Navia Dratp : les Echecs de Satan !

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Je n’ai découvert ce jeu formidable que sur le tard, soit quelques 7 années après sa mort programmée par Bandai, et je dois dire que … bien m’en a pris.
Pour faire simple, vous disposez d’un roi, de 9 pions et de 7 pièces maîtresses pour défaire votre adversaire selon des mécanismes de déplacement et de prise communs aux échecs et au Shogi. En outre, Navia Dratp intègre un système de comptage de points de ressources inédit au genre.

Vous pouvez remporter la partie de trois façons différentes : prendre le roi de l’armée adverse, amasser un total de 60 points de ressources, ou franchir la dernière ligne de l’échiquier du côté de l’adversaire avec votre roi.

Votre pool de ressources (matérialisées par des cristaux de plastique translucide) augmente régulièrement, en déplaçant vos pions basiques sur l’échiquier, et en prenant des pièces adverses au terme de vos mouvements.

La richesse du jeu arrive par la diversité des pièces maîtresses: vous devez en choisir 7 parmi 44 modèles (las, « collectibles »), avec pour seule restriction de ne pas avoir de doublons.
Elles sont représentées par des figurines de grande qualité (avec toutefois quelques fautes de goût lorgnant par trop sur le pokémon commun).

La grande originalité du titre est le mécanisme du « Dratp » : vous pouvez investir vos précieux cristaux afin d’upgrader vos pièces maitresses en cours de partie.
Pour ce faire, vous retournez la boussole de déplacement présente sur le socle de l’heureux élu afin de révéler son amélioration (qui peut aussi bien relever du mouvement que de l’amassage de ressources, de la résurrection des pièces prises, du repositionnement, etc … )


J’adore absolument ce jeu.
Très tôt, j’ai abandonné toute velléité de jouer aux échecs, tant la différence de niveau était flagrante: avec des ouvertures un tant soit peu calculées et des tactiques rodées, même les joueurs occasionnels me donnaient l’impression de me trouver en bas de la chaîne alimentaire.
En changeant leurs habitudes, ND peut prétendre au titre de « great equalizer » des échecs …
Contrairement à Tempête sur l’échiquier (quoique distrayant, il faut admettre que c’était du grand nawak), le hasard n’a pas sa place ici.
Dommage … Bandai s’est tiré une balle dans le pied en s’aliénant à la fois le parc des vieux routards des échecs (qui ont du hausser un sourcil à la vue de cette identité visuelle japonisante) et des plus jeunes (rebutés de découvrir sous ce même aspect un jeu aussi sérieux).
En fait, c’est comme si les commerciaux de Bandai avaient pris un soin méticuleux à contrebalancer chaque bonne idée ludique de ce Navia Dratp par une erreur de marketing cruciale.

Bon, mais là où ça devient très intéressant, c’est quand j’ai réalisé que je ne pourrais jamais mettre la main sur certaines pièces rarissimes des dernières extensions.
Pour obtenir des proxy corrects, j’ai trafiqué mes doublons en maquillant leurs boussoles et en remplaçant les figurines d’origine par des gashapons de créatures & invocations issues des divers opus de la série Final Fantasy.
Une fois peintes dans un gris approprié et patinées, ça marche plutôt très bien :

Ruby Weapon (FFVII)

Deathguise (FFIX)

Omega Weapon (FFX)

Spectral Shimoa (FFX)

Griever (FFVIII)

 

 

Stéphane Nguyen.

 

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A propos du gangeekeur

3 commentaires

  1. Ce jeu était (et reste toujours) une tuerie !
    J’avais eu la chance de le découvrir lors de l’unique GenCon à laquelle j’ai pu participer.
    J’ai fait une démo et j’ai immédiatement craqué.
    Je regrette toujours de n’avoir acheté à l’époque que les deux starters boxes et une demi-douzaine de boosters. J’y joue toujours qq fois par an, souvent pour le faire découvrir. Et à chaque fois je me dis que cela aurait été sympa d’avoir qq pièces de plus…
    Mais je n’ai pas le talent de Stéphane (ni les Gashapon à customiser) pour faire des proxys 🙁

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