semble un peu vu et revu 1 milliard de fois depuis les années 70, donc à voir s’ils se renouvellent, mais comme les vampires, ce sont des choses qui plaisent au public. On ferait une série « The Flying immortals » avec des Vampire qui contaminent les gens à la place des Zombies ce serait la même.
Dans Brain Dead, l’oreille perdue tombait dans la crème anglaise, malheureusement. Depuis, je ne peux plus en regarder un bol sans penser à cette scène 🙁
Très chouette dossier 🙂
Rien a été laissé au hasard… chapeau… même la Mésopotamie y passe 😉
ça pourrait valoir le coup de se faire une soirée films de zombies un de ces quatre?
grave, une ptite soirée zombie-bières ça peut être frais !
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Super intéressant, ce dossier sur les zombies! Je croyais tout savoir sur ce sujet-là, mais tu m’en apprend encore! ♥