Si Mad Mads a pris le temps de tester le top du top des beats de chez Capcom : Alien vs Predator, moi j’ai pris le temps de tester le top du top des beats daubesques de la Super Nintendo : Alien vs Predator. Je me demande encore pourquoi… Pourtant, The Killer m’avait prévenu en 1993… Mais en bon fanboy, j’ai tenté ma chance.
Aussi différents que profondément hostiles à notre espèce, l’Alien et le Predator sont issus de deux franchises très célèbres. Ils ont excité toute une génération de spectateurs, avides de sensations fortes. Les réunir dans une nouvelle licence pour les opposer est à la base une idée géniale.
Le comic Alien vs Predator a vu le jour en 1991. Ce fut une réussite. Puis ce fut au tour des jeux vidéo dès 1993. Suivant les conseils de The Killer, j’avais fait l’impasse sur la version SNES. Pendant le lycée, tout mon argent, destiné à payer mes repas, est passé dans la borne de Capcom. Je rêvais d’un bon steak et d’une adaptation console de cette bombe.
C’est le cinéma qui va mettre le plus de temps à nous offrir une aventure mettant en scène nos deux tueurs extraterrestres. Paul W.S Anderson, réalisateur du lamentable Resident Evil, a fusillé les deux mythes en nous sortant une bouse abominable (2004). Sa suite à dormir debout (2007) a réussi le pari de faire pire. Les frères Strause ont réalisé des scènes de combats illisibles sur fond de film pour adolescent en mal de sensation forte. Il ne manquait plus que Vin diesel au volant d’une voiture tunée. Au final, seul Capcom et Rebellion avaient fait le boulot en donnant aux fanboys ce qu’ils voulaient : des œuvres de qualités.
Frustré d’avoir le droit à de la merde et d’avoir saigné les rares bons jeux issus de ces licences (Predator 2 sur Megadrive miam miam), je me suis dit : « Au diable The killer. Je vais tester AVP sur Super Nintendo, il sera forcément plus cool que la merde « Aliens: Colonial Marines » (2013)… mais bon, je vais le faire en émulation avant de l’acheter, faut pas déconner. »
Je ne vais pas y aller par 4 chemins. La première fois que j’ai lancé Alien vs Predator sur Super Nintendo, je suis resté sous le choc : analyse d’un viol rétinien et auditif.
Devant une daube on vous entendra crier!
2493 sur la planète VGA 4, dans la ville New Shanghai, des êtres malfaisants s’attaquent à la population dépassée par les événements. La ville lance alors un appel désespéré dans l’espace. Une navette, qui passait par là, va venir à la rescousse des habitants en envoyant un justicier. Ce héros des temps modernes va régler leurs problèmes à grand coup d’ hurricane kicks et de glissades dignes de rushing beat…
Non, ce n’est pas un épisode de San Ku Kaï, c’est bel et bien le scénario d’Alien VS Predator sur Super Nintendo.
Le jeu est un beat them all à l’ancienne, doté d’une réalisation plus que médiocre. La seule chose qui tient la route, c’est un écran où l’on voit un Alien attaquer un civil.
Notre chasseur de l’espace peut sauter, coller des bourres pifs et faire une glissade au sol… On trouve des items, tel que le disque ou la lance. Ils servent de projectile.
Pour regagner des vies, notre héros s’envoie des gros morceaux de viande qui font fortement penser aux bouts de sanglier que l’on trouve dans les bandes dessinées Astérix. Un camouflage optique est aussi en option. Il ne sert à rien sauf si vous ne bougez pas. Il est possible de ramasser des crânes Playskool en guise de trophée!
Il y a des prises au corps à corps.
En restant appuyé sur X, vous pouvez balancer un pouvoir spécial qui vous fera perdre de la vie.
Le gameplay est bien pensé (non je plaisante). Après quelques minutes de jeu, j’ai constaté qu’il suffisait de faire sortir les ennemis de l’écran et d’enchaîner les glissades pour les toucher. Grâce à cette technique que j’appelle le « lustrage de sol », vous traverserez les niveaux avec facilité. Pour les boss, faites une glissade avant qu’ils ne vous touchent, et tambourinez sur le saut + coup de pied.
On ne peut pas jouer à deux, et c’est tant mieux car ça serait honteux d’embarquer un pote dans un plan galère de cette ampleur. Après Iron Commando, je ne pouvais pas infliger ça à Vaergas ou Mad Mads.
En ce qui concerne les graphismes, on sent que les programmeurs se sont inspirés des films pour créer les sprites. J’ai bien dit « inspirés ». Si certains éléments sont passables voir corrects, la majeure partie du jeu fait pitié.
Les ennemis ont été dessinés par un enfant de 6 ans. Le bestiaire propose un Alien bossu, un Alien vert fluo, un Alien rose grand et musclé, un Alien serpent, un Alien chauve-souris, des Aliens qui font du karaté etc. Les habitants de la planète VGA 4 devaient être des handicapés pour transmettre des caractéristiques aussi merdiques à nos xenos. Ils sont lents, bougent mal, et sont aussi impressionnants que le monstre du film DNA (1997 avec Mark Dacascos, ça vaut le coup d’œil).
Le Predator est en fait un cosplayer qui a fait ses preuves dans la scène culte de la Cantina de Turkish Star Wars. Il balance des kicks et fait des glissades avec une animation qui ferait passer le sprite d’Ultraman pour un maître ninja. Une honte pour notre chasseur de l’espace. Il ne lui manque que la moustache.
J’aurais été plus cool si un gars de la production m’avait dit « il n’y avait qu’un seul graphiste, il était dépassé par les événements »… Et bien non ! On ne compte pas moins de 8 graphistes pour réaliser cette merde.
Pour me remettre de ce choc visuel, je me concentre sur le son… Fatale erreur.
Le Predator lache une caisse à chaque saut. Les aliens font des bruits de cochonnes dindes constipées (pas des cochons d’inde, à ne pas confondre). Les musiques sont d’une nullité absolue et font très vite mal à la tête. Dans le premier niveau, on a le droit à une mélodie complètement hors sujet, digne d’un Kunio du pauvre. Dans un jeu avec des Aliens, on se cogne du Boogie-woogie! bordel de merde!
Lorsque notre prédapoulpe fini un niveau, il pousse un cri de victoire s’apparentant plus à un cri de sanglier en rut. Les niveaux sont moches. Entre la rue, les égouts, un niveau sous la neige, un niveau Xeno presque réussi mais avec des problèmes de proportions, le haut d’une fusée à atteindre avec un ascenseur de fête foraine, un vaisseau (avec un parfait exemple de mode 7 complètement à la rue) et un niveau alienoïde complètement ridicule, vous aurez l’impression d’avoir perdu votre temps. On ne peut que rester perplexe devant des levels designs aussi insipide.
J’ai repéré quelques différences entre la version japonaise et la version occidentale. Il y a un mode versus dans la version japonaise. L’un des joueurs incarne le Predator et l’autre l’Alien. Vous ne pouvez pas faire de mirror match.
En japonais le jeu s’appelle Aliens vs Predator.
Les œufs n’ont pas la même tronche et ont une petite animation ridicule dans la version japonaise.
Le Predator est plus « coloré » dans la version made in Japan. Il est, du coup, encore plus ridicule.
Je vous avoue que je ne suis pas allé bien loin dans mes recherches, je n’avais pas envie de me cogner une nouvelle fois cette horrible daube.
Conclusion
Comment peut-on accumuler autant de nullité dans un seul et même jeu? Même les boites sont moches. Mais le plus hallucinant, le truc qui m’a fait le plus rigoler, c’est de voir le Predator sauter dans un égout telle une tortue ninja .
A ce stade, ce titre aurait aussi bien pu s’appeler Rasta vs cafard. Hélas, pour se vendre, les concepteurs ont misé sur une licence prestigieuse, et si on jette un œil aux productions de Jorudan, on constate vite qu’ils sont toujours allés vers la facilité en programmant des jeux de machines à sous et des Pachinkos.
En résumé, Alien vs Predator est une merde comme on en a rarement vu. Il ne tient pas une seconde la comparaison face au monstre de Capcom qui est d’une violence et d’une fidélité à faire pâlir les dernières productions AVP.
Alien vs Predator - Super Nintendo
Alien vs Predator est une merde comme on en a rarement vu. Il ne tient pas une seconde la comparaison face au monstre de Capcom. Le jeu de Jorudan est un viol rétinien et auditif.
Je vous conseille vivement d'éviter cette daube infâme.
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Gameplay4.5
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Graphismes3.5
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Sound Design3
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Intérêt général2
4 commentaires
Merci pour ce test sans pitié !
En ce qui me concerne, même si je trouve que c’est loin d’être un grand jeux, j’avoue que je m’était bien éclaté sur ce jeu quand je l’ai découvert (avec du retard, ça devrait être il y a dix ans environ). Je le situerai dans la moyenne des beat-them all SNES : moche, musique sympa (les gout et les couleurs…) et gameplay bourrin assez fun.
Mais bon, après on reste d’accord qu’on est a des années lumières du AVP arcade de Capcom !
(mais bon faut comparer ce qui est comparable aussi – quand on voit la version Megadrive de The Punisher, on voit que tout le monde n’est pas capable de pondre un Street of Rage ou un Turtles in Time !)
Oui c est clair que ce n est pas comparable. Mais je trouve au il n y aucun effort de conception sur ce jeu. Pour turtle un tome le test arrive bientôt !
Au moins c’est clair.
Le seul plaisir qu’on peut avoir avec ce jeu, c’est à la lecture de cet article 🙂
Ah ah ah, j’ai bien rien !!
C’est vrai qu’il est à chier ce jeu, mais avec ton test sans pitié, tu as quand même réussi à me (re)donner envie de m’y replonger. Figure toi que cette grosse merde, je l’ai même en plusieurs versions, allemande et américaine ! Ah là là, Jusqu’où ira t-on quand on est fan d’une licence…acheter ce jeu dans plusieurs localisations relève hautement du masochisme, n’est ce pas^^ C’est l’amour du nanar, j’imagine.
On ne peut pas mettre de photo ici je crois, je vais donc la poster sur mon topic. 😉