Prince of Persia Super Famicom

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1989. Après 4 ans de travail, Jordan Mechner finit la programmation de Prince of Persia pour l’éditeur Broderbund. Le jeu sera vendu à 2 millions d’exemplaires à travers le monde. C’est un carton.

La raison de cette réussite est simple : c’est un soft novateur et très abouti techniquement. Grâce à son animation fluide et détaillée (grâce au rotoscoping), les sprites ont des comportements et des aptitudes physiques réalistes.

L’utilisation de la barre de vie est en totale opposition avec le style Die and Retry qui domine le marché de l’arcade. Les combats à l’épée sont aussi à l’opposé des titres phares de l’époque comme Contra ou R-Type.

La présence de scènes cinématiques aidant à l’immersion est aussi une nouveauté pour un jeu d’action/plateforme. Dans Prince of Persia, il n’y a pas de points à marquer, seul votre survie et le respect du temps comptent.

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Fort de ce succès, divers portages sont mis en chantier. Dans notre article, nous allons nous pencher sur la version qui est, à mon humble avis, la meilleure : la version Super Famicom sortie en 1992. Le jeu arrivera en février/mars 1993 en France.

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Retenez bien ce logo !

Oui, la version Megadrive (1993) est un peu plus fluide et les bruitages sont supérieurs. Ok, il y a des supers cinématiques mangas sur la version Mega-CD (1992).

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Ce boss me fait trop penser au héros de The Legend of Galahad sur Megadrive.

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Le stage du feu est vraiment classe !

Mais la version Super Famicom les surpasse car elle a un rythme et une narration digne d’un film !

Contrairement aux âneries que j’ai entendu à droite et à gauche, c’est Masaya GAMES, (une filiale de NCS Corporation) en collaboration avec le studio Arsys Software, qui est à l’origine du portage. Konami l’a exporté à l’étranger, comme ils avaient fait pour Assault Suit Valken (du même distributeur) qui est devenu Cybernator pour les occidentaux (voir notre dossier).

Scénario de Prince of Persia

En Perse antique, alors que le Sultan est parti en guerre, le Vizir Jaffar fait régner la terreur sur le royaume. Pour jouir d’un pouvoir total, il doit épouser la princesse.

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Notre grand méchant va lui laisser deux heures pour se décider : l’épouser ou mourir. Le seul espoir de la demoiselle en détresse est son jeune prétendant que l’on surnomme le Prince. Jaffar le fait arrêter et jeter dans les geôles du palais. Pour une raison inexpliquée, la porte de la cellule du Prince s’ouvre et celui-ci se lance à la recherche de sa dulcinée pour la sauver des griffes du tyran.

La version Super Famicom 

Pour scénariser au maximum le portage, Prince of Persia Super Famicom a été rallongé par les programmeurs d’Arsys Software. Si la première version sur Apple 2, PC et Amiga se finit en environ 50 minutes, la version Super Famicom propose 1h30 de jeu (si vous êtes un professionnel du Pad). Par exemple, le premier niveau comporte un passage magnifique devant une rivière souterraine menant à l’épée abandonnée. En plus des rajouts, on compte 7 niveaux supplémentaires pour pimenter cette aventure déjà bien salée.

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Le jeu a aussi subi un lifting graphique et audio : c’est beau et détaillé. Quelques joueurs trouveront que certains stages sont assez sombres. Les niveaux dans le feu sont bien pensés. Ce que j’aime le plus, ce sont les passages ouverts vers l’extérieur (avec un scrolling parallaxe pour animer un ciel vraiment tourmenté) et les architectures des grands couloirs.

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Ce jeu est truffé de passages secrets et de petits détails qui en font une pépite.

Certaines musiques sont moins entraînantes que d’autre, mais l’ensemble reste cohérent et colle parfaitement au contexte et à l’esprit du jeu. Les bruitages sont en dessous du reste de la production. Ce que je déteste le plus, ce sont les bruits de pas de notre héros et les cris bizarres des ennemis.

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La jouabilité est bien pensée. Il vous faudra un peu d’entraînement pour maîtriser le Prince. Le bouton B permet d’effectuer les sauts et de parer les coups d’épée. Le bouton A permet de faire des pas furtifs et d’attaquer avec l’épée. Si vous appuyez vers le haut du pavé multidirectionnel, le Prince s’accroche au bord des parois.

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Cette guerrière va vous rendre fou.

Ce que je trouve fort dans le gameplay de ce jeu, c’est qu’il reste hyper speed et stressant alors qu’il n’y a pas de scrolling. Les niveaux sont assez courts, mais suffisamment tortueux pour vous rendre fou.

Ne vous faites pas de fausses idées, c’est un soft difficile à finir. Il y a beaucoup de fioles trop bien cachées dans les décors et certains passages sont très délicats pour être réussi du premier coup. Pour ne pas frustrer les joueurs, il existe un système de mot de passe.

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Malgré la présence d’une barre de vie, j’estime que Prince of Persia reste un Die and Retry difficile et stressant. Le temps vous met la pression et vous pousse à commettre des erreurs impardonnables.

Petit défaut de conception : le timer apparait au beau milieu de l’écran lorsque vous appuyez sur Y. J’aurais préféré qu’il soit mis en bas de l’écran comme sur Megadrive.

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Encore un passage beaucoup plus explicite sur Super Famicom.

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Les premières versions sont moins classes…

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Un combat culte !

Chaque ajout a sublimé l’œuvre de Jordan Mechner. Le passage avec la souris, la poursuite avec son double maléfique… L’ajout de méchants charismatiques comme le golem ou Jaffar sont vraiment les plus de cette cartouche.

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Voici le passage avec la souris dans la version PC.

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Ce passage là est beaucoup plus explicite dans la version Super Famicom.

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Votre double maléfique.

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Il apparaît à ce moment de l’aventure.

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Le golem !

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Le combat final qui est absent de la version PC.

La censure et jaquette

Le gros plus de cette version, c’est la justification des diverses actions de notre héros, grâce à l’ambiance et à l’introduction du jeu. Hélas, comme Assault Suit Valken, Prince of Persia a subi la foudre de la censure lorsque Konami l’a exporté.

Dans la présentation, il manque tout un passage qui justifie le fait que le prince boit des fioles d’eau pour augmenter sa barre de vie et qu’il tue sans scrupule les gardes qu’il croisera sur sa route. Notre héros se fait sévèrement tabasser par les gardes de Jaffar et est laissé pour mort dans les donjons du palais.

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Ce passage est absent de la version US et européenne.

Pendant tout le jeu on se demande pourquoi l’architecture n’a ni queue ni tête. On finit par comprendre que ce lieu est possédé par des forces démoniaques contrôlées par Jaffar grâce à divers détails. Le plus important de ces détails a été supprimé : le pentacle satanique de l’arène final.

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Pas de pentacle pour les occidentaux.

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Même une porte est censurée ! C’est fou.

La jaquette japonaise est magnifique. Pour une fois, l’Europe a échappé à la traditionnelle jaquette US bien moche.

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les critiques

Les critiques sont unanimes. Ce jeu est une réussite. Je vous laisse lire les tests de Console +, Super Power et Player One.

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Conclusion 

Une fois de plus, Masaya frappe fort. Prince of Persia Super Famicom est un must have. Je conseille vivement aux fans des Sables du temps de tester cette version. Rythmée et bien pensée, elle vous donnera du fil à retordre.

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Prince of Persia

90%
90%
  Classic Shit

Prince of Persia sur Super Famicom est une réussite !
Je ne peux que vous le conseiller.
Il rivalise avec Another World, Flashback et Black Hawk.

  • Gameplay
    10
  • Graphismes
    9
  • Sound Design
    7
  • Intérêt général
    10
  • Notes des internautes (2 Votes)
    9.5
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A propos du gangeekeur

Collectionneur matérialiste, petit joueur, rageman ascendant crevardman, Lutador. Un pigeon parmi les vautours.

Un commentaire

  1. Bon ton test, ça donne envie d’essayer. Le seul Prince of que j’aie fait est le 1er sur PS2 ‘Les Sables du Temps » et il aura marqué mon expérience de joueur, sinon dans le style j’avais Aladdin sur MS que j’ai fini à l’époque (pas bien dur).

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