CKI-SHWOUARZI ?
Dans la série des héros testostéronés des années 80-90 qui font rêver les gosses, j’appelle Arnold Schwarzenegger – Schwarzy pour les intimes.
Il gagne des millions à chaque film, il est un modèle hollywoodien de l’expatrié Autrichien qui s’est intégré au système américain, il a remporté 7 fois le titre de Monsieur univers, il est successivement Conan le Barbare et Terminator et participera à tout un tas de films hollywoodiens à succès au cours de sa carrière.
On va ici s’attarder sur un film bien différent de Conan, Predator ou Terminator : Last Action Hero – littéralement : le dernier héros (d’action) – NB : c’est d’ailleurs le titre du film au Canada. Un film de 1993 avec 80.000.000 $ de budget global, avec plein d’effets spéciaux, d’explosions et de plans incroyables réalisé par John Mc Tiernan.
HISTOIRE / Pitch
Danny Madigan est un jeune New-yorkais de 12 ans, et un des plus grand fan de « Jack Slater », un héros de film d’action joué par Arnold Schwarzenegger en personne. À chaque fois qu’un film sort, il s’arrange avec son vieil ami Nick, qui tient le cinéma de son quartier, pour pouvoir voir le film en avant-première.
L’histoire du film commence par raconter la fin du film « Jack Slater III », où le héros du film Jack Slater va perdre son fils, tué par un méchant à la fin du film. Danny est dans le cinéma et revoit pour la énième fois la fin de ce film. Puis il rentre chez lui, car dans quelques jours, sort le Jack Slater IV : la vengeance du maniaque. Tout excité, il ne manque pas de contrarier sa mère en séchant les cours pour aller au cinéma. Les cours ne le passionnent plus et ses rêves sont aux côtés de son héros de toujours Slater. Il le voit partout, même en cours lorsque sa prof lui parle de Shakespeare.
– Cela donne d’ailleurs lieu à une scène mythique –
Anyway, le soir de l’avant première, Nick attend Danny dans le cinéma, assez tard, et avant de le faire rentrer dans la salle, lui raconte une histoire assez mystique de son passé où un homme lui aurait donné un ticket de cinéma magique, qui le tenait du magicien Houdini. En le déchirant, un pouvoir semble émaner du ticket.
Danny rentre dans la salle, le film commence, il voit des scènes où des personnages complotent et montent une escroquerie pour se jouer du héros.
Superbe plan de Benedict, le grand méchant de l’histoire, homme de main du mafieux Tony Vivaldi.
Puis il retrouve Jack Slater, increvable dans une scène d’action. Mais au moment où Jack, poursuivi par des méchants en voiture, tire dans un bâton de dynamite, le bâton sort de l’écran, et arrive dans la salle, près de Danny. Pris de panique il quitte sa place et court. La dynamite explose.
Danny se réveille à l’arrière de la voiture de Jack Slater, dans le film, avec un personnage de film qui ne sait pas qu’il est un personnage, qui ne fait que vivre sa vie fictive, sans se douter qu’il existe un acteur qui joue son rôle, qu’il est filmé, etc…
Danny se retrouve dans une situation extraordinaire où il devra aider son héros de toujours, dans le film, tout en essayant de le convaincre qu’il n’est qu’un personnage de fiction, ce qui donne lieu à des séquences marrantes.
« Ne suis-je pas le célèbre comique Arnold Alderschweïzer ? »
CASTING
Jack Slater : Arnold Schwarzenegger
Flic impétueux, grand défenseur de la justice et casseur brigadier invêtéré, Jack Slater est le héros immortel des films californiens, qui tel l’inspecteur Harry, Starsky et Hutch et d’autres, traque les méchants et la mafia pour faire régner l’ordre, au mépris du danger et des recommandations de son boss qui a les oreilles qui fument.
Il est joué par Arnold Schwarzenegger et représente le héros d’un film, faisant office d’univers parallèle au notre : comme si les histoires du cinéma n’étaient pas seulement jouées mais également vraiment vécues par les héros de fiction qui les animent. Dans « Last Action Hero », Jack Slater n’est pas Arnold Schwarzenegger, il est simplement Jack Slater, flic à Los Angeles.
Dans son monde à lui, les balles explosent les voitures, on ne se fait pas mal quand on brise une vitre au poing et on est immortel, parce qu’on est un héros.
Il sera rapidement rejoint dans son aventure et dans sa quête de vérité par Danny Madigan, qui à ses yeux, est fou allié et sort d’un asile. Ce dernier lui soutien que sa vie est fictive et inventée par les gens de son monde… n’importe quoi !
Est-il utile de souligner qu’Arnold Schwarzenegger est l’une des figures emblématiques d’Hollywood… Terminator 1-2-3, Predator, Commando, Conan le Barbare, le Destructeur, Kalidor, True Lies, Total Recall etc. A.S. est un acteur de premier plan dans l’univers hollywoodien des années 80-90. Aux côtés de Stallone et Willis, il représente le héros tout en muscle increvable à qui il arrive toujours des tuiles. Vous ne pouvez pas être passé outre l’un des films dans lequel il apparait, c’est littéralement impossible. De 2003 à 2011, il a même été Gouverneur de Californie…
________________
Danny Madigan : Austin O’Brien
Le jeune et fougueux Danny sèche les cours pour aller au cinéma retrouver son ami Nick avec lequel il a suffisamment d’affinité pour se retrouver seul dans la salle. Au cours du visionnage de Jack Slater IV, il entrera dans le film à l’aide d’un ticket magique que lui donne son ami.
Il va vivre ensuite de folles aventures avec son héros Jack Slater, l’homonyme de Arnold Schwarzenegger dans le film, et suivra l’histoire du film en devenant l’un des protagonistes principaux : le rêve de tous les gosses en quelque sorte..
(NB : qui n’a jamais rêvé d’être Demi-Lune dans Indiana Jones et le Temple Maudit ou Anakin dans Star Wars…)
Austin O’Brien a fait peu de films à côté, mais il est apparu néanmoins dans les deux films « Le Cobaye » ainsi que dans « Apollo 13 ».
Il n’est plus actif dans la profession depuis 2001.
________________
Nick : Robert Prosky
Nick est un vieil ami de Danny, il tient un cinéma dans New York. À l’occasion de la sortie de Jack Slater IV, il propose à Danny de venir le voir le soir avant l’avant première, en exclu. Ce soir-là, il donnera à Danny un ticket magique qu’il tient du magicien Houdini. Ce ticket changera la vie de Danny, qui se verra alors projeté dans le film aux côtés de son héros pour vivre de folles aventures.
Robert Prosky a fait de nombreux films au cours de sa carrière. On peut se rappeler entre autres de « Christine » de 1983, l’adaptation dantesque du livre de Stephen King ; on retrouvera l’acteur également dans Gremlins 2 ou encore Mme Doubtfire.
________________
Benedict : Charles Dance
Benedict est LE méchant du film. Homme classieux, logique, sans scrupule, tireur d’élite à l’œil de verre, il est malin et tentera de déstabiliser Jack Slater par tous les moyens. Lorsqu’il apprend que le jeune Danny possède un ticket magique, il comprend qu’il existe un monde parallèle dans lequel il pourrait être un boss incontestable. Il va donc tout faire pour essayer de s’emparer du ticket. Il se séparera rapidement de son employeur et boss de la Mafia Tony Vivaldi. Des phrases mythiques restent dans ma mémoire… « espèce de gougnafié de sicilien. » / « Hé Ho ! je viens d’abattre un homme et c’était complètement prémédité !!! »
L’acteur anglais est un génie de l’acting. Il a de nombreuses années de bouteilles sur les planches de théâtre anglais où il a joué plusieurs fois des pièces de Shakespeare, mais au cinéma, sa carrière commence sur les chapeaux de roues avec un rôle dans « Rien que pour vos yeux », un James Bond avec Roger Moore. Plus tard, on le retrouvera dans « L’enfant sacré du Tibet » aux côtés de Eddy Murphy ou encore sur Fiorina 161 dans « Alien 3 », dans le rôle du médecin prisonnier Jonathan Clemens.
Depuis 2011, il apparait sous les feux des projecteurs grâce à la série « GAME OF THRONE » dans laquelle il joue le patriarche Tywin Lannister, où il excelle une nouvelle fois.
________________
C’est le vieux sicilien, mafieux, qui veut devenir le numéro « uno ». Pour ce faire, il monte un stratagème avec son homme de main Benedict pour faire exploser le corps d’une figure emblématique d’une famille mafieuse concurrente : Léo the Prout (…). Les funérailles de ce dernier doivent avoir lieu dans peu de temps et il essaye de faire porter le chapeau à d’autres personnes. Il sera rattrapé par ses envies de conquêtes, Benedict étant bien plus malin que lui.
Anthony Quinn était un Dinosaure du cinéma américain, avec un palmarès d’apparitions dans des films incroyables depuis 1936 ! On le retrouvera notamment dans Lawrence d’Arabie, Ulysse, Viva Zapata! ou encore jouant le rôle de Quasimodo dans Notre-Dame de Paris de 1956 de Jean Delannoy. Il s’est éteint en 2001.
________________
L’éventreur : Tom Noonan
Grand méchant et tueur du fils de Jack Slater dans « Jack Slater III », il sera ramené du film dans notre réalité par Benedict pour essayer de faire du mal à Danny et Jack à New York, lors de l’avant-première de Jack Slater IV, sur la fin du film. Y parviendra-t-il ?
L’acteur est connu (entre autres) pour avoir joué dans des films comme « Robocop 2 » (Cain), « Heat » ou encore « Arac Attack : les monstres à 8 pattes ».
On a également pu le croiser dans l’épisode 10 de la saison 4 de X-files.
________________
Ian McKellen : La Mort
Ce grand acteur anglais joue ici le petit rôle de la mort, qui sort de son écran pour semer la terreur dans les rues de New York à la fin du film. L’acteur ne vous est pas inconnu puisqu’il est Gandalf dans le Seigneur des anneaux, Magneto dans X-men ou encore Sir Leigh Teabing dans Da Vinci Code. Malgré son age (74 ans), il reste très actif dans le milieu.
________________
Bridgette Wilson Sampras : Whitney Slater / Meredith Caprice
La blonde pulpeuse joue ici son premier rôle au cinéma, en tant que fille du héros dans le film. Elle est impulsive, active et n’a pas froid aux yeux.
Elle n’aura aucun mal à se défendre quand il faudra et à faire jouer la rage qu’elle a hérité de son père contre Benedict et ses hommes.
Plus tard, on retrouvera l’actrice jouant le rôle de Sonya Blade dans Mortal Kombat, mais également jouant un rôle dans Souviens-toi l’été dernier… ou dans un petit rôle du film les visiteurs en Amérique, le remake de Jean-Marie Poiré ainsi que dans plusieurs séries à succès dont Santa Barbara ou les experts à Miami.
AVIS / NOSTALGIE & OBJECTIVITÉ
Derrière la caméra, on retrouve un duo excellent, bien rodé de ce genre de film : John Mc Tiernan à la prod et réalisation (Piège de Cristal, une journée en enfer, Predator, Rollerball, À la poursuite d’Octobre Rouge…) et Shane Black au Scénario ( L’arme Fatale 1-2, Kiss Kiss Bang Bang, Iron Man 3…). Autant dire que ça dépote.
On pourrait penser de prim abord que Last Action Hero n’est qu’un film d’action de plus dans le paysage des films américains qui font boom boom et vieillissent mal.
Petit clin d’œil à l’Arme Fatale dans cette séquence au début du film.
MONUMENTALE ERREUR ! Le film regorge de bonnes idées, de clins d’œil, d’auto-dérision, de références, de fun et de modernité, de répliques dantesques dont seul notre ami Schwarzy a le secret…
« Pour qui sonne la glace, celui-là j’lai r’froidi »… « Léo the Prout va envoyer les gaz ! »… « Je reviendrais »… « Primo : Pourquoi j’perds mon temps avec des branquignoles dans ton genre, alors que j’pourrais faire des choses beaucoup plus risquées comme… ranger mes chaussettes par exemple. Deuzio : comment comptes-tu claquer des doigts pour tes molosses une fois que j’t’aurais bouffé les pouces des deux mains… » / « hey ! t’aime bien les omelettes ? Tiens j’te casse les œufs. »
Pour ceux qui en veulent plus…
Danny Madigan représente un jeune geek, fan inconditionnel d’un héros de fiction comme nous avons pu être celui ou celle d’Indiana Jones ou de Kevin Costner à une époque. Il vit dans un monde qui nous est montré et décrit dans le film comme dangereux, sombre et inhospitalier : New York est filmée de nuit, sous la flotte, un drogué cambriole et agresse Danny, il sort dans la rue, rien n’est sûr pour lui, alors que dans le film, aux côtés de son héros, dans un monde imaginaire, nous sommes en plein soleil, avec des radasses partout : il semble régner une atmosphère bien plus cool. Cette dichotomie entre les deux mondes est si évidente et bien amenée que le spectateur se prend au jeu.
On rêve de ce monde où les flics sont invincibles, combattant le mal à la racine, surpassant leurs droits pour faire régner l’ordre. Schwarzy est ce héros, incroyable alter-ego qui ne soupçonne pas l’existence d’un autre monde. Il rencontrera dans la réalité son homonyme : Arnold Schwarzenegger dans le cinéma, durant l’avant-première où une fois n’est pas coutume, c’est lui qui sauvera la situation, pendant que l’acteur, en tenue de soirée, assistera impuissant aux événements.
Les références et clins d’œil durant le film sont légions. Nous pourrions parler de la brève apparition du T1000 dans les locaux de la police, de Sharon Stone sortant du commissariat, ou encore de Sylvester Stallone remplaçant son ami Schwarzy sur une PLV de Terminator 2, dans le monde de Slater. Tous les fans rêvent de cette PLV !
Le film posera sans cesse des interrogations au spectateur, lui demandant implicitement s’il pense qu’un tel monde puisse exister. Science-fiction ou paradoxe imaginaire, Shane Black laisse le doute persister. Et si le ticket magique n’avait pas existé, y aurait-il eu une possibilité de vérifier une théorie aussi farfelue? Chaque acteur bénéficierait selon les producteurs du film d’un alter-ego imaginaire, jouant leur propre vie en boucle dans un monde qui n’existe pour nous que derrière les écrans des salles sombres. Au mépris d’une logique évidente, avec brio, ils réussissent à nous prouver que l’imaginaire est toujours plus intéressant que la réalité, que dans l’âme d’un jeune fan se trouve également un homme courageux qui vivra sa passion à fond pour aider son héros de toujours.
Last Action Hero est sans conteste l’un des meilleurs films de la carrière de Arnold Schwarzenegger tant sa profondeur et son scénario sont importants, malgré les apparences. Mais Last Action Hero souffrira d’un chose à sa sortie : il sort le 18 Juin 1993, soit la semaine après la sortie du non moins mythique Jurassic Park, qui fera énormément d’ombre à ce film d’action si particulier. Pourtant, cela n’empêchera pas les ayant-droits d’utiliser la licence au maximum, pour essayer d’en faire un mythe. Et malgré l’ombre persistante du concurrent de Spielberg, nous verrons apparaitre pas mal de choses autour du film.
La musique du film, est un melting pot de grands classiques du rock, je vous conseille vivement de l’écouter pour ceux qui ne connaissent pas !
PRODUITS DÉRIVÉS / UTILISATION DE LICENCE
Malgré une audience bien moins bonne que celle de l’éminent Jurassic Park, Last Action Hero a également eu tout un tas de produits dérivés. Nous avons pu avoir, gamins, des figurines du film, franchement pas terribles, on sent que le budget n’était pas au top. La sculpture n’est pas terrible, les choix non plus, on sent qu’il fallait faire quelque chose et vite.
Au total, 7 figurines sortent, dont une en variante, toutes « carded » ainsi que 2 véhicules. Éditées par Mattel, elles sont un peu collector (en moyenne une vingtaine d’euros pièce neuves), parce que le film est simplement resté dans les annales. S’il avait été mauvais, les figurines seraient simplement aujourd’hui tombées dans l’oubli le plus total. Un plus grande poupée existe également, parlante et mieux finie pour les intéressés.
Nous avons également eu un jeu de plateau tiré du film. Il n’a pas marqué les esprits…
Mais aussi un jeu vidéo, sorti sur PC (ms-dos), Amiga, Super Nintendo, Game Boy et ce dans plusieurs pays. Le jeu est un action beat’em all simple et pas terrible, développé par Sony Imagesoft. C’est bien dommage, car avec un film pareil, il y avait moyen de faire un super jeu d’aventure !! Les scènes cinématiques tirées du film ne se retrouvent que dans la version MS-DOS pour info.
(scan de la boite – collection Prupru)
Un flipper de Data East sur la licence du film existe aussi. Il est pas mal, sans plus.
AVIS GÉNÉRAL
À voir et à revoir pour le plus grand bonheur des enfants que nous sommes encore. L’un des meilleurs film des années 90, un grand film d’action siégeant désormais au panthéon des légendes d’hier et d’aujourd’hui. Plein de répliques cultes, d’explosions et de références ultimes pour les geeks (Danny sur son vélo passant tel Eliot et ET en ombre chinoise avec la lune en fond…), avec un scénario accrocheur et un casting de fou.
Foncez ! C’est du tout bon !
2 commentaires
Un nanard qui s’assume totalement, Last Action Hero est un de mes films préférés des années 90. Avec une préférence pour les doublages québécois qui sont nettement mieux que ceux de la VF.
Super post !!
Je suis fan du film et je le connais par cœur.
C’est un bon travail de recherche que tu nous proposes là !
Le film n’a pas marché commercialement, pourtant après coup comme beaucoup de grands films,
il fait parler de lui au point de devenir une référence dans l’étude du cinéma.
C’est d’ailleurs un bijou pour tout apprenti scénariste ^^
Je rajouterais une info, suite aux problèmes rencontrés par John Mac Tiernan le réalisateur, avec la justice et le FBI (un vrai complot contre lui.)
On repense aux dialogues prémonitoires entre Slater et le projectionniste, quand ils disent 2 fois que les politiques sont des pourritures…
En plus des réflexions présentées ici, j’ajouterai que le film est une critique de la décadence d’un moderne moderne qui ne rêve plus. Ce n’est que dans la magie de la croyance que l’on trouve une issue.
« Le monde est tel qu’on le fait… » comme le dit Slater 😉