PHANTOMS (1999)

2

Tout droit sorti de la nanarthèque Rackham !
(je suis devenu dépositaire de cette vidéothèque de perles après la dissolution du studio sculpture).

Celui-là m’a donné bien du mal pour l’identifier.
Un ami m’avait dit à l’époque avoir vu au ciné un film insolite, avec: une <ville de nuit / des mites géantes/ du pétrole>.
Il m’a fallu près de 10 ans avant de parvenir à recouper les informations, et d’obtenir confirmation de sa part : c’était bien de PHANTOMS  qu’il s’agissait (adaptation d’un roman de Dean Koontz).

Jenny Pailey, toubib de son état, ramène bon gré mal gré sa petite soeur Lisa (Rose McGowan) dans son patelin montagneux de Snowfield, afin d’y passer un mois de vacances bien mérité.
ph1

Après quelques minutes d’errance dans une ville apparemment devenue déserte, elles ne tardent pas à tomber sur un premier cadavre : tuméfié, desséché, comme vidé de sa substance …
ph5

D’autres habitants du coin ont été trucidés de façons amusantes et variées
-Il y aurait un barjot dans le secteur ? Il travaille à grande échelle, alors !

A leur soulagement, elles tombent nez à nez avec les autorités locales, menées par le shérif Hammond (Ben Affleck, qui regrette bien depuis de s’être laissé entrainer dans cette galère).
Il est accompagné de l’inénarrable Stu Wargle, un agaçant adjoint mâcheur de chewing-gum
(auquel le doublage français a donné une dimension comique qu’il n’avait certainement pas à l’origine).
-Quelle que soit la nature de ce qui a tué ces gens, c’était mortel, ça c’est sûr !”.
ph4

La troupe s’abrite dans un hotel de Snowfield, et Stu entame les festivités.
A sa façon de demander aux cadavres :”Salut … Euhh … vous voulez me dire comment ça s’est passé ?« , on sent bien qu’il n’est pas tout à fait net.
Et sa catchphrase “Hey … Tu veux que je te montre quelque chose ?” ne fait rien pour mettre la jeune Lisa à l’aise.
ph7

Les manifestations commencent à se multiplier : baisses de tension, pièces fermées de l’intérieur sans occupant aucun, chorale de damnés qui se permet d’appeler au téléphone.
Un amas de quincaillerie apparait subitement : boutons, dents en or, pacemaker !
ph8

Imperturbable, l’adjoint Stu ne ralentit pas pour autant sur les débilités:
“-Non ? Vous plaisantez ? J’voudrais pas dire, mais notre gars, là, il a l’avantage !!”

“-Ouhouh -XD- Riposte organisée, shérif ? Vous pouvez préciser ? J’ai pas apporté mon manuel avec moi”
A le baffer !

ph9

Les survivants en viennent à se méfier autant de ce taros que de la chose qui a décimé la ville.
Ils sont presque soulagés lorsqu’un papillon de nuit de la taille d’un rapace vient lui dévorer la tronche.

ph10

Evidemment, ils gagnent en efficacité une fois débarrassés de ce poids mort, et arrivent à échapper raisonnablement aux clichés des films d’horreur : parviennent à appeler les secours, gardent leurs armes en main, ne se séparent pas (trop), accompagnent la fille aux toilettes, tentent de s’échapper en utilisant un véhicule.

Quel genre de créature les attend dehors, tapie dans l’ombre ?
Le paléobiologiste Timothy Flyte (Peter O’Toole, Mr. Lawrence d’Arabie en personne !) a une théorie toute  particulière sur la nature de la chose: il a écrit il y a quelques années un article (qui  lui a valu de devenir la risée de la communauté scientifique) sur ce qu’il appelle « l’Ennemi Séculaire”.
ph11

Pas de blague : c’est même l’illustre T-Bag (Robert Knepper, bombardé pour l’occasion agent du FBI) qui l’escorte jusqu’ à Snowfield (comprendre “[…] le livre en pâture à son sujet d’étude”).
ph12

-Nous nous intéressons à ce que vous appelez l’Ennemi Séculaire. Celui de votre traité, pas celui du journal. »
« -Je dis que les pavés de l’histoire sont jonchés de mystérieuses disparitions , pour lesquelles ni les archéologues, ni les anthropologues ne peuvent fournir d’explication rationnelle ».
« -Exemple ? »
« -10 Décembre 1939 dans les collines autour de Nankin, en Chine. Une armée de 3000 soldats chinois a disparu, sans laisser de traces, bien avant d’être arrivée sur le champ de bataille.
Il n’y avait ni corps, ni fosse commune, ni témoins.
Et les villes Mayas, hein ? Quelques Copàn, Piedras Negras et Palenque ?
Pourquoi, en l’an 600, ont-elles été désertées en une nuit ? Des centaines de milliers de mayas ont disparu. La théorie  du virus dévastateur ou du conflit n’explique pas pourquoi on a jamais retrouvé aucune tombe. On a la preuve que ces familles Mayas ont disparu après avoir préparé des repas d’un grand raffinement, mais avant de les avoir mangés.
Il y a aussi la disparition ce cette colonie anglaise, de Roanoke Island en Caroline du Nord en 1590.
Et beaucoup d’autres, beaucoup … »
« -Le phénomène, qu’est ce que c’est au juste ? »
« -Le Chaos. Le Chaos incarné, voilà ce que c’est !

Les survivants accueillent les secours à bras ouverts.
Se pourrait-il que les équipes spéciales arrivent à temps pour contenir le désastre, pour une fois ? (-XD-)
“-C’est peut-être la fin du cauchemar ?
(Uh uh … non chérie, impossible, on en est qu’à la moitié du film).

-« Qu’est ce que vous foutez là, les spationautes ? »
ph14

“-La priorité : savoir exactement qui on a en face .
Quelle menace il représente : biologique, chimique ou autre”.
“-Euh … personnellement, je pencherais pour “autre” ”

“-Regardez ! Au pied de la statue de la vierge marie.
Un peu comme une sorte d’offrande.
Un amoncellement d’objets métalliques ».
ph15
« -Ce n’est pas une offrande … c’est tout ce qu’il ne digère pas.
Et à voir ce pauvre prêtre, il s’est gardé un petit encas pour plus tard … comme le ferait une araignée.”

Mmh … on trouve de jolis dessins, chez l’habitant.
ph16

Les nouveaux venus sont hélas dépourvus de la même lucidité :
-Salut le chien … approche. Lui au moins, il a survécu. »
« -Cela étant, comment a t’il survécu ? Peut-être  serait-il plus sage de vous éloigner de cette bête.
ph17
(Et paf, ça ne loupe pas : sarabande d’astronautes !)

Les héros profitent du matériel laissé par les malheureux militaires pour préparer une contre-attaque :
“-Pensez-vous que cela fonctionnera ? Sera t’il rayé de la carte ?”
“-Oui, sauf s’il y a un nucleus, une sorte de petit noyau intérieur qui se désolidarise de la masse et qui parvient à survivre..
« -J’aurais tant aimé que vous me disiez “oui” tout court ! »
ph18

Le reste est indescriptible !
ph19

Donc, un Nanar sans prétention, qui vous permettra de passer un bon moment à condition de ne pas « chercher la petite bête ».
Quoique tout aussi protéiforme, on a ici un être assez différent de “The Thing« : alors que cette dernière est clairement un phénomène organique défini, les capacités de celui-ci confinent au surnaturel.
Las, comme souvent, il perd une grande partie de son caractère terrifiant dès lors qu’il se met à s’exprimer par la bouche des contaminés.
On retrouve ici certains travers agaçants propres aux histoires de Stephen King : la ville pittoresque décrite dans ses moindres détails inintéressants, le vieux professeur qui en sait long sur le sujet, le personnage surréaliste, … ne manque que l’enfant-médium-handicapé qui se met subitement à hurler à tue-tête « ILS SONT LAAAAAAA ! »
Mais le véritable problème vient plus des dialogues que du scénario en lui-même : par leur ton délibérément comique, ils désamorcent grandement une situation autrement oppressante.
A noter que le film a été renié par Affleck (il se retrouve régulièrement charrié pour cette prestation).
Ce qui est sûr, c’est qu’il serait beaucoup moins distrayant sans l’adjoint Stu Wargle (Liev Schreiber, plus récemment vu dans Salt et X-Men Origins).

Ce film est juste cher à mon coeur à cause d’un rituel bête, né à la suite  d’un concours de circonstances : je le lance compulsivement à chaque fois que je suis sur le point de terminer un travail pour un client bien particulier.
Comprenne qui pourra !

ph22
« -Hey … tu veux que je te montre quelque chose ? »

Partage moi ça ma gueule !

A propos du gangeekeur

2 commentaires

Lâche un com' ou une insulte