Les fans de Sega espéraient depuis un bon moment un ouvrage rendant hommage dignement à la fabuleuse console qu’est la Megadrive. Pour beaucoup de joueurs, cette console symbolise le combat de Sega contre Nintendo à la « grande époque », celle que les moins de 20ans ne peuvent pas connaître…
Alors qu’on aurait pu soupçonner les éditions Pix’n Love de nous préparer en secret une bible Megadrive (perso, j’y crois encore), c’est du côté des rosbifs qu’en décembre 2013, un projet Kickstarter est lancé pour financer un ouvrage dédié à la meilleure machine de Sega.
le projet
Darren Wall, graphiste anglais basé à Londres, fonde en 2012 Read-Only Memory, une maison d’édition destinée à publier des ouvrages haut-de-gamme sur les jeux vidéo. Il finance avec succès son premier livre, Sensible Software 1986-1999, qui fait une rétrospective de la boite de développement anglaise du même nom, grâce à un projet Kickstarter en Octobre 2012.
Fin 2013, Darren Wall propose de nouveau un projet Kickstarter pour son prochain livre dédié à la Megadrive, afin de fêter dignement les 25ans de la Genesis. Les 30 000 £ demandées seront financées en seulement 3 jours. Au final, Darren Wall récoltera plus de 3x la somme nécessaire à son projet. C’est un réel succès !
Avoir le soutien financier des fans, c’est bien, il faut maintenant voir le contenu, est-il à la hauteur de l’attente ? Sachant que Darren Wall est en accord avec Sega et a eu accès à une quantité d’archives jusqu’ici secrètes et inédites, on part vraiment sur de bonnes bases…
packaging
Sega MegaDrive/Genesis : Collected Works est un ouvrage très massif : plus de 1,6 kilos ! Il est au format A4 et comprend 352 pages. L’ambition de Darren Wall avec sa maison d’édition Read-Only Memory était de nous concocter un bouquin haut-de-gamme et on peut dire que c’est vraiment une réussite !
La mise en page de la première partie de l’ouvrage, comprenant la préface et l’historique, facilite la lecture puisque la taille de caractères utilisée est assez grosse. Le tout est formé de multiples paragraphes bien distinguables, d’ailleurs, ceux-ci ne sont pas justifiés, c’est un peu bizarre de premier abord, puis on s’y fait. Le papier utilisé pour cette partie est d’un gros grammage.
Ce qui est vraiment étonnant dans ce bouquin, c’est qu’en fait, il y a différents types de papiers utilisés, par exemple, pour la dernière partie (les interviews), le papier est beaucoup plus fin, avec une impression du texte en bleu avec une taille de caractère plus petite et une mise en page différentes avec des colonnes.
contenu
Que ça soit clair dès le départ ! Ce bouquin n’a jamais eu pour objectif d’être une bible ou une anthologie regroupant tous les titres ou accessoires sortis sur la Megadrive. C’est un bouquin fait par un fan de la console pour les fans de cette console. On y retrouve une tonne d’artworks, de schémas, ainsi que de nombreuses interviews de différents acteurs de la scène Megadrive.
Ce n’est pas Darren Wall qui a écrit le bouquin, c’est plus un « chef d’orchestre » qui a su s’entourer des bonnes personnes : David Perry pour la préface (programmeur d’Aladdin ou encore d’ Earthworm Jim), qui nous narre ses débuts sur Megadrive et ses déboires avec la programmation du jeu Terminator. S’en suit un historique complet et détaillé de la machine 16 bits de Sega (et de ses périphériques additionnels, le Mega cd et le 32x), écrit par Keith Stuart, le Monsieur Jeux Vidéo officiant dans le quotidien britannique « The Guardian » depuis une vingtaine d’années.
On navigue entre Sega Japon et Sega of America, on retrouve les grandes décisions qui ont été prises niveau marketing (la fabuleuse campagne de publicité comparative aux Etats-Unis « Genesis Does What Nintendon’t. ») et on découvre de nombreuses anecdotes, comme la petite amie humaine de Sonic, « coupée au montage » pour éviter de devoir par la suite expliquer comment un hérisson peut avoir des relations XXX avec sa copine… (Ça aurait pourtant pas manqué de mordant, ou plutôt de piquant !)
Ensuite, il y a une grosse partie « visuelle » avec de nombreux documents : les plans de la machine sous toutes les coutures, des photos du matériel officiel (on voit même la Neptune, console qui ne restera qu’à l’état de projet, qui était un hybride entre la Megadrive et le 32x), quelques docs de travail (j’ai déjà du mal à lire l’anglais, alors le japonais ^^’), de nombreux artworks de gros titres ayant marqués la Megadrive, les logos des titres, des sprites… Bref, un arsenal de compétition pour amateur de vieux pixels et dessins promotionnels!
Le livre contient 8 triptiques. Ce sont des pages qui se déplient pour profiter d’une vue plus large.
La fin du bouquin est consacrée aux interviews de personnes ayant travaillé chez Sega ou bossé sur des jeux Megadrive. Du beau monde…
Voulez vous en savoir plus ? | Voir> |
---|---|
A chaque fois, on en apprend un peu plus sur le parcours de ces personnes, mais ce qui est le plus intéressant, ce sont les « secrets de fabrication » qu’elles nous dévoilent : quelles ont été les inspirations des jeux développés, le pourquoi de certains choix, les zones coupées au montage… Bref, un tas de trucs croustillants à se mettre sous la dent ! C’est vraiment super !
conclusion
Sega Megadrive/Genesis : collected works est vraiment un beau bouquin. On retrouve l’historique de la console, des photos et des plans de hardware liés à la Megadrive, de superbes artworks pour les amoureux des graphismes 16-bits ainsi que de nombreuses anecdotes sur les jeux qui ont marqué la Megadrive à travers des interviews de qualité auprès de personnes ayant bossé sur les gros titres de la console ou sur le développement de la machine phare de Sega.
Cet ouvrage est vraiment énorme et comblera les fans de la 16-bits de SEGA : les Golden Axe, les Sonic, les Shinobi, les Streets of Rage… on ne parle que des meilleures licences ! Je rappelle d’ailleurs que Sega a consciencieusement vérifié le bouquin avant de donner son accord pour l’impression.
Après, c’est sûr que la barrière de la langue peut être un frein et donc je conseille aux anglophobes ou personnes ayant un faible niveau d’anglais d’attendre la version française qui sort fin 2014 chez Geeks Line, d’autant plus que l’historique de la Megadrive devrait être complété par une localisation plus particulière en France (et sûrement une ou deux interviews d’intervenants sur le sol français).
Au niveau du prix de la version UK, ça pique un peu : 35 £ auxquels il m’a fallu ajouter 7 £ pour les frais de port, on dépasse donc largement la cinquantaine d’€, mais à la vue de la qualité du bouquin niveau finition et contenu, il est difficile de regretter cet achat. En plus, le bouquin a été livré avec des protections en plastiques dans le colis pour éviter que les coins ne soient cornés, c’est vraiment pas du foutage de gueule (une petite pique pour Square Enix qui ne prendrait aucun soin de ses colis) !
Pour info, une version collector ultra limitée (100 exemplaires) de l’ouvrage était vendue pour la douce somme de 250 £, avec en bonus une illustration de Sonic et Eggman, de la main de leur créateur, Naoto Ohshima…
Un beau bouquin pour les amoureux de la Megadrive ! Toutefois, pour les quiches en anglais, autant patienter pour la version française qui arrive bientôt chez Geeks Line !Sega MegaDrive/Genesis : Collected Works
5 commentaires
Excellent bouquin, que j’avais pré-commandé il y a un moment. La qualité et le fan service sont aux rendez-vous.
J’ai récemment découvert qu’une VF allait être éditée. Malgré une couverture bien moins réussie, je l’ai commandé aussi.
Sega c’est + fort que moi :p
Très bon papier, comme d’hab.
Perso j’attends le version FR avec impatience.
Avoir les deux aurait été le top, mais bon.
Superbe ouvrage.
Je ne regrette pas mon achat.
On se retrouve le mois prochain pour le comparatif avec la version localisée ?
oui, j’ai commandé aussi la version fr, je relirais tout car je suis sûre qu’avec mon anglais bidon, je suis passée à côté de pleins de trucs
je ferais le comparatif pour le site 😉
Pingback: Megadrive XXVème anniversaire (Geeks Line), simple traduction FR? - Gangeek Style