Majyuuou Super Famicom

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Il existe des jeux qui n’ont pas dépassé la frontière du Japon et qui seraient tombés aux oubliettes s’il n’y avait pas eu des passionnés pour les sortir de l’ombre. Souvent difficiles et mal fichus ils ont rebuté plus d’un joueur. Malgré tout, certains pervers assument leur masochisme et se sacrifient pour tester ces Ovnis. Majyuuou alias « The king of demon » m’en a fait voir de toutes les couleurs. Pur produit dégénéré faisant penser à un jeu NES ( sorte de fusion entre Castlevania et Batman) et, manifestement en grande souffrance financière, il mérite qu’on s’y attarde pour son côté ultra old school et décalé.

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Une fusion de Devilman, Berserk, Bioman etc.

Majyuuou ou Majyūō est sorti en août 1995 sur Super Famicom. Il est passé totalement inaperçu à cause de l’arrivée de la Playstation de Sony. Son image mature et son scénario tordu ne lui ont pas permis de dépasser les frontières du Japon. Nous devons son design, si particulier, à Satoru Fukushima.

Présentation du jeu

Abel crie vengeance : sa femme Maria et sa fille Iria ont été kidnappées par Bayer, un ami de notre héros. Cette enflure a conclu un pacte avec Lucifer. Il doit le ressusciter en sacrifiant les deux blondes. En échange de ses bons et loyaux services, Lucifer lui a promis de le transformer en démon majeur aux pouvoirs énormes.

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Après avoir trucidé Maria, Bayer a reçu une partie de ses pouvoirs. Iria a été confiée à Lucifer himself. Abel arrive pour sauver ce qui peut encore l’être, mais se fait tuer par son ancien ami. Dans l’au delà, les encouragements divins de sa femme et de sa fille lui permettent de revenir à la vie. Il parvient à faire fuir son assassin, après un combat acharné. Décidé à retrouver sa fille, Abel part à la poursuite de Bayer et de ses sbires qui se sont réfugiés dans un monde cauchemardesque.

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Un Artwork qui met bien la pression.

Le jeu n’utilise que deux boutons de la manette: Y pour tirer et B pour sauter. Pour avoir accès aux options du jeu, il faut appuyer sur select à l’écran titre.

Il est possible d’effectuer plusieurs actions grâce à quelques manipulations subtiles. Un système de points vous permet de gagner des vies et de faire remonter votre barre d’énergie.

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Le château de glace de Bayer est vraiment beau.

Les programmeurs ont aussi créé quelques bonus à ramasser pendant les niveaux.

L’Orbe de santé est une petite sphère bleue qui donne des points de vie.
Parfois vous aurez à trouver une clé pour ouvrir certains passages (il n’y en a que deux en fait, mais bon on va faire genre c’est important…).
L’Holocauste est une grande sphère orange qui détruit les ennemis à l’écran. On ne l’a voit qu’au niveau 4. (encore un truc qui ne sert à rien dans le jeu, mais on va faire genre encore une fois…)

Fairy est une représentation de l’âme de Maria. Elle prend la forme d’une fée pour vous aider dans votre quête. Dès que vous pressez Y, elle attaquera les ennemis les plus proches. Si vous mourez elle se sacrifiera pour vous ressusciter. Si vous mourez en tombant dans un trou, la fée sera toujours avec vous lorsque vous recommencez au checkpoint. Si vous êtes très fort et que vous arrivez à garder votre fée assez longtemps pour trouver le même item, votre barre de vie sera complètement restaurée.

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Ici ne faites surtout pas comme moi: prenez l’orbe Platinum.

Abel peut se transformer en démon. Encore faut-il le mériter : pour avoir accès à une transformation il faut terrasser les monstres qui vous attendent à la fin de chaque niveau. Dès que vous avez abattu une de ces saloperies, une orbe flottante apparaît et change de couleur avant d’exploser. Vous devez tirer dessus pour choisir parmi les 3 couleurs symbolisant l’une des transformations proposées. Il y a trois transformations, trois versions upgradées et une transformation ultime à la fin du jeu (que je n’ai pas eu grrrr…). Ce concept nous fait beaucoup penser à Altered beast (Jyuuouki en japonais) de chez Sega (1988).

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Après la scène d’introduction vous allez devoir traverser 6 niveaux ultra louches censés représenter les portes de l’enfer. Certains passages sont assez glauques, alors que d’autres font penser à un mauvais Sentai.

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Le passage sur le train de l’enfer est très réussi.

Majyuuou est un action plateforme qui fait penser aux meilleurs jeux de la NES. Le problème c’est que nous sommes sur Super Famicom, en 1995. Au premier coup d’œil on est en droit de se demander si le jeu tient la route. ma réponse est oui. Il est assez jouable, le challenge est relevé et votre curiosité vous poussera à le finir. Certains passages sont très réussis, tandis que d’autres sont trop classiques et convenus.

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Regardez les petites nanas nues dans le décor.

La débilité de l’orbe Holocauste placée à l’arrache dans le niveau 4 et de certains passages comme le coup des deux clés qui ne servent à rien, démontrent que le jeu s’est fait, soit à la va-vite, soit avec un budget frôlant le ridicule.

La touche mature apporté au soft, lui donne du cachet. On aime regarder les petits détails dans les décors, les petites mises en scène et les ennemis.

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C’est peut être inspiré de Guyver aussi. Arf, c’est vraiment du n’importe quoi ce jeu.

Au niveau du contenu, Majyuuou reste assez classique. Il alterne les phases de shoot avec des phases de plateformes assez difficiles pour un novice. Comme d’habitude il faut connaître le jeu par cœur pour en venir à bout. Dans les derniers niveaux vous aurez le droit au fameux niveau de feu indispensable à toute production des années 90 (en même temps on est en enfer me direz-vous), du recyclage de boss et des passages peu inspirés. Le level-design ne propose rien d’exceptionnel. C’est vraiment l’ambiance graphique et les boss qui font tout le charme de ce soft.

Le jeu doit se faire d’une traite sans user de « continue ». Si vous repartez avec la forme humaine vous allez galérer. J’ai eu le droit à quelques « time over », alors que la conception des combats vous pousse à camper sur vos positions pour survivre, un comble. C’est un titre pour les hardcore gamers. Si vous êtes un nerveux du pad, les différentes transformations, les différentes fins et la possibilité de scorer le jeu, vous pousseront à revenir dessus pour satisfaire votre curiosité de joueur névrosé.

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La Harpie est vraiment chouette.

 Technique

Graphiquement c’est inégal. Certains passages sont magnifiques, d’autres frôlent le ratage. Les fonds sont vraiment beaux et posent l’ambiance. Les personnages sont assez petits. C’est perturbant lors des premières parties. La Super Famicom nous a habitué à des gros sprites détaillés. Comme je le disais plus haut, on a l’impression d’avoir un jeu Nes amélioré.

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Ce boss m’a rendu fou.

L’animation est parfaite, il n’y a aucun ralentissement. Les sprites bougent bien. Le jeu exploite le mode 7 de la console avec intelligence.

Les points noirs de cette cartouche sont les bruitages et la musique. La bande son ne colle pas du tout avec l’ambiance graphique. Si certains morceaux sont un chouia flippants, les autres font penser à des musiques de sentai japonais, surtout celles pour les boss. Le pire est que nous devons la bande son à Hiroshi Iizuka et Tomohiro Endo, qui ont fait du super boulot sur d’autres productions. Le bruit des tirs est particulièrement pénible si vous commencez à vous concentrer dessus. Il y a une chose qui m’énerve aussi : le fait qu’Abel pousse toujours des cris humains après s’être transformé en monstre lorsqu’il se fait toucher.

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Une blonde qui se fait tabasser par des hommes animaux. Je ne cherche plus à comprendre.

La jouabilité est bonne. Par contre Majyuuou va vous faire rager grâce à des pièges qui exploitent les failles du joueur et de la jouabilité (un saut hasardeux et on se fait toucher par un monstre volant sorti de nulle part, des cadences de tir ennemi qui vous empêche de tirer etc.)

box

Le jeu est devenu hors de prix. Dommage.

Conclusion

Certainement inspiré par Devilman, le manga culte de Gō Nagai (1972), Majyuuou est un jeu qui essaie de se démarquer de la concurrence avec son côté mature, en nous servant de l’horreur à la japonaise avec une touche de sentai. Ce titre est un savant mélange de Castlevania (NES 1986), Altered Beast ( Arcade 1988), Master of Darkness (Master System 1992) et Batman (NES 1989). Il s’adresse aux joueurs old school à la recherche d’un challenge intéressant et épique. les autres n’y verront qu’un soft assez limité techniquement avec une difficulté corsée.

devil

 

Autant avertir tout de suite le lecteur, la cartouche qui fait l’objet de cette chronique est devenue hors de prix. Il s’agit cependant d’une bizarrerie suffisamment intéressante pour mériter d’être testée. La mise en scène inspirée vous fera passer un bon moment.  Hélas, la bande son et certains éléments du jeu sont saupoudrés d’une bonne dose de kitsch qui pourrait rebuter certains joueurs. Vous voilà prévenus.

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Un dernière image pour la route. J’aime Majyuuou et j’assume.

Majyuuou - Super Famicom

76%
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Bon poulet

Une curiosité à réserver aux fans de jeu à l'ancienne Made In Japan !

  • Gameplay
    8
  • Graphismes
    8
  • Animation
    8
  • Sound Design
    6
  • Intérêt général
    8,5
  • Notes des internautes (4 Votes)
    5.7
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A propos du gangeekeur

Collectionneur matérialiste, petit joueur, rageman ascendant crevardman, Lutador. Un pigeon parmi les vautours.

3 commentaires

  1. Je l’ai testé mais je suis visiblement passé à coté de pas mal de chose. J’ai été rebuté par la taille ridicule du perso et la difficulté (le boss-araignée du premier niveau qui te chope de maniere abusive et draine la vie en 2 fois m’a fait péter un cable).
    En meme temps il avait un gôut de revienzy donc à la lecture de cet article j’ai envie de retenter l’expérience pour tester quelques transformations.

    • Pour l’araignée c’est facile. Quand il envoie les deux trucs qui tirent des yeux, tu restes au milieu et tu les shootes. Ensuite tu pars le plus à droite ou le plus à gauche possible et dès que tu vois l’araignée arrivé tu pars dans le sens opposé de là où tu marchais. dès qu’elle a chopé dans le vent tu la cartonnes.

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