Si la violence, c’est faire preuve de force et de brutalité en pensée ou en action, et bien le jeu vidéo rend violent, c’est un fait indéniable. Souvent liés à des problèmes de communication, les gens finissent par péter un plomb.
GGS essaie de trouver d’où vient cette rage et cette envie de tuer. Les images chocs, le gore et la violence ne sont que la surface de l’iceberg, nous avons fait une étude scientifique très poussée qui prouve que le problème vient d’ailleurs. C’est une accumulation sur plusieurs années de petites frustrations qui finissent par transformer les gamers en terreurs. C’est parti pour une analyse et une retrospective des moments de la vie qui ont poussé certains joueurs à devenir violent.
1982, le jeu que tu finis en deux minutes. Le nouveau jeu Donkey Kong vient de sortir sur Atari 2600, trop cool! Le problème c’est qu’on se cogne à l’infini les deux mêmes niveaux qui tournent en boucle jusqu’à en devenir complètement gogole. Le jeu se termine en 5 minutes pour un novice et en 2 minutes pour un pro du pad. Cerise sur le gâteau: le voisin d’en face, lui, a eu la bonne idée d’acheter Pitfall qui a une durée de vie supérieure à 20 minutes, le rêve. C’est le début de la montée de l’agressivité chez certains joueurs. Il développe une haine pour la faible durée de vie.
1984, la pièce qui disparaît dans une borne. Vous mettez une pièce dans la fente et rien ne se passe: c’est le coup de « la fameuse pièce qui bug et qui ne nous donne pas un crédit ». Des fois, dès le lancement du jeu, parfois en pleine partie, c’est un grand moment de frustration qui pousse le joueur à mettre machinalement un coup de pompe dans le monnayeur. Bien souvent, il part voir le gérant pour essayer de négocier en vain la fameuse pièce. Cet enfoiré a deux excuses bien préparées pour ne pas vous rendre votre argent.
– La première est de vous sortir: « je ne suis pas le gérant, je n’ai pas les clés des bornes« .
– La seconde est de vous dire: « je n’ai pas la preuve que vous avez mis une pièce, qu’est ce qui me dit que vous ne vous foutez pas de ma gueule pour jouer gratuitement.«
Autant mettre un panneau disant: la direction n’est pas responsable des vols de pièces commis par nos machines. L’envie de meurtre monte peu à peu. Le joueur développe « une rage naturelle contre les arnaques ».
1985, la cartouche NES qui ne veut pas marcher. C’est certainement l’un des problèmes qui a rendu complètement hystérique plus d’un joueur. Souvenez-vous: vous rentrez de l’école, vous avez trop envie de jouer à Super Mario Bros. Vous insérez votre cartouche et là c’est le drame. Un écran blanc, avec la diode qui clignote. Du coup vous tentez vainement de souffler dans la cartouche pour la faire repartir. « Tu vas marcher saloperie de merde« , certains ont perdu leur sang froid et cogné la pauvre console. D’autre on carrément cogné leur petit frère ou leur petite sœur. C’était le début de la descente aux enfers. La victime est contaminée par le « syndrôme de la frustration pulmonaire ».
1990-1991, problème de piles. Vu que la NES nous a joué des tours certains petits malins se sont rabattu sur le Game Boy. Trop cool de pouvoir jouer partout, dans les toilettes, dans le jardin, dans sa chambre etc. Mais lorsque les piles tombent à plat, c’est la fin du monde. Le joueur se lance alors dans une quête effrénée pour trouver le précieux combustible qui fera fonctionner la console (imaginez les pauvres gosses qui n’avaient pas d’argent pour acheter des piles). Lorsqu’elle tombe en rade à un moment fatidique, certains joueurs pètent un plomb. Je connais même un spécimen intéressant qui a mis un coup de boule à la console dans les toilettes (Ah les corses). En 1991, sort la Game Gear. Certains joueurs ont tenté le diable avec cette suceuse de piles… Inutile de vous dire qu’ils ont très vite opté pour un transformateur de courant. La couleur a un prix et voir la console s’éteindre au bout de 4 heures de jeu en a rendu fou plus d’un. C’est à ce moment là que certains auraient dû consulter un spécialiste. Ici notre chercheur de piles attrape assez vite « une insuffisance énergetique avec vol de piles dans les super marchés ». (C’est toujours mieux qu’un meurtre).
1995-1997, la carte mémoire corrompue. La playstation est là et pour longtemps. On ne peut pas en dire autant des fameuses cartes mémoires vendues à prix d’or. 1995, Suikoden pointe le bout de son nez au japon. Les joueurs se le choppent en import et essaie d’en venir à bout. Certains on littéralement perdu leur partie en passant la carte mémoire d’une console japonaise à une console européenne. Inutile de vous dire à quel point certains joueurs ont pété un plomb. Mais le pire c’est quand une pouffiasse efface votre partie de Castlevania Symphony of the night en lançant une partie de Crash Bandicoot. Il faut faire preuve d’un calme olympien pour ne pas lui exploser la gueule (sur GGS on ne cogne pas les filles voyons). Si la victime n’a pas consulté en 1991 après le coup des piles, il est possible qu’elle soit passée à l’acte.
1999, le GD-Rom impossible à lire. La dreamcast a causé beaucoup de drame. La console n’était pas très fiable, mais le plus gros problème était la fragilité de ses GD-Roms. Il suffit d’une micro rayure à un endroit et le jeu ne se lancera plus. Cette rayure pouvait même défoncer votre console. Le plus dur c’était de rester devant le logo dreamcast comme un con en priant pour que Sonic Adventure se lance (il ne fallait pas prêter votre jeu à un tueur de CD). Lorsque tout espoir est perdu, la tristesse fait place à la rage: on défonce le GD-Rom en règle, on explose la console à coup de poing. C’est la guerre. Après le coup de la carte mémoire, il vaut mieux se défouler sur le matériel que sur sa femme.
2005 le Red Ring de la Xbox 360. Combien de joueurs ont eu le droit au fameux Red Ring de la Xbox 360? Cette fameuse panne annonçant la mort de votre console. Certains cherchaient en vain à savoir d’où elle venait en se référant à la notice. D’autres, résignés, contactaient Microsoft pour un échange. Une fois la garantie passée, le Red Ring ne vous laissait que deux choix, la défoncer à coup de masse ou en racheter une autre. Pour certains ce fût vite vu. Le joueur passe alors à l’acte.
2006, les wiimotes dans les TV, dans la gueule etc. Même la famille peut devenir violente grâce à du casual gaming made in Big N. Pour cela il suffit de ne pas respecter les règles de sécurité proposées par Nintendo, à savoir mettre sa Dragonne pour éviter les dégâts. Certains ont envoyé la commande dans la TV, d’autres ont cassé les dents de leurs camarades avec un revers bien envoyé. C’était un véritable massacre. Mais dans ce cas, le responsable c’est celui qui tient la wiimote. Une bonne thérapie pour rester calme en définitive.
2007 les Bananes de Sony avec sa Playstation 3. La loose du monde moderne. Imaginez ce qui se passe dans la tête d’un mec lorsqu’il a déboursé 600 euros pour s’acheter une console rétrocompatible Playstation 2 et qui, suite à une panne, reçoit une console qui ne peut plus lire les jeux Playstation 2. Des vendeurs spécialisés se sont fait gifler pour moins que ça. Vu toutes les bananes que nous nous sommes pris, nous ne sommes plus à 600 euros prêt.
Le futur. Crash de serveurs, piratage de votre compte de jeu, jeu dématérialisé qui disparaît de votre console, console morte née, augmentation des prix dans le retrogaming, banane pendant une vente etc. L’avenir vous réserve bien des surprises qui vont forcément finir par vous taper sur le système. Ce qui était censé devenir un moment de détente, devient un grand moment de frustration et de stress. Du coup, certains auront un comportement violent pour se faire entendre (même verbale). Nous ne sommes pas là pour dire qui a raison, mais les faits sont là: il y a de quoi s’énerver.
N’hésitez pas à vous confier dans les commentaires pour extérioriser votre rage. Et n’oubliez pas: pour vivre heureux votre meilleur arme c’est l’indifférence, parce que « l’indifférence est le pire des mépris ».
3 commentaires
Je ne m’attendais pas à trouver ça en voyant le titre de l’article.
Très rigolo (et si vrai !)
Haha y a du collector dans cet article !
En ce qui me concerne j’avais une forte tendance à balancer les manettes contre un mur quand ça se passait mal, bizarrement avec l’arrivée des manettes à 60 euros je me suis calmé !
« le syndrome de la frustration pulmonaire »
Tu m’as tué sur ce coup là!! En tant que champion de Seine St. Denis 1988-1989-1990 de soufflage sur contacteurs je me suis pleinement retrouvé dans ton article.
D’ailleurs je souffle toujours dedans!
Bises