Panty and Stocking with Garterbelt

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Bienvenue à toi, lecteur curieux !

Tu as probablement été attiré ici par la perspective de voir de jolies pépées se déhancher sur des rythmes technoïdes, comme montré dans les nombreux clips promouvant cette licence.

Las, tout comme nous, tu as été piégé car ces images ne sont pas contractuelles … attends-toi à être déçu !

En effet, loin d’être un défilé de mode, l’essentiel de l’anime se veut une orgie d’immondices non-stop.

Conçu par Hiroyuki Imaishi et ses comparses de la Gainax au cours d’une soirée beuverie, il a dû être pour eux un formidable exutoire après l’effort fourni sur Tengen Toppa Gurren Lagann.

Si encore il bénéficiait des graphismes dernier cri auxquels la Gainax nous a habitués … non, l’essentiel de son action est représenté par des animations flash des plus ridicules, très proches du cartoon US Powerpuff Girls.

La série n’en est pas moins hilarante.

A travers les aventures graveleuses de ces deux héroïnes, tu assisteras incrédule à une sorte de grand zapping à la limite de la cohérence, large panorama de tout ce que les cultures américaine et nippone réunies ont de pire à offrir.

Médusé, tu auras droit à la présentation de Daten City (jeu de mot japonais sur « dattenshi = anges déchus« ), métropole envahie par des spectres malfaisants venus tourmenter les vivants.

Expulsées du paradis par les autorités compétentes, Panty et Stocking lavent leur honneur en traquant et exterminant ces créatures démoniaques.

Elle sont tenues de se racheter une conduite en collectant les zenny coins laissés par ces Ghosts après leur destruction …

Tu souhaites en savoir plus sur l’histoire des soeurs Anarchy ?

Mais peut-être as-tu entendu parler d’elles sous un autre sobriquet ?

Les Anges de la Honte :

Car, loin de répondre aux critères de perfection angéliques, la blonde Panty est aussi assoiffée de sexe que sa soeur gothique Stocking peut l’être de friandises et sucreries en tous genres.

Afin de bannir les monstres sur lesquels reposent leur salut, elles font usage de reliques divines … soit une petite culotte et une paire de bas se muant respectivement en revolver et en katanas.

Accompagnées en toutes circonstances par Chuck, un familier-souffre-douleur irrémédiablement crétin, elles opèrent sous la tutelle de Garterbelt, prêtre masochiste arborant une splendide coupe afro (qui, si l’on en croit sa biographie, pourrait être Jules Winnfield, le personnage de Samuel L. Jackson dans Pulp Fiction).

A leur grand regret, elles seront aussi rejointes par Brief, un ado ghosthunter autoproclamé portant un slip à la propreté douteuse .

Ne te fais aucune illusion à ce sujet : PSG est un festival mi-désopilant / mi-navrant de saloperies toutes catégories.

Le jour où les pigistes de Madame Figaro réaliseront l’existence de cette série, elles s’indigneront sûrement de cette ”affligeante pantalonnade” … certes avec raison.

Je crois devoir t’en convaincre en te résumant le premier épisode de la série, qui place la barre assez haut :

Excretion without honor nor humanity

Le duo se voit confier une première enquète, suite à la disparition de plusieurs habitants (littéralement happés dans les égouts via le siège des toilettes).

Panty s’y rend justement, après un copieux curry préparé par Garterbelt.

Elle aurait dû écouter les conseils de sa soeurette :

-“Prends garde, salope. Ou les gogues vont te bouffer le cul !

Et ça ne rate pas … elle parvient in extremis à échapper à la fécale attraction, au prix d’une formidable explosion de fiente maculant leur maison proprette.

-« s’agit-il de chocolat « ?

-« Certes non »

-« ERRKKK !!! »

-« ERKKKK !!! »

Le phénomène se généralise, à mesure que de multiples geysers d’excréments jaillissent dans toute la ville

L’épisode culmine avec la formation d’un gigantesque étron élémentaire au beau milieu de Daten City (autrement plus imposant que le Golgothien vu dans Dogma)

… contre lequel les forces de police ne peuvent rien, réduites à l’impuissance par les effluves méphitiques du monstre nauséabond

S’ensuit une séquence de transformation à la Magical Girl des plus inattendues …

Oh Pu—- !

C’est à te faire regretter que toute la série ne soit pas animée ainsi.

C’est bien simple, c’en est à un tel stade qu’on ne peut même plus parler de fan service !

Les efforts conjugués des deux combattantes ont tôt fait d’anéantir le Grand Immonde.

Détail fort amusant : la destruction de la créature du jour est systématiquement représentée au moyen d’un petit film live-action, te montrant l’explosion d’une statuette de plâtre à l’effigie de ladite bestiole.

Ouf : la ville est sauvée ! (dans une certaine mesure)

Je ne t’avais pas menti : c’est du lourd !

Chaque épisode nous présente deux histoires courtes, rangées par ordre de connerie variable.

Elles sont autant d’exercices de style, permettant aux auteurs de jouer à l’infini sur les transitions visuelles.

Mais l’envers du décor est parfois moins flatteur …

A partir de là, il te sera difficile de déterminer où se situe la réalité graphique de cet univers.

Sont-ce des personnages sublimes, rendus ridicules par les circonstances ?

Ou bien juste des cartoons à deux francs qui s’idéalisent ?

[Stocking et son Honekoneko, étrange petite chose qu’elle trimballe partout où elle va et dont on ignore s’il est vivant, mort, empaillé ou en peluche]

Passée cette introduction scatophile, tu assisteras incrédule au dénigrement successif de tous les poncifs propres à la culture américaine (dans le désordre le plus complet) :

-Sex & the Daten City

-Fight Cat Club

-Death Race 2010

-Romeo+Juliette

-Transhomers (première moitié de l’épisode 7. Un must !!)

-poneys

-invasion de zombies

-beach volley

à moins que … ?

-télé-réalité (avec singe-avocat & exécutions par électrochocs à la clé).

Arrivées à la mi-série, les Anges sont traditionnellement confrontées à leurs homologues infernales : Scanty & Kneesocks, deux intrigantes à l’efficacité digne d’une Team Rocket dans ses mauvais jours.

Une critique acerbe :

Approchez mesdames et messieurs. Venez voir le spectacle des soeurs Anarchy.

Nous ne reculerons devant aucun sacrifice, rien ne vous sera épargné !!« 

Tel pourrait être l’argument du bonimenteur qui voudrait te vendre cette série.

Peut-être t’attendais-tu à une oeuvre d’une grande portée culturelle, véhiculant un important message philosophique ? Je dois dire que c’est rapé !

(encore que Rabelais soit toujours au programme des cours de français en Terminale … comme quoi rien n’est perdu)

Tout au plus, derrière ce carnaval impie de grossièretés se cache un regard au vitriol sur les décadentes Amériques, et leurs institutions les plus chères.

Pour être honnête avec toi, cette satire sert surtout de prétexte aux scénaristes du show, celui-ci sombrant dès son ouverture dans le grand n’importe quoi.

Sache néanmoins que tout cela te mènera vers un cliffhanger aussi imprévu qu’abracadabrant, une deuxième saison se faisant attendre depuis 2010.

Wow … juste wow !!

Ne te laisse pas berner une seconde fois par cette série : sous ses dehors affriolants, on est bien plus proches d’un épisode de South Park que de Dirty Pair (Dan & Danny chez nous).

On pourrait aussi bien la rebaptiser “La Boite à Cochonneries”.

Elle a toutefois le mérite d’avoir réussi à me faire comprendre la réaction de nos parents à la vue des Crados en 1989.

Le pire du pire s’y trouve rassemblé : tu seras tour à tour écoeuré de ton ravissement, puis ravi par ton écoeurement.

Si les Studios Gainax s’étaient déjà essayés au genre délirant avec FLCL, ce dernier paraitrait presque sobre par comparaison.

Tu peineras à admettre que ceci puisse être le travail de l’équipe qui nous a soumis Evangelion  par le passé.

Si malgré tout tu es conquis, choisis bien les amis auxquels tu soumettras cet anime : là où d’aucuns adoreront, d’autres y resteront totalement hermétiques.

GOD – MY – OOOOHHH !!!!

Partage moi ça ma gueule !

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