Une fois n’est pas coutume, je vous parlerai aujourd’hui d’un jeu Steam se jouant sur PC, mais son ambiance rétro m’a conquise et je ne pouvais pas ne pas vous faire partager cette aventure…
Vairon’s Wrath
Allez, pour les quichons en Inglish, wrath veut dire colère. Le titre du jeu se traduit donc par « La colère de Vairon ». Mais qui est donc ce Vairon ? Et pourquoi est-il en colère ?
Vairon est un jeune orphelin à l’allure de Son Goku recueilli par les habitants du village Yatapah. Il ne sait trop rien de ses origines, dont le secret est bien gardé par le chef du village. Le jeu commence le jour d’une cérémonie qui a lieu en hommage d’un héros du village, dont finalement nous savons peu de chose. Rien que sa statue laisse planer le mystère sur son identité avec une figure encagoulée. Cet individu, apparemment magicien, aurait autrefois combattu un redoutable démon qui menaçait de détruire le village et le monde entier.
Le rapport avec Vairon ? Celui-ci se pose beaucoup de questions et comme il n’apprendra rien en restant au village, il décide de mettre les voiles sitôt tous les habitants retournés chez eux bien fatigués après la cérémonie. Sauf que rapidement, les choses tournent mal et Vairon l’impulsif libère le démon qui détruit tout sur son passage et sème la mort dans son village. Vairon, revenu constater les dégâts et découvrant les cadavres de ses amis, n’a alors qu’une chose en tête : retrouver ce démon et le tuer, afin de se venger.
Gameplay
Marcio Bastos, un des développeurs du jeu : « Vairon’s Wrath est surtout inspiré en premier lieu de Star Tropics (un jeu 8 bits [NDLR : paru sur Nes]) et Neutopia (16 bits pc engine) et dans une moindre mesure de Zelda, parce que pas mal de gens pourront faire des références à Zelda, alors que ce n’est pas notre toute première source d’inspiration, cela parle juste à un peu plus de monde. » Vairon’s Wrath s’apparente donc à un Action-RPG, bien que l’aspect RPG soit vraiment très sommaire. En effet, l’évolution du personnage tient plus à son équipement qui s’étoffe au fil de l’aventure et il n’y a pas de points d’expérience à gérer. On démarre avec une épée, mais par la suite, on pourra également posséder un arc, un marteau (bien pratique pour repousser les ennemis ou taper sur de gros interrupteurs), un bâton magique lançant de boulettes de feu, un grappin (permettant d’atteindre de nouvelles zones inaccessibles jusqu’alors) ou encore des bombes… ah non des klakaboums, désolé ><‘.
On a même quelques passages faisant appel à d’autres genres de jeux comme une séquence de shoot’em up, un passage en radeau où il faut éviter les obstacles en scrolling vertical ou encore une fuite d’un volcan en éruption en scrolling horizontal forcé. L’aspect aventure est également bien développé, avec de nombreux espaces à visiter/explorer, avec la possibilité d’entrer et fouiller les maisons (j’ai toujours été fascinée par ces héros qui « volent » des objets dans les maisons alors que les habitants sont présents ! sachant déjà que tu es rentré chez eux sans frapper…), de parler aux différents personnages pour en apprendre un peu plus sur leur histoire et surtout des donjons à parcourir, ouvrir des coffres, résoudre des énigmes, trouver des objets pour valider une quête, actionner différents mécanismes pour ouvrir des portes, bref, toutes ces choses passionnantes à faire dans les jeux d’aventure, tout ça avec le charme de la 2D qui nous transporte presque une trentaine d’années en arrière.
Comme une majorité de jeux PC, Vairon’s Wrath se joue au clavier. J’ai testé brièvement et ce n’est pas vraiment mon truc. Je me suis donc empressée d’installer ma manette PS4 et de télécharger un petit programme (JoyToKey) pour que cette dernière soit reconnue sur mon PC. Une petite configuration est à faire mais grâce aux indications du développeur contenues dans le fichier téléchargé, cette étape a été rapide et s’est bien passée. Bon, je ne vous cache pas que j’ai dû recopier sur un petit bout de papier les raccourcis clavier et leurs correspondances pour la manette car il y a parfois des indications de touches de la configuration clavier qui apparaissent à l’écran, les développeurs n’ayant pas le droit d’insérer les symboles des différentes manettes Sony ou Microsoft…
Tout au long de l’aventure de Vairon, nous visitons différents lieux ayant chacun des caractéristiques et un bestiaire propres : le désert, la forêt enchantée, le monde enneigé, les grottes souterraines… Entre les différents lieux à explorer, le héros se déplacera à pied (ou plus tard en véhicule) sur une carte du monde bien old school à la Final Fantasy, mais sans créatures venant sans cesse te chercher des noises. S’il y en a tout de même quelques unes sur la carte, on voit leur emplacement et on peut donc les éviter. Ce n’est pas plus mal vu qu’il n’y a pas d’expérience à en tirer (juste un peu d’équipement parfois et quelques pièces d’or, bien pratique pour les achats de soins ou autre).
Comme au bon vieux temps, certaines quêtes facultatives sont limitées dans le temps. On aurait tort de les laisser filer car elles peuvent nous apporter des petits bonus, les noix de vie, permettant d’augmenter notre barre de vie, très utile contre les boss (pour info, les HP maximums en mode normal montent à 250 alors qu’on démarre à 100) ou encore des sacs d’équipement plus grand.
Que ce soit dans les villages visités ou dans les donjons explorés, il est possible de sauvegarder régulièrement votre progression. Chaque donjon se termine par un boss à affronter. Ils sont tous bien différents et chacun possède son point faible à exploiter pour en venir à bout lors d’un combat parfois long et endurant (merci les soins stockés dans la besace !)
Technique
Les graphismes sont un mélange de méthodes oldschool et modernes. On remarquera que les développeurs aiment bien utiliser des filtres pour créer différents effets : du brouillard (dans le village d’Impaya) ou de chaleur intense (dans le volcan) par exemple. Attention à ne pas en abuser ! Si le plupart du temps, on trouvera le level design réussi, on pourra toutefois noter quelques incohérences dans les décors, notamment en ce qui concerne la non-perspective des différentes plateformes. Il en résulte un manque de lisibilité sur le chemin à parcourir. Tu te retrouves donc parfois à gravir une paroi sans le savoir.
Malheureusement, dès qu’il y a du scrolling, le jeu saccade plus ou moins. J’ai fini par m’y habituer mais il y a certaines séquences du jeu qui ont donc été particulièrement pénibles à aborder à cause de ce problème. Quand je repense au passage de la fuite du volcan, avec le scrolling forcé et la vitesse due à la course du personnage, j’avais les yeux qui saignaient. En plus, ce passage était assez difficile à négocier car le par cœur ne fonctionnait pas ici pour certains ennemis. Après, je dois avouer que mon PC est loin d’être une bête de guerre, ceci pouvant peut être expliquer cela.
Un gros point positif du jeu est la qualité des musiques. On compte en effet pas moins de 70 pistes pour environ 2h30 de musique originale. Deux thèmes sont même composés par le compositeur de Crash Bandicoot / Jak And Daxter / Crash Team Racing : Josh Mancell. Une chanson thème a été écrite et interprétée par la chanteuse Marion Chauvel (Alias Mioune) qu’on découvre lors d’une cinématique du jeu. Du côté des sons, on note la participation du célèbre Stephane Cornicard, interprète de Liquid Snake en VF et de nombreux personnages en VA (Dark Souls 3) pour interpréter le rire du démon.
Expérience de jeu
J’ai passé un peu plus de 20h de jeu pour terminer Vairon’s Wrath. J’ai fait la majorité des quêtes, en laissant filer un trio de quêtes dans un village que je n’ai pas pu terminer car plus disponible, comme au bon vieux temps. Il me reste également quelques coffres à trouver et surtout un insecte géant à déloger, mais encore me faut-il le trouver… J’ai vraiment apprécié le jeu pour son côté aventure. Chaque donjon a fait apparaître de nouveaux interrupteurs à actionner différemment des autres, ça permet une progressivité. Par contre, au niveau des boss, c’était très variable, avec certains à bourriner tranquillement en évitant les ripostes toujours placées aux mêmes endroits ou d’autres avec une technique à décrypter pour le vaincre. Je repense au Mur endiablé (je ne sais plus trop si c’est le bon nom de ce boss d’ailleurs), il y avait certainement une technique à faire pour ce boss mais je n’avais plus trop d’éléments de soin dans ma besace et donc, comme je ne pouvais pas le bourriner au corps à corps risquant des coups, je me suis contentée de me placer sur le côté tout en restant dans la zone de tir et lui ai balancé des bouboules de feu une à une faisant baisser sa barre de vie de 1HP en 1HP. Sachant qu’il devait avoir initialement 800HP, vous imaginez bien le temps que j’y ai passé, mais sans perdre un seul point de vie de mon côté.
Parmi les points positifs de Vairon’s Wrath, citons en premier lieu la langue du jeu puisqu’il est entièrement en français, c’est relativement rare dans les actions-RPG, alors ne boudons pas notre plaisir. Une traduction en anglais a également été réalisée il y a peu pour conquérir de nouveaux joueurs anglophones.
Ce qui est agréable avec Vairon’s Wrath, c’est que c’est le premier jeu d’un petit studio indépendant, Myoubouh Corp. Le jeu est donc inconnu et ne bénéficie donc d’aucune solution trouvable en un clic sur le net. On se retrouve à chercher et à galérer parfois pendant un moment avant de s’apercevoir que la solution est sous notre nez, mais au moins, on la trouve par nous même et on n’a pas la tentation de chercher la réponse ailleurs. C’est vraiment comme dans les années 90 où il n’y avait pas le net dans tous les foyers !
J’ai également apprécié la réactivité des développeurs du jeu qui corrigent les bugs au fur et à mesure que les joueurs les font remonter. Pour ma part, j’ai le succès du mode difficile qui s’est activé quand j’ai terminé le jeu en mode normal. J’en ai fait part aux développeurs et à peine deux jours après, c’était corrigé, ainsi que d’autres bugs remontés par d’autres personnes.
Conclusion
Vairon’s Wrath est un jeu d’action-aventure 2D proposant une durée de vie d’un peu plus de 20h de jeu si vous faites les quêtes secondaires. Au départ, vous avez le choix entre 3 modes de difficulté (vous accordant plus ou moins de HP pour débuter l’aventure). Franchement, si on occulte les quelques défauts du jeu (je pense surtout au lag lors des scrollings, mais c’est peut être dû à mon PC vieillissant), on passe un bon moment, il y a de l’humour, le jeu vous place dans la peau d’un héros plutôt virulent et impulsif, bien loin des personnages gentillets qu’on nous proposait la plupart du temps dans les jeux des années 90. On est rarement bloqué (bon, je ne dis pas qu’on ne tourne jamais en rond, mais en général, il suffit de bien observer les décors pour trouver la solution), on ne s’ennuie pas, le gameplay est vraiment varié. Vairon’s Wrath reprend toutes les ficelles des jeux vidéo japonais.
D’importantes zones d’ombres subsistent à la fin du jeu, j’imagine donc que Myoubouh Corp, le studio de développement du jeu, bosse sur une suite et franchement, ça me tenterait bien.
Vairon’s Wrath est disponible sur la plateforme Steam au prix de 12,99€. Un bon prix !
Un titre loin d'être exempt de défauts mais dont l'ambiance 8-16 bits nous transporte 30 ans en arrière. Vairon's Wrath est un titre prenant, avec une touche d'humour et qui nous propose un gameplay varié !
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Scénario/Ambiance9
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Gameplay6.5
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Graphismes7
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Musiques / Sons9
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Prix8.5
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Intérêt général8
2 commentaires
Moi je trouve que ça fait très cher pour un jeu développé avec RPG Maker… et j’ai trop baigné dans ce logiciel à coacher des p’tits jeunes pour trouver les graphismes basés sur les RTP (les graphismes passe-partout livrés avec le logiciel) appréciable. Instinctivement pour moi, RTP = jeu d’apprenti game maker mal fichu ^_^’
@ARVESTER il y a très peu de RTP dans le jeu. 😉 De plus il y a tout un travail autour pour le prix. Une assez longue durée de vie pour un jeu d’action / Aventure (ce n’est pas du tour par tour) une OST de 70 pistes et pleins de choses du genre. 🙂