Mansions of Madness, boardgame Cthulien, bilan Mitigé …
Doublement fan de histoires de Lovecraft et du concepteur Corey Konieczka (auteur renommé chez l’éditeur Fantasy Flight Games, à qui on doit les règles de Battlestar Galactica, Starcraft, Gears of War,…), c’est avec impatience que j’attendais la sortie des Demeures de l’Epouvante.
On se retrouve face à une mécanique de jeu originale, sorte d’hybride conciliant boardgame et RPG …
Les scénarios proposés vous feront visiter des maisons lugubres à la recherche d’indices et d’équipement, avant de vous confronter aux Grands Anciens et à leurs minions.
… non sans quelques anicroches, malheureusement.
Le concept était si ambitieux que la logique de la situation se retrouve parfois bridée par le système : impossible de détruire une porte fermée en utilisant la dynamite en votre possession – le texte stipulant qu’elle ne peut être employée que comme arme contre un adversaire. En outre, elle n’endommagera que les ennemis présents sur une case – épargnant miraculeusement vos alliés.
D’autres aspects du jeu me chagrinent davantage …
Il faut l’admettre, toute la première phase d’investigation qui consiste à explorer la baraque, rassembler des indices, découvrir quelles passages sont accessibles, … est brillamment pensée.
Le jeu est parsemé d’énigmes qu’il vous faudra résoudre pour avancer dans l’enquête (crocheter une serrure, ouvrir un coffre à combinaison, rétablir le courant dans la maison, …). Détail amusant, elles s’inspirent fortement de ces « minigames » qui pullulent dans les jeux vidéo de type Resident
Seulement voilà : les choses se gâtent lorsque les créatures montrent le bout de leur nez et que la partie « combat » commence à proprement parler.
Les actions d’éclat effectuées par les héros contre les entités monstrueuses correspondraient plus à un épisode de Buffy qu’aux histoires de l’écrivain de Providence :
F-je mitraille le ver géant à la tommygun.
D-ma toubib utilise son microscope comme arme improvisée pour le tabasser !
B-Je brise ma guitare sur sa tronche !!
G-N’ayant plus d’arme, j’assène à la bestiole un violent coup de poing … qui l’achève net !!( véridique !)
A cela s’ajoute un système de combat étrange, qui vous oblige à retirer des cartes jusqu’à ce que vous tombiez sur le type d’attaque effectué par votre personnage (arme à distance, contondante, tranchante)… pas très élégant.
Le matériel de jeu est quant à lui quasi-irréprochable.
La sculpture des pièces en plastique est de très bonne facture (particulièrement pour un boardgame)
Pour chipoter, je trouve dommage qu’FFG n’ait pas veillé à coordonner davantage les efforts des sculpteurs qui ont bossé sur cette boîte : on se retrouve avec des disparités de taille flagrantes entre certaines pièces (mettez face à face Jenny Barnes et un maniaque pour recréer l’affrontement de David contre Goliath).
Ne vous y trompez pas, nous avons passé de très bons moments sur ce jeu … On en attendait peut-être trop au départ.
Un mien confrère, Rémy Tremblay, s’est attaqué à la peinture des pièces pour sa collection personnelle … Socles en plexi pour ne pas occulter les superbes floorplans, conversions individuelles sur les figs, remplacement des modèles un peu trop « funky » (zombies) … ça envoie du lourd :
Un petit lien vers sa page :
http://remytremblay.sculpture.over-blog.com/article-peintures-mansion-of-madness-93835877.html
Stéphan Nguyen.
2 commentaires
On sent clairement une forte inspiration du monde de lovecraft.
Plus qu’une inspiration … j’aurais dû spécifier dans mon article que le jeu se déroulait spécifiquement dans l’univers de HPL.