Anthologie Neo Geo – Geeks Line

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Un ouvrage entièrement consacré à la Roll’s Royce des consoles, un grand nombre de retrogamers en rêvaient ! Geeks Line l’a fait ! Il existe trois versions de cette Anthologie Neo Geo. Dans mon article, je vous présenterai la version Pro Gear (Anthologie Neo Geo + The Box Art Collection) qui est vendue au tarif de 64,90€.

Anthologie Neo Geo

Packaging

L’Anthologie Neo Geo reprend les codes de la collection Anthologie débutée avec la Nintendo 64 puis la PlayStation, à savoir un ouvrage massif (près de 2kg) avec 410 pages, un format proche du A4 (un peu moins long), une couverture noire cartonnée avec un dessin sobre de la console et un titre en lettres et en kanjis.

Franchement, pour avoir la collection des Anthologies Geeks Line dans ma bibliothèque, ça a de la gueule, par contre ça pèse un âne mort, faut avoir une étagère solide !

Contenu

Au sommaire de cette Anthologie Neo Geo, on retrouve une grande partie historique sur la firme SNK, de ses origines, en 1973 lors du rachat d’une entreprise qui s’occupe de la maintenance de machines électro-mécaniques par Eikichi Kawasaki, le fondateur de la firme. En 1979, Shin Nihon Kikaku nouera des liens avec Taito, ce qui permettra à la firme de mettre un pied dans le monde de l’arcade. L’auteur nous remet dans le contexte en nous parlant de tous les succès de l’époque, tous systèmes confondus. De nombreuses photos, flyers ou screen de jeux ponctuent le récit pour compléter la lecture. On découvre les premiers jeux SNK marquants : Safari Rally, Ozma Wars, Yosaku, ainsi que Vanguard, le premier vrai succès de SNK en arcade. Avec l’apogée de la Famicom, SNK va se diversifier et proposer des adaptations de ses jeux d’arcade pour la console de Nintendo. On parle bien entendu également de Sega et de sa place dans l’arcade ainsi que de sa console Megadrive qui arrive en Octobre 1988 au Japon. Cet historique pré-Neo Geo se déroulant sur la période 1971-1989 est conté sur près de 40 pages, les 2 dernières pages étant consacrées à un récapitulatif de tous les jeux SNK sortis entre 1978 et 1989 sur les différents systèmes d’arcade.

Ensuite, nous rentrons dans le cœur du sujet puisque la seconde partie de l’historique concerne principalement les 2 systèmes Neo Geo : le MVS et l’AES, traités sur la période 1990-1997. On revient sur les intérêts du MVS pour les exploitants de salle d’arcade, en manque de place pour les nouveautés, ainsi que sur l’objectif de base de l’AES, permettre l’accès à l’arcade à la maison en louant la machine. On découvre les titres présents au lancement des 2 systèmes Neo Geo. L’auteur nous parle des packagings. On revit également le lancement de la machine en France par le biais de la société Guillemot International. On retrouve des citations de journalistes de l’époque (Crevette). Il y a une liste des jeux disposant d’une notice en français ainsi qu’une page complète consacrée aux publicités américaines (voir mon dossier sur les pubs Neo Geo). L’auteur nous parle de la mascotte G-Mantle, mais c’est sans oublier la concurrence des autres consoles que sont la Super Famicom, la Megadrive et son Mega-CD ainsi que le Super CD-ROM² de la PC-Engine.

Les jeux de combats sont de la fête ! Forcément, après la sortie de Street Fighter II sur SFC, SNK se devait de réagir en dégainant son Art of Fighting et son innovant concept de Desperation Moves. C’est vraiment la période faste de la Neo Geo qui est traitée là. SNK ne se contente pas de développer sur ses systèmes Neo Geo, elle convertit ses titres sur les machines des concurrents pour montrer sa suprématie technique (mais aussi remplir un peu son portefeuille en augmentant le nombre de joueurs), les conversions étant toujours moins bonnes que les originaux. L’épisode de Samurai Shodown amputé en version américaine nous est expliqué (Merci Mortal Kombat !).

C’est ensuite la course à la technologie avec en 1994 la commercialisation de la Neo Geo CD : line-up de lancement, mise au point des forces adverses en présence. Puis en 1997, SNK propose un nouveau système arcade, l‘Hyper Neo Geo 64, pas un franc succès. L’historique de la période allant de 1990 à 1997 nous est raconté sur pas moins de 76 pages. Forcément, c’est qu’il y en avait à dire !

Puis vient la phase de déclin de la marque, sur la période 1998-2001, traitée sur 24 pages : la Neo Geo Pocket qui se fait écraser par la Game Boy Color mais surtout le rachat de SNK par Aruze, plus intéressée par l’utilisation des grandes licences SNK pour proposer des jeux de pachinkos et pachislots thématiques plutôt que d’investir dans le développement de nouveaux jeux pour son parc de systèmes installés.

Ensuite, sur 22 pages, la période allant de 2001 à 2004 marque la renaissance de l’image SNK, par le biais de la société BrezzaSoft, créé par le fondateur de SNK, Eikichi Kawasaki et d’autres anciens employés de SNK, rachetant les licences The King of Fighters et Metal Slug dans un premier temps. Quelques mois plus tard, Playmore est alors créé; absorbant BrezzaSoft et cherchant à réinvestir le terrain de jeux de la Neo Geo mais aussi en assurant le portage des jeux sur les consoles concurrentes possédant un meilleur parc de machines installées.

Enfin, l’auteur nous propose une dernière partie sobrement intitulée héritage sur 34 pages. On y retrouve les développements de jeux sur d’autres machines que les systèmes Neo Geo (PS2, Xbox, DS, PSP). On nous parle du processus de création des personnages de The King of Fighters XII sur PS3 et Xbox 360 puis du bâclage du jeu afin de raccourcir le temps de développement. L’histoire de la Neo Geo aurait pu se terminer après l’arrêt de la maintenance et la réparation des consoles par SNK. Mais c’était sans compter avec les développeurs amateurs, qui encore aujourd’hui, produisent des jeux pour la Rolls des consoles. Il y a aussi eu l’épisode Neo Geo X.

Suite à cet historique détaillé de SNK, de ses systèmes Neo Geo et de ses licences de jeux vidéo, nous avons droit à 2 interviews d’acteurs de la scène Neo Geo. Nous découvrons tout d’abord Toyohisa « Toyoshan » Tanabe, développeur de la série The King of Fighters et enfin Kazuhiro Takeshita, responsable de la filiale européenne de SNK de 1994 à 1998. Ces interviews nous permettent d’en apprendre un peu plus sur la série KOF et SNK.

Nous découvrons ensuite la partie consacrée au hardware Neo Geo : Neo Geo AES (Packaging, Carrosserie, Entrailles de la bête, Révisions, BIOS, tableau technique comparatif avec les autres machines du marché, effets spéciaux, cartouches), Neo Geo CD (les différentes versions Front Loading/Top Loading, la Neo Geo CDZ, carte mère, temps de chargement entre CD et CDZ), les Accessoires (Neo Geo Controller, Neo Geo CD Controller Pro, Neo Geo CD Controller, Mahjong Controller, Hori Fighting Stick, Memory Card, connectique, sacs de transport, adaptateurs MVS, accessoires annulés), le MVS (cartes mères, Slots MV-1, les multi-slots, les jeux MVS et les contenus de leurs kits, aspect des cartouches MVS, cartouches spéciales, bornes SNK).

Puis vient la partie qui intéressera le plus les joueurs : la ludothèque. On commence par les jeux AES, puis CD et enfin MVS, tout ça par ordre alphabétique. Bien entendu, les jeux qui sont sortis sur plusieurs supports ne sont traités qu’une fois. Ce qui est appréciable par rapport à l’Anthologie PlayStation, c’est qu’il y a plus de place accordée pour la présentation de chaque jeu, les jeux les plus mythiques ont le droit à une page entière. Au niveau des informations apportées, on retrouve le titre du jeu et éventuellement son titre alternatif. Il y a ensuite le nom du développeur et de l’éditeur, le genre, le nombre de joueurs pouvant jouer simultanément, le numéro NGH, la taille du jeu en nombre de Megas, la date de sortie sur les différents systèmes, un indice de rareté et enfin une note sur 5 étoiles indiquant la qualité du jeu. Il y a ensuite une présentation succincte du jeu dotée d’une petite critique. Enfin, on termine par les anecdotes sur le jeu en bas de page ainsi que les jaquette des différentes versions du jeu. On a toujours au moins un screen par critique.

A cette ludothèque déjà dense, une partie Neo Geo Pocket et Hyper Neo Geo 64 a été ajoutée afin de rendre cette Anthologie Neo Geo vraiment complète sur le sujet, avec quelques pages de présentation des machines avec les différents modèles existants et leur spécifications techniques, suivies de leur ludothèque, avec les chroniques des jeux beaucoup plus courtes que celles des jeux AES, CD ou MVS, mais toujours avec les infos essentielles.

L’Anthologie Neo Geo se termine avec la présentation des jeux non officiels et homebrews, les jeux jamais sortis et les versions collectors et goodies. Un index général de tous les jeux des différents systèmes Neo Geo (AES, MVS, CD, Pocket, Hyper 64) est repris en toute fin d’ouvrage, avec la note accordée, le genre, et la page à laquelle nous pouvons retrouver la chronique.

Venons-en aux coquilles puisque l’Anthologie Neo Geo n’en est pas exempt. C’est moi qui ai relu l’ouvrage. Ce que je peux vous dire, c’est que cette Anthologie comporte beaucoup moins de fautes de frappe, d’orthographe et autres que les précédents ouvrages Geeks Line. Il en reste toutefois quelques unes, mais elles ne viendront pas entacher le plaisir de lecture. Si vous remarquez des erreurs, quelles qu’elles soient (texte, visuels, date), n’hésitez pas à me les communiquer en commentaire, je ferai remonter à l’éditeur.

The Box Art Collection

Si la partie Anthologie est vraiment une réussite, on ne peut pas en dire autant de cet artbook censé rendre hommage aux jaquettes des jeux Neo Geo. En effet, la résolution des images est parfois un peu faible et on ressent un flou et une pixellisation sur plusieurs jaquettes.

Je suis sûre que des collectionneurs Neo Geo auraient été ravis de scanner les jaquettes de leurs jeux en haute résolution pour les voir apparaître dans un ouvrage de cette envergure, c’est une solution à laquelle il faudrait penser pour les prochains ouvrages (en tout cas, moi je suis open pour la dreamcast PAL^^).

conclusion

L’Anthologie Neo Geo est vraiment un très bel ouvrage qui a dû demander un travail titanesque à son auteur, Franck Latour. Plus de 400 pages quoi ! Avec pleins de références, de nombreux visuels (certes, pas toujours de qualité), des anecdotes sympas (le nombre de Neo Geo Pocket première version vendue aux US est juste hallucinant !), des tableaux comparatifs… On a un historique détaillé, l’auteur nous rappelle toujours le contexte de l’époque, c’est documenté et plutôt chronologique. La partie ludothèque est agréable à parcourir, les critiques constructives mettant en avant les points forts et points faibles des jeux et les améliorations apportés par rapport aux titres précédents quand il y en a. C’est vraiment complet !

Concernant l’artbook The Box Art Collection, même si plusieurs jaquettes ne sont pas en très bonne qualité, il permet quand même de s’approprier l’essence des visuels. Cet artbook est présent avec la version Geo et la version Pro Gear. Vous pouvez toujours choisir de ne prendre que la version Neo qui ne comprend que l’Anthologie Neo Geo si l’artbook ne vous convient pas (vous économiserez ainsi 15€).

L’Anthologie Neo Geo est en cours de traduction et une sortie en version anglaise devrait voir le jour prochainement, le financement par campagne kickstarter ayant déjà bien démarré.

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A propos du gangeekeur

Nana de 36 ans n'ayant plus quitté l'univers des jeux vidéo depuis son 7ème anniversaire, avec la réception d'un pack gameboy avec Tetris et Kirby ! Plutôt attirée par l'univers Nintendo au départ, par la suite a succombé aux charmes de la PS1 avec son lot de RPG. Genres de prédilection : la plateforme et les jeux de rythme

5 commentaires

  1. J’ai jeté un coup d’oeil sur un extrait sur le site de l’éditeur. Dès le premier article que je lis, il y a des erreurs graves : l’article sur Art of Fighting 2 parle de Geese Howard et du tournoi King of Fighter. Là confond avec Fatal Fury !
    Impossible normalement de confondre ces deux séries parmi les plus populaire de la Neo Geo. L’auteur ne connait apparemment pas ces deux séries et semble s’être documenté pour écrire ce livre.

  2. On m’a offert cet ouvrage l’année dernière (ce qui est une riche idée vu l’attirance que j’ai toujours éprouvé pour cette formidable machine). Je l’ai lu, en entier. Pour aller droit au but, j’ai beaucoup aimé me plonger dans ce bouquin que j’ai picoré sur plusieurs mois. Mais alors, dommage – VRAIMENT dommage – qu’il y ait autant de fautes!! Le livre en est rempli: des fautes de frappe en pagaille, des fautes de français vraiment nombreuses. En tout, on en trouve des dizaines, c’est à peine croyable – ce n’est tout simplement pas acceptable pour un document vendu 49,90 euros. Arrive un moment où ça frise le foutage de gu****. En ce qui me concerne, ça a considérablement terni le tableau.

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