A vrai dire, je n’avais encore jamais trop touché à ma Neo Geo Pocket Color et c’est la lecture de l’Anthologie Neo Geo qui m’a poussée à dépoussiérer ma console portable. En effet, la critique du titre Darks Arms m’a convaincue de tenter l’aventure.
Beast Buster
Si Dark Arms est sous-titré Beast Buster 1999, c’est bien qu’il fait partie de la saga Beast Busters, entamée en arcade sur système Beast Busters (dernier système arcade de SNK avant le Neo Geo MVS et qui ne sera utilisé que pour 2 jeux) en 1989 avec Beast Busters (conversion disponible sur Atari ST et Amiga) et sur système Hyper Neo Geo 64 en 1999 avec Beast busters: Second Nightmare. Ces 2 jeux sont des rail shooter où il faut anéantir tous les morts-vivants à l’écran (bien avant The House of the Dead en ce qui concerne le premier titre !). En 2014, SNK a également sorti un remake du premier opus incluant des personnages de sa série phare, Beast Busters featuring KOF sur iOS et Android. Quant à Dark Arms, il est sorti fin 1999 sur Neo Geo Pocket (compatible Color) et a été développé par Noise Factory (édité par SNK).
Dark Arms
Si Dark Arms fait bien partie de la lignée Beast Busters, il se démarque en ne proposant pas un jeu de tir mais un action-RPG. Les seuls points communs entre ces jeux sont le bestiaire, avec des zombis et d’autres bêtes morbides, et le fait d’incarner un chasseur de bêtes, le Beast Buster !
Dark Arms… bras sombres ? Et bien oui et à double niveau ! Si vous observez bien la jaquette du jeu, vous verrez que le héros a un bras un peu immonde fait d’un amas de muscles se terminant par d’énormes griffes pointues. Dans Dark Arms, les armes que vous utilisez sont de véritables armes biologiques qui se greffent littéralement à votre corps, d’où le titre. Mais en creusant un peu plus, vous découvrirez que vous êtes le bras droit du Maître du royaume obscur, avec lequel vous avez passé un pacte et pour qui vous tuez et amassez des âmes de monstres pour tester de nouvelles armes. Mais vous n’en savez pas trop sur le véritable but du Maître, il faudra vous méfier de lui, surtout quand vous rencontrerez une fillette dont l’âme est en peine et qui vous fera des révélations compromettantes sur votre Maître…
Gameplay
Au départ, vous ne disposez que d’une arme, l’attrapeur, qui vous permet, comme son nom l’indique, de capturer les âmes des monstres que vous avez défaits. Cette arme deviendra vite obsolète face à la puissance des armes que vous récupérerez par la suite mais il vous faudra toujours l’utiliser par moment car pour améliorer vos autres armes, il faudra leur donner à manger des âmes de monstres. Parallèlement à ce système d’évolution des armes, vous cumulez de l’expérience pour les armes actives à la fin de chaque donjon, le niveau maximal d’une arme se situant à 50. Il fallait y penser, c’est ingénieux et addictif !
Ouais, ça parait vraiment barré ce jeu présenté comme ça… donner à bouffer des âmes à ses armes… mais finalement, c’est plutôt intuitif ce système d’évolution, on pourrait même faire un parallèle avec les Pokemons. Pour créer une nouvelle arme, il faut trouver des œufs, qu’on obtient généralement en tuant les boss des donjons, et pour chacun de vos œufs, il faut choisir parmi les oums que vous avez découverts pour choisir le type d’arme (du classique pistolet au bras tentaculaire en passant par la projection astrale etc.). Et après, tu fais évoluer ton bousin en lui offrant un festin d’âmes. Et si t’en a pas assez en stock, tu fais une petite descente au cimetière du coin, tu canardes quelques morts-vivants et hop, le tour est joué. En plus, les ennemis repopent dès que tu changes d’écran, ça peut aller très vite !
Ajoutez à cela que certains monstres vous donnent en plus des gemmes (feu, foudre ou glace) vous permettant d’accroître les dégâts de votre arme sur certains monstres et là, c’est l’extase totale, tu pars en chasse de nouvelles créatures en prenant soin d’éviter les zombis à 2 balles qui te font perdre du temps juste pour une pauvre âme alors que le gros lardon un peu plus loin t’en apportera 10 d’un coup avec en plus une gemme. C’est une vision simplifiée du jeu mais ça vous donne les bases !
EVP : « l’estomac » de l’arme (ou niveau d’âme que vous lui avez donné à manger). Quand le niveau d’EVP est à son max, vous pouvez faire évoluer votre arme en une version améliorée.
EXP : expérience accumulée par l’arme dans les donjons (il faut que l’arme soit activée dans l’un des 3 slots disponibles de votre équipement).
ATK = le montant de dégât que peut faire l’arme.
POW = barre d’énergie de l’arme. Le premier numéro indique le montant de pow utilisé dans un tir seul. Le deuxième numéro est la longueur de la barre. Ainsi un pow 40/255 signifie que vous pouvez envoyer 6 tirs successifs avant de devoir laisser recharger l’arme (la régénération se fait automatiquement).
Il y a 4 zones de jeu à explorer : Dark Grab (cimetière), Rest Hamlet (Petit village), Schatten Town (Village plus important ou l’on trouve un cirque) et Fate Tower (Tour du destin), ces territoires sont jonchés de cryptes et d’autres bâtisses à visiter. La petite particularité de Dark Arms réside dans le fait que ces zones peuvent s’explorer de jour ou de nuit et selon le moment de la journée, vous n’y trouverez pas les mêmes locataires, que ce soit du côté des morts ou des vivants. Parler aux différents personnages pourra vous aider dans votre aventure car certains d’entre eux pourront vous délivrer de précieuses informations. Pour basculer du jour à la nuit et inversement, il vous suffira de vous rendre à la maison du Maître. Cet endroit vous servira aussi à vous reposer (régénération des HP), à sauvegarder ou à faire manger et évoluer vos armes.
Technique
Au niveau des graphismes, je suis un peu mitigée. On a droit à une belle introduction, mais peut-être justement trop belle par rapport à la suite. Je trouve les décors plutôt bien réalisés, par contre, les personnages sont vraiment petits (rappelons-nous qu’on est sur console portable) et donc peu détaillés. Notre héros taciturne est mal animé et finalement, ses traits peu travaillés nous empêchent d’être complétement transporté dans cet univers lugubre. On appréciera tout de même la variété du bestiaire, avec un peu moins de cinquante morts-vivants différents, du simple zombis en passant par le squelette, le fantôme ou encore le Comte vampire. Comme je l’ai déjà dit, les décors sont bien réalisés malgré le fait qu’ils soient peu nombreux (seulement 4 zones à explorer). L’alternance jour/nuit se démarque bien avec les effets de lumière.
Les musiques sont agréables et parfaitement adaptées à l’univers sombre et froid de Dark Arms. Par contre, certains bruitages, comme celui du Maître quand il nous parle, sont juste horribles !
Conclusion
J’ai été agréablement surprise par l’ambiance décalée de Dark Arms. Il fallait quand même avoir l’idée de faire trouver des armes dans des oeufs et de les faire évoluer au Pokemon’s style en leur donnant à bouffer des âmes de monstres ! Complétement dément ! Il y a un aspect collection qui vient s’inclure dans le jeu (chaque type de monstres « attrapés » est consigné dans le livre des monstres, tu as envie de remplir toutes les lignes). Tu as envie de faire évoluer tes armes pour voir ce que ça va donner. Bon après, faut être joueur, moi j’ai été bien dégoutée d’une transformation qui a niké l’efficacité d’une de mes armes, ah oui c’est sûre qu’elle était devenue monstrueuse côté puissance, mais plus très maniable. Ok, tu peux annuler la transformation mais l’arme se réinitialise complétement.
Le plus grand défaut du jeu est peut-être que finalement, on passe plus de temps à farmer des âmes qu’à explorer. Il n’y a que 4 zones à découvrir, certes avec deux déclinaisons (jour et nuit) mais c’est bien peu, le jeu se termine relativement rapidement. Tu DOIS faire évoluer tes armes et leur faire acquérir de l’expérience, c’est un passage obligé si tu veux pouvoir avancer sans trop de soucis dans les zones encore inconnues, les nouveaux monstres font terriblement mal !
A la fin du scénario, le jeu n’est pas pour autant terminé. On vous proposera de tenter une sorte de grand chelem pour aller combattre des monstres dans des salles de donjon, histoire de retrouver un peu toutes les sortes de monstres croisés jusqu’ici, mais je n’ai pas trouvé que cette extension apporte beaucoup de challenge, peut-être avais-je trop farmé jusque là…
Il est à noter qu’un mode multi-joueurs est disponible si vous possédez 2 Neo Geo Pocket (et 2 cartouches de Dark Arms) reliées avec un câble. Ce mode vous proposera de combattre votre adversaire avec les armes que vous avez upgradées dans votre partie Story.
Chose importante : le jeu est en anglais mais ne demande pas un gros niveau de compréhension (Je suis une quiche en anglais et j’ai compris le principal, même si j’ai un peu galéré au début avec les histoires de oum, car intraduisible ^^).
Dark Arms est un action/RPG sortant de l'ordinaire et qui, malgré sa faible durée de vie, pourra assouvir votre soif d'action. Vu la ludothèque plutôt réduite de la Neo Geo Pocket, si vous possédez cette console, Dark Arms est un Must Have !
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Scénario/Ambiance9
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Gameplay8.5
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Graphismes7
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Musiques / Sons7
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Intérêt général8.3