Eric Legrand

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Interview d’Eric Legrand pour Gangeekstyle.com

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Gangeekstyle : Dans votre travail, vous êtes comédien / doubleur. Les deux sont indissociables ?

Eric Legrand : Ah (dit-il en retroussant ses manches) ! Bon, alors… On respire un grand coup et on essaie d’y voir plus clair…
Par « doubleur » je dois comprendre « quelqu’un qui fait du doublage« , ‘j’imagine ? Par conséquent il y aurait d’un côté les comédiens, donc des gens qui jouent (la comédie), et de l’autre les « doubleurs » ? Mais alors, si les « doubleurs » sont différents des gens qui jouent, c’est qu’ils ne jouent pas quand ils doublent ? Ils font quoi alors ? De la pâte à pizza (encore que, oui, pour certains on peut se demander, mais bon, c’est un autre débat…) ?
Je ne suis pas comédien/doubleur, monsieur, je suis comédien tout court. Faire du doublage est une activité de comédien parmi les autres. Tous les comédiens qui font du doublage font ou ont fait d’autres choses (sur scène, devant une caméra, devant un micro), comme moi, et tous les comédiens qu’on voit sur scène, devant une caméra ou dont on entend la voix quelque part peuvent être amenés à faire du doublage un jour ou l’autre.
Les « doubleurs« , en France, sont les patrons des boîtes de doublage. J’ai écrit et publié sur mon site un article à ce sujet (« Nous ne sommes pas des doubleurs« , il faut aller le lire ), pour remettre les pendules à l’heure.

Cette confusion qui s’est installée dans l’esprit des gens à cause de l’utilisation erronée de ce terme (doubleur) est pernicieuse car elle induit l’idée que le doublage est un métier en soi, une activité à part, et donne des idées fausses à des jeunes qui se mettent à vouloir « faire doubleur » sans comprendre qu’il leur faudrait avant tout prendre des cours d’art dramatique, et se trompent donc lourdement sur la question…

 

GGS : Vous avez prêté votre voix à de nombreux personnages de séries, de films ou de films d’animation connus. Le travail semble pourtant d’un point de vu extérieur assez différent si c’est un acteur ou bien si c’est un personnage d’animation. Qu’en est-il de la réalité ?

Eric Legrand : Oui, c’est assez différent, bien entendu. Enfin, d’une façon générale.

Sur les grands dessins animés de long métrage, où le synchronisme à respecter est maintenant aussi pointu que sur les acteurs en chair et en os et dans lesquels le jeu des acteurs qui ont enregistré l’original est en principe très proche d’un jeu « normal » (si par « normal » on entend « celui qu’on aurait pour jouer dans une comédie pour de vrai« ), non, c’est quasiment la même chose.

Mais sur tous les produits pour la télévision, c’est différent. Le synchronisme n’est pas du tout aussi contraignant que sur du live et les sentiments à rendre sont souvent exagérés. On doit généralement essayer de… comment dire… surjouer en restant sincère. Il faut y mettre une énergie un cran plus « sortie » sans oublier une sorte de vérité profonde (ouh là, j’ai l’impression de devenir grandiloquent ! Mais bon, je ne sais pas très bien comment dire plus simplement), sinon ça sombrerait dans le grand guignol et la parodie inécoutable. Je ne dis pas qu’on y arrive toujours, hein !

 

 

GGS : Doubler un acteur, cela veut dire également reprendre ses mimiques, essayer de récupérer son expression pour lui donner vie avec une autre voix ?

EL : Oui ! C’est essayer de rester fidèle à ce qu’il a fait dans sa langue, respecter son rythme, son ton, les sentiments qu’il a joués, être dans son œil et sortir de lui (comme nous disons) sans que ça sente (trop) qu’on n’est pas lui. C’est tout. Et c’est beaucoup. Et c’est parfois assez coton. Quand on double des gens dont on ne comprend pas ce qu’ils disent, par exemple, ou qui ont une langue dont la mélodie et le rythme n’ont rien à voir ou sont très éloignés de ce qu’on fait en français pour exprimer la même chose.

Je pense, par exemple, aux Italiens. On a envie de prendre l’accent du Midi ou l’accent pied-noir pour coller à ce qu’ils font, sinon ça ne rentre pas bien dans l’image. C’est souvent un casse-tête gratiné de les doubler. Les Asiatiques, aussi, ont des langues et des façons de s’exprimer tellement lointaines des nôtres que c’est pas du nanan non plus de faire quelque chose sur eux.

 

GGS : Lorsque vous travaillez sur un film ou une série, comment cela se passe-t-il ? Comment êtes-vous contacté ? Vous récupérez une traduction sous forme de dialogue ?

EL : Comment on est contacté ? Par téléphone ou SMS ou (plus rarement) mail. Souvent pas de contact vocal direct.

Prototype de dialogue (à peine simplifié) par boîtes vocales ou (de plus en plus) SMS interposés :

– « Salut, ça va ? Tu serais libre le tant de telle heure à telle heure pour bosser dans tel studio avec moi ? Bizz« .

– « Voui, libre je suis ! Super ! Alors je note et à bientôt. Merci ! Bizz« .

ou encore :

– « Bonjour, aurais-tu un moment de libre pour travailler avec moi  sur les 21/22/23 de ce mois ? Bises »

– « Suis tout libre, je note ça en option et j’attends horaires et lieu de travail. Bises »

Je ne comprends pas la seconde partie de la question. Je récupère une traduction ? C’est-à-dire ? On nous enverrait le texte avant l’enregistrement ? Ouh là ! Non, on est loin du compte, là ! On ne récupère rien du tout avant. Souvent, du reste, on ne sait même pas sur quoi on va bosser et on le découvre en arrivant au studio. D’abord on n’aurait pas le temps matériellement d’envoyer le texte aux comédiens avant l’enregistrement. Sans compter que ce serait des frais supplémentaires à chaque fois ! Et puis, surtout, ça ne servirait à rien de chez rien. L’important n’est pas ce que disent les comédiens dans l’original mais comment ils le disent ! Donc on a besoin de voir l’image et d’entendre le son, le texte tout seul n’a pas d’intérêt pour nous. Enfin, on comprend ce que je veux dire ! Je parle du jeu. Le doublage est un travail qui se fait sur l’instant. On écoute, on reçoit et on restitue. Aucune préparation n’est nécessaire.

 

GGS : Le cahier des charges que vous avez entre les mains pendant les enregistrements est une ligne fixe ou bien peut-il être remodelé en fonction de vos envies / capacités ? (par exemple pour des cris, une façon de parler ou des chansons.)

EL: Pour un acteur en chair et en os, j’ai répondu je crois. Quand il s’agit d’un personnage de dessin animé, c’est autre chose. Sauf, encore une fois, sur les grands dessins animés de long métrage où l’on doit respecter l’original comme s’il s’agissait d’un film live. Mais sur les dessins animés pour la télévision nous sommes beaucoup plus libres. En principe. Le tout étant de coller à ce que nous raconte l’image, bien entendu.

 

(NDLR : Jimmy Olsen (Superman) & Roger Sterling (Mad Men)

GGS : Êtes-vous impliqué directement dans l’écriture ou la ré-écriture des dialogues ? Si oui, à quel point ?

EL : Non. C’est marrant parce qu’on s’entend souvent reprocher la médiocre qualité des textes, comme si nous y étions pour quelque chose. Mais les auteurs font leur travail de leur côté et le nôtre n’est que de jouer la comédie. On peut refaire des choses en studio quand on a une meilleure idée (ou qu’on croit en avoir une meilleure !), quand on a du mal à jouer ce qui est écrit, quand c’est trop mauvais (et ça l’est hélas bien souvent) etc. Mais ce n’est pas notre travail à la base. Sachant qu’on n’a pas toujours le droit, tout simplement, de toucher à ce qui a écrit. Chez Disney, par exemple, en tout cas sur les longs métrages, il est absolument interdit de toucher à la moindre virgule du texte, ou alors il faut faire une demande en trois exemplaires qui devra remonter jusqu’à Los Angeles et être visée par quinze responsables. J’exagère. D’accord. Mais bon, pas tant que ça non plus. D’ailleurs, d’une façon générale, on ne se mêle pas trop de toucher au texte sur les longs métrages, même s’il est mauvais.

Bon, il est vrai que lorsque sont apparus les dessins animés japonais, dans les années 80, et que les clients se contrefoutaient de la qualité de ce qu’on leur livrait (à l’époque ces produits étaient méprisés par tout le monde du haut en bas de la chaîne de doublage), beaucoup de comédiens et de directeurs de plateau se sont crus autorisés à faire n’importe quoi avec les textes. On a des exemples célèbres de « réinterprétations » des dialogues, qui ont été encensées autant que décriées.  Mais cette époque est révolue. (NDLR : Ken le survivant est un bon exemple je pense de ce carnage des VF de l’époque)

 

GGS : Vous avez déjà une énorme carrière derrière vous, remplie de choses très intéressantes tant dans sa diversité que dans sa qualité. On sent justement beaucoup cette diversité. Vous avez travaillé comme dit précédemment pour du film, du documentaire, des séries, mais également des séries d’animation japonaises.

Est-ce un choix personnel d’avoir voulu explorer différents horizons dans votre travail, ou bien est-ce quelque chose de nécessaire dans ce milieu ?

EL : Ni un choix ni une nécessité. On m’a appelé et j’étais libre !

Il faut bien se rendre compte qu’un comédien n’a que peu le loisir de refuser ce qui peut lui permettre de gagner sa vie. De même qu’il n’a que rarement la possibilité de décider ou de choisir réellement ce qu’il va faire. Il va chercher du boulot (ou le boulot vient à lui, pour une raison ou une autre), dans tous les domaines où il espère pouvoir en trouver. Et choisir dans ce qu’il trouve ou ce qui se présente est un luxe qu’il ne peut pas souvent s’autoriser, dans la mesure où il s’agit d’activités rémunératrices !

 

GGS : Chaque projet est différent avec certainement ses bons et mauvais côtés. Mais y en a-t-il eu un (ou plusieurs) qui vous a marqué plus que les autres ?

EL : Bah… J’ai de bons et de mauvais souvenir, oui, bien sûr. Parmi les bons je dis toujours qu’il y a « Charles s’en charge » qui arrive dans le palmarès de tête.

 

(NDLR : CHARLES – http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_s’en_charge )

 

GGS : Vous avez notamment et entre autres prêté votre voix et jeu à des personnages très connus comme Végéta dans DragonBall Z, Seiya dans les Chevaliers du Zodiaque, mais également Shô de battle Arena Toshinden (série), Jolly Jumper pour un film Lucky Luke, Weeler de Captain Planet, ou encore le père de Lydia pour Albator 84.. Impossible de tout citer tant il y en a..

Avez-vous préféré jouer un personnage plutôt qu’un autre ? J’avais entendu il y a longtemps que vous aviez beaucoup aimé Végéta et ses accès d’humeur. Cela a-t-il changé depuis ?

EL : Oui, Végéta m’a amusé. Peut-être moins que le présentateur des combats dans les tournois, cela dit.

Petite rectification : ce n’était pas un film Lucky Luke mais une série. Et je n’ai pas fait que Jolly Jumper ! J’ai fait beaucoup d’autres personnages. C’était assez rigolo, j’ai bien aimé.

 

(NLDR : VEGETA (Majin SSJ2) – Dragonball Z Arc Buu – Cellulo original de LMA)

 

GGS : Êtes-vous conscient que des millions de personnes connaissent votre voix par le biais de votre travail, ainsi que des répliques, des intonations et phrases de personnages auxquels vous avez donné vie dans notre langue de Molière. Pourtant très peu semblent aujourd’hui pouvoir mettre un nom derrière ces voix. Avec Internet, tout est devenu possible, les renseignements s’obtiennent facilement, mais pourtant c’est un métier assez peu connu du grand public.

C’est le métier qui veut ça ?

EL : Encore une fois ce n’est pas un métier mais une activité parmi d’autres ! Elle est exercée dans l’ombre et faite pour être oubliée, en somme (sauf quand on fait appel à une notoriété, bien entendu, le but étant qu’elle aille parler partout et le plus possible de ce qu’elle a fait ! Là les médias s’en donnent à cœur joie et le doublage devient tout à coup quelque chose comme une activité digne d’intérêt…). Il est donc assez normal qu’on ne parle pas ou peu des comédiens qui la pratiquent. C’est le succès des séries de dessins animés japonais qui, je pense, a un peu été à l’origine de l’intérêt que les jeunes se sont mis à avoir pour les voix qui étaient derrière les personnages qu’ils suivaient et aimaient.

 

 

GGS : Comment êtes-vous devenu comédien-doubleur ? Y a-t-il des études particulière à suivre ?

EL : Je ne suis pas devenu comédien-doubleur. Je suis resté le comédien que j’étais et je me suis mis à faire du doublage.
J’ai souvent raconté comment le doublage était venu à moi.
Voici ce que j’ai déjà répondu dans une interview à Planète Jeunesse http://www.planete-jeunesse.com (on me pardonnera de me citer moi-même, mais c’est plus simple) :

« J’ai commencé à en faire en 1978. A l’époque je travaillais assez régulièrement pour Radio France ; j’enregistrais des dramatiques pour France-Inter ou France-Culture essentiellement, en tant que comédien bien sûr, et je travaillais fréquemment avec un réalisateur qui me disait souvent, lorsque je travaillais avec lui : « C’est fou ce que ta voix ressemble à celle de Jean-Pierre Leroux ! » (un autre comédien). Il disait la même chose à Jean-Pierre Leroux (« C’est fou ce que ta voix ressemble à celle d’Eric Legrand ! »). Nos voix avaient en effet certaines similitudes même si nous avons des tempéraments assez différents, je pense.
Or Jean-Pierre, de son côté, faisait déjà du doublage. Et il a été appelé un jour pour doubler un film dont le titre était « Le Prince et le Pauvre ». C’était une superproduction Hollywoodienne en 35 mm qui n’est d’ailleurs finalement jamais passée sur les écrans français et que je n’ai vue que des années plus tard à la télévision. Dans cette histoire tirée d’un livre très célèbre de Mark Twain, le petit Prince de Galles, fils du roi Henry VIII d’Angleterre, est le sosie d’un petit pauvre et ils intervertissent tous les deux leurs places jusqu’à ce que le prince reprenne son rôle, bien entendu. Evidemment, dans le film c’était le même comédien qui interprétait les deux personnages sosies. Cependant le doubleur (le patron de la boîte qui avait en charge le doublage, donc) avait décidé de prendre pour la version française deux voix proches mais néanmoins différentes pour chacun des deux personnages. Il avait donc appelé Jean Pierre pour l’un des deux rôles et lui avait demandé s’il avait une idée pour le comédien qui pourrait doubler l’autre rôle. Jean-Pierre, qui avait entendu je ne sais combien de fois du réalisateur de radio que sa voix ressemblait à la mienne, a naturellement répondu : « Eric Legrand ! ». Et voilà… Ce doubleur, Richard Heinz, m’a contacté pour passer des essais. Ils ont été concluants, apparemment, et j’ai doublé l’un de ces deux personnages. Ça a donc été mon premier doublage et ça a été pour un rôle principal dans un 35mm ! ».

 

Les hasards de la vie, par conséquent, si tant est que le hasard existe !

 

GGS : Vu l’énergie que vous y mettez depuis des années et la qualité de votre travail, j’imagine que vous l’aimez et y êtes très attaché ?

EL : A mon métier, oui. Au doublage en particulier, pas spécialement, non. C’est du travail, bon, mais pas celui que je préfère en tant que comédien, même si ça peut être très sympa et agréable et qu’il m’arrive d’y prendre pas mal de plaisir.

 

GGS : Vous avez également été Directeur Artistique de plusieurs films, dont un récemment : « 7 jours à la Havane ». En quoi consiste votre travail à ce moment ?

EL : Faire la distribution, faire le plan de travail, et diriger les comédiens pendant les enregistrements. Comme un chef d’orchestre dirige ses musiciens ! Ça, j’aime beaucoup. Plus, maintenant, que de faire le comédien moi-même (devant une bande rythmo, s’entend).

 

(NDLR : http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=194479.html )

 

GGS : Jouez-vous / avez-vous joué aux jeux vidéo ? Si oui, que pensez-vous des productions actuelles ?

EL : Je joue sur mon PC, oui.
Il faudrait que je connaisse toutes les productions actuelles pour en penser quelque chose ! Moi je joue surtout à Civilization à présent (le numéro V, aujourd’hui).

 

GGS : Un petit QCM pour finir ! Êtes-vous plutôt :

 

PC ou MAC ?

EL : PC.

 

VEGETA ou SANGOKU ? (^^)

EL : Bah, try to guess !

ANIMATION AMÉRICAINES ou ANIMATIONS JAPONAISES

EL : américaines.

 

FORUM WEB ou BLOG ?

EL : forum.

 

Au cinéma : 2D ou 3D ?

EL : s’il y le choix, 3D bien entendu ! Sinon, la 2D me convient aussi parfaitement…

 

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GANGEEKSTYLE : Merci beaucoup d’avoir pris le temps de répondre à toutes ces questions, j’espère que cela aidera les curieux et intéressés à mieux vous connaître.

 

 (NDLR : AIOLIA, chevalier d’or du Lion – Saint Seiya)

Je vous invite tous à visiter le site d’Eric Legrand, ainsi que sa fiche sur RS Doublage pour plus de renseignements sur son travail.

http://www.ericlegrand.fr/

http://www.rsdoublage.com/comedien-139-Legrand-Eric.html

Voici pour vous tous (et ceux qui ne veulent pas cliquer sur les liens) une petite liste d’exemples de personnages doublés par Éric Legrand.

 

Films / Séries :

– Jimmy Olsen (films superman)

– Ronnie Stark (24h chrono)

– Dr. Reyes (Fringe)

– Ben Nicholson (New York Unité Spéciale)

– Chevalier Danceny (Liaisons Dangereuses) – Keenu Reaves

– Gerald (Gremlins) – Reinhold Judge

– Dr. Tabash (Urgences) – Rooney Ted

– Roger Sterling (MadMen)

– Whaley Frank – Brett – Pulp Fiction

– Wainston Matt – Pageant MC – Little Miss Sunshine

 etc….

Animation :

– Vegeta, Yamcha, C17, Bojack, C13 – Dragon Ball / DragonBall Z

– Seiya, Aiolia, Kanon, Kaza, Mime, Sorento, Fenril, Albérich – Saint Seiya (les chevaliers du zodique)

– Asmita de la Vierge – Saint Seiya lost canvas

– Weeler – Captain Planet

– IQ – James Bond jr.

– Père de Lydia – Albator 84

– André – Lady Oscar

etc…..

 

(NDLR : Seiyar (en FR), chevalier de bronze de Pégase)

 

@Minouche

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