Vous le savez tous, le futur sera post-apocalyptique. Les créateurs de fiction y croient tellement que certains en ont fait leurs fonds de commerce, grâce à des œuvres présentant au public des hypothèses d’un monde nouveau, résultant d’un désastre: stérilisation des humains, attaque nucléaire, catastrophe naturelle, épidémie, pénurie alimentaire, etc.
D’autres essaient d’extrapoler les problèmes politiques, sociaux ou économiques de notre monde actuel dans leurs histoires (particulièrement dans les films de zombies).
Il y a aussi les scénarios qui parlent de dirigeants peu scrupuleux, faisant sombrer le monde dans le chaos.
Dans quelques années, il ne restera de notre civilisation que quelques immeubles en ruine et des bidonvilles peuplés de pauvres gens sentant le vieux fromage. Ils protègeront leurs biens les plus précieux, à savoir l’eau et la nourriture. Ils se battront pour mettre la main sur des transformateurs de courant marchant à l’énergie solaire pour jouer à la Super Famicom, qui sera devenue l’objet de toutes les convoitises. Parmi les cartouches les plus recherchées, Undercover Cops sera certainement l’une des plus convoitées.
Présentation
Undercover Cops est un beat them all créé par Irem, sorti en 1992 en arcade. Après Blade Master (1991), le studio revient avec une œuvre plus moderne et bien mieux réalisée que Final Fight (1989). L’équipe à l’origine du jeu a aussi travaillé sur Hammerin Harry (1990), Gun Force 2 (1992) et In the Hunt (1993). Quelques années plus tard, la plupart des membres de la team crée Nazca , et nous sortiront le fameux Metal Slug (1996).
Undercover Cops est adapté en 1995 sur Super Famicom. C’est le studio Varie qui s’est chargé de la conversion sur la console de Nintendo. Varie comptait dans son équipe quelques membres de chez Irem.
Madca et son horrible cri « Shine Shine !! ».
En 2043, le maire d’une mégapole (New York ?) convoque ses conseillers et leur soumet un projet visant à mettre un terme aux agissements du Dr Clayborn, qui tente de prendre le contrôle de la ville en semant le chaos. Pour ce faire, il engage des « City Sweepers », des nettoyeurs qui agiront dans l’ombre de la police. Trois individus ont été sélectionnés pour remplir cette tâche. Ce sont des repris de justice, qui paieront leurs dettes envers la société en effectuant cette périlleuse mission.
Zan Takahara (Claude dans la version arcade us) est un ancien maître de Karaté de 32 ans. Il a été poursuivi pour avoir accidentellement tué un homme qui tentait d’agresser sa femme.
Matt Gable (Bubba dans la version arcade us) est un ex-footballeur américain de 25 ans. Il a été exclu du circuit pro: la fédération a jugé qu’il était trop dangereux sur le terrain.
Rosa Felmond (Flame dans la version arcade us) est une jeune femme de 22 ans. Elle s’était enrôlée dans un groupe de vigilantes, pour venger la mort de son petit ami, victime d’une agression. Elle provoqua pas mal de carnage dans la ville, avant de se faire attraper. Elle voue une profonde haine envers les criminels.
Sur le papier, rien ne nous indique que nous avons affaire à un jeu post-apocalyptique, et pourtant une fois lancé, La direction artistique ne trompe pas: nous avons affaire à une fusion de Hokuto No Ken (Testuo Hara/Buronson, 1983), Mad Max (George Miller, 1979) et Judge Dredd (John Wagner/Carlos Ezquerra, 1977). Ce mélange donne des décors futuristes et crasseux, sentant bon le film de genre.
Pour finir le jeu, notre personnage devra traverser 5 zones pleines de dangers. Elles sont assez originales et variées.
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Les ennemis font penser à des SDFs sous stéroïdes (Hokuto No Ken). Il y a aussi des mutants et des cyborgs (Judge Dredd).
Parlons-en des super attaques. Vous en avez plusieurs dans le jeu.
La première s’actionne en pressant simultanément le bouton des coups Y et le bouton de saut B. Elle fera vous fera perdre de la barre de vie si vous touchez vos adversaires.
la seconde s’effectue après un saut en effectuant un demi cercle avec la croix et Y. Elle est assez dévastatrice, mais vous pompera une bonne partie de votre barre.
Vous pouvez aussi effectuer un dash en pressant deux fois avant. Après cette manipulation, il est possible de faire un super coup en pressant Y. Pour faire une attaque aérienne après cette accélération, il suffit de presser B, puis Y.
Pour chopper ses adversaires, il faut avancer sur eux.
Pour regagner de la vie, votre personnage mangera ce qui se présente sur son passage: poulet, poussin, escargot, grenouille, gâteaux, etc. (c’est trop la merde dans le futur, c’est moi qui vous le dis).
Fox est une curiosité assez sexy.
Pour se défendre, il pourra utiliser des poutres, en bétons ou métalliques, qui se planteront dans le sol après une chute vertigineuse. Attention de ne pas vous la prendre sur la tête. Évitez de les renverser en mettant des coups dedans, vous les fragiliserez et les rendrez moins efficaces. Il y aussi des torches, des poissons (wtf?) etc. Le jeu propose aussi pas mal d’interaction avec les décors. C’est assez sympa de balancer Parcs dans un compacteur, où de défoncer une porte d’entrée à main nue.
Bim! Mange dans ta gueule ! L’animation de cette attaque est très réussie.
Tout comme R-Type, le jeu est très difficile lors des premières parties. Mais comme pour le shoot them up d’Irem, avec de la pratique vous comprendrez comment venir à bout de vos ennemis. Il faudra utiliser tout le potentiel de votre personnage pour espérer en voir la fin. Par exemple, pour battre Makaku (la grosse brute avec une batte de baseball), il faut utiliser le dash+Y pour le toucher avant qu’il ne vous assène un coup dévastateur. Il faut aussi repérer à quel moment il est possible d’utiliser la super attaque pour se débarrasser d’un adversaire coriace (qui a dit Madca), pour ensuite regagner des vies, grâce à un bonus. Undercover Cops le premier Puzzle Beat Them All ?
Une partie n’est ni trop long, ni trop courte. Ce soft répond bien à nos attentes: se faire plaisir et se défouler.
Undercover Cops se paye le luxe de balancer un petit clin d’œil aux fans des Bydos.
Technique
La version Super Famicom respecte le matériel d’origine et tente de lui rendre hommage avec les moyens du bord.
Graphiquement, il est plus que correct. Si certains décors vont vous paraître un peu vide, d’autres sont magnifiques. Les sprites sont assez fidèle à la version d’Irem. Après ce n’est qu’une question de goût: on aime le style crasseux, ou on n’aime pas.
Les musiques sont terribles. Elle sont très japonisante et très jazzy. Elles ont du punch et restent gravées dans la tête. Pourtant elle tranche complètement avec l’ambiance visuelle très dark. Personnellement, j’adore et j’adhère.
Les digits vocales sont correctes et les bruitages sont très réussis. Les cris des personnages donnent le ton, et les coups claquent aussi violemment que le Built Upper de Takuma.
L’animation est assez fluide. Je n’ai pas noté beaucoup de ralentissements. Certaines attaques sont très bien animées (comme l’utilisation des poutres).
Varie a fait du bon travail. Nous sommes très loin des conversions du pauvre made in Us Gold (Final Fight sur Amiga bande de salaud)!
Même les motos sont présentes dans le jeu!
Cependant, le jeu ne fait pas le poids face à la version arcade « japonaise ». La « World version », quand à elle, est à oublier.
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Par rapport à sa grande sœur, la version SFC a subi certaines censures (pas de sang, pas de cadavre sous les corbeaux, les seins de Fox sont couverts lorsqu’elle se retrouve au sol etc.). Comme d’habitude dans ce type de jeu, vous aurez le droit à un recyclage de sprites systématique d’un niveau à un autre.
Sur la borne, il était possible de jouer à trois joueurs simultanément. Ici vous serez seul face à votre console. C’est LE GROS POINT NOIR DU JEU. Impossible de jouer à deux. Nada. Que dalle. C’est un très gros moment de frustration.
Conclusion
Irem avait misé sur la Game Boy (qui cartonnait à l’époque) pour faire connaître sa nouvelle licence. La version sur console de salon est sortie bien trop tard. Une version US aurait dû voir le jour sur Super Nes, mais a été annulée.
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Aujourd’hui, il est considéré comme un grand classique de l’arcade. Cette adaptation aurait pu obtenir le titre de « meilleur Beat them all » de la Super Famicom, si elle avait été jouable à deux voir à trois joueurs. C’est vraiment dommage.
C’est un bon jeu qui est passé totalement inaperçu sur la console de Big N. Il est assez rare et coûte (comme d’habitude) la peau des fesses. Je vous conseille de le tester avant d’investir vos économies dans cette cartouche. Si vous n’êtes pas un collectionneur ou un joueur solitaire, il ne vaut pas forcément le coup. Si vous passez par la case émulation, autant attaquer directement le jeu dans sa version arcade japonaise.
Cette curiosité est à réserver aux fans de nanars post-apocalyptique, aux toxicomanes de la Super Famicom et aux collectionneurs de Beat Them All. Mais surtout, nous avons fait ce test pour bien expliquer aux gens que la voie off du jeu ne dit pas « yes she can! » mais « Shigeshi Cops! ». Maintenant vous n’avez plus d’excuse. Alors rendez-vous en 2043, pour voir si les petits gars de chez Irem avaient vu juste.
Undercover Cops - Super Famicom
Un jeu difficile qui en met plein la vue.
Dommage qu'il ne soit pas jouable à plusieurs simultanément, sinon c'était pratiquement le sans faute.
Un autre problème nous vient à l'esprit: le prix de la cartouche. Dommage.
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Gameplay8
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Graphismes8
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Sound Design9
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Intérêt général6
4 commentaires
excellent test. c’était vraiment la grand époque
Mais c’est quand même incroyable cette manie de certains éditeurs de ne sortir les beat them all qu’avec un seul joueur jouable sur la snes. c’est dommage ça gache une partie du potentiel du titre.
le jeu est très bon sur SFC, sur arcade c’est une grosse tuerie on peut même jouer à 3.
Par contre il existe une version Arcade qui reprend la version jap avec les textes en anglais histoire de corriger l’erreur de la world version, cette version s’appelle undercover cops alpha renewal.
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Je me rappelle avoir laissé qq pièces de 10 balles dans la borne.
Bon ce test, j’ai envie de le tenter sur SFC maintenant. 1 joueur ca va vu que je n’ai pas d’ami, comme pour Mighty Final Fight.
Kiss