Développé par Squaresoft pour la Playstation, 1998.
« I am Grahf the Seeker of Power….Doth thou desire the power? My fist is the divine breath! Blossom, o fallen seed, and draw upon thy hidden powers!! Grant unto thee the power of the glorious ‘Mother of Destruction’! »
INTRODUCTION
J-RPG de la grande époque PS1, Xenogears est un mythe, une légende vivante gravée dans le temps et l’espace pour notre bien à nous, joueurs chanceux de pouvoir goûter aux merveilles que le cerveau humain peut créer lorsqu’il se creuse un peu la tête.
Fini le côté médiéval / Heroic fantasy plan-plan, place à l’espace, au futur, à la philosophie façon Friedrich Nietzsche, au successeur ou fils caché d’un trop court « Evangelion » resté dans les mémoires.
Bien plus qu’un jeu pour certains, c’est une véritable révélation d’un genre bien connu, un hymne au RPG qui amène à la réflexion, et sur lequel il vous faudra passer du temps pour en saisir les subtilités.
→ Un chef d’œuvre, tout simplement.
Du grec ancien ξένος, xénos (qui signifie « étranger » ou « hôte »
Vous devrez avant tout comprendre que Xenogears est un peu le langage soutenu des RPG, le jeu qui se démarque des autres si l’on en comprend l’intérêt, au même titre qu’un Chrono Cross et d’une petite poignée d’autres titres.
Car si les joueurs aiment tant les jeux de rôle à la japonaise, c’est essentiellement pour deux aspects : le scénario, ce que raconte le jeu, et le système de combat, ce qui fera geeker sur des stats. Voilà la formule chimique d’un bon titre.
Xenogears se concentre sur la partie scénario, en proposant quelque chose d’inouï et jamais vu, un tour de force du genre qui le propulse pour de nombreux joueurs au rang de « number one ever ».
Plus qu’un jeu, une véritable anthologie du J-RPG.
Qu’en est-il réellement du jeu, le message passe-t-il bien ?
→ Gangeekstyle passe en revue pour vous cette œuvre vidéo-ludique dans un dossier complet. Nous aborderons pour vous les origines d’un jeu qui n’était pas destiné à devenir ce qu’il fut au final, ses références philosophiques, psychologiques, religieuses et cosmiques, et nous dissèquerons au mieux le jeu pour vous offrir une vision poussée d’un titre mythique, adulé par certains joueurs, oublié par d’autres, trop souvent boudé par la masse.
À vous les studios !
ORIGINES, TRAME & SCÉNARIO
Le scénario du jeu :
Amour, religion, amitié, trahison, loyauté, psychanalyse…
Faites une grande salade avec ces éléments et vous avez Xenogears : probablement le J-RPG ayant le scénario le plus fouillé, torturé et recherché de tous les temps.
L’intrigue est sans cesse relancée par les différents protagonistes vous accompagnant, et vous devrez réellement vous attarder sur les dialogues et la trame scénaristique pour en capter les subtilités, qui sollicitent une réflexion permanente de la part du joueur…
Il est très compliqué de raconter simplement l’histoire de Xenogears sans spoiler ni dévoiler des choses importantes. Je vais donc tenter de vous raconter les 20 premières minutes, sachant que cela n’engage à rien ou presque…
«
I am Alpha and Omega.
The beginning and the end
. The First and the last.
»
Par cette petite citation biblique de Saint Jean (Apocalypse, chapitre 22 verset 13), vous découvrirez une cinématique d’intro mettant en scène un vaisseau spatial en difficulté, qui va se crasher sur une planète suite à un piratage du système. Il n’y aura vraisemblablement qu’un seul survivant. Nous sommes alors en l’an 4767.
Plus de 5000 ans plus tard, une guerre oppose depuis des siècles Aveh et Kislev, les deux camps politico-militaires opposés sur la planète. Depuis quelques temps, certains ont découvert en
fouillant d’anciennes mines de grands robots géants et puissants, avec lesquels ils pensent prendre le dessus sur l’autre camp.
L’histoire met en scène un homme, Fei Fong Wong, un artiste peintre vivant paisiblement dans le village de Lahan non loin de la frontière. Ce dernier est amnésique depuis près de 3 ans, date à laquelle il s’est retrouvé dans ce village qu’il a fini par adopter, acceptant son sort.
Tout va pour le mieux jusqu’à ce qu’une nuit, en plein mariage, un robot provenant d’un convoi ne tombe du ciel, suivi d’un escadron d’autres robots qui commencent à anéantir le village en se battant les uns contre les autres.
Fei voyant son univers en pleine destruction et n’aimant pas la violence décide de monter dans le robot tombé sans pilote et d’affronter les autres afin qu’il n’y ait pas plus de dégâts. Instinctivement, il semble savoir se servir de la machine. Malheureusement, son intervention apportera la destruction du village, un dysfonctionnement de son « gear » (comprendre « robot géant » ou « Mecha ») en étant apparemment responsable.
Chassé du village et de la région par les survivants, maudit par les siens, il s’en va, ayant peur de lui et de refaire du mal aux autres en restant présent. Il sera rapidement rejoint par son ami Citan Uzuki, médecin, grand scientifique et inventeur de génie du village de Lahan.
Leur quête va les mener dans bien des endroits différents, ils rencontreront des gens sympathiques, des rebelles, des traitres, et se retrouveront au beau milieu d’un conflit politico-militaire mêlant psychologie, mythologie, religion, biologie et sciences occultes.
LES PERSONNAGES
Fei Fong Wong : c’est le héros de l’histoire. Amnésique depuis 3 ans, il se retrouve à Lahan, petit village situé près de la frontière entre Aveh et Kislev. Artiste peintre, sa vie va rapidement se retrouver chamboulée par une attaque de Gear dans le village, qu’il tentera de repousser. Fuyant sa vie, perdu dans les méandres d’un passé qui lui est inconnu, il sera épaulé de Citan, son ami, et rapidement, d’autres protagonistes qui viendront l’aider à clarifier certains points. Il s’alliera au pirate Bartolomew Fatima pour entrer officieusement dans une guerre qui n’est pas la sienne pour tenter d’aider ses compagnons et retrouver ses souvenirs.
Elhaym Van Houten (Elly) : la belle rousse de notre histoire est un soldat de Solaris, un être soit-disant supérieur, qui va se crasher sur Lahan où elle rencontrera Fei. À jamais sa rencontre changera sa vie. Fei fait en effet partie de ce que les habitants de Solaris appellent les LAMB : les gens habitant « au sol », et malgré cela, elle passera de son côté. Étrangement, vous vous rendrez rapidement compte que son portrait ne vous est pas du tout inconnu dans l’histoire, et que la ressemblance avec certains ancêtres est frappante. Un personnage très intéressant, tant niveau histoire que psychologique. Elle se rapproche un peu d’Asuka dans Evangelion, mais avec plus d’amour et de mystères autour de son personnage.
Citan Uzuki : l’énigmatique docteur, scientifique et inventeur de Lahan va suivre Fei pour l’aider, semble-t-il, à retrouver la mémoire. Il est un atout majeur dans votre équipe, puissant au sol comme en Gear, il vous suivra partout coûte que coûte. Grand érudit, ses connaissances paraissent parfois sans limite. En sait-il trop ?
Bartolomew Fatima (Bart) : Pirate du désert, chef d’une bande d’écumeurs des sables, c’est une forte tête qui semble ne pas du tout être étranger à la dynastie des Fatima dont il serait le prince héritier. Il est le commandant du vaisseau « Yggdrasil », et rencontrera également rapidement Fei au cours de l’aventure. Il manie le fouet et se ballade tout le temps avec son ami Sigurd (le tueur de dragon, mythologie nordique – Siegfried).
Billy-Lee Black, Emeralda, Maria Balthasar, Ricardo Banderas sont également des personnages clés de votre éventail de personnages jouables. Je vous laisse le soin de les découvrir.
Grahf : « The seeker of power » – celui qui cherche le pouvoir -, Ramsus et Miang sont des ennemis et personnages récurrents que vous rencontrerez, avec un certain Id qui de prime abord ressemble à la vision d’un Broly roux.
Parler de ces personnages risquerait de vous spoiler grandement le scénario, je passe donc dessus.
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Les prémices d’un projet ambitieux jugé trop dark et compliqué par la prod…
Squaresoft enchaine les titres complètement dingues dans les années 90, et revient proposer ici un jeu incroyable. Tetsuya Takahashi, réalisateur du titre, n’en est pas à son coup d’essai. Il a tellement participé à des bons jeux à gros succès qu’il n’est plus à présenter : FF4-5-6, Chrono Trigger, Secret of Mana, FF10, Xenogears etc.
Mais Xenogears n’a pas eu la destinée qui lui était initialement prévue, comme si le scénario s’était littéralement immiscé dans la vie réelle du studio. « Damned… I had a dream… »
Son origine est en réalité liée corps-et-âme si l’on peut dire ainsi à Final Fantasy VII. En effet, baptisé alors Project Noah, le scénario, la DA et l’ambiance de Xenogears devaient l’être pour le nouveau Final Fantasy ! Mais il en fut autrement, la production trouvant au final le concept et le tout bien trop sombre et compliqué pour être un FF. Les deux jeux ont donc été développés séparément, avec la plus grosse part du budget allouée bien sûr, pour le nouveau FF. Ce qui en découlera d’un côté un jeu qui sort plus tôt (FF), et de l’autre, un autre qui sort l’année suivante, avec une fin accélérée mode « Evangelion ». Tetsuya Takahashi réussira finalement à débloquer un budget pour son projet jugé « annexe ». Ahem….
Dans la version PC de FF7, « Zenogias » devient « Xenogears »…
Dans Final Fantasy VII d’ailleurs, un petit clin d’œil est apporté à Xenogears (qui fut donc le vrai début du projet), et quelques similitudes peuvent se trouver entre les deux jeux, notamment au niveau de la psychologie de Cloud et de Fei qui sont assez proches, l’ambiance futuriste « mais-pas-trop », les rebelles d’un côté avec Avalanche, les pirates d’un autre avec Bart… On retrouvera finalement dans Final Fantasy VII pas mal de rapprochements entre les deux jeux, bien qu’au final, Xenogears soit mille fois plus travaillé.
→ Cette petite histoire, qui peut-être anecdotique pour certains, illustre pourtant parfaitement une chose bien définie dans la stratégie de Squaresoft à son apogée : « FF, c’est mainstream, il faut que les gens comprennent vite, ils sont pas là pour se creuser spécialement la tête, mais il leur faut un twist scénaristique assez intéressant pour qu’ils apprécient le jeu. Il y a en gros une limite de compréhension à ne pas franchir ». Malheureusement, ladite limite est celle qui sépare les excellents jeux des véritables œuvres d’art, dont Xenogears se sera finalement emparée.
Affichée dans la ville de Solaris, un poster de Tifa.. comme pour renvoyer à ses origines.
On ressent dans FFVII beaucoup d’influence de Xenogears, mais cela reste minime et en surface, ils n’ont pas voulu perdre le joueur dans les méandres d’un jeu trop compliqué pour certains à comprendre, trop chiant pour d’autres à lire, trop barré pour d’autres, qui attendent d’un FF autre chose. Mais la série FF verra tout de même en FFVII un tournant dans son histoire, preuve donc que Xeno n’y est pas du tout étranger !
Dans Xenogears, pas de place pour l’à-peu-près ou les clichés interminables de la série FF, ici nous sommes bien dans une œuvre de maître, qu’il faut prendre avec humilité, pad en main. L’une de ces quelques rares perles vidéo ludiques que tout-un-chacun devrait faire et conseiller aux détracteurs de notre passion : ceux qui jugent avant de voir les vrais chef-d’œuvres, relayant notre 10ème art au plan de simple divertissement dominical.
Outre Final Fantasy VII, nous pourrions également évoquer quelques similitudes avec Chrono Cross dans quelques ajouts majeurs du jeu. Typiquement, les points de sauvegardes dont leur présence sera justifiée dans le scénario de façon très logique (ce qui parait tellement abstrait devient finalement réel et influent). Les deux jeux ont en commun surtout un but dans la narration assez proche au final : celui de conseiller, faire réfléchir le joueur et l’impliquer dans une histoire compliquée l’amenant à se poser des questions sur la vie. Lorsque l’on sait que Masato Kato est au Script de Xenogears, qu’il est également le scénariste de Chrono Trigger, Chrono Cross, Radical Dreamers, Baten Kaitos ou encore … Final Fantasy VII (tiens tiens…), bah on comprend mieux.
Xenogears est ce M&M’s blanc rare, il fait parti de ce que j’appelle les « livres vidéo ludiques », trop peu nombreux en ce bas monde pour passer à côté, tout simplement.
« Un « X » n’a jamais marqué son emplacement ?? » (Pr. Jones)
Le « X » en sang de « Xenogears », cette sorte de « logo qui fait foi » est un peu comme un symbole : celui d’une masturbation intellectuelle d’idées qui tentent de diriger le monde dans l’ombre. La malléabilité de l’esprit, la torture perpétuelle de nos idées reçues. Dans l’histoire de l’Homme et de la nature, le « X » marque l’emplacement, il est le croisement de deux idées, leur confrontation, une validation d’acquis et la remise en question, la fusion des 4 quartiers vides d’un cercle qui l’entoure…
→ Pour résumer (!) : derrière une simplicité évidente, le « X » recèle un Tout, une porte qui s’ouvre vers d’infinis mondes et pensées. Voilà Xenogears. Vous serez amené à sans cesse essayer de percer le mystère qui entoure les différents personnages de l’histoire, tentant de creuser la psychologie de chacun d’eux avec le peu d’information parfois que vous avez.
Ce jeu appelle à vos sens, à votre opinion, à votre jugement et met en abîme de nombreux soucis que nous connaissons du quotidien. De l’amitié à la trahison, de l’amour à la haine, du religieux à l’athée, le jeu n’épargne personne, vous laissant seul juge et maître d’une histoire qui semble vous dépasser. Tout est lié, naturalisé et catégorisé comme un tableau périodique des éléments de Mendeleïev : la chimie de la vie.
« D’où venons-nous ? Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? »
Xenogears est sans conteste un hymne aux grandes pensées philosophiques et il serait lâche et peu loyal de ne pas expliquer plus en avant les rapprochements entre grands penseurs d’un autre temps, et jeu vidéo japonais, sorti à l’aube du XXIème siècle. Donc pour les retardataires du fond (les p’tits bâtards qui jettent des papiers), on va tenter d’expliquer un peu plus.
« La Philo. selon Fei » (et Square.)
« Stand Tall, and Shake the Heavens » – littéralement : « Se tenir debout et secouer les cieux ». Voilà une devise propre au jeu, un hymne à la philosophie du Cosmos et au dépassement de soi.
Nietsche, Freud et Jung font partie des philosophes connus et reconnus de notre histoire dont les écrits et pensées ont, entre autres, inspiré Xenogears. Ces personnes ont amené une vraie réflexion et un questionnement autour de notre situation sociétale et politique.
- Que recherche l’Homme.
- Quelle est son utilité et sa place dans l’univers.
- Sommes-nous dirigés par une puissance supérieure incontrôlable.
- Derrière ce que nous laissons paraître, sommes-nous bien ceux que nous pensons être.
- Quel(s) rapport(s) direct existe-t-il entre réalité et fiction…
De gauche à droite : Nietsche, Jung et Freud : 3 philosophes importants de notre histoire
Friedrich Nietsche a établi une sorte de hiérarchie entre les pensées, plus ou moins sélective. Il décrit au XIXème siècle « l’Eternel Retour » comme un moyen de sélection et le « Surhomme » comme fin idéale. Comme si tout avait toujours été figé et analysé à l’avance sans que l’on en ait contrôle. Pour lui, l’influence du christianisme est néant et pur fruit du sentiment de protection et besoin de transparaitre : une forme aphoristique, poétique et non naturelle de partager une opinion. Influencé par Darwin, Platon ou encore Spinoza, il marquera un tournant dans l’ère de la philosophie analytique.
Carl Gustav Jung et sa psychologie des profondeurs, qui, au début du siècle dernier, travailla sur le rapport entre l’âme et ses manifestations culturelles (par exemple) qui font de sa psychologie analytique une source d’inspiration pour les scénaristes. Il creusa toute sa vie la psychologie humaine jusqu’à son paroxysme et le genre humain lui doit aujourd’hui le concept entre autres d’archétype, d’inconscient collectif et de synchronicité. Dans Xenogears, la synchronicité est très largement évoquée entre Hommes et machines par exemple. Les concepts d’archétype humain ou d’inconscient collectif sont également très importants dans le jeu.
Sigmund Freud enfin, est le fondateur de la psychanalyse. L’inconscient, le narcissisme et le refoulement, le Moi et l’idéal du Moi. Du rêve à la névrose, Xenogears saura tirer parti des bases de la pensée freudienne pour proposer au joueur un habile mix de genre et une analyse de tout instant. Se remettre en question, douter, se questionner sur autrui, comparer les différents avis pour se forger sa propre opinion, ce sont là d’excellents moyens de faire travailler les méninges ! Sommes-nous certains de vivre ce que l’on vit, ou bien vit-on une sorte de vie parallèle dans laquelle nous jouerions un rôle de notre « NOUS » d’un autre monde ?
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Comprenez bien que Xenogears n’est PAS une œuvre de copie. Il mettra bel et bien en abîme vos sens. À la manière d’un livre animé de séquences touchantes, le jeu appuie sur ces questions fondamentales, approfondit l’étude de ces maîtres en démocratisant de façon plus concise leurs idées et grandes pensées pour tout un chacun.
La constante mise en abîme de l’humain, de sa condition, et de ses desseins, Xenogears nous analyse, et joue avec le joueur en mixant les grandes pensées philosophiques mais à sa manière et en son temps, comme ont pu le faire ses maîtres, références absolues d’un scénario en béton armé.
Le bien et le mal, forment-ils une dichotomie parfaite en ce bas monde ? Xenogears lui, nous évoque plutôt une sorte de paradoxe de cette dichotomie, à la manière de Zénon d’Élée dans l’antiquité : rien n’est totalement blanc ou noir. La vie, les idées, les émotions et les sentiments forment en réalité une infinité de nuances de gris qui, malgré une trajectoire opposée, peuvent cohabiter et exister l’une envers l’autre. Xenogears nous évoque ce problème, à titre de réflexion, un peuple qui se dit supérieur à un autre, comme si la société était coupée en deux : d’un côté l’élite (Solaris), d’un autre les déchets (LAMB), ceux qui vivent… par terre. Cela ne vous rappelle pas Gunnm ??
C’est une sorte de Philosophie « Squaresoft » qui ressort au final de cet habile mix de mouvements dans Xenogears, mêlant les influences de-ci de-là sans partir dans le cliché, tout en finesse, histoire de montrer que le jeu vidéo peut aussi apporter sa propre vision des choses.
On retrouvera également la culture japonaise, avec des œuvres comme Evangelion ou Ghost in the Shell dont le titre s’inspire entre autres. On pourra même tiquer par moments sur les vraies similitudes que l’on retrouve provenant d’Evangelion (1995). Les Mechas qui fonctionnent plus ou moins de la même façon que dans la série, cette envie de ne pas vouloir se battre au début, identique entre Shinji et Fei, l’âme et les pensées intimes des héros liées directement aux actions de la machine, le rapport entre les personnages (trop peu fouillé dans Evangelion, en même temps, 26 épisodes..) et une fin trop rapide, qui tente d’amener 100.000 idées et réponses au spectateur pour lui expliquer ce qu’il vit, a vécu, a manqué : une sorte de point général d’explication, que les deux œuvres furent obligées d’utiliser.
Deux références majeures de Xenogears issues de la culture nippone
Ghost in the shell (début ’90) servira de référence dans les thèmes fondamentaux abordés sur la condition humaine, la société et notre devenir incertain. On pourrait même évoquer une référence générale habituelle dans des œuvres japonaises qui prônent bien souvent un dépassement de soi, nerf principal des Shônen : « quand on veut, on peut ».
La narration du jeu, amenant implicitement le joueur à réfléchir sans arrêt sur sa condition (et tourmentant ses propres opinions) est incessante, à la limite du bourrage de crâne sur la fin. Bien évidemment c’est voulu, bien évidemment c’est un effet de style, qui fonctionne parfaitement tant l’histoire et les twists que l’on nous propose sont passionnants.
Religious ?
La religion est un sujet sensible auquel personne ne s’attaque à juste titre. Chacun ses opinions ? Oui, mais Xenogears, habilement, saura généraliser une pensée pour amener le joueur à comprendre les fondements mêmes de celles-ci, de façon imagée bien entendu, mais sur son fond spirituel, le rapport à l’âme et à l’épanouissement de l’être, la condition humaine et ses principes fondamentaux.
→ Notre société envoutée / dirigée par une puissance supérieure a-t-elle finalement un avenir ou son destin est-il tracé depuis la nuit des temps, immuable et insensible aux changements d’époque…
Les personnages sont pour certains mystiques, regorgeant de références bibliques ou mythologiques. Il vous sera impossible une fois le pad en main de ne pas suspecter certaines choses, de ne pas vous faire votre propre opinion sur les déboires du cerveau de notre héros ou de vous questionner sur l’utilité de toute cette mascarade.
La référence claire au christianisme dans la version originale du titre (en Japonais) se retrouvera même censurée dans la version américaine. Ainsi, « Église » (VO) deviendra « Ethos » (US)… Comme quoi, même sur ce genre de choses, ils sont partout.
Au final tout de même, les références sont légions, jusque dans les noms des villes, vaisseaux ou personnages. Exemples ? Votre vaisseau est baptisé « Yggdrasil », l’arbre du monde dans la mythologie nordique; vous traverserez également « Mausoleum », la « Babel Tower » ou encore « Ignas Gate » (pour Ignace d’Antioche, ancien évêque). Un lien permanent est toujours fait entre des généralités religieuses, souvent évangéliques, et mythologiques. Heimdal et Fenrir sont par exemple les noms des Gears de Citan, tous deux issus de la mythologie nordique ; le premier Gear de Fei s’appelle « Weltall », soit si l’on traduit de l’allemand, littéralement : « Le monde haut ».
Dans certaines cinématiques, le dessin animé est couplé à de la 3D animé CG. Ici, Weltall.
Vous retrouverez également des noms comme « the path of Sephirot » (tiens tiens…)… Hé oui, car Sephirot, n’est pas qu’un personnage de Final Fantasy VII avec un katana (…), c’est également le rassemblement des dix puissances créatrices énumérées par la Kabbale (hébreu) dans sa vision décalée du mystère de la création ou encore l’archange Razael (Raziel), qui signifie les « secrets de Dieu » en Hébreu, gardien des secrets d’une des 10 puissances, toujours selon la théorie kabbalistique. Les références sont vraiment très nombreuses…
Les références religieuses sont nombreuses.
C’est ainsi pour beaucoup de choses ingame, qui font sans arrêt référence à quelque chose de spirituel.
Beaucoup de noms sont également allemands, toujours dans un but de faire des liens entre les différentes croyances / mythologies. La fille s’appelle ainsi Elhaym Van Houten – ou Elly – (le nom qui pète !) et un boss dans le jeu s’appelle UROBOLUS… ça ne vous rappelle rien ? Si je vous dit Uroboros… Bahamut, tout ça, également une référence à l’Égypte ancienne. Sans parler d’un des boss de fin du jeu…
Vous noterez rapidement que dans l’intro, le texte qui apparait à l’écran en boucle lors du piratage du vaisseau écrit « You shall be as gods » (vous devrez être comme des dieux)… La femme, seule survivante de l’Eldridge après son crash, est nue, face à la nature. une sorte d’Eve venue de l’espace, que l’on pourrait aussi associer au nom du Mecha d’Elly plus tard : « Vierge », tout comme un certain tableau vieux dans le scénario de plusieurs siècles, représentant une religieuse du nom de « Great mother Sophia », martyre chrétienne (orthodoxe) décédée en 137 à Rome qui serait selon la légende morte de chagrin sur la tombe de ses filles, tuées par les romains…
La fameuse Sophia, arborant la croix d’Ethos. Cette croix n’est pas sans rappeler les différents symboles de sectes bien connues : de Gauche à Droite : « L’ordre du temple solaire », « la croix de Malte » et la croix des « Scientologues ». Toutes ces références seront utilisées dans le jeu, à plus ou moins petite échelle. Sophia ne vous rappelle personne ?
Tout ceci n’est pas anodin et n’est pas emprunté à ces différentes cultures sans raison. Elles sont imbriquées entre-elles, pour former un tout cohérent qui laissera le joueur perplexe, pensif et rêveur. Un vrai chef d’œuvre.
Vous comprenez un peu mieux tous ces mix de genre, des 4 coins du monde pour créer une sorte de philosophie-religion squaresoftienne ?
bref, continuons.
RATP : Reste assis t’es payé.
Le scénario du jeu commence assez lentement après avoir quitté le village de Lahan, mais montera crescendo jusqu’à la fin du CD 1, et lors du changement de CD, vous comprendrez ce que c’est que de lire un livre sur votre TV. En effet, une bonne partie du second CD de Xenogears mettra en scène Fei assis sur une chaise. Du texte défile, beaucoup de choses se passent à l’écran et pas mal de grandes révélations sont dévoilées à ce moment.
→ Pourquoi nous présente-t-on cela de cette manière ???
Il y a deux solutions :
- soit les mecs n’avaient, comme Evangelion, pas le budget pour terminer le jeu / faire une suite
- soit ils ont recréé cet effet de style de façon volontaire.
Dans les deux cas, vous ne pourrez que prendre votre mal en patience, lâcher votre pad et lire un peu ce qui se passe, s’est passé et va se passer dans le jeu. C’est réellement une séquence très marquante où la « psychologie analytique » prend tout son sens. Finies les révélations bidons et archi-capillotractées des RPG qu’on voit venir à des années lumières, vous ne pourrez qu’admirer le contenu scénaristique proposé par Squaresoft, et rester humble à vie devant les jeux vidéo, c’est une autre vision du jeu que nous offrent Takahashi et Kato, alors profitez-en bien.
Le jeu vous transportera d’un univers traditionnel dans un petit village jusqu’à un désert, vous passerez dans des villes qui semblent avoir subit une courbe inversée de l’évolution technologique, et comprendrez peu à peu comment on a pu en arriver là, qui sont tous ces personnages que vous rencontrez…
Résultat, Squaresoft, à son apogée, propose un mélange de tout ceci, habilement construit, qui fonctionne et propose aux joueurs enfin, un jeu vraiment intéressant. À la fin du jeu, vous combattrez le vrai mal de notre planète, celui qui dirige et contrôle tout. Je vous laisse deviner.
Quêtes annexes / XP
En très petit nombre, mais qui contrairement à bien des jeux de l’époque, tendent vers le scénario, elles sont intéressantes, utiles et apportent aisément de l’expérience et des objets intéressants. De l’expérience, parlons-en.
Il y a deux types de progression dans un RPG :
- Linéaire : le joueur évolue au fur et à mesure qu’avance le scénario et l’expérience des personnages est acquise petit à petit, vous n’êtes en somme jamais vraiment bloqué par un boss ou dans une zone trop « forte » pour vous, puisque vous êtes là où vous devez être, et donc il est logique que vous puissiez en découdre.
- En escaliers : le joueur évolue par paliers. Il arrive régulièrement à des moments dans le jeu où il doit gagner plus d’expérience pour continuer car la prochaine étape est trop difficile pour son niveau actuel. Résultat, vous vous retrouvez souvent en train de farmer des monstres pour faire du level up.
Peu de jeux de rôle proposent une progression linéaire, et c’est bien dommage. Il est évident que c’est plus compliqué à programmer et à concevoir un jeu suffisamment bien pensé pour que vos personnages évoluent de façon constante pour arriver à des endroits toujours plus difficiles mais largement faisables compte tenu de votre niveau d’expérience. Xenogears fait partie de ces quelques jeux, dans lequel vous n’avez pas besoin de faire du level up pour avancer. Le jeu n’est pas simple, ni trop compliqué, il est parfaitement réglé et lorsque vous passez un boss, vous êtes content d’aller à la prochaine étape, sûrs de ne pas vous faire arnaquer sur les points d’expérience d’une zone que vous quittez.
Contentez-vous donc de faire les combats que vous rencontrerez dans le scénario et vous y arriverez. Certains combats sont difficiles, mais toujours largement faisables avec le niveau d’évolution naturel de vos personnages, sans level up superflu.
Quelques quêtes annexes agrémentent le scénario. Mais à la manière de l’expérience, il y a deux types de QA :
- Celles qui ne suivent pas le scénario, vraiment annexes, destinées à vous faire de l’XP, de l’équipement ou combattre des boss hors-scénario
- Celles qui s’intègrent dans l’histoire, amenant quelques précisions sur le scénario.
Heureusement pour vous, votre vie de famille et votre esprit, les quêtes annexes sont en petite quantité dans Xenogears, et sont plus placées pour ajouter des bribes scénaristiques qu’autre chose. Certaines quêtes comme celle d’Esmeralda sont à faire absolument.
Vous trouverez néanmoins dans le jeu une zone où vous pourrez combattre en Mécha avec un tout autre système de combat, dans une arène avec une sorte de tournoi. Il vous sera même possible de combattre à deux joueurs ici, simultanément. Pas mal d’avoir inclus ce genre de truc dans un RPG…
Ici vous combatterez en 1 contre 1 dans un monde ouvert. Les combats sont fast et plutôt rigolos.
SYSTÈME DE COMBAT
Vous combattrez de deux manières différentes, avec deux gameplay différents :
1 : Le combat sur « pieds »
C’est le combat avec vos personnages à l’écran. À chaque combat, vous avez votre équipe (3 persos max sur le terrain) en face des ennemis. La jauge ATB indique la rapidité d’action. Lorsqu’une jauge d’un des perso est pleine, celle des autres s’arrête et le temps est gelé (Time Freeze) le temps que vous choisissiez votre action. Le combat ne reprendra réellement qu’une fois votre action effectuée, ce qui laissera toujours le temps de choisir son action en fonction de l’ennemi tranquillement et stratégiquement. L’action pour attaquer fonctionne en système de combo. Ainsi, la touche représente « 1 », représente « 2 » et « 3 » points de combos. Au début, vous disposez de 3 points « jouables » par tour et par personnage. Ainsi, si j’attaque avec « » en ayant 3 points, je n’attaque qu’une fois, avec une attaque plus puissante que ou , mais avec un taux de toucher plus faible, donc les ennemis ayant un chiffre élevé en esquive éviteront l’attaque, voyant ceci, il vaudra donc mieux faire trois fois –>> vous avez saisi ?
Si vous n’utilisez pas tous les points de combos par tour, vous en cumulerez, qui viendront s’ajouter à la barre AP en dessous de l’icône du perso. Une fois la jauge remplie (28 max), vous pourrez déchainer les enfers en allant dans le menu combo pour sortir plusieurs attaques dévastatrices d’affilée : une attaque dévastatrice s’obtient au cours du jeu.
Plus vous faites un combo, plus la jauge dans le menu adéquat augmente. Quand la jauge atteint 100% et que vous avez le niveau nécessaire, vous pouvez utiliser le combo en combat (exemple : + + + ). Le système est assez simpliste quand on a saisi le truc, et les attaques sont tellement puissantes de manière générale que les combats passent assez vite. L’XP elle, ne monte pas vite, même avec les niveaux.
2 : Le combat en « Gear ».
C’est le même principe, avec les combos, à quelques exceptions près : vous faites évidemment plus mal, vous êtes plus résistants, avez plus de HP… Mais le gameplay diffère également.
Vous avez une jauge de « fuel » à gérer, qui correspond à l’endurance de votre Gear.
Ainsi, chaque attaque consomme une quantité « n » de fuel. Vous pouvez recharger votre fuel sur un tour donné, mais dans ce cas vous passez votre tour. Également, vous pouvez vous mettre simplement en mode « booster » pour que votre jauge ATB augmente 2 fois plus vite, mais vous consommerez beaucoup plus de fuel par tour passé.
Quand vous n’avez plus de fuel, vous ne pouvez attaquer. Vous aurez également la possibilité d’attaquer sans faire de combo jusqu’à déchainer le mode « infini » de votre gear qui frappera l’ennemi de façon très puissante. Le côté stratégique n’est pas dingue dingue, mais certains combats ne sont pas si simples croyez-moi.
NB : Un autre système de combat est disponible dans l’arène de combats de Nortune.
GRAPHISMES & GAMEPLAY extra-combats
Bon là ça pêche un peu.
Si vous n’avez rien contre la 3D qui pixelise et zoome sans arrêt, foncez, sinon, dites-vous que vous vous y ferez. Le jeu propose un mix 2D-3D auquel il vous faudra vous habituer. La 3D pour les décors et les Gears, la 2D pour les personnages et certains éléments qui pixellisent pas mal, pas trop trop gênant, mais ça peut paraitre un peu vieillot de nos jours.
Avec les touches L et R, vous pourrez tourner autour de votre personnage dans la plupart des maisons, donjons etc.
Votre personnage peut également sauter, aussi bien à pied que dans son Gear ce qui donne lieu à certaines phases de plateforme parfois pas évidentes…
Ça change, mais on aurait aimé peut-être plus de phases ainsi pour varier les plaisirs dans les donjons.
Au niveau du style graphique, on aurait tendance à dire que Kunihiko Tanaka et Yasuyuki Honne (Chrono Cross, Baten Kaitos, Xenosaga, Xenoblade…), tous deux responsables de cette partie sont partis sur quelque chose de très manga. La partie Mecha / SF est particulièrement fouillée et intéressante.
Vous verrez plusieurs scènes, malheureusement parfois trop courtes en dessin animé au cours de l’histoire. Des séquences en question racontent souvent des flashbacks, des bribes de mémoire du héros, un peu à la manière de FF8 quand Squall s’évanouit avec les autres et qu’on passe sur d’autres personnages, sauf que là c’est en dessin animé.
La scène d’intro est d’ailleurs très intéressante tant, ce qu’elle raconte, se comprend au fur et à mesure que l’on avance dans l’histoire. On comprendra bien plus tard que quoi il s’agit. Un stratagème joliment amené par les scénaristes.
MUSIC MAISTRO
Un joli sans faute pour Yasunori Mitsuda (Chrono Trigger, Chrono Cross, Shadow Hearts, Xenogears, Xenosaga…), qui sublime ce jeu par des musiques très douces, énigmatiques et Ô combien en harmonie parfaite avec l’ambiance du jeu. Rien n’est laissé au hasard. Quand il faut du silence, il n’y a simplement, rien, quand il ne faut qu’un « titignement »de fond, vous n’aurez rien d’autre. Mais à chaque moment clé, laissez-vous envoûter par le tout, posez la manette, et écoutez, simplement. Le CD Creid est juste magique, pour les connaisseurs.
AN-GLICHE : à vos dicos !
C’est bien connu, beaucoup d’excellents RPG de la fin des années 90 début des années 2000 n’ont pas vu le jour chez nous. On pourrait en citer quelques uns juste comme ça : Tales of Eternia 1-2, Valkyrie Profile, Chrono Trigger, Chrono Cross, Final Fantasy VI, Dragon Quest VII, Wild Arms 2, Persona 1-2, Seiken Densetsu 3, Saga Frontier 2, Lunar 1-2, Xenogears etc etc… j’en passe. Les raisons sont assez floues. Pourquoi Squaresoft décide par exemple de nous servir un Vagrant Story (excellent cela dit) plutôt qu’un autre titre ? Question de calendrier certainement, mais l’Europe restera bien plus boudée que les USA, bien qu’eux-mêmes n’aient pas tout eu aussi.
Et Xenogears fait partie de ces jeux, qui étaient et sont boudés de notre marché, même à sa sortie sur le store de DL il y a peu. Dommage, car tout comme c’était le cas pour Chrono Cross, une traduction était bien prévue dans le planning pour Xenogears, mais elle ne verra pas le jour. Alors accrochez-vous. « Thy », « Doth », « Thou », « Grant », « Thee » etc… autant de termes de vieil anglais que vous retrouverez dans le jeu, un langage soutenu classico-baroque voulu par les narrateurs pour ajouter une touche « jadis » dans un futur lointain qui semble bloqué dans un temps qui n’est pas le sien… Des vaisseaux, de la technologie de fou, mais des villages encore typiques, des choses courantes de la vie qui semblent avoir cessé d’évoluer.
Un bon niveau d’anglais est quand même largement conseillé pour faire tranquillement le jeu, qui vous tiendra en haleine pendant au moins 75-80 heures !!!
Accrochez-vous, parce qu’il ne sera pas nécessairement évident de tout comprendre si vous passez les dialogues très vite. Xenogears est un jeu sur lequel il faut prendre son temps, vous serez sans arrêt en mode psychanalyse de vos personnages et de la situation ingame. Le jeu fait appel à votre sens de perception du futur, à votre jugement, à vos émotions et tente sans arrêt de tirer le joueur vers une réflexion permanente.
Plongez-vous donc dans votre Anglais et révisez le avec cette œuvre. Ou sinon, allez voir du côté des fan-trad, dont celle de Terminus (non officielle) qui est tout à fait honorable.
La VO à gauche, la fan-trad à droite.
SUITES & ANNONCE
Une très large partie de la team qui fit Xenogears est depuis quelques années maintenant partie de chez Squaresoft pour prêcher leur évangélique scénario chez un concurrent : Namco.
Xenogears devient du coup « Xenosaga », un jeu axé presque entièrement sur le scénario, et qui se déroule en 3 épisodes. Sortis sur PS2 respectivement en 2003, 2005 et 2006 aux USA (et Japon bien évidemment), nous serons en Europe une fois de plus boudé, sauf pour le second épisode qui tentera une petite sortie en box collector avec un CD supplémentaire racontant vaguement la trame du premier opus. Car oui, les trois jeux se suivent bel et bien, donc pas évident pour nous pauvres européens de suivre une histoire pareille avec un épisode au beau milieu de la série.
Xenosaga est développé par Monolith Software, à qui l’on devra également Xenoblade sur Wii quelques années plus tard. Décidément ils ont un souci avec les étrangers chez monolith… (private joke, comprenez « xenos » = hôte, étranger en grec ancien).
Alors autant Xenoblade n’a strictement rien à voir avec Xenogears (à part le principe de création, quoique discutable sur la fin du jeu), autant la série Xenosaga a longtemps fait parler d’elle, s’apparentant à une suite, une pré-quelle ou des précisions sur Xenogears quelques années plus tard pour les fans. Au final, Xenosaga s’en éloigne bel et bien, et bien qu’excellents, les trois opus n’arrivent pas à la cheville de leur aîné. Quelques similitudes les rapprochent pourtant un minimum, notamment dans l’idée générale, les thèmes abordés et certaines choses comme le système de combat identiques, le design ou encore simplement les Mechas font qu’on comprend tout de suite l’influence directe et la team qui est derrière.
NB : Nous reviendrons sur Xenosaga dans un prochain dossier.
Une légende urbaine raconte qu’il y aurait 3 versions différents de Xenogears, dont deux rééditions japonaises, avec un CD2 différent de l’original, qui comporterait une fin légèrement différente. À vérifier !!
En janvier 2013 à l’occasion de Nintendo Direct, Monolith Software dévoile un trailer qui fit énormément parler de lui dans la communauté des fans. Le projet, nommé simplement « X » (logo rouge sang… Tiens tiens…) reprendra un monde ouvert comme Xenoblade visiblement. Sortie prévue sur Wii U au Japon en 2014 (ça me donnera une vraie bonne raison de m’acheter cette console). À suivre donc.
CONCLUSION
Un jeu hors du commun, à ne manquer sous aucun prétexte pour les fans du genre. C’est pour ma part probablement l’un des plus grands jeu existant à ce jour.
Niveau scénario, vous ne serez pas en reste croyez-moi.
Le « roooh la vache !!! » deviendra votre hymne si tant est que vous rentrez bien dans le jeu…
Xenogears est un peu le E=mc2 du jeu vidéo : vous aurez du mal à trouver votre bonheur dans d’autres RPG si le scénario, la réflexion et les twists sont ce que vous y recherchez.
On regrettera juste le manque de budget en fin de prod qui les obligent plus ou moins à reprendre les mauvaises idées de Evangelion pour les mêmes raisons…
Squaresoft frappe fort, une fois de plus… Mais où sont-ils aujourd’hui ??? Il serait temps de nous reservir des jeux aussi bons…
Dans les deux box japonais « Square Millennium Collection », vous retrouverez des figurines.
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Sortie jap : 11/02/98
Sortie usa : 20/10/98
Editions :
– Xenogears boite simple JPN PS1
– Xenogears boite double JPN PS1
– Xenogears boite double USA PS1
– Xenogears version Greatest Hits USA PS1
– Xenogears Square Millennium Collection JPN PS1 (version FEI)
– Xenogears Square Millennium Collection JPN PS1 (version ELLY)
– Xenogears DL via Playstation Network dispo depuis le 25 Juin 2008 au Japon, puis aux USA
– Trad FR dispo via Terminus.
Conseil d’achat annexe après jeu : Perfect Works de Digicube. (Attention, entre 100 et 200 euros)
@Minouche (IX-III-MMXIV)
6 commentaires
Clairement un des meilleurs tests que j’ai eu l’occasion de lire. C’est vraiment très, très complet. Je n’ai plus qu’une envie après l’avoir lu : faire ce jeu.
Merci Nouche’ 😉
Superbe test. On voit que le jeu t’a marqué Minouche et c’est vrai que ce RPG est vraiment sombre et adulte.
Perso je n’ai jamais fini ce RPG. Commencé à l’époque de sa sortie US en anglais sur ma PS1, ma memory card a merdé et hop, sauvegarde disparue. J’ai tenté de le refaire l’année dernière avec la trad fr mais j’ai pas réussi rester dessus. Peut être une prochaine fois.
Sinon pour info il va y avoir un reprint du Perfect Works par Fukkan. Annoncé pour mi mars au prix de 5000¥ (environ 35€ fdpout) : http://www.fukkan.com/fk/CartSearchDetail?i_no=68322385&tr=ftw
Dossier fort intéressant et bien rédigé qui rend honneur au chef d’œuvre intemporel qu’est Xenogears !
Grand bravo à l’auteur pour son implication et la clarté de ses propos =)
Une précision, simplement, c’est véritablement l’absence réelle de moyens financiers qui a conduit à ce sabordage ludique du second CD, toutes les économies de Squaresoft étant à l’époque allouées à la création du futur Final Fantasy VIII.
C’est de fait à lui qu’il faut en vouloir :/
Ok je savais pas qu’ il y aurai eu un autre CD et donc plus d évènement en jeu.
Je savais pas non plus que c étai a cause de FF8, sa crai car cette œuvre aurai pu être encore plus épique qu’ elle ne l est.
C est un peu comme un Michel-Ange pas fini pasque il avais plus de peinture. C est débile.
bon soyons franc, je n’ai absolument pas lu ce test et je ne le lirai jamais, par contre l’auteur est très peu courageux d’avoir désactivé la fonction « note du public » en bas du résumé de la chronique, si on ne peut même plus troller !
J ai beaucoup aimé ton article sur ce jeu qui est effectivement épique.
Malheureusement les personne a qui on parle de ce jeu ne comprenne souvent pas ou ignore sont existence le plus souvent pasque justement il na pas été édité en PAL ou en français. C est vraiment dommage.
Perso je l ai fait il y a quelque année grâce a une version ISO (le jeu version donnée).
Une version traduite en français par des fan trouvé sur RomStation que j ai transféré sur mon smartphone Sony, j ai pu lancé l ISO grâce a EPSXE sur le Play store. EPSXE est un émulateur de jeu Plasation 1
Depuis le jeu est toujours sur mon tel ^.^
Je remercie d ailleurs au passage le travail de traduction qui ma permis enfin de comprendre l histoire même si j étai fan avant sa, car fini 1x en JAP et 1x en US
Je suis complètement d accord avec ce qui est dit.
Ton article est très très complet, c est impressionnant.
Pour moi également cela reste un des meilleur jeu qui existe car la complexité de sont histoire et la qualité de tout le reste font de ce jeu une perle.
J ai ressenti autre chose en plus de tout ce qui a été dit dans ton article.
Le jeu nous met dans des situation ou nous avons la possibilité de piloté des gears de plus en plus grand ce qui nous fait aussi réfléchir a notre insignifiance physique et a notre faiblesse.
Malgré cela nous avons une force, une persévérance, et des altitude infini a crée des machine et autre pour palier notre faiblesse.
Cela dit merci pour cette article, je l ai beaucoup aimé.
Si jamais vous chercher a me contacté. Je suis sur steam, Pseudo: Chronos Lionheart