« Bordel, mais qu’est ce que c’est que cette dinguerie… » Voilà les seuls mots qui peuvent sortir de ma bouche après l’expérience ultime que je viens de vivre. Un premier avis, à la va vite, tant j’en suis encore à douter de ce que je viens de subir en termes d’expérience vidéoludique.
Ai-je vraiment vu un héros mi-homme mi-aigle, ultra charismatique, pulvériser à coup de lance-flammes des monstres ridicules sortis tout droit d’un mauvais sentai ? Me suis-je bien retrouvé en moins d’une minute de jeu face à un boss, qui m’a explosé la gueule en 30 secondes montre en main ?
Personne ne m’avait prévenu, et à froid ça fait très mal (au moral hein.). Manifestement Alien Soldier n’est pas pour les pleureuses. On sent que les petits gars qui ont réalisé le jeu ont voulu nous en donner pour notre argent. Nous allons essayer de donner un avis objectif. Attention les yeux ça va arracher les rétines.
Masato Maegawa, qui en avait marre de devoir rendre des comptes à son employeur Konami, fonde, avec d’autres membres de son ancienne équipe, le studio Treasure. Pour ceux qui ne savent pas, Treasure est le studio qui sort pratiquement un hit à chaque développement, Sin and Punishment, Dynamite Headdy, Radiant Silvergun, Ikaruga, Gradius V etc. Leur premier jeu, Gunstar Heroes, sort sur Megadrive en 1993! Une tuerie! Mais ce n’est qu’en 1995 que Treasure nous sort un autre petit bijou du genre sur la 16 bits de Sega, un Ovni, un hymne au Run and Gun et au Die and Retry,à un moment où tout le monde se tourne vers la Playstation et la Saturn, j’ai nommé Alien Soldier. Une fois n’est pas coutume, le jeu est sorti en cartouche uniquement au Japon et en Europe. Les américains ont eu le droit à une version téléchargeable sur console virtuelle, bien des années après, sur Playstation 2 et WII.
Présentation du jeu
En 2015 , les Sierrans de Sierra ont créé génétiquement des surhommes et divers mutants à l’intelligence accrue et dotés d’une force exceptionnelle, pour favoriser la croissance de leur planète. Tous coexistent pacifiquement avec les humains jusqu’au jour où une organisation terroriste connue sous le nom de Scarlet cherche à augmenter au maximum les capacités physiques des mutants pour dominer le reste de la galaxie.
Très vite cette organisation décide de se débarrasser de la race humaine. Le chef des opérations s’appelle Epsilon. Mais derrière son dos, diverses personnes, avides de pouvoir, complotent pour se débarrasser de lui . Seul contre tous, il fut gravement blessé et jeté dans le continuum, un monde parallèle dont il est impossible de revenir.
Débarrassé d’Epsilon, un nouveau membre de l’organisation, connu sous le nom de Xi-Tiger, prend le pouvoir. Sous son règne , les attaques du groupe deviennent trop brutales et incontrôlables. Se rendant compte que le monde court à sa perte, tout le monde tente de se dresser contre Xi-Tiger, aussi bien les dirigeants de Sierra que les membres de Scarlet. Mais personne n’est en mesure de l’arrêter.
Mais c’est sans compter sur Epsilon qui refait surface. Il se réincarne dans un jeune cobaye emprisonné dans un laboratoire de Sierra. Suite au kidnapping d’une jeune fille, qui est promise à une mort atroce, le jeune garçon prend la forme d’Epsilon. Grâce à la puissance de son esprit, le jeune héros parvient à détruire le côté démoniaque d’Epsilon. Il devient un serviteur du bien, un justicier, et décide de partir à la poursuite de Xi-Tiger pour l’éliminer.
La chasse est ouverte et notre héros est bien décidé à se venger.
L’histoire (écrite avec un anglais plus qu’approximatif) n’est qu’un prétexte à une joyeuse pétarade. Alien Soldier fait un gros « fuck » à tous les jeux du genre, en violant littéralement tous les codes imposés par les hits de l’époque.
Le jeu commence par un écran de sélection des armes. Il y en a six différentes :
Le Buster Force est le tir polyvalent.
Le Flame Force est un lance flamme assez puissant, mais ayant une courte portée.
Le Sword Force est un laser assez pratique pour terrasser plusieurs ennemis.
Le Ranger Force est un tir triple qui occupe une grosse partie de l’écran.
Le Homing Force est un lance flamme à tête chercheuse.
Le Lancer Force est un laser très puissant avec une cadence de tir faible.
Vous devez en choisir quatre parmi les six proposées. Vous pouvez sélectionner quatre fois la même arme. Notre héros n’a pas de munitions infinies. Il ne faut pas avoir la gâchette facile si vous ne voulez pas vous retrouver à sec (surtout avec des armes comme le Lancer Force qui utilise beaucoup d’énergie). Voilà enfin un héros qui ne part pas avec sa bite et son couteau pour sauver le monde. Comme dans le jeu Hagane sur Super nintendo, on contrôle une machine de guerre avec un potentiel énorme dès le début du jeu.
Vous pouvez optimiser vos barres de vie et de power,ainsi que la barre de vie des « boss ».
Après avoir sélectionné ses armes, le jeu vous propose un tutoriel qui vous permet de vous exercer aux nombreux mouvements d’Epsilon. Attention ! Ne faites surtout pas la même erreur que moi. Exercez-vous et cherchez à comprendre à quoi sert chaque mouvement, car même si le héros est d’une puissance hors norme, les antagonistes qu’il va rencontrer tout au long du jeu vont lui en faire voir de toutes les couleurs et sont bien plus résistants que lui.
Sélectionnez votre arme avec le bouton A. Attention le jeu ne s’arrête pas pendant cette manipulation.
Pour tirer pressez le bouton B.
Vous sautez avec le bouton C.
Il y a deux modes de tir, l’un où le héros est fixe et l’autre où le héros est mobile, vous pouvez passer de l’un à l’autre en pressant simultanément A et bas.
Si vous pressez simultanément bas et C Epsilon utilise le ZERO TELEPORT qui lui fait instantanément traverser l’écran. Cette manipulation est une super esquive. Si votre barre de vie est au maximum le ZERO TELEPORT fait office de super attaque en plus de l’esquive.
Si vous pressez deux fois de suite le bouton de tir vous enclenchez le COUNTER FORCE. Le COUNTER FORCE permet de contrer certains tirs.
Après un saut, si vous appuyez de nouveau sur C, vous enclenchez le HOVERING. Lorsque vous enclenchez le HOVERING votre héros vole sur place grâce à son Jetpack.
Si vous appuyez une nouvelle fois sur le bouton de saut, il fera un double saut.
Epsilon peut aussi marcher sur le plafond.
Pour gagner de la vie, il faut soit ramasser l’énergie laissée par les ennemis tués, soit transformer les divers projectiles ennemis en vie en utilisant le COUNTER FORCE. (Qui a dit le « just defended » de Street Fighter 3 third strike ?).
Il faut impérativement maîtriser toutes ces techniques pour progresser dans le jeu. Le jeu est long et très dur, mais des « password » sont à votre disposition pour reprendre à votre dernier game over.
Le jeu se déroule de la façon suivante: Vous avez 25 niveaux à passer. Dans chaque niveau se trouve un boss. Il n’y a pratiquement pas de Level design, en fait vous traversez une courte zone pour faire le plein d’énergie avant de vous fritter contre un nouveau Boss. C’est un « BOSS-GAME » en somme. Le jeu est d’ailleurs dans le livre des records 2010, grâce à son nombre impressionnant de boss à affronter.
Dès qu’un boss arrive on a le droit à un « READY FIGHT » d’une qualité sonore rarement vu sur Megadrive. C’est au premier combat que l’on comprend que le jeu n’est pas un run and gun, mais un « versus fighting puzzle game run and gun » de la mort. C’est bien simple, c’est le jeu qui ma demandé le plus de skill. Et contrairement à certaines productions Megadrive, ici le jeu est carrément faisable, il suffit juste de connaître par cœur comment tuer tous les vilains du jeu et si possible avec classe.
Chaque boss possède ses propres techniques. Il faut à chaque fois trouver une nouvelle ruse pour les battre en subissant le moins de dommage possible. Il faut vite s’adapter à la situation donnée et recommencer encore et encore pour obtenir à l’écran un combat parfaitement chorégraphié.
Réalisation
Techniquement parlant le jeu en met plein la vue, mais pas plein les oreilles. La musique a la sonorité classique des jeux Megadrive. Personnellement, je ne suis pas fan. Par contre comme je le disais plus haut le « READY FIGHT » est très réussi pour de la digit Megadrive. Remarque il ne fallait pas la louper parce que vous allez l’entendre tout au long du jeu.
Epsilon est d’un charisme rarement vu grâce à son animation et sa vitesse. Le sprite du Birdman est énorme. Les décors sont assez réussis, mais le jeu est tellement speed que vous n’aurez pas le temps de regarder le paysage.
Les « boss » sont monstrueux. Pour en animer la plupart, les programmeurs ont utilisé la même technique d’animation que le jeu Ernest Evans (une obscure daube de chez Sega sortie en 1991). Si dans le jeu Ernest Evans, ce type d’animation sur le héros est une catastrophe, sur les « Boss » d’Alien Soldier ça marche du feu de dieu.
Pour animer ce joyeux bordel, la Megadrive est poussée dans ses derniers retranchements. Le jeu propose tous les effets possibles et imaginables pour mettre en scène les idées complètements folles des concepteurs du jeu. Zoom, parallaxe, distorsion etc. C’est du grand art.
Parlons-en de la mise en scène. C’est du grand art et parfois du n’importe quoi ! Voici un petit exemple. Au stage 12 vous venez en aide à un petit ourson bleu. Celui ci prend le contrôle d’un bateau et décide de vous amener de l’autre côté de la rive en traversant une rivière au péril de sa vie.
A la fin du niveau, un homme calamar géant armé de deux lames rattrape le bateau en nageant le crawl. Il se redresse et balance l’ourson bleu par dessus le bateau et là le duel commence. C’est du grand art. C’est sans parler de la tête de clown alien, du cowboy géant à tête de renard, de la tortue samouraï ninja armée d’un katana etc. Epsilon va se retrouver dans un train, pour ensuite monter sur son toit, pour affronter un boss géant qui se la raconte autant que Ken dans Street Fighter. Le héros va aussi traverser un champ d’astéroïdes, se friter contre des mutants étranges. La liste est longue. Et même en décrivant les différentes scènes, vous ne vous rendrez pas compte du potentiel du jeu.
Conclusion
Je vais m’arrêter là et vous laisser tenter l’aventure. Il faut bien vous rendre compte que c’est un jeu d’un autre âge. D’une difficulté dantesque. Il va falloir faire preuve de patience pour en voir la fin. Je suis arrivé au 18ème niveau en super easy en utilisant uniquement le Homing Force. Ensuite j’ai été obligé de regarder une vidéo pour comprendre comment passer certains monstres qui m’ont rendu complètement dingue, après une trentaine de Game Over. Si vous êtes un fan de « Run and Gun » et de « Puzzle Shooter », vous pouvez vous jeter les yeux fermés sur ce jeu. Pour les autres, je vous conseille de le faire au moins une fois pour ne pas passer à côté d’un classique du genre.
Ce jeu est une synthèse de toute la folie furieuse de programmeurs de génies !
Alien Soldier - Megadrive
Le jeu est assez chaud à trouver à un prix correct.
Dommage que l'on ne puisse pas jouer à deux joueurs en coopération ou en versus. Les musiques du jeux sont moyennes.
Mise à part ces petits défauts, c'est une tuerie made in Treasure. L'un des meilleurs Run and Gun sur Megadrive.
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Gameplay10
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Graphisme10
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Sound Design6
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Intérêt général8
3 commentaires
Personnellement, je n’ai jamais réussi à passer le premier boss. Il faut dire que j’y joue en émulation sur portable, ce qui n’est pas idéal.
Déjà met le jeu en supereasy. Ensuite Prend le homing force, dès que tu vois que tu vas te faire toucher utilise le counter. Et si possible reste au plafond. Franchement une fois que tu as compris que ça se joue comme un versus c’est pas si dur que ça. Moi j’avais zéro skill c’était esquive esquive homing force en mode gros porc esquive…
J’ai vu des pro gameurs en vidéo, ils ont un skill de ouf on dirait dragonball Z, dommage qu’il n’y a pas de versus dans le jeu.
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