step By step: Alien Sculpts

Quelques commandes pour un client particulier. Le thème m’est si cher que c’est à se demander pourquoi je n’en ai pas fait pour moi plus tôt.
Nous avons commencé avec le Smooth Alien du premier film, coiffé d’un large dôme translucide. Histoire d’aboutir à une création un peu originale, on a choisi pour lui cette pose, un peu plus voûtée que d’accoutumée

On commence par ajuster rapidement sur l’armature la forme instantanément reconnaissable de la grande tête allongée. Même si cet élément n’est pas définitif, c’est un travail de sensation important pour appréhender la silhouette générale du modèle. A 40mm au sommet du dôme, ce ne sera pas une petite figurine. Il nous semble à l’échelle cependant (l’interprète K1fry de l’Alien original, Bolaji Badejo étant connu pour mesurer pas moins de 2m10).

Premières poses de greenstuff sur l’armature. Intégrer des segments de corde à piano me semblait judicieux sur le moment … elles s’avéreront au final trop mastoc pour cette échelle.

Si le modèle semblait encore un peu chétif, c’est parce que j’avais tenu compte du rajout ultérieur des côtes apparentes, qui le remplume instantanément.

Plein de choses on été rajoutées à ce stade. Détails de la cage thoracique, pose de ces étranges organes surmontant les épaules, et j’ai évidé la tête dans sa partie inférieure. Cet exercice m’a permis de me rendre compte à quel point j’ignorais totalement à quoi ressemblaient certaines zones de la créatures (toute la texture de son abdomen, notamment, qui ressemblerait à un appareil génital féminin externe).

Rajout des « tuyaux d’orgue » sur le dos de « Smoothy ». C’est aussi le moment où je me suis aperçu que les cordes de guitare sur les membres étaient un peu grossières … rassurez-vous, l’extraction s’est faite sans douleur.

Vient ce moment un peu dramatique où l’on doit découper la pièce. Ce qui me permet d’accéder à des endroits impossibles à traiter auparavant et -accessoirement- la rend reproductible.

J’ai eu cette idée biscornue d’imprimer une texture biomécanique à l’intérieur de la grande coiffe, pour qu’elle devienne apparente une fois moulée en résine transparente. Dix mille fois hélas, elle s’avérera peu pratique au moulage

Quelques corrections de dernières minutes sur le dôme. Ce travail est encore compliqué par le fait que dans le film, deux têtes assez distinctes ont été utilisées alternativement selon les scènes (celle de Giger pour le costume, et celle du regretté Carlo Rambaldi pour la version mécanisée).

Et notre figurine finalisée, sous divers angles et éclairages.

posant face à miss Kara Black (édition limitée McVey … sorry guys)

Et son tirage résine, affrontant une Samaritan Sedition Wars.

Comment sculpter une queue d’Alien ?

Puis vint le tour du Ridged Alien, omniprésent dans le film de Cameron, toujours pour le même client … un homme de goût.

On reconnaitra dans cette formidable illustration de Denis Beauvais notre inspiration principale.

#1 : Deux propositions d’armatures pour ce début de projet, afin de déterminer la meilleure taille à choisir pour ce xénomorphe (à l’échelle d’un humble garde impérial).

#2 : Un échec complet pour cette première mouture en Greenstuff, qui tient plus du singe-araignée que de l’Alien, avec sa drôle de posture à moitié-relevée ! Peut-être au final trouvera t-on une utilité à cet échec (« Ha ! Another useful failure »)

#3 : Un gabarit déjà plus satisfaisant sur ce Mk2.

#4 : Première poses de masses pour définir la forme de la créature. Comme pour « Smoothy », pas faux de dire que l’ébauche de sa tête oblongue le rend immédiatement reconnaissable.

#5 : Je ressors ma sacro-sainte technique de la queue en corde de guitare pour cette pièce. D’aucuns préfèrent entortiller du fil de cuivre autour d’un fil de fer central : je les plains !!!!

#6 : Pose de l’aiguillon en carte plastique au bout de la queue (dans le script original du film, cet organe était sensé injecté un venin paralysant dans le corps des infortunées victimes … l’idée n’a finalement pas été retenue), définition des premières textures sur le crâne.

#7 : Les stries qui différencient cet Alien de son homologue du premier film sont disposées avec régularité . La queue a reçu de petit pâtés de matière, repris un par un à l’outil-boule afin de leur donner cet aspect vertébral. Les tuyaux d’orgue émergeant du dos sont placés, toujours en cordes de guitare.

Et une vue frontale de la chose :

Et finalement, les tirages résine en gros plan :