Produits dérivés, goodies et « Not For Sale »

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Loin de la syllogomanie, le geek accumule souvent des objets en rapport avec ses passions. Il a souvent chez lui des bibelots contemporains. Certains ont des jeux sous blister en guise de presse papier, d’autres collectionnent les goodies. Certains considèrent cette sous culture comme une forme d’art à part entière et estiment se constituer un patrimoine.

Le goodies

Un goodies est un produit dérivé issu d’une œuvre. Il s’appuie sur la notoriété de l’œuvre pour se vendre. Il peut prendre diverses formes : jouets, figurines, portes-clé, gadgets etc.

En France, on voit apparaître les premiers goodies en 1963. La série Thierry La Fronde cartonne à la télévision.  C’est à cette époque que sont mis en vente les premiers produits dérivés en rapport avec la série : parmi eux, des albums et des figurines.

Le premier petit malin à avoir vraiment lancé et exploité les produits dérivés, fut George Lucas avec Star Wars.

En 1977, il passa des contrats pour produire des figurines, des  jeux vidéo, des jeux de rôle, des jeux de plateau, des bandes dessinées, des romans, des bandes originales etc. Dans le contrat pour les droits d’auteurs, la 20th Century Fox avait concédé les droits des gains sur les produits dérivés à George Lucas. A l’époque les gains étaient considérés comme négligeables par la 20th Century Fox vu que le merchandising n’existait pas.

En 1978, les figurines Kenner font leurs apparitions dans les boutiques de jouets. Elles auront un succès retentissant auprès des enfants. Durant la première année d’exploitation, Kenner a vendu plus de 42 Millions de jouets, et entre 1978 et 1986, Kenner vendra pratiquement 250 Millions de figurines dans le monde !

La vente des produits dérivés rapporta pratiquement 2,5 milliards de dollars, bien plus que la trilogie elle-même. George Lucas fît fortune !

Dans les années 80-90 avec l’arrivée de gros « blockbusters » américains et la montée en puissance des films de Science Fiction, les produits dérivés se vendent comme des petits pains.

La première œuvre à avoir exploité et mis en place une stratégie tournant uniquement autour du merchandising et du goodies dans nos contrées n’est autre que le jeu Pokémon. Il y eut une sortie coordonnée du jeu vidéo, d’un jeu de cartes à collectionner et d’une série animée. Ensuite il y a eu les jouets et les produits dérivés afin de récolter le plus d’argent possible.

Aujourd’hui les produits dérivés ne sont plus uniquement tirés du cinéma. Ils en existent dans quasiment tous les secteurs créatifs : jeux vidéo, bandes dessinées… Je n’ai pas à ma connaissance eu vent de produits dérivés dans le domaine des romans, mais je pense que ça existe.

Les goodies accompagnent la sortie de chaque grosse production.

Le « NOT FOR SALE »

On trouve aussi ce qu’on appelle les « NOT FOR SALE », c’est un goodies que l’on distribue gratuitement pour accompagner la sortie d’une œuvre. On trouve souvent cette pratique au Japon pour la sortie d’un jeu vidéo, d’un anime, d’un manga etc.

C’est souvent au lancement du produit que ces goodies sont distribués. En nombre limité, seul les premiers acheteurs se voient remettre le précieux goodies.

Certains collectionneurs considèrent que le jeu n’est pas complet sans ce petit plus.

On peut citer comme exemple les « not for sale » suivants :

– Le Shining Force 3 Premium Disc sur Sega Saturn. Cette Edition spéciale a été offerte par Sega et Camelot contre les preuves d’achat des 3 précédents Shining Force sur Saturn.

Le médaillon Radiant Silvergun qui n’était remis qu’aux premiers acheteurs du jeu. Je ne l’ai eu qu’une fois entre les mains. Et depuis je ne l’ai jamais revu, même pas en photo.

Mise en garde !

Collectionner et acheter ces produits pour le plaisir c’est bien, mais ces pratiques ne sont pas sans risque.

Les acheteurs geeks faces à ces produits sont souvent proches du comportement des toxicomanes. Il existe une dépendance vis-à-vis de ce type d’achat, souvent pour compléter sa collection ou frimer sur les forums.

Un achat compulsif est un trouble émotionnel caractérisé par plusieurs achats d’objets, généralement peu ou pas nécessaires à l’individu. On peut donc légitimement se poser la question de savoir si un acheteur de goodies et de produits dérivés est un acheteur compulsif…

C’est une envie irrépressible contre laquelle l’acheteur ne peut pas lutter.

L’objet est là, on ressent une tension. On l’achète, on ne l’achète pas ? Pas de discussion : l’achat est nécessaire pour calmer cette tension !

Une fois l’objet entre les mains on éprouve un grand plaisir à l’avoir. On est soulagé de savoir qu’il n’ira pas dans la collection d’un autre. Mais La culpabilité et les remords prennent le dessus. La satisfaction ne dure pas, parce qu’on ne calme jamais la source de ses tensions.

En général, la source de cette tension c’est de vouloir s’affirmer par le biais de sa collection.  Face aux proches, l’accumulation de ces objets fantaisistes est souvent source de honte et de gêne, d’où le réflexe de la camoufler. Sur internet c’est souvent un grand moment de frime. Mais le constat est là, on a une fois de plus dépensé de l’argent pour une babiole qui ne sert à rien…

En France, après expertise psychiatrique, le trouble d’achat compulsif peut être reconnu comme maladie auprès des tribunaux. Peut-être que certains d’entre vous arriveront à se faire rembourser leurs achats de goodies et de produits dérivés en cas de surendettement.

Alors collectionneur ou acheteur compulsif ? A vous de choisir votre camp !

Partage moi ça ma gueule !

A propos du gangeekeur

Collectionneur matérialiste, petit joueur, rageman ascendant crevardman, Lutador. Un pigeon parmi les vautours.

6 commentaires

  1. Je suis bien d’accord avec toi : les goodies c’est le mal !!
    Mais j’ai réussi à me calmer sur ce genre d’achats compulsifs.
    Ma grande frustration du moment : impossible de remettre la main sur mon porte-clés de voiture « PUSSY WAGON »
    🙁

  2. Merci pour l’article.

    Pour l’instant j’ai de la chance, je ne suis pas trop attiré par ce genre d’objet.
    J’ai quelques figurines FF pour décorer ma vitrine Final Fantasy.
    Ou quelques peluches Mario and co’ pour décorer ma vitrine Nintendo, mais pas d’achats compulsifs !
    Tout proviens de fêtes foraines, ou d’une belle opportunité d’achat à petit prix.

    Si ces objets n’avait pas de fonction de décoration dans ma collection, ils ne seraient pas là.

    Donc pour l’instant je m’en sort bien ! J’ai assez à faire avec les jeux vidéo. ^^

  3. C’est l’hopital qui se fou de la charité!!! 😉 la personne qui à écrit le sujet et le plus gros collectionneur de babiolle dérivés des jeux vidéo…
    Il m’a même fais traversé tout Paris et cassé la tête pendant plus de 15 jours, pour un jeux vidéo soit disant introuvable… (d’ailleur je crois pas qu’il l’ai trouvé, sinon croyez moi j’en aurais entendu parlé…).

    En tout cas je plains vos femmes qui fond le ménage de toutes vos étagères pleinnes de figurines et objets en tout genre!! mdr

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