A l’occasion de la sortie du prochain Halo : The Master Chief Collection, je vous ai concocté une review des jeux PC et consoles ayant marqué à leur manière le genre FPS. Si cet article peut se targuer d’être d’une certaine manière une rétrospective, il va sans dire qu’il sera subjectif sans pour autant être objectivement dénué de sens. Il sera question de 6 dates-clé afin de contempler l’évolution du FPS à travers les âges. Mais tout d’abord, c’est quoi un FPS ? Un FPS (ou First-Person Shooter) est un style de jeu basé sur une action en vue subjective, c’est-à-dire que ce que le joueur voit à l’écran est la vision instantanée du protagoniste. Généralement, on peut visualiser l’arme de ce dernier mais ce n’est pas une obligation. De Duke Nukem 3d en passant par Rise of the Triad, nous en avons vu de toutes les couleurs. Voici une présentation des jeux les plus connus du genre.
1973 : MAZE WAR
Et non, Wolfenstein 3D n’est pas le premier FPS de l’histoire : il s’agit de Maze War sorti en 73 sur IMac PDS-1 et créé par Steve Colley au NASA Ames Research Center de Californie. Jeu méconnu sorti sur une plateforme qui ne l’est pas moins, on a avant tout affaire à un jeu de labyrinthe, comme son nom l’indique. Vous devez évoluer à la première personne à travers une série de dédales dans lesquels apparaitront des ennemis que vous devrez éliminer : voici le premier FPS de l’histoire. Même si le but premier n’est pas l’élimination d’ennemis comme on peut le voir de nos jours, cette tâche s’avérait indispensable pour la fin de chaque niveau. On peut également noter que c’est un des premiers jeux jouable en LAN … Ils étaient forts ces américains ! Par ailleurs, si la curiosité vous envahit ou que votre coté hipster vous pousse à contrer la hype Call of, Battlefield ou Killzone, sachez qu’il est quasiment impossible de jouer au jeu original. Tout d’abord car l’IMac PDS-1 est introuvable ou presque et ensuite car le jeu l’est tout autant. Pour vous consoler, vous pourrez vous jeter sur une des versions rééditées par la suite, principalement la version Xerox de 77 et Mac de 87.
Bon nombre de gamers considèrent les shoots comme des FPS. Si l’on se fie à la définition de Wikipédia, le FPS est « un type de jeu vidéo de tir basé sur des combats en vision subjective (« à la première personne »), c’est-à-dire que le joueur voit l’action à travers les yeux du protagoniste » ce qui de facto donne raison aux joueurs cités précédemment. Cependant, le coté aventure/exploration que l’on associe obligatoirement aujourd’hui au FPS nous force à ne considérer qu’à moitié l’intégration des jeux de shoot dans le genre. Par ailleurs, on peut considérer que c’est un sous-genre hybride entre le FPS et le beat’em all car leur but premier est l’élimination d’ennemis. Allez, pour le plaisir, on vous parle du plus célèbre d’entre eux !
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1991 : FONDATION D’ID SOFTWARE
Cette date ne correspond donc pas à la sortie d’un jeu en particulier mais d’un studio qui va rénover le genre par l’intermédiaire de trois jeux devenus cultes dès leur sortie. On les doit notamment aux deux programmeurs John Carmack (encore présent sur la scène vidéoludique et notamment sur le projet Occulus Rift) et John Romero, deux figures incontournables et indissociables du FPS.
Après Catacomb 3D, le premier vrai succès d’ID n’est autre que Wolfenstein 3D (ou Wolf3D) sorti en 92 sur PC. Comme dit précédemment, il est considéré à tort comme le tout premier FPS, mais c’est celui qui va réellement faire prendre conscience aux éditeurs que le genre « jeu de tir en vue subjective » a un véritable potentiel auprès des gamers, adultes et adolescents. C’est d’ailleurs la cible de ce Wolfenstein 3D où vous incarnez William « B.J. » Blazkowicz, un soldat américain de la seconde guerre mondiale enfermé dans un repère nazi. Votre but : vous enfuir en parcourant les 6 épisodes de 10 niveaux chacun qui s’offrent à vous. Cependant, qui dit repaire nazi dit « nazis » et ils ne seront pas là pour vous aider. Soldats, officiers ou bien encore SS paratroopers, tous armés de flingues, de fusils mitrailleurs et même de leurs clébards pour certains, vous mèneront la vie dure et seule votre témérité viendra à bout de ces couloirs sans fin jusqu’au boss final de chaque épisode. On notera tout de même en guest star Adolph Hitler dans l’épisode 3 ce qui suscita pas mal de polémiques à l’époque. La particularité de ce jeu est la complexité qui allie la réflexion d’évolution dans un jeu aussi labyrinthique avec le skill à acquérir qui était avant tout associé à l’époque aux Beat’Em All. Sang froid et réflexe deviennent les maîtres mot du genre.
Le deuxième jeu « tube » d’Id Software n’est autre que le classique Doom, sorti à la fin de l’année 1993. C’est vraiment le jeu qui va démocratiser le FPS (bien que Wolfenstein aie déjà bien ratissé) et qui inspirera le premier nom du genre : le Doom-like. Le gameplay est identique à Wolf3D si ce n’est que le shoot prend le pas sur l’aspect labyrinthe. Niveau histoire, rien de bien recherché mais d’un autre coté c’est peut-être ce qui a plu aux joueurs de l’époque. On incarne un space marine surentrainé et son seul but est de torpiller à l’aide de différentes armes des créatures aussi étranges les unes que les autres. Les armes se découvrent au gré de notre avancée et vont du simple pistolet jusqu’au BFG 9000, une arme futuriste nettoyant tous les environs en un tir. Mais en dehors de son scénario, Doom représente un pan de l’histoire vidéoludique de par ses avancées et ses polémiques. En effet, Doom a été un des premiers jeux controversés faisant basculer le jeu vidéo dans sa généralité du coté obscur des politiques lui reprochant d’être le moteur de la violence auprès des jeunes. Mrs Clinton herself déclara à l’époque que le fait de devenir acteur de la violence laissait franchir un cap par rapport aux spectateurs cinématographiques qui n’étaient quant à eux que patients. A la suite de ces déclarations, elle milita pour imposer un système de classification aux jeux vidéo. On peut également évoquer la baisse de productivité généralisée aux Etats-Unis pendant l’année 1994 et qui est souvent justifiée (à tort ?) par la folie Doom sur les ordinateurs au bureau. Candy Crush n’aurait donc rien inventé… Enfin j’évoquerai le fait que le réalisme de Doom et son devoir de réflexe a conduit l’US Marine Corps a utiliser le jeu pour l’entrainement des soldats afin de parfaire leurs réactions ainsi que leurs prises de décisions. Fantastique.
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La dernière pépite d’Id Software est le très apprécié Quake. Sorti deux ans et demi après Doom, il est à l’époque le jeu ultime car c’est le premier jeu en full 3D. A la différence de ses prédécesseurs, il est capable d’afficher tous les éléments du jeu en trois dimensions : ceci est une révolution. Avec la communauté de fans que s’est constitué ID, autant vous dire que cet opus était très attendu. Mais l’avancée graphique n’est pas le seul atout que les fans vont découvrir. En effet, Quake est le premier FPS multi-joueurs jouable en réseau : ceci est une seconde révolution. Niveau gameplay, ID ne crée aucun bouleversement afin de rester dans la lignée des succès passés.
Le nom de Quake provient de l’ennemi numéro 1 du jeu qui est un démon essayant d’envahir la terre via des portails de téléportation. On y incarne un soldat devant s’infiltrer dans ces portails afin d’atteindre le maléfique Quake. Comme évoqué précédemment, il existe deux modes de jeu : le solo réparti sur trois difficultés et le multi-joueurs. Le multi-joueurs est intéressant car il existe deux types de multi ce qui est un fait extrêmement rare à l’époque : un mode coopération, où l’on peut naviguer dans le solo accompagné d’un fidèle ami et un mode bataille jouable en réseau local, par modem, ou sur Internet via le protocole TCP/IP. On notera que le jeu fut également publié sur le catalogue Saturn et N64 mais tous les deux furent amputés du mode multi-joueurs. Too baaaad.
1997 : GOLDENEYE 007
Qui n’a jamais joué à GoldenEye 007 sur N64 ? Si c’est toi, tu peux te lever, éteindre les lumières et partir en exil à travers le globe pour une repentance. Mais tu peux quand même finir l’article si tu veux… Donc si tu n’as jamais joué à GoldenEye, tu n’as donc jamais pris le requin, ni même James sur un multi avec restriction d’armes limitée au lance-roquettes ? Pauvre de toi … Cette adaptation du film sortie en 1995 fait grand bruit lors de son annonce et Nintendo le décrit comme le premier shoot console faisant jeu égal avec les PC. Pour un constructeur qui a souvent fait profil bas face aux avancées technologiques des PC, la promesse est grande, voire prétentieuse auprès de la critique qui sera forcée de constater que l’annonce n’était pas mensongère.
La presse est unanime, notamment grâce à l’intelligence artificielle et au réalisme des images, ainsi que les joueurs puisque 8 millions de cartouches s’écouleront, soit la troisième vente Nintendo 64 derrière Mario 64 et Mario Kart, excusez du peu… Le jeu reprend le scénario du film et est réparti sur 18 missions plus 2 bonus. La difficulté est excellemment bien dosée (le choix étant assez large) et la durée de vie est plus que conséquente. On dénombre également une quantité d’armes très importante (18) qui vont du PPK au laser en passant par le célèbre GoldenGun. A cela ajoutez un multi-joueurs hors-pair ainsi qu’un mode triche délirant au mode solo, et vous obtenez les raisons de son succès. Une durée de vie illimitée juxtaposé à une retranscription sans faille du film rend ce jeu encore très attractif de nos jours auprès de la communauté de retrogamers. On regrettera simplement que la N64 ne puisse pas disposer d’un système pour jouer en réseau ce qui aurait encore plus fait rentrer ce jeu dans la légende.
1999 : COUNTER-STRIKE
Comme on l’a vu, les années 90 ont été une véritable période d’essor pour les FPS et la pénultième année du deuxième millénaire s’achève avec le FPS le plus joué de tous les temps : Counter-Strike. Aussi connu sous l’abréviation CS, c’est un jeu découlant du non-moins célèbre Half-Life et mettant en scène des terroristes et des anti-terroristes dans l’ère moderne. Graphiquement, c’était ce qui se faisait de mieux à l’époque avec une exploitation maximale (mais modifiée) du moteur graphique Id Tech 2, déjà utilisé pour Half-Life, conçu et développé par … Id Software. Cependant, la vérité d’un jour n’est pas celle du lendemain et Minh Le et Jess Cliffe vont le constater car si en juin 99, date de sortie de la première bêta, le jeu semble être très au point techniquement, l’effet s’estompe peu à peu jusqu’en juin 2001, date de la première commercialisation du jeu (CS 1.2).
Graphiquement le jeu n’est pas à jeter, mais les utilisateurs ne chavireront pas pour la technicité de la chose. Son succès tient grâce à une originalité qui faisait tache pour l’époque : le only online. Nous avons donc là le premier FPS pensé et développé pour jouer en réseau et donc de ce fait, qui requiert une connexion internet obligatoire afin d’incarner une des deux équipes présentes en début de partie : un sacré pari à cette époque où tous les foyers sont loin d’être équipés comme il se doit. Deux scénarios sont possibles en fonction de la map : le désamorçage de bombe ou la libération d’otage. Le gameplay est très simpliste mais l’effet sur les joueurs est immédiat et il devient très vite la référence ultime des FPS. Sa réputation le fît même roi du E-sport pendant près de 10 ans avant de se faire détrôner par sa suite, Counter-Strike Source. Une hégémonie sans partage pour un jeu qui n’avait pas forcément les atouts techniques pour être mis en valeur : respect.
2001 : HALO: COMBAT EVOLVED
Le 15 novembre 2001, la bande à Basile Bill sort sa première console afin de tenter une hégémonie comme c’est le cas sur le créneau des ordinateurs. La Xbox première du nom sort et est accompagnée d’une nouvelle IP qui a fait grand bruit dans les salons de jeux vidéo. Cette licence c’est Halo et c’est Day One que les américains vont pouvoir s’adonner à ce FPS dont on dit le plus grand bien. Le scénario relate les aventures de Masterchief, qui doit échapper à des extraterrestres sur un lieu hostile répondant au nom de Halo. Au contraire des classiques du genre, Halo possède un scénario pointilleux et très fourni mais assez complexe ce qui divisera les joueurs en deux catégories : ceux recherchant la moindre parcelle d’histoire et ceux qui n’en n’ont rien à foutre et préfèrant bourriner, après tout le Masterchief est surtout là pour ça. Si son succès est immédiat, c’est pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, Halo est encensé par la critique grâce à des qualités novatrices qui laissent présumer qu’un vent de fraicheur va être insufflé sur le genre FPS. Ces qualités sont notamment une richesse, tant en terme de qualité que de quantité, des armes et véhicules ainsi que dans l’intelligence artificielle qui était coupable de tourner en rond depuis des années. Une deuxième raison pouvant expliquer son succès est ce mélange entre nervosité des phases d’action et mysticisme des phases de découvertes, le tout bien chapeauté par le scénario infaillible. En quelques chiffres, Halo c’est 5 millions d’exemplaires vendus, 97% d’avis global sur Metacritic (6ème place tous genres et toutes consoles confondues) et c’est le précurseur d’une longue série de 4 épisodes au total (et un cinquième en préparation), 4 spin-off, et 60 millions de jeux vendus depuis 13 ans.
2014 : Et depuis Halo ?
Le FPS a fleuri sur toutes les consoles et peut se targuer d’être un des moteurs de l’industrie du jeux vidéo notamment avec ses deux mastodontes qui se tirent la bourre chaque année : Call of Duty et Battlefield. Mais d’autres titres plus ou moins confidentiels ont également leur mot à dire et ont pu séduire les joueurs par leurs qualités graphiques, leur gameplay atypique ou tout simplement leurs époques. On citera dans le désordre Borderlands 2, Bioshock Infinite, Halo 3 et 4, Farcry 3, Dishonored, Metro Last Night et plus récemment Killzone Shadow Fall, Alien Isolation, Wolfenstein : The New Order et le génialissime Titanfall. Et vous alors ? Quel FPS vous a marqué pendant votre éducation vidéo ludique ? Quel FPS récent vous fait chavirer ? Mais d’ailleurs, vous êtes toujours de ceux qui ne jurent que par le combo clavier-souris ? Dites-nous tout ça dans les commentaires et nous établirons un classement GGS !
6 commentaires
bien mon gars !
à la base n’étant pas fan de FPS mes deux chouchou sont FC3 et Bioshock infinite…
Bon article 🙂
pour ma part : Quake 3 / CS / CS2 / Bioshock / Goldeneye / Perfect Dark / Call of Duty 1&2 et Enemy territory, le tout en multi. Bien moins fan des FPS plus récents.
merci pour ton article antoniomontana, le FPS est loin d’être mon genre de prédilection, j’ai beaucoup joué à goldeneye et perfect dark avec mon frangin et je me faisais toujours laminer ^^
Ha les fps… Je n’ai jamais été un joueur PC bien que j’ai usé Quake 2 et C.S, la précision redoutable du clavier/souris.
Je n’ai jamais vraiment réussi à avoir un niveau correct avec un pad dans les mains. Sur console j’ai été fortement marqué par Halo 1er du nom et dans une moindre mesure j’avais adoré Black sur Xbox…
Pour ma part, je suis un grand joueur de FPS post COD/Battlefield moderne. J’ai poncé un peu près tout ce qui se faisait à l’époque, entre Half Life, Soldier of Fortune, Project IGI, Quake 3 Arena, les premiers Medal of Honor (surtout en Première Ligne et sa première mission du débarquement façon Soldat Ryan ! et le premier COD dont j’ai oublié le nom), Counter Strike, de la 1.3 jusque 1.6 puis Source.
Et sur console j’ai été fortement marqué par le duo Rareware de la N64 Goldeneye et Perfect Dark, le premier pour son multi infini en fun et le deuxième pour un mode solo vraiment super bien ficelé et son multi qui corrigeais les imperfections de Goldeneye.
Puis le FPS a peu à peu perdu son aspect skill pour quelques choses de bien trop grand public. Du coup j’ai complètement fait l’impasse sur ce style de jeu et je ne continue à jouer qu’a Counter et de temps en temps à Day Of Defeat, qui reste les seuls jeux encore un minimum exigeant… Même Battlefield a perdu son côté exigeant avec l’arrivée de BF3
Désolé, je n’ai pas lu l’article, mais sérieusement, où est Duke Nukem 3D ? Ce grand rival de Quake premier du nom à révolutionné le genre en opposant à la 3D toute neuve mais rigide de son concurrent une liberté d’action inédite.