Les sports d’équipes violents sur nos écrans

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Je me suis longuement interrogé sur le contenu de mon article suivant, et finalement je me suis décidé pour une sous-catégorie de science-fiction que j’aime beaucoup : les sports violents.

Oubliez les combats de boxe de robots, Running Man et autres justices rendues sous le dôme du tonnerre, je parle ici uniquement des sports d’équipes.

L’aventure commence au début des années 1970, lorsque William Harrison, alors auteur d’une nouvelle intitulée « Meurtre au roller ball », écrit le scénario d’un film pour le réalisateur Norman Jewson. Le scénario a coûté extrêmement cher, mais le résultat en a valu le coup.

En 1975 sort un petit bijou du cinéma américain : Rollerball, avec James Caan dans le rôle principal. Mais si, vous le connaissez : il partage la vedette avec Kathy Bates à l’affiche du film Misery.

« Ce match ? Le complexe corporatiste n’a pas voulu que ce soit un match! »

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Le film est très avant-gardiste pour l’époque et présente des idées et des concepts encore à la mode de nos jours. L’action se passe en 2018. Les gouvernements n’existent plus, et ce sont des corporations qui dirigent le monde, décidant de ce que doit être la vie des citoyens. Il n’y a aucune volonté d’écraser la population ou de profiter du système dans les décisions prises par le conseil d’administration, néanmoins toutes les libertés individuelles ont été abolies. Ce qui est d’autant plus effrayant que personne ne semble être dérangé par un tel système politique. Bien évidemment, les guerres, la délinquance et la famine ont été vaincues. Et pour canaliser l’agressivité de la population fut créé un sport dont la violence est l’unique raison d’être : le Rollerball.

Les règles restent assez floues : deux équipes constituées chacune d’une douzaine de joueurs en rollers, plus trois en moto, se disputent la possession d’une balle ayant la taille et l’apparence d’une boule de pétanque, dans le but de la placer dans un panier pour marquer des points. La particularité du Rollerball est qu’il se pratique sur un terrain en forme d’anneau, les joueurs tournant dans le sens anti-horaire. Le centre est occupé par l’arbitre (arbitrage vidéo), par le banc des remplaçants et par l’infirmerie. La plupart des joueurs ont des gants cloutés, à l’exception des ramasseurs qui eux sont équipés d’une sorte de gant de base-ball. La mise en jeu est particulière : c’est un propulseur qui balance la boule contre la glissière extérieure de la piste dans le sens horaire. Le but est de placer un maximum de fois la balle dans un but ayant la forme d’une cible, accrochée à un mur.

Etrangement, la violence est elle aussi réglementée. Nous ne savons pas exactement dans quelles mesures, juste que certaines actions sont interdites.

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« Le jeu est plus grand que le joueur »

7 ans plus tard, en 1982, alors que le manga Cobra est adapté en animé et traduit en français, on découvre sur nos écrans les épisodes 16 à 19, dans lesquels notre héros se rend sur la planète de Rale pour y disputer un match de rugball. 

 

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Le rubgall est décrit dans la série comme un mélange de baseball et de catch.

« La partie commence comme un match de baseball, mais une fois la balle lancée, tous les coups sont permis ».

 

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Le principe est simple : comme au baseball, les équipent assureront chacune à leur tour le rôle de batteurs et de défenseurs. Le joueur à la batte devra frapper le palet le plus loin possible, et courir le long d’un parcours carré dont chaque coin est occupé par une base. L’objectif de ce joueur est d’arriver à une base avant le palet. S’il y arrive, il peut soit s’arrêter en sécurité et reprendre sa course au lancer du joueur suivant, soit tenter la base suivante en espérant une fois encore y arriver avant le palet. S’il échoue et que le défenseur de la base a récupéré le palet avant l’arrivée du coureur, il devra empêcher celui-ci de passer, en utilisant la force (le rôle du coureur étant, bien entendu, d’atteindre quand même la base, lui aussi en utilisant la force).

Un joueur rapporte un point à son équipe lorsqu’il a parcouru un tour complet du parcours.

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J’aime beaucoup le manga Cobra, sans aller jusqu’à dire que je suis un inconditionnel. Et ces 4 épisodes sont pour moi de très loin les meilleurs de la série. Autant grâce à l’évolution de l’intrigue principale, mais aussi grâce aux histoires secondaires qui se mettent en place petit à petit, la plupart ayant trait à des rivalités entre joueurs. Le rythme est soutenu, l’action savamment dosée, les graphismes superbes, les animations bien rendues, et le résultat nous tient en haleine tout le long de ces 4 épisodes.

En 1990, pour arriver à un autre tournant majeur du genre, cette fois  signé par The Bitmap Brothers. Les fans de jeux vidéos rétro auront reconnu l’évènement, il s’agit de la sortie sur atari ST du cultissime Speedball II. Celui-ci est une évolution de Speedball, sorti 2 ans plus tôt, lui aussi considéré comme une révolution par la presse spécialisée de l’époque.

[one_half]speedball2[/one_half]Dans Speedball II, le joueur doit participer à un championnat de Speedball et mener à la première place une équipe au nom assez explicite : Brutal Deluxe. Son succès était dû non seulement à l’aspect violent du sport, mais aussi et surtout parce qu’il a été le premier à proposer un mode management en dehors des matchs. Ainsi il est possible d’améliorer les caractéristiques de ses joueurs, de les transférer ou même d’acheter des vedettes.

Le jeu : le Speedball ressemble fortement au handball. Seulement, les joueurs ne dribblent pas et il n’y a pas de surface de but.

La partie se dispute en deux mi-temps de 90 secondes chacune. Chaque équipe comportant 8 joueurs dont un goal s’efforce de faire rentrer une balle dans les buts adverses, évidemment, par la force si nécessaire. A noter qu’un adversaire envoyé à l’hôpital rapporte 10 points à son équipe, soit autant qu’un but marqué. Mais il y a d’autres moyens de marquer des points, en envoyant la balle sur divers bumpers, par exemple.

Le terrain est également muni d’un multiplicateur de score et d’un dispositif permettant d’électrifier la balle. Une fois encore celle-ci n’est pas sans faire penser à une boule de pétanque.

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L’autre petite particularité du Speedball est qu’il se joue dans une fosse. Ce qui veut dire que la balle rebondit contre les murs et qu’il n’y a donc pas de mise en touche. D’ailleurs, pour jouer correctement, on comprend vite l’utilité d’apprendre à maitriser les ricochets.

Remarquez que cette petite merveille du jeu vidéo a encore des adeptes, et que plusieurs adaptations sur PC et consoles ont vu le jour par la suite, la dernière datant de 2011.

Entre les sorties de ces 2 jeux, en 1989, est arrivé sur nos écrans un film américano-australien de David Webb Peoples, et qui n’a malheureusement jamais eu le succès qu’il mérite : Salute of the jugger (Le sang des héros, en VF), avec Rutger Hauer. Si si, vous connaissez aussi cet acteur, il est le chef des réplicants auxquels Harrison Ford donne la chasse dans Blade Runner.

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Avec Salute of the jugger, on quitte les ambiances futuristes et high-tech pour nous plonger dans un univers post-apocalyptique qui pourrait très bien être celui de Mad Max II (films datant de la même époque, mêmes lieux de tournage, même style, mêmes prises de vues…).

Dans un futur indéterminé, la civilisation n’existe quasiment plus qu’au travers de petites tribus. Les hommes semblent ne plus avoir beaucoup de loisir, mis à part un sport ultra-violent : le jugger. Nous suivons un équipe itinérante qui se déplace de village en village pour gagner sa vie en jouant des matchs, dans l’espoir de se faire remarquer par la très prestigieuse « ligue de jugger »

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Les règles du jugger : La partie se déroule en 3 tiers-temps de quelques minutes chacun, matérialisés par 100 jets de pierres sur un gong, au rythme de une toutes les 3 ou 4 secondes. Il faut préciser que le premier point marqué met fin à la partie. 2 équipes de 5 joueurs se battent pour planter le crâne d’un chien sur un piquet. Une équipe est composée de 5 joueurs : un coureur (légèrement protégé et non armé), il a la charge de ramasser le crâne et le porter jusqu’au piquet, un défenseur armé d’une chaine, dont le rôle est de protéger le coureur, et 3 bloqueurs armés de longs bâtons ou de crochets .

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Le jugger a cette particularité qu’il a réussi l’exploit de sortir de nos écrans pour devenir un vrai sport officialisé par une league et connait un succès grandissant, notamment en Allemagne et en Australie (et depuis peu en Irlande)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jugger

Nous rassurons les fervents défenseurs des animaux : le crâne de chien est remplacé par une réplique en latex. (Accessoirement les armes sont en mousse, comme celles utilisée dans nos jeux de rôles grandeur nature, mais ça vous vous en foutez).

Ne confondez pas le jugger et le trollball, ce sont 2 disciplines bien différentes.

Et là vous dites « mais à le lire, y’a que du bon dans le genre! »

Et bien non, comme partout, il a fallu qu’une daube vienne tout gâcher. Et celle-ci est sortie en 1998 et  porte le nom (ridicule) de Futuresport. Déjà avec un titre pareil, on ressent bien le manque d’imagination dès le départ, même pour un film de série Z. Pourtant sur le papier, ça sonnait plutôt bien : un film d’action tournant autour d’un sport futuriste violent, entre le hockey sur glace et le rollerball, avec en plus des planches de skate board volant façon Retour vers le futur.

Mais voilà le résumé du film: la cote de popularité du héros est monté à la tête, alors il se la pète vraiment, heureusement que son pote est là pour lui rappeler qu’ils viennent du ghetto. Et il y a aussi celle qui est à la fois son ex et sa future, qui l’aide à retrouver l’amour. Et puis tant qu’à faire, notre sympathique personnage doit aussi sauver le monde des vilains terroristes en gagnant un match de futuresport. Que du crédible !

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Malgré la présence de Wesley Snipes à l’affiche, ça ne casse pas des barreaux de chaise. Au final, un petit budget, un scénario pas du tout crédible, et des personnages pas attachants font de Futuresport un film qu’on n’a pas envie de revoir.

futuresport_200575_43839 Les règles : Le futuresport ressemble assez au speedball, à quelques différences près. Chaque équipe est composée de 2 joueurs en rollers, 2 en skate board volant et d’un goal. Celui-ci est équipé d’une raquette au bout d’une perche, car le but est en réalité une sorte de panier placé en hauteur. Le terrain est une fosse dont les bords sont arrondis, pour être plus praticable en rollers. Le toit de la fosse est entièrement grillagé, et se servir du grillage ou des murs pour faire ricocher la balle est autorisé.

 

 

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On quitte ensuite le cinéma pour revenir aux jeux vidéos. En 2001 sort le très attendu Final Fantasy X. Là, les fans voient tout de suite où je veux en venir, car il tourne autour du sport national du monde sur lequel se passe l’action : le Blitzball.

Durant la partie, on peut disputer de nombreux matchs, le blitzball est en effet un mini-jeu dont la saga Final Fantasy est truffée.

BlitzballCe n’est pas à proprement parler un sport violent au même titre que le rollerball ou le jugger, mais il arrive néanmoins fréquemment de voir un tacle au niveau de la poitrine, ou un passage en force un peu appuyé. De ce fait, il est possible d’établir sa stratégie sur un jeu agressif.

 

 

 

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Le blitzball est un mélange de handball et de water-polo. Le terrain est en fait une grande sphère d’eau, et 2 équipes de 6 joueurs s’affrontent dans un match sub-aquatique dans ce terrain en 3 dimensions (notons qu’ils ne sont pas équipés de matériel de plongée, et disputent le match en apnée).

 

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Les règles : Elles sont simples au possible. Deux équipes de 5 joueurs plus un gardien doivent marquer le plus de buts possible durant les 2 mi-temps de 5 minutes chacune.

Un peu plus connu depuis un petite quinzaine d’années, avec l’adaptation en version cinéma de la saga Harry Potter, le quidditch arrive sur nos écrans en 2001 avec le film Harry Potter à l’école des sorciers.

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L’histoire de cette saga se passe dans une fiction où les sorciers vivent parmi nous, veillant jalousement sur le secret de l’existence de la magie et de tout ce qui s’y rapporte (talismans, herbes, créatures…). Le jeune Harry Potter intègre une école de sorcellerie et se fait rapidement remarquer comme ayant le potentiel pour occuper le poste d’attrapeur.

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Les règles du quidditch : Sur un terrain de forme ovale (ou plutôt au dessus, car poser le pied à terre durant une partie est interdit), 2 équipes de 7 joueurs en balai volant s’affrontent pour la possession de plusieurs balles, le but étant de faire passer celle qui sert de ballon un maximum de fois dans un des anneaux servant de buts.  Le match dure jusqu’à ce que le vif d’or (une petite balle très rapide) soit attrapé, ou par consentement mutuel des deux capitaines. Les buts sont constitués de 3 anneaux placés à différentes hauteurs.

Les 3 types de balles utilisées pour le quidditch sont : les cognards (au nombre de deux) sont des balles en fer enchantées qui attaquent systématiquement le joueur le plus proche; le souaffle, qui est le « ballon » de la partie; et le vif d’or, qui est un petite balle enchantée très rapide. L’attraper rapporte énormément de points à l’équipe et met fin à la partie.

Une équipe de quidditch est composée d’un gardien de but, d’un attrapeur, de deux batteurs dont le rôle est de protéger les poursuiveurs des cognards, et de 3 poursuiveurs là pour marquer des buts.

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Contrairement aux idées reçues en regardant les films, les contacts volontaires et agressions entre joueurs constituent des fautes. Mais les diverses actions agressives auxquelles on assiste durant les matchs, ainsi que les nombreuses mises en garde concernant les éventuelles blessures que risquent les joueurs, m’incitent à considérer ce sport comme violent.

Lorsqu’il y a des blessures, elles sont dues soit à une perte de contrôle du balai, soit à un cognard. De même, lancer un sort sur un adversaire (ou son balai) est une faute.

 

 

 

 

Et pour finir cet article, un petit bijou du genre, je dirais même un incontournable : le célébrissime Blood Bowl.

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On ne présente plus ce best-seller de Games Workshop opposant les races les plus communes: les nains, les elfes, les orks, le chaos et bien d’autres encore, dans des parties d’un sport mélangeant le catch et le football américain. Car Blood bowl a cette particularité de ne pas être un sport prétendument futuriste mais au contraire, issu d’un univers moyenâgeux.

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Comme chacun le sait, il est la (2eme) adaptation du célèbre jeu de plateau du même nom. Le jeu vidéo propose deux modes : en temps réel, comme une simulation de sport classique, ou alors un mode au tour par tour reprenant les règles originelles.

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Chaque joueur, appelé coach dispose pour disputer le match d’une équipe comprenant un maximum de 16 joueurs, répartis par catégories. Les coureurs, passeurs, bloqueurs, receveurs, 3/4 (joueurs sans spécialités) etc … Il faut savoir que le type et le nombre maximum de joueurs accessibles par spécialité dépend de la race avec laquelle on joue. Ainsi chaque équipe a ses points forts et ses faiblesses, et c’est aux coachs de tirer avantage des particularités de leurs équipes.

En effet, les nains sont costauds mais lents; les elfes sont taillés pour jouer les passes plus que le contact, pour les orks c’est l’inverse; les skavens sont rapides mais fragiles; seuls les humains sont « juste » bons partout, sans avantages ni faiblesses.

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En plus de disputer les matchs, les coachs doivent gérer leurs équipes. Un système de points d’expérience et de gains d’argent permet de faire évoluer les joueurs, acheter du personnel d’encadrement, remplacer les pertes, ou acheter des actions de tricheries. Car oui, tricher est autorisé à Blood bowl.

Les règles du jeu : rien de plus simple. 11 joueurs par équipe maximum sur le terrain. Enfin, si tant est que l’équipe dispose encore de 11 joueurs capables de tenir debout, et un ballon ovale qu’il faut emmener dans la zone d’en-but adverse.

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Selon les caractéristiques des joueurs, il y a de nombreux moyens d’y parvenir : infiltrer des coureurs et leur faire une passe au moment le plus judicieux, forcer le passage par la force, ou donner la balle à un gobelin et le jeter par dessus les défenseurs adverses pour qu’il aille marquer (enfin, à condition qu’il ne se casse pas une jambe ou ne se fasse pas un traumatisme crânien en ratant son atterrissage).

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Vous l’aurez compris, en plus d’être incroyablement stratégique, ce jeu met l’accent sur l’humour et ne se prend pas du tout au sérieux. C’est le genre de jeu qu’on ressort régulièrement du placard.

 

 

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A propos du gangeekeur

Plus créateur que collectionneur, Anubis évolue dans un univers de réalisations en tous genres, dans lequel on va de la musique à la décoration d'intérieur en passant par la peinture et autres techniques de modélisme.

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