Le placement de produits et la publicité dans les jeux vidéo

Où que nous vivions, la publicité a pris une place considérable. À tel point qu’elle est omniprésente dans notre quotidien et touche tout âges et sexes confondus. Prenons la journée « type » d’une personne lambda :

– Le radio réveil sonne, réglé sur une chaine d’infos qui passe des publicités toutes les 5 minutes.

– Petit déjeuner, les enfants sont absorbés par les publicités de jouets avant leur dessin animé préféré.

– Transports en commun, affiches publicitaires présentes à côté de la carte du métro, sur les façades du bus.

– Tu lis ce journal gratuit trouvé sur un siège : blindé de publicités (remarque c’est normal, ce sont elles qui financent sa production).

– Dans les couloirs du métro, faut vraiment être bigleux pour ne pas voir les affiches géantes publicitaires.

Bref, vous l’aurez compris, la publicité est partout et vous ne pourrez rien y faire, même avec un Adblock irl vous n’y échapperez pas… Cependant nous ne sommes pas là pour faire une analyse sociologique de la publicité, ce qui nous intéresse ce sont les jeux vidéo ! Quel rapport avec la publicité me direz-vous ? C’est ce que nous allons voir dans ce dossier.

Premières apparitions dans les jeux vidéo

La publicité fait sa première apparition en 1978 dans le jeu PC : Adventureland. Il s’agit en fait d’une annonce pour leur prochain jeu Pirate Adventure.

En 1983, Midway sort un jeu sur arcade : Tapper, où vous jouez le rôle d’un barman qui doit servir ses clients pour les repousser avant que ceux-ci arrivent à votre niveau (c’est d’ailleurs ce jeu qui a inspiré les programmeurs de Plants vs. Zombies). Dans Tapper vous servez de la bière aux clients, il n’en fallait pas moins à Budweiser pour y aller de son placement de produit.

Toujours dans les boissons gazeuses mais cette fois-ci non-alcoolisées, Pepsi s’est très vite incrusté dans le monde vidéo-ludique en 1988 dans The Pepsi Challenge : Mad Mix Game, réalisé par Topo Soft et édité par US Gold  et sorti sur ZX Spectrum, MSX, Amstrad CPC, Commodore 64 et Atari ST. Ce Pac-Man-like à l’air sympa, mais n’a rien à voir avec Pepsi, si ce n’est l’apparition du logo à l’écran et « The Pepsi Challenge » dans le titre.

En 1991, Pepsi revient dans un second jeu : Pepsi : All Over The World sorti uniquement sur Amiga. Le jeu ne mérite même pas que j’en parle alors on ne va pas s’attarder dessus.

Au Japon, le célèbre concurrent de Coca-Cola décide de créer Pepsiman, une sorte de super-héros façon Comic mais aussi maladroit que Pierre Richard dans ses interventions. On peut le retrouver comme personnage caché dans la version jap de Fighting Vipers sur Sega Saturn sorti en 1996.

En 1999, on retrouvera Pepsiman  cette fois-ci dans son propre jeu sur Playstation. Le jeu se fait si on a rien, mais alors vraiment rien à faire, l’humour est fidèle aux spots publicitaires, mais bon, ça va 5 minutes quoi. C’est pas le pire titre qu’a connu la console non plus.

La première page publicitaire (c’est à dire une vraie annonce publicitaire contrairement à un placement de produit) pour une marque se trouve dans un jeu que nous connaissons bien : « James Pond 2 – CodeName : RoboCod » (1991) sur Mega Drive ou « Super James Pond » sur Super Nintendo.

 

Après s’être infiltrée dans cette toute petite brèche, les annonceurs se sont rués vers ce nouveau marché florissant que sont les jeux vidéo. Énumérer tous les placements de produits dans les jeux-vidéo serait trop long. L’équipe GGS en a donc sélectionné quelques-uns pour vous.

La sélection de l’équipe GGS

Les développeurs et éditeurs, Gremlin Graphics, ont eu un partenariat commercial avec Chupa Chups pour leur jeu Zool: Ninja of the “Nth” Dimension (1992). On peut ainsi voir apparaître des sucettes et panneaux publicitaires à l’effigie de la célèbre marque. La version PC du jeu était même accompagnée d’une sucette dans la boite !

Si je vous chante « I can’t get no… satisfaction… » Vous pensez à quelle pub ?  Et oui Snickers a aussi fait du placement de produit dans un jeu vidéo, et quel jeu ! Il s’agit du très bon « Biker Mice From Mars » jeu de course sorti en 1994, qui reprend le même principe de « Rock’n’Roll Racing ». Ici le placement de produit ne se résume pas seulement à une bannière publicitaire, vous pourrez acheter des Snickers pour upgrader votre bécane.

En 1993, Cool Spot, célébrissime mascotte de 7up, a même eu droit à un jeu qui était pour le coup, vraiment cool. À noter que dans la version européenne du jeu, la marque 7up n’apparaît pas. Pour la petite anecdote, Fido Dido, personnage déjà célèbre racheté par PepsiCo pour devenir la mascotte de 7up a aussi eu droit à son propre jeu en 1994 mais aucune référence à 7up n’est présente.

Dans le même style, c’est-à-dire des marques qui nous pondent un jeu mettant en avant leur produit, on a Pepsi Invaders (1979), Chester Cheetah (Cheetos), Global Gladiator (McDonald’s), Adidas Power Soccer, Yo!Noid (Domino’s Pizza) dans lequel un bon pour une pizza était offert avec le jeu…

La présence de marques, ou de publicités dans un jeu peut aussi renforcer l’effet de réalisme. La saga Splinter Cell en est l’exemple parfait :  Sam Fisher utilise un téléphone portable Sony Ericsson, mâche des chewing-gums Airwaves, conduit une Chrysler 300 C…

 

  

Les jeux de sports ne sont pas en reste quant aux sponsors qui ornent les terrains de football, les circuits automobiles etc. Ce n’est pas pour rien qu’on les appelle jeux de « simulation ». Simuler la réalité, rendre le jeu de plus en plus réel. Les annonceurs et les gamers y trouvent leur compte si cela est bien fait. Le placement de produit est très facile dans les jeux de football, les panneaux publicitaires autour du terrain sont là pour ça. De nos jours, le vice est poussé beaucoup plus loin car on peut même jusqu’à choisir le modèle de ses crampons…

On pourra, dans les jeux de course automobile, choisir entre des centaines de modèles de voitures existant dans la vraie vie. Mais le précurseur en la matière est ce bon vieux Outrun (1986), où l’on conduisait une magnifique Ferrari Testarossa cabriolet. [edit]Outrun n’avait pas la licence Ferrari en 1986, Yu Suzuki a expliqué qu’il s’agissait d’une autre époque au niveau des droits des marques, et que Outrun et ses séquelles lui ont servi à convaincre la scuderia d’apposer son nom sur F355 challenge, qui est le 1er jeu vidéo de l’histoire approuvé par « Ferrari ». (merci à Richard M. pour ses informations précieuses!)

Gran Turismo (1997), proposait 178 véhicules réels, avec de grandes marques comme Aston Martin, Dodge, Chevrolet, Honda, Mazda, Mitsubishi, Nissan, Subaru, Toyota…Et pas que des marques de voitures! On y trouve d’autres marques sur les panneaux publicitaires des circuits (Castrol, Bridgetstone) ainsi que d’autres marques fictives (Barrett, Progress International, Weaver).  Non seulement le jeu est beau, la modélisation des voitures est exceptionnelle pour l’époque, mais en plus de ça le jeu est bon ! Ce qui fera de lui le titre le plus vendu sur Playstation !

 

 

Conclusion

Dans la série des Grand Theft Auto, beaucoup de marques sont présentes. Et bien que celles-ci ne soient pas réelles, nous sommes plongés dans cet environnement réaliste et on prend énormément de plaisir à y jouer. Bon d’accord, les marques créées pour le jeu sont en fait de grosses parodies de celles que nous connaissons déjà…

Mais au moins nous ne sommes pas pris pour de potentiels acheteurs, et en plus de ça, les parodies de pubs sont marrantes, enfin bref… Au final tout le monde est content donc what else? (et là vous avez pensé à George Clooney et Nespresso…Bande de victimes de la consommation!)

Voilà, nous pourrions citer encore plein de jeux mais tous les énumérer serait vraiment long.

Alors? Le placement de produits, c’est plutôt une bonne chose? Ou bien vous trouvez que ça pourrit le jeu plus qu’autre chose?          

Nous vous laissons la parole dans les commentaires et sur le forum!

 

 

@KarimMcFly