Assault Suits Valken Cybernator Super Famicom

Le pétrole fait des ravages. En Irak, nous comptons pas moins de 650 000 morts à cause d’un conflit douteux lié à l’exploitation de cette roche liquide. Dans le futur lorsqu’il n’y en aura plus assez pour l’élite mondiale, que va-t-il se passer? Une guerre? La recherche d’une nouvelle énergie? La conquête de l’espace pour en trouver? Les petits gars de chez NCS Corp nous exposent leur point de vue à travers un jeu culte qui se bonifie avec l’âge. Son nom: Assault Suits Valken.

Présentation du jeu

Assault Suits Valken est un jeu d’action plateforme shoot them up sorti à la fin de l’année 1992 sur Super Famicom. Il fut édité par Masaya. Le jeu a été lancé à l’étranger par Konami (USA)/Palcom(Europe) sous le nom de Cybernator. Il s’agit de la préquelle indirecte de Assault Suits Leynos sur Megadrive. Ces jeux font partie de la  série Assault Suits créée par le studio NCS Corp. Elle se compose de Assault Suits Leynos (Megadrive 1990, un remake est sorti sur PS4), Assault Suits Valken (Super Famicom 1992), Assault Suits Leynos 2 (Saturn 1997) et enfin Assault Suits Valken 2 (Playstation 1999). Un remake de Cybernator est sorti en 2004 pour la PlayStation 2 uniquement au Japon, en Europe et en Australie, mais le jeu a reçu de mauvaises critiques…  Ce titre est téléchargeable sur Wii. Un film Cybernator est sorti en DVD. On ne sait jamais si Obowser le veut pour sa collection.

Les principales illustrations qui agrémentent le jeu, ont été réalisées par Satoshi Urushihara (Chronique de la guerre de Lodoss, Landgrisser, Grownlanser, Akira en tant qu’animateur etc.).

L’histoire se déroule dans le futur (une décennie avant Assault Suits Leynos), à une époque où les ressources de la planète, notamment le pétrole, commencent à se faire rares. Une guerre sans merci pour le contrôle de ces ressources et des droits territoriaux sur la Lune a éclaté. Les deux gouvernements en guerre, l’Axe et la Fédération, s’affrontent partout, même dans l’espace. Leurs armées sont composées de vaisseaux spatiaux capables de détruire toute une planète, de machines de guerre très puissantes et d’une infanterie redoutable.

Parmi toutes ces machines il existe l’Assault Suit: un robot géant arborant une forme humanoïde, avec des bras, des jambes, un torse et une tête. Il est doté d’une variété d’armes et d’accessoires spéciaux, qui font de lui l’une des plus puissantes machine de combat.

Vous incarnez Jake Brain, un soldat enrôlé dans la Pacific States’ Marine Corp en tant que pilote d’un Assault Suit. Il combat pour la fédération.

Jake et son peloton vont être amenés par le biais des différentes missions dans le jeu à détruire le Bildvorg, le mech le plus puissant des forces de l’Axe.

Dans l’introduction, notre héros dira cette phrase culte qui en dit long sur l’ambiance générale de ce titre:  » Je ne combat pas par patriotisme ou pour la justice. Je combats car je suis un soldat. Pour un soldat, la survie dépend uniquement de sa détermination et de sa capacité à battre son ennemi. » 

Cette cartouche propose un scénario très élaboré. Divers personnages interviendront durant l’histoire. Les niveaux vous en feront voir de toutes les couleurs.

Il y a un gros problème de traduction des noms entre les versions. C’est tellement le bordel que j’ai eu du mal à m’y retrouver.

Les commandes mettent à profit tous les boutons de la manette:

– Y  pour Tirer.

– B pour sauter: maintenez le bouton pendant le saut et vous déclencherez le booster pack, qui vous maintiendra en l’air et vous fera avoir une descente lente. Après quelques secondes, le booster surchauffe.

– A pour le Dash: votre robot s’abaisse légèrement et se déplace plus vite. Après une certaine distance le boost se termine, mais vous pouvez appuyer de nouveau sur le bouton. Vous pouvez aussi lancer le dash en pressant deux fois avant.

– X pour changer d’arme.

– L bloque votre tir dans une direction sans entraver vos déplacements.

– R pour enclencher le bouclier: il permet à l’Assault Suits de bloquer tout dommage, de toute direction, même venant de derrière. Certaines attaques ne peuvent être bloquées. Les impacts vous feront reculer et vos armes ne se rechargeront pas pendant que vous-vous protégez.

La loi de la gravité: certaines régions ont une gravité normale, ce qui signifie que vous marchez et sautez normalement. D’autres n’ont plus de gravité (notamment dans l’espace). Dans ce cas là, vous pouvez vous déplacer dans n’importe quelle direction. Le saut, le dash et bouclier ne fonctionnent pas dans ces zones, lorsque vous êtes dans le vide. Une fois au sol, vous pourrez utiliser toutes les capacités de votre machine.

Le jeu propose plusieurs Power-Ups :

Le H vous donne deux barres de santé.

Le P upgrade l’arme sélectionnée.

Le W ajoute une nouvelle arme à votre arsenal.

Le jeu n’offre que 3 « continues » pour finir l’aventure. Lorsque vous en utilisez un, vous reprenez au dernier checkpoint.

Dans les options vous pouvez:

Saisir votre nom pour le score, régler la vitesse des messages, régler le son en mono ou stéréo et choisir la configuration des touches parmi quatre possibilités.

Le jeu propose quatre armes (le Punch, le Vulcan, le Missile, le Laser). Vous commencez votre partie avec deux d’entre elles. Les deux autres se trouvent dans les missions. Il est possible d’augmenter leur puissance grâce aux P.

Le jeu se divise en sept missions. Mis-à-part certains dialogues qui cassent un peu l’action, c’est le sans faute. Un chef d’oeuvre. Si vous comprenez l’anglais ou le japonais, vous allez adorer le scénario. Le jeu se paie même le luxe d’avoir deux fins, selon votre niveau de jeu.

Lors de vos premières parties, vous allez certainement vous poser des questions. Le jeu peut paraître difficile, il faut impérativement exploiter toute les possibilités de votre machine. Si vous faites le bourrin, vous ne passerez pas la phase de shoot’em up du second niveau. Il faut utiliser le bouclier dès que possible et atomiser méthodiquement tous ce qui se met en travers de votre route. Comptez au moins 2 à 3 heures pour venir à bout du jeu. Il n’y a pas de password ni de sauvegarde.

 Technique

Graphiquement, le jeu est presque parfait. C’est beau, c’est fluide et c’est clair. Certains passages sont magnifiques, surtout les décors sur Terre. Certaines grosses explosions sont un peu ratées, on a l’impression d’avoir affaire à la petite explosion grossie avec le mode 7 de la console. Les décors sont très vite criblés d’impacts. Certains boss se détériorent au fur et à mesure que vous les allumez. L’échelle entre votre robot et votre environnement  est parfaitement respectée, l’infanterie est minuscule par rapport à l’Assault Suit Valken, tandis que certaines machines sont immenses par rapport à lui. Cela renforce le réalisme et donne un cachet à cette cartouche.

L’animation n’est pas en reste. On note quelques très rares ralentissements par-ci par-là, mais rien de bien méchant. Votre Valken a une classe monumentale, surtout lorsqu’il dash. Mention spéciale à l’animation de l’écran de continue, qui n’a pas pu être reproduite dans le remake PS2. Dommage que certaines machines n’aient aucune animation.

La maniabilité peut paraître lente, mais c’est une fois de plus pour renforcer cette immersion dans le monde des Mechs. Votre machine paraît lourde et menaçante grâce à cette jouabilité si particulière.

La bande son a été composée par Masanao Akahori (Brain Lord, Nosferatu, Exhauts Heat 1 et 2 etc.) . Elle est juste époustouflante. Elle colle bien à l’action et fait beaucoup penser aux B.O d’anime japonais. Devenue culte au pays du soleil levant, elle a été arrangée pour une sortie CD.

Les bruitages sont corrects. Les explosions, les tirs et les impacts sont très bien réalisés. Dommage qu’il n’y ait pas de digitalisation vocale. le bruit du défilement des textes est horrible. Nous avons vu mieux sur cette machine.

Critique et inspiration

Le jeu a eu de très bonnes critiques. Il est marrant de voir qu’il a été testé en japonais et en pal dans le magazine Super Power et que les testeurs n’ont pas vu qu’il manquait une scène clé.

Ce titre s’inspire beaucoup de Macross (1982), notamment pour le design du Versis.  Les Assault Suits font beaucoup penser aux Helldivers, l’un des modèles de mechs militaires de Patlabor (1988).

Assault Suits Valken vs Cybernator

Ce soft a changé de titre lors de sa conversion pour le marché occidental. Pour surfer sur la vague des titres finissant en « tor » (Predator, Terminator, Retaliator, Exterminator etc.), il fût édité sous le nom douteux de Cybernator.

En plus d’un nom bidon, cette version a fait l’objet de censures pour le marché occidental. La version japonaise dispose de dialogues écrits accompagnés d’une illustration de l’orateur. Ces portraits ont été retirés. Une scène clé du jeu a été supprimée.

Pour les curieux, une rom de la version japonaise traduite en anglais circule sur internet.

Le manuel d’instructions de la version américaine est également constellé d’informations incohérentes. Par exemple , la sixième mission se déroule dans les Alpes pour détruire les renforts ennemis , mais selon le manuel , l’objectif du joueur est d’effectuer un raid dans la montagne pour empêcher la retraite du commandant ennemi. La notice française s’en sort bien mieux, mises à part quelques gogolités. Bon je ne peux pas m’empêcher de vous en mettre un petit passage.

Conclusion

Assault Suits Valken est un must have de la Super Famicom, un monument du jeu d’action qui propose un petit scénario captivant. Les scènes sont dantesques et certains passages sont complètement hallucinants. Je ne suis pas du tout fan de Mecha, mais les faits sont là: j’adore et j’en redemande.