Après un dossier sur le zapper et les jeux compatibles, je vais aujourd’hui vous parler des jeux non-licenciés parus sur la Nintendo.
Des jeux Nes non-licenciés, qu’est-ce que c’est ?
Nintendo imposait des règles strictes sur les softs développés afin d’assurer une production d’une certaine qualité pour éviter de voir sur sa machine trop de jeux merdiques, ce qui avait, entre autres, causé le krach du jeu vidéo de 1983. C’était aussi une manière de contrôler le marché …
Le marché fut inondé de jeux vidéo, les stocks débordèrent et les magasins de jouets commencèrent à se détourner de ce secteur, qu’ils pensaient éphémère. Des tonnes de jeux ne se vendirent pas et furent donc renvoyés aux éditeurs qui, pour une bonne partie, commencèrent à crouler sous les dettes avant de fermer leurs portes. Atari alla même jusqu’à enfouir des stocks entiers de jeux et consoles dans une décharge mexicaine (fait longtemps resté une légende urbaine mais aujourd’hui confirmé).
Bref, la branche vidéo-ludique subit une crise terrible en 1983. Une des principales conséquences à cette crise fut la mise en place de règles très strictes par les fabricants de hardware en ce qui concerne le développement des jeux vidéo sur leurs consoles.
La console Nintendo était protégée par un processeur « lock out » qui empêchait les jeux sans licence de fonctionner, la puce 10NES, que Nintendo avait pris soin de breveter et dont le code source était protégé par les droits d’auteur.
Le fonctionnement de ce système de verrouillage est assez simple. A l’allumage de la console, la puce contenue dans la console vérifie si elle capte le signal de la puce contenue dans la cartouche de jeu. Si la console ne reçoit pas ce signal, elle redémarre constamment jusqu’à capter ce signal. On appelle aussi cette phase le « clignotement ». Il est à noter que la Nintendo est zonée et donc une console Pal ne peut d’origine pas démarrer un jeu d’une autre zone (pas le même signal de la puce donc jeu non-reconnu et clignotement).
Seuls les jeux bénéficiant d’une licence acquise auprès de Nintendo pouvaient donc inclure la puce 10NES leur permettant de fonctionner sur la console de Nintendo ainsi que l’affichage du copyright Nintendo au démarrage du jeu.
Il était très compliqué d’obtenir une licence Nintendo pour un éditeur tiers à l’époque car Nintendo avait une politique très restrictive sur le nombre de jeux tiers à sortir sur sa console. Les sorties tiers étaient limitées à 5 jeux par an, ce qui est évidemment très peu par rapport au nombre de jeux développés par Nintendo. Il fallait aussi commander auprès de Nintendo les cartouches ou encore les emballages. Bref, c’était très coûteux pour les éditeurs tiers de sortir des jeux licenciés sur la console de Nintendo mais c’était le seul moyen d’obtenir le fameux « Seal of quality », qui au final, indiquait juste que le jeu avait été approuvé par Nintendo mais pouvait induire en erreur les bonnes mères de familles.
Nintendo décidait de tout à l’époque concernant les jeux licenciés sur sa console phare : prix de vente, nombre de cartouches fabriquées pour chaque jeu, obligation d’exclusivité sur une certaine durée … Bref, Nintendo était (et est toujours) un as de la manipulation. Bien avant les amiibos, la firme nippone contrôlait d’une main de maître l’offre et la demande sur ses jeux en organisant des ruptures de stocks intentionnelles (et j’ai bien l’impression que c’est encore le cas aujourd’hui sur les produits portant le nom « Zelda » par exemple).
De nombreuses sociétés de développement ont donc tenté de contourner cette protection pour éviter de payer des royalties à Nintendo. Atari tentera même en 1988 une attaque en justice contre Nintendo en l’accusant de monopoliser illégalement le marché avec son système de verrouillage mais ça restera un coup d’épée dans l’eau.
Attention, jeu non-licencié ne veut pas forcément dire jeu pirate, c’est à dire dont le contenu a été utilisé sans droit. Dans ce dossier, nous allons nous attacher à découvrir des éditeurs de jeux ayant refusé de passer par Nintendo pour la publication de leurs jeux. Nous laisserons de côté les éditeurs ayant publié des jeux pirates, des bootlegs ou des adaptations de jeux Famicom en 72 pins, les 2 plus emblématiques étant SPICA ou HKGC (Hong Kong Games cartridges).
Tengen
Tengen est une filiale d’Atari Games créée en 1987 aux États-Unis. C’est un peu le vilain petit canard de la Nes car au départ, Tengen avait obtenu un accord de licence avec Nintendo pour produire des jeux sur la machine, notamment des adaptations de jeux d’arcade. Mais Tengen est rapidement entré en conflit avec Nintendo.
Il y a d’abord eu l’affaire Tetris. En mai 1988, Tengen croit acheter les droits exclusifs mondiaux du jeu du russe Alexey Pazhitnov. Sauf qu’en réalité, c’est uniquement la partie arcade que la société a obtenue. Malgré cela, Tengen sort sur Nintendo sa version de Tetris. Nintendo of America, qui lui aussi fait l’acquisition des droits consoles pour la sortie américaine (après une sortie sur Famicom sans droit …) va vite attaquer Tengen pour lui faire retirer sa version du marché. Nintendo gagne le procès.
Qui ne tente rien n’a rien comme on dit !
(en réalité, c’est beaucoup plus compliqué que cela …)
Entre temps, Tengen décide de s’affranchir de la licence Nintendo en contournant le système de verrouillage. Pour cela, Tengen a simulé un litige commercial avec Nintendo pour obtenir de l’office responsable de la protection des droits d’auteur aux États-Unis une copie du programme de verrouillage 10NES déposé par Nintendo. Les ingénieurs ont pu étudier le système de près et trouver une solution à ce problème par rétro-ingénierie.
Rapidement, Tengen met donc sur le marché de nouveaux jeux pour la Nintendo sans licence de ce dernier avec sa propre puce de contournement du système 10NES et en profite pour attaquer en justice Nintendo l’accusant de monopole à cause de son système de verrouillage. Ce dernier ne se laisse pas faire et accuse Tengen de violation de droits d’auteur. Nintendo gagne ce procès.
Gauntlet *
Pac-Man *
Indiana Jones and the Temple of Doom *
Ms. Pac-Man **
Tetris **
RBI Baseball 2
RBI Baseball 3
Pac-Mania
Rolling Thunder
Skull & Crossbones
Klax
Toobin’
After Burner
Alien Syndrome
Fantasy Zone
Road Runner
Shinobi
Super Sprint
Vindicators
* Licence accordée donc existe en version licenciée, mais aussi non-licenciée par la suite
** Programme différent de la version officielle
Si on doit retenir un jeu de Tengen, c’est bien sa version de Tetris, contenant un véritable mode 2 joueurs ainsi qu’un mode exclusif de compétition.
Sachen
Sachen est une société taïwanaise de développement et d’édition de jeux vidéo. Elle est aussi connue sous le nom de Thin Chen Enterprise (il y a aussi Joy Van et Commin). Cette boite s’est spécialisée dans la production de jeux Nes/Famicom, Gameboy et Megadrive non licenciés (mais a produit des jeux licenciés sur Mega Duck et Supervision ^^).
Avec Sachen, c’est un peu la foire à la saucisse avec des portages non autorisés (comme Pang, Super Pang, Gaiapolis …), des vols d’écrans-titre de jeux (reprise de l’écran titre Samuraï spirit pour une version du jeu Street heroes par exemple ou encore un Rocman x bien ressemblant à un autre héros dont le nom s’orthographie légèrement différemment), des pompages entiers de gameplay et surement bien d’autres fourberies. Ou comment faire du neuf avec du vieux …
Sachen aurait produit plus de 70 jeux pour la Nes/Famicom, avec dans le lot un bon nombre de jeux de Mah-jongs coquins, pain béni en Asie. Ce n’est pas pour rien que Sachen est considéré comme le plus gros éditeur de jeux non-licenciés au monde à cette période.
Plusieurs jeux développés par Sachen ont franchi la frontière taïwanaise et ont été édité par des boites spécialisées dans les jeux non-licenciés comme Colors Dreams et son acolyte Bunch Games aux États-Unis par exemple ou HES en Australie. Sachen a aussi parfois distribué ses jeux dans d’autres pays asiatiques.
TC Series Edit
TC-001 Jovial Race (clone de Rally-X, un jeu d’arcade de Namco; sorti au Brésil par Milmar)
TC-002 Hidden Chinese Chess
TC-003 Sidewinder (sorti en Australie par HES)
TC-004 Little Red Hood (sorti en Australie par HES)
TC-005 Silent Assault (clone de Contra; sorti aux Etats-Unis par Color Dreams, au Brésil par Milmar et en Australie by HES)
TC-006 Twin Eagle (sorti en Australie par HES et aux Etats-Unis sous le titre Double Strike: Aerial Attack Force par American Video Entertainment)
TC-007 Master Chu and the Drunkard Hu (jeu de plateforme bien pourri sorti également aux Etats-Unis par Color Dreams et au Brésil par Milmar)
TC-008 Metal Fighter (ou Joyvan Kid ou encore Space Boy; sorti aux Etats-Unis par Color Dreams ,en Australie par HES (sur la cartouche multi Funblaster Pak), et au Japon par Kinema Music).
TC-009 Incantation (shoot’em up aussi connu sous le nom Galactic Crusader ou encore Papillon Gals; sorti aux États-Unis par Color Dreams (the Papillon Gals), la sortie japonaise (Papillon) par Kinema Music contient en plus des scènes de nudité, Sachen s’occupera de l’édition dans le reste de l’Asie)
TC-010 Mahjong Trap (contient des scènes de nudité. Version alternative sortie au Japon par Hacker International sous le titre Shisen Mahjong)
TC-011 Chinese Kungfu (aussi connu sous le nom de Challenge of the Dragon; clone de Double Dragon, sorti aux Etats-Unis par Color Dreams)
TC-012 The World of Card Games (ou aussi Poker I; 4 jeux en1: Omnibus Hearts, Fan Tan, Chinese Rummy, The Clock)
TC-013 Poker II (4 jeux en 1: Max 2, Ghost Buster, 99 et Change Around.)
TC-014 Strategist (2 jeux en 1: Poker Racing et The Battle of Poker)
TC-015 Olympic I.Q.
TC-016 Happy Pairs (Mahjong solitaire)
TC-017 Auto-Upturn (puzzle game, contient des scènes de nudité)
TC-018 Magic Cube (puzzle game)
TC-019 Chinese Checkers
TC-020 Poker III (5 jeux en 1: King of Casino, King Poker, Poker, Blackjack, The 13 Cards)
TC-021 Super Pang (port non officiel du jeu arcade Pang)
TC-022 Super Pang II (port non officiel du jeu arcade Super Pang)
TC-023 Popo Team (gameplay pompé sur un vieux jeux pour ordinateur Oil’s Well, développé par Sierra On-line.)
TC-024 Rockball (gameplay entièrement pompé sur le jeu Chew Man Fu sorti sur Turbografx-16 )
TC-025 Silver Eagle (jeu d’action semblable à Bloody Wolf et Metal Gear. Le personnage principal se fait même parfois appelé Snake…)
TC-026 Q Boy (jeu de plateforme; la version prototype aurait été nommé Puff Kid.)
TC-027 Street Heroes (aussi appelé Samurai Spirits; un des 3 seuls jeux de combat sur NES à utiliser des échantillons de voix, les 2 autres étant Street Fighter IV et Fighting Hero III)
TC-028 Jurassic Boy (un clone de Sonic avec un manuel suggérant les mêmes capacités que le hérisson bleu mais dont le jeu est dénué ><‘ oups !)
TC-029 Gaiapolis (port non officiel du jeu arcade du même nom)
TC-030 Thunder Blaster Man (ou encore Rocman X, oui, rien que ça ! C’est un jeu de plateforme où le héros est capable de glisser et est équipé d’un boomerang)
TC-031 ??? aucune information
TC-032 Zhong Guo Da Heng (ou encore Millionaire II ou Chuugoku Taitei, c’est un jeu de l’oie)
SA series Edit
La plupart de ces jeux ont été programmés par Li-Cheang Tchacvosky.
SA-001 Taiwan 16 Mahjong
SA-002 The Penguin and Seal (sorti également en Australie par HES sous le titre Arctic Adventure.)
SA-003 Middle School English (aussi connu sous le nom Dong Dong Nao 2)
SA-004 Lucky Bingo (ou encore Lucky 777, simulation de machines à sous)
SA-005 Colorful Dragon (jeu de labyrinthe; sorti aux États-Unis par Color Dreams sous le nom Tagin’ Dragon)
SA-006 Honey Peach (sorte de jeu de Pierre-Feuille-Ciseaux, avec la nudité en plus !!)
SA-007 Bingo 75 (simulateur de machines à sous avec scènes de nudité)
SA-008 The Mahjong World (contient des scènes de nudité, également sorti au Japon par Hacker International sous le nom Mahjong Summit Kabukicho Hen.)
SA-009 Pyramid (puzzle game, sorti aux Etats-Unis par American Video Entertainment, en Australie par HES et au Japon par Hacker International (avec ajout de scènes de nudité bien sûr pour ce dernier!)
SA-010 Pyramid II
SA-011 Pipe V (sorti en Australie par HES sous le titre Pipemania, vu le nom, j’attendais des scènes de nudité, mais non, c’est un jeu de tuyaux …)
SA-012 Millionaire (un clone de Monopoly)
SA-013 Dancing Blocks
SA-014 Magical Mathematics (aussi titré Magic Mathematic)
SA-015 Chess Academy (sorti au Japon par Hacker International.)
SA-016 Hell Fighter
SA-017 Locksmith (un mix entre action et puzzle)
SA-018 Poker Mahjong (jeu de Mahjong utilisant des cartes à la place des tuiles traditionnelles)
SA-019 The Great Wall
SA-020 Tasac (un jeu de shoot spatial vertical très basique)
SA-021 Final Combat
SA-022 Huge Insect (une sorte de Galaga mais sans le thème spatial, produit en 1993 mais sorti dans les années 2000.)
SA-023 2-in-1 Cosmocop (2 jeux en 1: Cosmocop et Cyber Monster; compatible avec le zapper/light gun)
SA-024 2-in-1 Tough Cop (2 jeux en 1: Tough Cop and Super Tough Cop; compatible avec le zapper/light gun)
SA-025 Taiwan Mahjong II (également titré Bonus Tiles Mahjong)
SA-026 Mahjong Academy (ou encore Mahjong School; pompage du jeu d’arcade Mahjong Gakuen de Capcom; contient des scènes de nudité)
SA-027 Mahjong Companion (également connu sous le nom Mahjong Partner, contient des scènes de nudité, sorti au Japon par Hacker International.)
Autres Edit
Mei Shao Nu Meng Gong Chang (portage en chinois du jeu Princess Maker)
Multicarts Edit
Super Cartridge Version 1 : 4-in-1 (Bingo 75, Lucky 777, Honey Peach, Chess Academy)
Super Cartridge Version 2 : 10-in-1 (Hidden Chinese Chess, Omnibus Hearts, Fan Tan, Chinese Rummy, Max 2, Ghost Buster, 99, Change Around, Fortune Telling (chinois), Fortune Telling (anglais))
Super Cartridge Version 3 : 8-in-1 (Jovial Race, Little Red Hood, Twin Eagle, Silent Assault, Super Pang, Mine Sweeper, Mine Sweeper II, Mine Sweeper III; les 3 versions de Mine Sweeper sont sorties uniquement sur cette cartouche)
Super Cartridge Version 4 : 6-in-1 (Master Chu, Metal Fighter, Galactic Crusader, Auto-Upturn, Magic Cube, Super Pang II)
Super Cartridge Version 5 : 7-in-1 (Penguin and Seal, Middle School English, Pyramid, Magical Mathematics, Strategist (qui lui même contient Poker Racing et The Battle of Poker), Olympic I.Q., Chinese Checkers)
Super Cartridge Version 6 : 6-in-1 (Colorful Dragon, Pyramid II, Pipe V, Millionaire, Dancing Blocks, Locksmith)
Super Cartridge Version 7 : 4-in-1 (Sidewinder, Happy Pairs, Tasac, Silver Eagle)
Super Cartridge Version 8 : 4-in-1 (Final Combat, Worm Visitor, Frog Adventure, Magical Tower)
Super Cartridge Version 9 : 3-in-1 (Challenge of the Dragon, Rockball, Popo Team)
Unreleased Edit
Bridge (curieusement numéroté TC-024 sur certaines cartouches Famicom)
Pour fonctionner sur certaines consoles Nintendo, il fallait relier les cartouches Sachen à un adaptateur permettant de contourner le verrouillage du système 10 NES.
Color Dreams, Bunch Games et Wisdom Tree
Color Dreams a été fondé aux États-Unis en 1989 par Dan Lawton, Eddie Lin et Phil Mikkelson. Color Dreams se lance rapidement dans le développement et l’édition de jeux vidéo non-licenciés pour la console Nintendo. Mais rapidement, Color Dreams se pare d’une mauvaise réputation à cause de la publication de jeux vraiment mauvais. Possédant un de leurs jeux, je peux vous confirmer que c’est de la grosse merde sans intérêt. Bref, en 1990, Color Dreams crée une filiale, Bunch Games afin de se défaire de cette sale réputation. En 1991, Color Dreams crée une seconde filiale pour la publication de jeux vidéo religieux, qui leur assureront le succès dans les librairies chrétiennes.
Baby Boomer
Captain Comic
Challenge of the Dragon
Crystal Mines
King Neptune’s Adventure
Master Chu and the Drunkard Hu
Menace Beach
Metal Fighter
Operation Secret Storm
P’radikus Conflict
Pesterminator
Raid 2020
Robo Demons
Secret Scout
Silent Assault
Castle of Deceipt (Bunch)
Galactic Crusader (Bunch)
Mission Cobra (Bunch)
Moon Ranger (Bunch)
Taggin Dragon (Bunch)
Bible Adventures (Wisdom Tree)
Bible Buffet (Wisdom Tree)
Exodus (Wisdom Tree)
Joshua (Wisdom Tree)
King of Kings (Wisdom Tree)
Spiritual Warfare (Wisdom Tree)
Sunday Funday (Wisdom Tree)
Petite anecdote : Nintendo, pourtant très à cheval sur sa politique envers les éditeurs tiers publiant des jeux hors des clous, n’a jamais poursuivi en justice Wisdom Tree, peut-être par peur du jugement dernier ?
Home Entertainment Suppliers (HES)
HES est une compagnie australienne qui distribue des jeux vidéo. HES a commencé à éditer des titres pour le Commodore 64 comme Pitfall! en 1982 ou Kung-Fu Master en 1985. Aujourd’hui encore, HES reste un acteur majeur de la distribution en Australie en distribuant les marques Saitek, Gamester, Mad Catz et les accessoires d’Action Replay.
Afin de contourner le verrouillage 10NES empêchant le fonctionnement des jeux non-licenciés, HES a développé un adaptateur spécial, présent directement sur la cartouche de jeu HES, où l’on devait insérer un jeu Nes officiel (donc licencié) pour obtenir le bénéfice de la puce 10NES contenue dans sa cartouche. Ce système fonctionnait tellement bien que HES a décidé de développé un accessoire permettant de contourner le zonage de la Nintendo pour faire fonctionner tous les jeux, quelque soit leur zone d’origine et le fait qu’ils soient ou non licenciés. Cet accessoire, c’est le HES Unidaptor. C’est un mastodonte comprenant une cartouche s’insérant dans la console, reliée à un socle se posant sur le capot de la console et contenant 3 slots (le premier pour insérer un jeu original, le second un connecteur pour cartouche 72-pin (us/PAL) et le dernier un connecteur pour cartouche 60-pin (Famicom)).
HES a publié certains jeux Nes en Australie qui ne sont sortis sur aucun autre territoire Pal, ce qui en font des pépites pour les collectionneurs avertis.
4 in 1 Total Funpak (Pac-Man, Sidewinder, Duck Maze et Othello)
4 in 1 Mind Blower Pak (Math Quiz, Jackpot, Arctic Adventure, Galactic Crusader)
Real Players Pack 6-Pak (mêmes jeux que les cartouches Caltron 6 in 1 et Myriad 6 in 1)
Arctic Adventure (Penguin and Seal)
Chiller
Death Race
Duck Maze (développé par les taïwanais de Bit Corp)
F15 City War
Impossible Mission 2
International Ultimate League Soccer
Jackpot
Little Red Hood (développé par une des filiales de Sachen)
Maxi 15
Othello
Pac-Man (version différente de l’officielle de Nintendo)
Pipemania
Raid 2020
Pyramid
RBI Baseball
Sidewinder (Mission Cobra)
Silent Assault
Super Sprint
Toobin’
Twin Eagle
Vindicators
American Video Entertainment (AVE)
AVE a été créé en 1990 avec l’objectif de fournir des jeux moins chers aux consommateurs. Les fondateurs sont Richard Frick (qui prendra la présidence de la société), Phil Mikkelson (un ancien de Color Dreams) et Fred Hoot, ainsi que la compagnie Macronix, un fabriquant de puces électroniques. Ce qu’il faut savoir, c’est que Macronix avait auparavant proposé à Nintendo de produire des puces pour sa console mais Nintendo refusait que la production de ces puces se fasse hors du Japon. De ce fait, AVE n’avait que le choix de se lancer dans l’édition sans licence pour pouvoir utiliser les puces de Macronix (puces NINA = Nintendo compatible).
La plupart des titres édités par AVE proviennent de studios de développement taïwanais comme Idea-Tek, Sachen ou Computer & Entertainment. Il y a aussi quelques jeux développés par les américains d’ Odyssey Software.
Blackjackmaxi15
Deathbots
Double Strike
Dudes with Attitude
F-15 City Wars
Impossible Mission II
Krazy Kreatures
Maxi 15
Mermaids of Atlantis
Puzzle
Pyramid
Rad Racket
Solitaire
Tiles of Fate
Trolls on Treasure Island
Ultimate League Soccer
Venice Beach Volleyball
Wally Bear and the NO! Gang
SEI
SEI (Sanford Entertainment Inc.) a été créé à Sanford, en Caroline du Nord (États-Unis) en 1989. Son vice-président est Michael Brazier, fils de John Brazier, président d’Epyx, ce qui explique la relation de départ entre ces deux sociétés.
SEI a acheté les droits pour sortir le jeu Impossible Mission II sur Nes, originalement sorti et très populaire sur C64, cependant, SEI n’ayant pas payé en temps et en heure Epyx, ce dernier a pu récupérer les droits du jeu et les a revendu à American Video Entertainment plus tard. Mission Impossible II a été le seul jeu Nes édité par SEI.
Petit fait amusant, sur l’étiquette du label, il est écrit « For play on the SEI Enterteinment System, Nintendo compatible« . Il est peu probable qu’un tel système existe, ou si ça a été le cas, c’était surement un clone de la Nes. Je pense plutôt que c’était un message adressé à Nintendo pour le ridiculiser à cause des règles mises en place concernant les éditeurs tiers. Cette mention est aussi présente sur la version australienne éditée par HES. On peut également noter la présence d’un « SEI Seal of Quality« , flottant sur un drapeau américain … American dream !
Il existe deux versions de l’étiquette de cartouche du jeu : une blanche, refusée par EPYX et une en couleur.
Quoi qu’il en soit, Impossible Mission II a été le seul jeu édité par SEI. Il est très difficile de trouver des informations sur cette société et sur ce qu’elle a pu faire par la suite. Le mystère plane.
Caltron
Caltron, société basée à Taïwan, a sorti une cartouche 6 jeux en 1 non licenciée en 1992 sur le territoire nord américain. Cette cartouche de jeux a également été éditée en Australie par HES (Real Player’s Pack) et au Brésil par Dynacom (Multi Acao 6-in-1).
Cette cartouche 6-en-1 comprend, comme son nom le laisse entendre, 6 jeux, de genres variés qui se révèlent être des clones de grands jeux de l’époque (sauf 1) :
- Cosmos Cop : clone de Space Harrier
- Magic Carpet 1001
- Balloon Monster : clone de Pang et Buster Bros
- Adam & Eve : clone de Balloon Fight
- Porter : clone de Sobokan et Boxxle
- Bookyman : clone de Make Trax et Crush Roller
Petite hypothèse : Il est possible que Caltron soit plus ou moins lié à NTDEC (Nintendo Electronic Co.), un grand fabricant taïwanais de cartouches nes pirates.
Myriad Games
Quand Caltron a fait faillite, Myriad Games, une compagnie américaine basée au Texas racheta tout son stock de cartouches. Myriad Games, pour écouler sa marchandise, s’est contenté de coller de simples étiquettes blanches textuelles par dessus l’étiquette de Caltron. C’est visible car l’étiquette de Myriad Games est légèrement plus petite que celle de Caltron, pas de bol.
Le contenu du PCB du jeu n’a pas bougé d’un poil de fesse, c’est encore Caltron qui est crédité à l’écran titre … Bizarrement, peu de temps après la sortie du jeu, Myriad Games a fait faillite. Il existerait très peu d’exemplaires de ce jeu = $$$
Codemasters
Codemasters est un studio de développement de jeux vidéo britannique. Il a été fondé en 1986 par les frères Darling. Codemasters fait ses premières armes sur ZX Spectrum puis sur C64, CPC, Atari ST et Amiga entre autres. Dans les années 80, Codemasters était connu pour vendre ses jeux à tarif « low cost », donc sans licence. Mais ce qui fera véritablement connaître cette société au début des années 90, c’est le développement du Game Genie, la cartouche de triche.
Fantastic Adventures of Dizzy
Firehawk
Micro Machines
Mig 29 Soviet Fighter
Super Adventure Quests (comprend 4 jeux : Boomerang Kid, Super Robin Hood, Treasure Island Dizzy et Linus Spacehead)
Super Sports Challenge (comprend 4 jeux : Baseball Pro’s, Soccer, Pro Tennis et BMX Simulator)
Ultimate Stuntman
Camerica
Camerica est, contrairement à ce que l’on pourrait penser, une société canadienne et non caméricaine ^^. Elle a été fondée en 1988 avant de succomber quelques années plus tard en 1992. Camerica est surtout connu pour la commercialisation du Game Genie (prototype acheté à Codemasters), de périphériques Nes non officiels mais aussi pour l’édition en Amérique de jeux développés par les anglais de Codemasters.
Bee 52
Big Nose Freaks Out
Big Nose the Caveman
Dizzy the Adventurer
Fantastic Adventures of Dizzy
FireHawk
Linus Spacehead’s Cosmic Crusade
Micro Machines
Mig 29 Soviet Fighter
Quattro Adventure
Quattro Arcade
Quattro Sports
Super Robin Hood
Stunt Kids
The Ultimate Stuntman
Aux US il y a également eu le Aladdin Deck Enhancer. C’est une cartouche/adaptateur qui rajoutait de la RAM. 7 jeux ont été réédités permettant de mettre les cartouches sur cet adaptateur.
Quattro Sports
Bignose Freaks Out
Dizzy the Adventurer (vendu avec le pack uniquement)
Linus Spacehead’s Cosmic Crusade
Micro Machines
The fantastic Adventures of Dizzy
Gluk Video
En 1992, la société espagnole Photopak SA, basée à Madrid, décide d’importer des jeux vidéo non-licenciés et des consoles clones de la Nes (Nasa, Yess, ou encore Silver Shadow) de Taïwan (on retrouve des jeux développés par Mega Soft/NTDEC/Caltron, Idea Tek …) pour vendre sur le marché espagnol. Pour cela, elle crée la marque Gluk Video.
Les jeux Gluk étaient populaires en Espagne à cause de leur bas prix. Ils se vendaient très bien. Par exemple, les consoles clones de la Nes pouvaient être jusqu’à 50% moins cher que la Nes originale …
Adan y Eva
Booky man
Corre Benny
Cosmos Cop
Creatom
El bloque Magico
El destructor
El monstruo de los globos
F-15 City War
Gluk The Thunder Warrior
La Alfombra Magica
La Gran Aventura Submarina
La Guerra del Golfo
Policeman
Puzzle
Skate Boy
Tanque
Volley Ball
Gradiente
Gradiente est une compagnie brésilienne qui profita de l’absence « officielle » de Nintendo au Brésil au début des années 1990 pour commercialiser son clone de la Nes, la Phantom System, dont les manettes sont des copies de celles de la Genesis et le pistolet copie du Phaser de la Master Sytem. Pour alimenter sa console clone, Gradiente a fait ses emplettes un peu partout : du côté de Taïwan, avec des jeux non licenciés comme Crime Buster de Bit Corp, des jeux pirates comme la série des Mario Bros et quelques jeux d’éditeurs tiers dont Gradiente a acheté les droits pour le Brésil (comme Pac-Man).
Gradiente finira par devenir un éditeur autorisé par Nintendo avec la sortie officielle de la Nes au Brésil en 1995. Gradiente continuera de sortir des jeux sur Nes jusqu’en 2003.
Je n’ai pas trouvé de liste fiable des jeux sortis par Gradiente.
Hydron
Au Brésil, il y aura aussi des cartouches de jeux pirates Hydron, dont un côté est muni d’une broche 60 pin pour passer sur les clones de Famicom et dont l’autre côté est muni d’une broche 72 pin pour passer sur les clones de Nes, sans avoir besoin d’utiliser un adaptateur. Parmi les cartouches Hydron, on retrouve les jeux suivants : 4 in 1 (Ice Climber, Pac Man, Clu Clu Land, Popeye), 3D World Runner, Arkanoid, Castlevania, Mega Man ou encore Rambo.
La législation au Brésil est très différente des pays européens ou des Etats-Unis. C’est pourquoi il y a eu là-bas beaucoup de clones de consoles et de jeux vidéo pirates, utilisés sans droits et/ou sans licences.
Active Enterprises
Tous les collectionneurs Nes connaissent la fameuse cartouche Action 52, sortie en 1991 et développée par Active Enterprises. Cette cartouche contient 52 jeux, principalement des jeux de plateforme ou de tir spatial au gameplay fini à la pisse. Vendue au prix d’une console Nes à l’époque (199$) et dépassant encore largement la centaine d’€ actuellement, il faut vraiment être un collectionneur pour vouloir acquérir cette grosse daube !
Conclusion
Nintendo a toujours cherché à mettre des bâtons dans les roues des éditeurs récalcitrants refusant de jouer le jeu de la licence Nintendo. De nombreux procès auront lieu. Et si Nintendo n’a pas toujours gain de cause, un petit coup de téléphone aux revendeurs du coin avec de la contre-information et un peu d’intimidation et hop, les jeux non licenciés en question se retrouvent au placard. Quelles pratiques de mafieux …
… Après, à part quelques jeux qui sortent du lot (et encore), les jeux non-licenciés ne sont vraiment pas exceptionnels, surtout par manque de budget, et la majorité sont des grosses daubes moisies finies à la pisse de rat mort. Bref, vous m’avez compris.
Néanmoins, ces jeux sont une trace de l’histoire vidéoludique de la Nes et de nombreux collectionneurs traquent ces cartouches dès qu’elles pointent le bout de leur nez, pas pour l’attrait du jeu en lui même mais plutôt pour la conservation d’un patrimoine ou encore la quête du véritable full-set de la Nintendo … La quête de ces jeux Nes non-licenciés, de par leur faible nombre d’exemplaires parus, s’avère bien difficile et surtout coûteuse.
Avant de clôturer ce gros dossier, je tiens à remercier chaleureusement Scaravagor pour ses conseils (sans lui, je me serais contentée d’un dossier sur Color Dreams^^), il m’a également guidée pour le listing des différents éditeurs n’utilisant pas la licence Nintendo et m’a fourni des photos de jeux de sa collection afin d’agrémenter mon dossier. Je remercie également Titoulechien pour ses photos sur les jeux publiés par Sachen.
Ce dossier sur les jeux nes non-licenciés n’est surement pas exhaustif, j’espère que vous aurez pris du plaisir à le lire et surtout que vous y aurez appris des choses intéressantes.
2 commentaires
Très bon dossier, j’ai appris pas mal de trucs ne m’étant jamais intéressé plus que ça au sujet.
Hello,
I’m the webmaster of glukvideo.info , happy to see the glukmania is spreading 😉
Greetings!