Fabrice Tran

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Gangeek Style voulait mettre la main sur un maître en aérographe sur figurine. C’est chose faite. Fabrice Tran AKA Caiman a accepté de répondre à nos questions. Peintre depuis quelques années, il en a peint des tonnes d’armées qui arpentent les champs de bataille. Il répond à nos questions en toute simplicité et partage avec nous son parcours et son expérience. Vous pouvez retrouver toute son actualité sur son blog et sur son Facebook. L’équipe de Gangeek Style tenait à lui exprimer toute sa reconnaissance pour sa participation.

Même si tu es connu des fans de peinture, peux-tu te présenter pour les novices?
Fabrice Tran, 40 ans, peintre professionnel dans la figurine, formateur en aérographie et concepteur de jeu. A l’origine je suis danseur et chorégraphe mais depuis quelques années, je me consacre totalement à l’univers de la miniature.

Comment as-tu découvert les figurines à peindre et à collectionner ?
C’est à l’age de 14 ans que j’ai découvert « la figurine », déjà 26 ans, le temps passe vite, ça ne me rajeunit pas! A l’époque il n’y avait pas « internet », donc pas de tutoriels pour apprendre facilement les techniques, ni de forums et de sites spécialisés, pour découvrir toutes ces belles pièces. Tous les produits que l’on peut trouver de nos jours, dans le domaine de la figs : les livres, les stages et autres n’existaient pas non plus.
C’était assez dur d’apprendre et de progresser tout seul, sans exemples, mais on s’émerveillait dès que l’on découvrait une nouvelle technique ou à la moindre figurine bien réalisée.

Tu t’es fait remarquer avec ton niveau de peinture et surtout ton niveau à l’aérographe complètement hallucinant. Comment as-tu développé ce style si particulier en peinture ?
A mes débuts je peignais beaucoup au pinceau, avec des couleurs flashy et de forts contrastes, cela donnait un style particulier mais c’était ma patte. J’ai découvert l’aérographe au cours d’un stage, il y a 9 ans, à un moment où je n’arrivais plus à progresser au pinceau, je n’avançais pas dans mes réalisations. J’ai tout de suite eu le coup de foudre pour cette méthode, j’ai réussi à compenser les difficultés que je rencontrais avec le pinceau tout en en améliorant la technique. A peine quelques mois après mes débuts à l’aérographe, on m’a demandé d’en présenter ma technique à Gérone, en Espagne, au mondial de la miniature, avec les deux meilleurs en la matière, une joie pour moi.

Comment en as-tu tenté de passer à la sculpture ?
En fait je n’ai fait que très peu de choses en sculpture, plus de la conversion. Aujourd’hui, il est très difficile d’être complet en peinture comme en sculpture, mais quand je vois tout ce qu’il se fait de beau dans ce domaine, ça me donne envie de m’y mettre plus sérieusement. Mais pour l’instant, je me consacre essentiellement à ma peinture, j’y reviendrai certainement un jour, dans les premiers temps pour des pièces personnelles.

Comment as-tu réussi à en faire ton métier ?
J’ai démarré au bon moment, la figurine commençait à se faire connaître de plus en plus, grâce à de nouvelles marques qui proposaient de belles choses. Il commençait à y avoir beaucoup de demande auprès des collectionneurs. A cette période, nous étions de nombreux peintres à faire que de la « qualité d’exposition ». J’ai toujours adoré passer du temps sur une pièce, pousser le détail à son maximum, mais il y avait moins de demandes dans ce domaine et le temps passé sur ces figurines était trop long pour gagner suffisamment d’argent et payer ses factures. S’est présenté le créneau de la figurine en tabletop, à cette époque peu de peintres s’y consacraient et je m’y suis lancé. Je trouvais intéressant de travailler sur une pièce avec un minimum de temps mais qui au final aurait un bon impact visuel sur une table de jeu. J’ai fait ça longtemps en parallèle à la danse, entre deux contrats, je complétais mes revenus tout en restant dans un domaine qui me passionnait. J’ai pu alors profiter de ce temps libre pour être l’un des premiers à proposer des armées entièrement peintes.

Quels conseils donnerais-tu à une personne qui voudrait se lancer dans cette aventure ?
Et bien ce n’est pas si facile, de nos jours il y a du monde, et de plus en plus de sculpteurs et de peintres de talent dans la profession.
Le principal est de partager avec les autres, de montrer son travail dans les salons, les concours et tous les événements qui s’y prêtent.
Petit à petit on peut commencer à se faire connaître, jusqu’au jour où une personne appréciera le travail et demandera un pièce.

Quelles sont tes inspirations ?
Je suis un passionné de manga, de cinéma, de peinture, de danse et de tout ce qui touche à l’Art.
Je suis également un très grand fan de Giger qui m’inspire pour beaucoup de mes pièces.

Quelles sont tes techniques de peintures? As-tu des secrets en aérographe ?
Pour le tabletop, je pars d’une sous-couche blanche, je pose mes couleurs de base puis les lavis. Je passe mes ombres et mes lumières à l’aérographe et je fais toutes les finitions au pinceau. Sinon ces derniers temps, pour certaines armées, je suis parti d’une sous-couche noire, j’ai posé mes bases et j’ai contrasté un maximum mes couleurs à l’aérographe pour aller du noir jusqu’au blanc. Je trouve que les figurines les plus contrastées sont celles qui ressortent le mieux sur une table de jeu. En ce qui concerne l’aérographe, j’ai bien entendu mes petits secrets, surtout pour les figurines de concours. Je ne les travaille pas du tout de la même façon, mais dans la dilution, les filtres et les transitions entre pinceau et aérographe. Quand tu pratiques l’aérographe, tu as un rendu bien visible, qui lui, est propre, ce qu’il faut éviter avec les figurines de concours. C’est avec beaucoup de travail et certaines techniques que j’arrive à ne plus avoir ce rendu sur mes pièces de concours.L’aérographe est un appareil qui offre une multitude de façons de travailler et j’en apprends encore tous les jours sur ces possibilités.

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As-tu présenté des figurines à des concours ? Comment ça s’est passé ?
Oui, j’ai participé à de nombreux concours, j’ai la chance d’avoir remporté plusieurs GoldenDemon, entre autres. Ce que j’apprécie le plus dans ces d’événements, ce sont les rencontres et les partages autours de notre passion. Mais je dois bien avouer que ça fait toujours plaisir de gagner un prix et de voir son travail reconnu.

Joues-tu aux jeux de figurines ?
Ooooooooooooh oui !!!!!!!!!!!!!!
J’ai commencé très tard, il y a 10 ans, mais depuis j’adore tout ce qui est Warhammer 40k et Warmachine. Je teste également beaucoup les autres jeux de figurines, mais je suis quand même un vrai adepte de l’univers de Warhammer 40k et j’en fais des tournois régulièrement.

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Mis à part la figurine, as-tu d’autres loisirs ou passions ?
J’ai été danseur pendant presque 20 ans, c’est une véritable passion pour moi. J’aime également beaucoup les arts martiaux, j’ai enseigné le kung fu en Thaïlande.

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Peux-tu nous parler du projet Escape ? comment t’es venue l’idée de participer à la création de ce jeu ?
Avec Mohand, on se connais depuis tout jeune, on est tous les deux originaires de Montpellier.
On s’était toujours dit qu’on travaillerait ensemble, et l’occasion s’est présentée quand il m’a proposé de faire un jeu de société dans l’univers d’Eden. J’ai participé à la création des règles, les maps et des centaines de parties test, c’est une très bonne expérience pour moi.

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Quels sont tes futurs projets en matière de figurines ?
J’ai pas mal d’armées en cours en ce moment, mais pour ce qui est de mes projets personnels,
j’aimerai déjà participer au prochain mondial de la figurine cet été. J’espère trouver le temps cette année de commencer ma propre armée de Warhammer, Warhammer 40k et de Warmachine. Je bosse également sur un gros projet, qui touche le milieu de la figurine, mais chutttt je n’en dirai pas plus pour l’instant.

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Partage moi ça ma gueule !

A propos du gangeekeur

Collectionneur matérialiste, petit joueur, rageman ascendant crevardman, Lutador. Un pigeon parmi les vautours.

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