L.A. Noire – Rockstar en mode Flicaille

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Développé par Rockstar Leeds et Team Bondi, PS3/Xbox360/PC, édité par Rockstar – 2011


INTRODUCE : ROCKSTAR

Maître des villes ouvertes et des pseudo-libertés depuis le premier GTA, Rockstar revient en 2011 pour proposer un jeu un peu similaire, mais basé sur les enquêtes.
Après la mafia et les bandits de GTA, le western de Red Dead… et finalement ce Hold up sur toute une génération de joueurs, Rockstar peut-il se permettre de proposer un jeu dans lequel on joue un flic intègre ?

well… maybe no actually.


STORYLINE / BACKGROUND

« Los Angeles, années 40.
Vous incarnez Cole Phelps, un ancien héros de la marine qui a fait Pearl Harbor en ’41. Il revient dans le civil comme certains de ses anciens camarades, et intègre la police de L.A.
Rapidement, ses capacités de détectives se font connaître, et il passe inspecteur dans la crime, les mœurs etc… Son but sera de rétablir l’ordre dans une ville divisée entre plusieurs clans qui se font la misère. »

Voilà en gros votre BG.

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Le jeu est divisé en plusieurs chapitres, qui représentent chacun, des missions avec des objectifs simples à atteindre : trouver le coupable/meurtrier, le faire sortir du bois, utiliser la faille pour le coincer en l’interrogeant etc.
Tout est basé sur une technique « révolutionnaire » de motion capture qui a bien dû coûter 70% du budget total de la production du jeu.
Des capteurs sensitifs puissants ont été placés sur tout le visage d’acteurs à qui l’on a demandé de faire des mimiques précises. Ces mimiques, extrêmement réalistes, donnent une « touch » au jeu assez particulière. On a vraiment l’impression que les personnages ont des émotions poussées et exagérées, un peu comme une pièce de théâtre. Le souci se situe plus loin, n’en parlons pas pour le moment.

Vous serez donc dans une ville ouverte (spécialité number one de Rockstar), avec des voitures d’époque, des passants, et tout le tintouin que Rockstar connait bien : les crimes, les gangsters et la flicaille en pagaille. Pas un jour ne passe sans meurtre, truc chelou et autres. On se demande même parfois si les mecs de Rockstar sont pas des déglingos aussi, tant leur formule fonctionne de prime abord. On s’y croit, tout simplement, ou du moins, on est dans une sorte de film interactif où le jeu, sans arrêt sollicite le joueur : « On a besoin de toi compagnon !! ».

Le jeu est parsemé de petites attentions non négligeables sur le passé du héros, ses intuitions, des bonus à droite à gauche, c’est bien fait, c’est propre.
C’est encore une fois, ailleurs que ça pêche.

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Avis perso :

Franchement, quand on achète un jeu Rockstar, c’est un peu comme Call of ou Assassin’s Creed : on s’attend pas à avoir un truc vraiment différent de la fois d’avant à 100%. Les mecs ont trouvé une formule où ils proposent aux joueurs des situations de gangsta à divers époques, où vous jouez un rôle primordial dans la situation critique d’un environnement « ouvert » au joueur (on aura bientôt probablement un truc moyenâgeux, vous verrez !). Le tout, c’est de bien comprendre que la liberté s’arrête non pas là où commence celle des autres comme dans la vraie vie, mais où les développeurs l’ont voulu. Et malheureusement, dans L.A. noire, vous serez bien plus restreint que dans un GTA typiquement. Le nombre d’actions possibles est bien inférieur, il y a moins de quoi « s’amuser » dans la ville en dehors des missions.

Le jeu est plutôt dirigiste au contraire, et vous contraindra pour vous amuser à suivre le couloir du scénario défini par missions. C’est un peu un souci dans le sens où le but de faire une ville ouverte est de s’y balader, et pas juste d’aller à un point de rendez-vous pour avancer dans votre mission. Dommage hein…

Après, l’ambiance est là, pas grand chose à dire, on aurait peut-être aimé que les personnages soient un peu moins froids, mais c’est comme ça. Les missions s’enchainent assez bien, c’est plaisant à jouer tout de même.


GRAPHISMES / DA

Là on va avoir le premier souci du jeu.
Graphiquement, il n’y a pas grand chose à dire. C’est propre, la 3D est très correcte, les rendus sympathiques, textures, lights et ambiance sont là. Le coup de la MoCap faciale fonctionne à merveille, c’est vraiment beau quoi.

 

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Par contre moi j’ai un souci avec la DA.
Vous voyez, on est dans les années 40. Quand on pense aux années 40, on pense au radiocityHall, à des couleurs un peu Sépia si ce n’est pas N&B, à certaines typographies, héritage de la belle époque et de l’art déco des années 20-30.
D’ailleurs, au début de chaque mission, on a cet effet. Le titre du chapitre apparaît en lettrage stylisé, et la scène, pour que le joueur se mette dedans, est en noir & blanc.

Le souci, c’est qu’après, ça ne continue pas. On a un très léger filtre de couleur par-dessus la couche principale color des rendus, mais sans plus. Je trouve que c’est un raté. Ils avaient tout pourtant, les sous, le background, et même l’idée, puisqu’ils l’ont fait sur les débuts de chapitres. Pour moi ils n’ont pas assez poussé le côté « années 40 ». On aurait dû avoir un rendu tout à fait spécial, qui aurait plus plongé le joueur dans l’ambiance. Mais non. A la place de ça, on est comme dans un GTA, avec un très léger filtre. A ce niveau par exemple, Red Ded Redemption était bien bien fait.
Dommage….

ville

Pas complètement foiré non plus, puisque comme je l’ai dit, certains éléments égaient le décor par leur présence : les voitures, les radios, la musique, les costumes et chapeau, et le rapport avec l’argent, complètement différent de celui que l’on connait aujourd’hui (voiture à 2000$, costume à 200$, 50$ dans le jeu, c’est beaucoup d’argent visiblement déjà). Dommage donc pour le reste, parce que les bases étaient posées. Peut-être ont-ils eu peur que ça fasse too much, mais dommage partir dans un délire pour couper court je trouve.

Niveau animations, c’est assez juste, les personnages semblent tous rigides avec un balai dans le fion et les actions (trop) limitées font qu’on se sent pas assez libres dans nos mouvements.


GAMEPLAY

On arrive dans la partie principale.

Je vais vous détailler le gameplay point par point, étant donné qu’il change selon la situation.

Situation standard :

Lorsque vous patrouillez, que vous n’êtes pas attaqué, vous pouvez :

  •  Marcher et courir (R2 sur PS3)
  •  Monter dans votre voiture (triangle sur PS3)
  • Réquisitionner une voiture à un NPC (triangle près d’une caisse)
  • Rouler donc en voiture
  • Klaxonner (si pas voiture de fonction)
  • Allumer la sirène (si voiture de fonction)
  • Ouvrir des portes avec un bouton ou une poignée dorée
  • Ouvrir votre carnet (select sur ps3) pour voir un indice, un personnage ou aller à un lieu précis, c’est un peu un carnet de bord.
  • ou encore…ordonner à votre coéquipier de conduire la bagnole

Ensuite, le jeu se redivise.

Situation scène de crime :

Par exemple, lorsque vous entrerez dans une zone restreinte de « crime », vous passez en mode « détective ».
À ce moment, vous allez pouvoir chercher des indices. À l’aide d’une fonction simple dans le menu, un petit son vous indique quand il y a un indice à observer.

gameplay01
Pour observer, les dev ont pensé à un truc un peu useless. À l’aide du joystick droit, vous pourrez faire un peu tourner l’objet pour zoomer sur certaines parties, et donc récupérer l’indice dans votre carnet pour votre enquête quand la caméra s’arrête là où est l’indice.
Une fois tous les indices vu, le corps (la plupart du temps) inspecté, vous parlez au légiste, puis vous vous cassez pour aller à un autre lieu, ou bien pourchasser des mecs.

Situation attaque :

Certaines missions requièrent de sortir votre arme.
Le gameplay est très simple. Vous vous cachez avec R1 (ps3), vous visez avec L2 et tirez avec R2. Rechargez avec O (ps3).
Les phases de gun sont hyper simples. Mais dites vous que votre héros sort son arme seul, vous ne pourrez en aucun cas sortir votre flingue quand vous le voulez en patrouillant comme ça pour le fun et zigouiller quelques grand-mères.

gameplay02

Vous l’aurez compris, contrairement à GTA, on ne peut pas assassiner n’importe qui en toute impunité. La liberté n’est plus ce qu’elle était !!

Situation « interrogatoire » :

Voici un autre gameplay.
Disons plutôt, le principal en fait.
Cole Phelps (vous) est inspecteur de police. Cela requiert donc de chercher sur les scènes de crime, de remonter la source et de trouver les coupables en les mettant nez à nez face à des preuves irréfutables, donc dans un interrogatoire – un peu à la manière de Ace Attorney.

Vous êtes face à votre suspect ou personne à interroger.
Votre carnet s’ouvre. La première question est sélectionnée.

question

Là, tout se met en œuvre.
Le NPC face à vous se défend ou non, et vous devrez dire s’il dit la vérité, si vous avez des doutes ou si vous pensez qu’il ment. Dans les deux premiers cas, aucun souci, ce sera bon, au mauvais. Dans le cas où vous pensez qu’il ment, il vous faudra sortir des preuves de votre accusation – en fait exactement comme Phœnix Wright pour le coup -. 
Tout se joue en réalité sur la tête que fait la personne. On comprend malheureusement très vite quand un mec dit la vérité, qu’on a un doute ou qu’il ment. Les scènes sont sur-jouées par les acteurs au niveau des mimiques, un peu comme une pièce de théâtre où le méchant DOIT être rapidement connu pour approfondir le raisonnement et découpage qui le rend réellement coupable de ses actes. Parfois d’ailleurs, heureusement, parce que les questions sont complètement mal fichues, et même en suivant bien le déroulement de l’enquête, on peine à comprendre ce que Phelps veut demander exactement… un peu con pour un pseudo jeu d’enquête quand même.

interrogatoire

Une fois l’interrogatoire fini, on gagne des points d’expérience, qui nous font monter en grade (ça sert strictement à rien je précise, c’est juste pour la gloire).

Voilà en gros, toutes les possibilités qui vont s’offrir à vous durant le jeu.

Avis perso :

Il faut savoir que globalement, le jeu est très répétitif.
On a un héros, qui ne fait jamais un pet de travers, qui est accompagné tout le temps par des guignols qui, soit foutent rien, soit essayent de l’enfiler. Les enquêtes ne sont pas très intéressantes, simples à résoudre, et le coup du « tu dis la vérité/je doute/tu mens », marche sur le papier, et graphiquement avec les mimiques assez révolutionnaires. Mais en pratique, c’est quand même relativement moyen. Pas très bien pensé, pas très bien amené, on fini par être frustré à partir de 5-7 heures de jeu quand on fait des interrogatoires tant on sait que c’est pas top et qu’on va se faire chier… Le pire c’est que nous n’avons pas l’impression que l’issue de l’enquête dépend réellement de votre interrogatoire. C’est dommage.


Finalement les phases les plus rigolotes sont les poursuites en voiture de certains gars dans les petites rues, et les gunfights parce qu’elles sont simples. On aimera aussi les courses poursuites à pieds, à monter des échelles, des gouttières pour appréhender des mecs sur les toits des immeubles…

Voilà, c’est efficace, mais vraiment pas dingue.

Après, tout ça est agrémenté heureusement par certaines phases pas mal, notamment de filature, de baston corps à corps etc… C’est jamais grandiose, et les animations sont très rigides; mais c’est assez varié pour qu’on s’emmerde pas non plus, ‘faut pas abuser.


 

MUSIQUES / SD

On sent qu’ils ont fait un effort pour que le joueur entende des musiques des années 40. Mais clairement ce n’est pas un boulot de dingue quoi. Il n’y a pas spécialement de thème dans le jeu, les musiques rentrent dans une oreille pour sortir par l’autre quand on éteint la console.
Encore une fois, quand on sait tout ce qu’ils auraient pu faire avec le thème années 40, on se dit juste : dommage.


 

REPLAY VALUE

Comptez à peine 30 heures pour tout faire. C’est assez maigre.

Au total, il y a 21 chapitres, donc disons, 21 enquêtes principales.
Au début de chaque chapitre, vous assistez à un passage du passé de notre héros, suivi par le titre du chapitre et le « crime ».

À ceci viendront s’ajouter 40 délits, qui sont des sortes de petites missions qui apparaissent au milieu des chapitres. Là où ça devient compliqué, c’est que les délits sont un peu partout dans la ville, et que la ville est…. grande, très grande. Alors quand vous acceptez un délit, juste un conseil perso : faites pause, et regardez votre carte pour voir où se situe votre délit. Parce que passé un certain laps de temps, le délit disparaît, vous n’aurez plus qu’à faire demi-tour.

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Encore en plus, vous aurez 13 journaux à trouver en ville au cours du jeu. Chaque journal vous plongera dans une cinématique qui vous en dira un peu plus sur l’histoire. Ça c’est sympa, mais bizarrement fait.. Comprendre des passages de l’histoire en laissant au joueur des indices dans la ville… on aurait pu avoir mieux quand même !

Encore une connerie, mais vous pourrez aussi vous attarder à vous balader en ville, appuyer sur O pour découvrir des monuments et monter en grade…
Ou bien vous amuser à collecter les quelques 95 véhicules différents dans toute la ville, en comptant des voitures cachées trop trop stylées dans des garages. Quête annexe assez inutile mais qui a pour but de prolonger l’expérience de jeu avec les moyens du bord.

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En gros, si on veut tout faire, ça peut prendre du temps si on ne sait pas comment s’y prendre.
Après, la quête « principale » du jeu est assez courte, et une fois le jeu fini, peu reviendront sur la galette pour s’y replonger.


CONCLUSION

Un jeu sympathique à faire malgré tout, pour le côté « un peu » enquête. Mais disons que c’est un peu bâtard comme genre. On est comme dans un GTA, mais on a pas autant de liberté, et en même temps le héros est un gros mou-du-genou, l’accent sur les années 40 est pas assez fort, les enquêtes moyennement intéressantes, on tombe toujours dans des trucs plutôt bateaux d’arnaques, de vols, de détournements ou de drogues. C’est assez lassant, et on sait déjà à quoi s’attendre, en fait, il n’y a pas vraiment de surprise, c’est dommage.

Enfin… par les temps qui courent, disons qu’il y a pire.


On a aimé :

– la maniabilité, globalement bien foutue
– les différentes petites missions qui viennent un peu couper le rythme et nous rappeler que « flic, c’est cool, y’a toujours un truc à faire »
– pas de censure
– le jeu, globalement, tient quand même la route
– Le concept des interrogatoires… même si…. (voir la suite)
– Ils ont gardé la trad anglaise, sous titrée, et ça, c’est trop cool.

On regrette :

– Trop peu de liberté au final, beaucoup de poudre aux yeux quand on est dans la ville, mais assez limité en mouvements..
– On ne peut pas tuer n’importe qui, il n’y a pas de libre arbitre, le héros est un parfait gentleman, et vous aussi, de fait.
– Le héros, moche, mou, pas classe, faux héros, vrai zéro, toujours à rabâcher les mêmes principes bien américains..
– Les missions trop simples, parfois même trop longuettes
– Les interrogatoires, qui auraient dû être le nerf central du jeu, qui finalement se retrouvent au second plan tant ils sont mal fichus. DOMMAGE !!

LA Noire

6.4 Bon poulet

Un petit jeu sans prétention à faire les soirs d'hiver où il pleut, il fait froid, histoire de sortir un peu de votre train de vie et d'incarner un personnage que vous ne serez jamais : un flic des années 40.

  • Gameplay 6.6
  • Scénario 6
  • Ambiance 6
  • Musiques 6.8
  • Intérêt général 6.8
  • Notes des internautes (0 Votes) 0
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A propos du gangeekeur

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