L’envie de cogner du sprite est toujours là. Elle s’exprime parfois de manière étrange, grâce à un petit jeu trouvé au pif, qui ne laisse en rien présager de sa véritable nature. Des jeux sur Super Famicom, qui se cachent derrière des titres en japonais indéchiffrables pour les profanes que nous sommes, restent inconnus du public. Seul le toxicoman particulièrement hardi, en manque de nouveauté, et dont la témérité lui permet de s’enflammer pour des titres obscurs par simple curiosité, réussit à dénicher à l’occasion de merveilleuses surprises exotiques. Koryu no Mimi (Kouryuu no Mimi) Ear of the Golden Dragon en fait indéniablement partie. C’est un beat them all Super Famicom sorti en décembre 1995 uniquement au Japon.
Koryu no Mimi
Si vous êtes fan de Kung-Fu Master (Spartant X, Arcade, 1984), Vigilante (Arcade, 1984) ou The Ninja Warriors (Arcade, 1988) Koryu no Mimi est, peut-être, fait pour vous ! C’est un beat-them-up en side-scrolling édité par VAP.
C’est une adaptation du manga datant de 1993, de Ôsawa Arimasa avec quelques scénarios de Tôban Zenji. Les dessins sont de Inoue Noriyoshi. Ce manga est sorti uniquement au Japon. Il y a 15 volumes. Il existe deux OVA, sortis en 1995, complètement bidon, tiré du manga. Je n’ai pas eu l’occasion de lire le manga, par contre je me suis cogné les OVA… J’ai cru que j’allais me pendre tellement c’était ennuyeux.
Notre héros, Natsume Kiroemon est le 45ème chef de la famille Natsume. Il hérita de ce statut quand il quitta un monastère italien, caché dans des montagnes, suite au décès de son père. Il apprit à se défendre avec un vieux maître barbu. Miss Gordon, une mystérieuse femme travaillant pour son père, l’accueillit à son arrivée et lui remit le «Kiryuu no Mimi», une boucle d’oreille (qui dans la traduction du jeu est en fait l’anneau de l’empereur Xuan Zong) qui donne à son porteur un accès facile à la richesse et aux femmes. À son retour au Japon, il tomba amoureux de Kanako, une femme membre de la famille rivale Mina. Sa famille n’approuvant pas cette histoire d’amour fera tout pour que Natsume ne puisse pas concrétiser avec Kanako. Ils iront même jusqu’à enlever Kanako. Natsume va devoir déverrouiller le sceau du Kiryuu pour s’attaquer à la famille Mina.
Le scénario de la cartouche est un copié collé des mangas et va vous coller pleins de dialogues avec vos alliés et les méchants. Je ne lis pas le japonais, du coup je n’ai pas la moindre idée de ce que nos amis se racontent, mais je peux vous dire que Kiroemon va cogner du monde.
Le jeu démarre dans un orphelinat lié au père de Kiroemon. Une bande de motard sortie d’un épisode d’Hokuto No Ken ou d’un film Mad Max va attaquer la bâtisse pour se l’approprier à cause d’une sombre histoire de dettes. Vous allez ensuite vous embrouiller avec Naomi, une sado/maso à la tête de la bande de motard. Kiroemon va cogner tout le monde et rembourser les dettes de l’orphelinat. Ensuite, il va partir en guerre contre le gang rival selon le scénario du manga.
Autant commencer par les reproches. Le jeu est un titre japonais pur et dur, avec une ambiance assez kitch qui ne sera pas du goût de tous. L’animation est assez simpliste et assez raide par rapport à certains titres. Il n’est pas possible d’y jouer à deux. Il y a beaucoup d’incohérences graphiques, comme quand notre personnage tient un pistolet et que sa main n’entoure pas la crosse. Je pensais que le jeu était sorti dans les débuts de la console, mais non, il date de 1995 ! Du coup, c’est un peu impardonnable de nous proposer un jeu aussi moche. Il est possible d’avoir une version traduite du jeu en émulation. C’est DUR DE OUF ! Je vous préviens, finir Koryu no Mimi représente un véritable challenge !! Contrairement à une daube comme Iron Commando, il n’est pas injustement difficile, il va juste falloir vous entraîner.
Le gros point fort de Koryu no Mimi, c’est sa maniabilité. Il y a une grande variété de mouvements et combos que le joueur peut enclencher avec la manette. Il y a pas mal d’interactions avec le décor et les armes abandonnées sur le sol. Natsume a une jauge à remplir pour utiliser la puissance de sa boucle d’oreille magique. Il restaure sa barre de vie et devient plus rapide et plus puissant. Pour se protéger il suffit de ne pas toucher la manette ! Lorsque vous avez une arme en main vous pouvez quand même continuer à cogner les ennemis et ça, c’est la classe ultime !
La musique et les bruitages sont corrects. Le personnage est assez classe: on est loin du mec des années 80 habillé façon Hokuto No Ken. Notre héros porte un costume très classe qui est, pour moi, un véritable plus pour l’ambiance.
Je reviens avec plaisir casser de la racaille malgré une réalisation médiocre. Il y a beaucoup de bonnes idées et des combinaisons de coups vraiment sympathiques à tester.
Conclusion ?!
Objectivement, je ne peux pas vous dire d’acheter Koryu no Mimi. Disons que c’est un trip personnel et je pense sincèrement qu’avec de superbes graphismes, sans les dialogues qui polluent le jeu et une animation sans faille, ce jeu serait dans le top 10 de la Super Famicom. Le très bon côtoie le très mauvais. C’est dommage.
Koryu no Mimi
Koryu no Mimi sur Super Famicom n'est pas une réussite !
Il faut le tester avant de l'acheter. Vous êtes prévenus.
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Gameplay9
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Graphismes6
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Sound Design7
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Intérêt général6
Un commentaire
Belle review!!!Je vois souvent le jeu a vendre mais je ne l’ai jamais acheté,je vais peut être me laissee tenter!!!