Dans les années 80 et 90, le cerveau des geeks a été lobotomisé par toute une série de publicités, souvent trompeuses, sentant bon la connerie. Les publicitaires essayaient toujours de prouver les qualités substantielles de leurs produits, et tentaient de les vendre en vantant les propriétés ludiques, des créations les plus folles. À l’époque, les droits du consommateur étaient encore ambigus, du coup les publicités de notre enfance nous promettaient monts et merveilles.
Aujourd’hui, si nous ressortons ces publicités de leur contexte pour les analyser, nous ne pouvons constater qu’une chose : quand un secteur marche bien, les publicitaires se foutent carrément de notre gueule. Voici quelques exemples d’invitations à l’achat remplis d’un tas de débilités.
Le message subliminal
Voici une publicité de Nintendo pour le Deluxe Set. À cette époque, il fallait être un chevalier Jedi ou un véritable magicien pour soutirer aux parents 249.99$ juste après le krach d’Atari. Dans cette annonce, BIG N s’est assuré de respecter certaines règles de communication, afin de toucher un large public : le visuel occupe bien 50% de l’espace. C’est une photo, pas un dessin, il est simple à comprendre et représente les valeurs de Nintendo. Bien qu’elle livre son message en un clin d’œil, si nous prenons le temps de l’analyser nous voyons bien que quelque chose cloche.
Les enfants jouent à Mario. Les parents, ravis, les regardent jouer, le sourire aux lèvres. Le contenu de la console est présenté sur la table pour éviter tout mal entendu. Le slogan est sympa. Le tout passe bien, car les protagonistes ont l’air complètement absorbés par les images qui défilent à l’écran. Ils incarnent ce que Nintendo souhaite donner comme image à ses clients. Leurs expressions ont bien plus de poids qu’un long discours : on s’éclate avec la Nes.
Mais à y regarder de plus près, nous constatons plusieurs problèmes.
1- Personne ne regarde l’écran.
2- Les enfants tiennent tout les deux les manettes, alors qu’il est impossible de jouer à deux simultanément à Super Mario Bros. La console n’est pas allumée. La cartouche n’est pas dans la console.
3- Supposition : Nintendo avait mis une bitch geekette derrière la TV. C’est elle qui jouait à Mario et, grâce à son fessier, elle a su captiver la petite famille, folle de joie de se rincer l’œil.
Une fois le montage effectué, nous ne gardons en tête que ce regard excité à l’idée de se faire mal aux yeux devant un produit de qualité fusionné avec le petit côté « famille de France » qui rassure la ménagère.
Les prétentieux
Dans les messages publicitaires, le titre a une importance capitale. Utiliser des mots puissants en marketing, c’est comme braquer son gosse pour le forcer à manger des épinards crus. Une bonne accroche aura toujours sont impact sur l’acheteur potentiel.
Certaines agences savent que leur client propose un produit au dessus du lot. Du coup pas besoin de se casser la tête : il suffit simplement de l’expliquer avec des mots chocs. La diffusion de la Neo Geo AES en Europe constitue le meilleur exemple. Ici pas de fioriture, le slogan en dit long : « N’hésitons pas à le dire, elle est tout simplement parfaite« . Par contre les enfoirés ne donnent pas son prix.
Les publicités pour les abrutis
Dans la « com », il faut se mettre au niveau de son interlocuteur, quitte à parfois être lourd. Parmi ceux qui regardent une publicité écrite, seulement 5% lisent le texte. Le taux de lecture diminue dramatiquement au-delà de 50 mots (nous nous en rendons compte lorsque nous regardons les statistiques des tests de Minouche).
Pour la sortie des jeux Dragon Ball Z, la légende Saien (Super Nintendo) et l’appel du destin (Megadrive), nos amis ont certainement pensé que les fans de cette série étaient des abrutis finis. En effet la publicité qui se trouvait dans les magazines faisait passer le public des Mini Pouces pour des intellectuels. Jugez plutôt : « Dragon Ball Z, si tu la veux (la banane, heu pardon, la baston) tu le prends (le jeu en Pal) ». Bon le Slogan pue, mais passons outre. Il est là pour forcer le prolétaire analphabète à lire la description qui est en dessous. Dans cette seconde partie du message, nous trouvons un terme qui titille notre curiosité perverse : « plus de réalisme ». Mais pourquoi écrire une telle connerie. Quel réalisme? Les cheveux de Vegeta? La couleur de peau de Bojack? Ils ont écrit ça pour caser une phrase choc qui colle bien à la période (la course à la technologie). La fin est aussi magnifique que le titre: « Si tu le prends (le jeu), tu l’auras (le manga) ». Si vous avez compris son sens, n’hésitez pas à nous l’expliquer dans les commentaires.
Les mecs qui n’ont rien compris
Ici, nous allons étudier un cas d’école. Les créas n’ont respecté aucun critère de construction d’un message publicitaire classique. Si la communication de Big N était pratiquement parfaite, celle que nous allons étudier ici a réuni toutes les bêtises à ne pas faire pour soutirer des dollars à ses clients.
La Nec Pc Engine était une superbe console. Le distributeur en France a voulu jouer la carte de la classe avant de sombrer dans la mise en page façon prospectus Carrefour. Les deux premières publicités ne sont pas claires et manquent de crédibilité. La dernière est complètement ratée : des dessins dégueulasses, du texte mal présenté, un fond qui n’a rien avoir avec le sujet. Ils se sont tiré une balle dans le pied, alors que leurs bécanes valaient de l’or.
Elles représentent bien la descente aux oubliettes de la console en france. A vous de juger.
Les mecs qui niquent leur propre Business
Pour attirer l’œil, il vaut mieux mettre son annonce sur une double page, plutôt que sur un timbre poste. Le message est visible, parfois trop visible même. Ici nous allons vous présenter l’une des premières propagandes d’une société qui a toujours été trop en avance sur son temps : Sega (jeu de course en 3d, jeu de combat en 3D, Quick time even, jeu sur console en ligne, manette analogique etc.).
Mini S est vraiment le champion pour se mettre dans des situations pas possibles. À une certaine époque, le marché de l’arcade battait son plein. Les salles fleurissaient en France. Sega lança même ses propres espaces de jeu : « La tête dans les nuages ». Au fil des années les salles ont fermé une par une. Et bien nous avons trouvé pourquoi. Sega faisait de la publicité contre son autre gagne pain, à une époque où il se disait qu’il pourrait gagner des parts de marché en vantant les mérites du jeu vidéo « à la maison ». Sega c’est plus fort que toi!
Les publicités incompréhensibles
Dans la série des messages qui ne sont pas clairs et pas aérés, nous avons trouvé une perle. Si la clarté attire le lecteur, la surcharge aura tendance à le faire vomir.
À cette époque, les éditeurs proposaient des compilations sur les ordinateurs à la mode. Ils cherchaient des titres évocateurs pour réunir dans une même disquette plusieurs jeux. Parfois la communication n’était pas au point, et les publicités étaient incompréhensibles. Prenons comme exemple la compilation « Les justiciers 2 ». Un mélange de Cabal, Operation Thunderbolt et Ghostbusters 2. À vous de me dire si ce sont des justiciers et si l’affiche est limpide, moi j’abadonne.
Les petits pervers
Certains créatifs n’hésitent pas à mettre de la fesse et du nichon là où il n’y en a pas forcément besoin. Nous en trouvons toujours une tranche dans les films français, histoire d’attirer le pervers en mal de sensation forte. Et bien dans le jeu vidéo, des petits malins ont tenté le diable en mettant un petit morceau de sex dans leur publicité pour faire monter le taux d’hormones et, par la même occasion, les ventes. Loriciel était le spécialiste de cet exercice!
Les moments WTF?
En effectuant mes recherches, je suis tombé sur cette publicité dans un magazine de jeu vidéo.
Mise à part le fait qu’elle est complétement hors propos, j’imagine mal un geek boutonneux, fan de Final Fantasy 7, draguer une minette sur la plage. Admettons qu’il arrive par miracle à ses fins, je le vois mal demander à la brunette son bilan sanguin avant de lui sauter dessus.
Les personnages inconnus qui sont vendus comme des stars
Des fois, nous tombons sur une page vantant les mérites d’un illustre inconnu. Qui connait Impossamole? C’est un super héro, créé par Core Design, pour un jeu de plateforme. Avec un aplomb à faire devenir juif le pape, elle nous présente un homme taupe, arborant une tenue de Super Man, censé faire son comeback pour le plus grand plaisir de ses fans.
Ceux qui prennent leurs clients pour des cons
Cette publicité pour le Lock On (vous savez ce jouet si cher dans le cœur de Minouche et Scaravagor) est un véritable foutage de gueule. Comment peut-on mettre une tête de con avec le slogan suivant: « avec Lock On vous jouez contre l’ordinateur le plus puissant du monde : la machine humaine et ses incroyables réflexes ». C’est un peu comme ci je mettais Mother Russia en photo et que j’écrivais une accroche du genre » vous jouez contre l’ordinateur le plus doux du monde : la femme et son incroyable beauté ».
Les publicités pleines d’arguments
Voici la fameuse page pleines d’arguments chocs qui n’a pour but que de vous faire consommer. Parfois la tentative d’originalité, fusionnée avec des arguments complètement débiles, donnent une publicité savoureuse pour le fan de nanardise. Lisez cette page écrite pour le mythique Amiga 500: « Hyperréaliste les images » suivi d’un « ça bouge comme dans un dessin animé » pour enchaîner sur d’autres énormités qui résonnent dans notre crâne comme un hymne à la stupidité. Pourquoi nous aimons ça? Parce que c’est collector!
Conclusion
Nous allons nous arrêter là, avant de vous dégoûter à jamais de la presse spécialisée et de tout le matraquage que nous nous prenons dans les dents à longueur de journée. Il faut prendre ça à la rigolade.
Mine de rien, ces publicités avaient le mérite de nous faire sourire. Aujourd’hui, les nouvelles méthodes de vente sont sournoises et tentent de pénétrer notre cerveau pour nous forcer à dépenser à tord et à travers, quitte à vivre au dessus de nos moyens. N’hésitez pas à présenter, sur le forum, les publicités les plus bidons que vous trouverez. Si vous êtes un vrai gangeeker, vous ne vous laisserez jamais influencer par toute ces saloperies!
6 commentaires
« Parce que le catalogue de jeux est riche comme les pâtes ».
J’imagine que c’était drôle en 87.
Ca n’a jamais été drôle!
« si tu le prends (le jeu) tu l’auras (le manga) » tout simplement parce que la légende saien et l’appel du destin étaient vendu avec le tome 1 du manga Dragon Ball.
Dossier sympa dans l’analyse mais ça manque de pub underground et de découvertes, la plupart de ces pubs sont archi connues, perso je sature du montage de la pub deluxe set qui tourne toute les semaines depuis 5 ans sur facebook !
cela dit je suis fan de la pub pour le sida avec la fille qui sirote du sang contaminé.
Grillé par PstyleZ^^
Y’a du lourd quand même.
Alors, si y a bien un mec qui ne va jamais sur facebook c’est bien moi. Mise à part la première que j’ai déjà vu, les autres c’est 100% du taf perso, sans aucune influence.
Pstylez c’est un ragueux!
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