Spriggan Powered

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Spriggan Powered est une aberration typique de la fin des années 90 où l’habillage compte plus que l’intérêt. Pourtant, j’y ai trouvé mon compte car le jeu est beau et le gameplay est carré ! Voici mon analyse.

Un peu d’histoire pour comprendre d’où vient Spriggan Powered

C’est un soft issu de cette période où le jeu vidéo jadis vivace et intelligent bascula irrémédiablement dans la 3D et le mauvais goût avec la sortie de la PlayStation (1994,1995). Cette pantalonnade de Shoot tente, avec les moyens du bord, de surfer sur deux modes à la fois : la vague des jeux en 3D sur laquelle s’étaient ruées comme des hyènes toutes les fashion victim du jeu vidéo, et l’engouement du public Hardcore pour la série Donkey Kong Country.

Un niveau dans le noir : c’est du déjà vu.

Pourtant la saga Spriggan existait depuis un petit moment et avait su tirer son épingle du jeu. La série se compose de trois shoot them up. Les deux premiers sont développés par Compile, tandis que le dernier est confié à Micronics. Ces softs sont édités par Naxat Soft sur PC-Engine pour les deux premiers et Super Famicom pour le troisième, uniquement pour le marché japonais.

Le premier jeu Seirei senshi Spriggan sort sur PC-Engine CD en 1991. C’était l’un des jeux proposé au Summer Carnival organisé par Naxat Soft en 1990 (c’est une compétition/salon où l’on présente des Shoot Them Up). C’est un shoot them up vertical assez classe dans un monde japonais féodale-futuriste, utilisant un système d’orbes de couleur pour obtenir différentes armes. L’ambiance est top grâce aux voix digitalisées et au rythme frénétique des combats. Ce jeu a beaucoup de similitude avec Musha Aleste (Megadrive et Genesis, 1990) au point que je pensais que c’était une suite. Une rumeur dit que ce jeu devait être une suite de Musha Aleste, mais que Naxat Soft voulait lancer sa propre série. 

Seirei senshi Spriggan sort sur PC-Engine CD

Le second opus sort aussi sur PC-Engine CD en 1992 : Spriggan Mark 2: Re Terraform Project. Cette fois-ci, le scrolling est horizontal ! Le jeu se passe dans un monde futuriste. Compile joue à fond la carte de l’ambiance avec des musiques et des digitalisations vocales qui exploitent parfaitement le CD-Rom de la PC-Engine. Les dialogues, provoquant des pauses pendant les phases d’action, cassent le rythme du jeu. 

Pour votre culture générale, je vous conseille vivement de regarder les titres créés par Compile. De Zanac à Guardian Legend en passant par Super Aleste ou Power Strike 2, Compile a sorti les jeux les plus Hardcore en matière de Shoot.

Spriggan Mark 2: Re Terraform Project PC Engine CD.

Présentation du jeu

Spriggan Powered sort le 26 juillet 1996 sur Super Famicom. Compile laisse la main à Micronics pour la programmation de ce titre. Comme Spriggan Mark 2, le jeu est un shoot them up horizontal futuriste.

Micronics est connu pour ses adaptations de jeux d’arcade sur Famicom. C’est eux qui ont porté 1942 (1985) et Ghosts and Goblins (1986) sur Famicom/NES. Ils ont assez souvent foiré leurs adaptations (Athena, Ikari Warriors 1 et 2, Super Pitfall etc.). Ils ont aussi adapté Acrobat Mission (1992) et Raiden (Raiden Trad , 1992) sur Super Famicom .

L’écran titre est très laid.

Spriggan Powered a essayé de copier le style graphique de Donkey Kong Country (1994) pour ses sprites. L’équipe de développement a été dirigée par Takayuki Yajima. Si les sprites de Donkey Kong sont issus des recherches de Tim et Chris Stamper sur stations de travail Silicon Graphics (SGI Challenge), je ne pense pas que les graphismes 3D pré-rendus de Spriggan aient bénéficié des mêmes outils. Du coup, le jeu est déroutant : les décors et les environnements sont superbes, tandis que le Spriggan et les ennemis donnent l’impression d’être pixelisés selon le câble que vous allez utiliser sur votre télévision. C’est une équipe de cinq personnes qui a crée le design et les graphismes du jeu : Ichiro Imamura, Sinichiro Adachi, Daisuke Morisima, Manabu Sakai, Masataka Uemoto.

Voici un décor comme on en a rarement vu sur Super Famicom.

La bande son est bien rythmée et colle bien à l’action. Ce sont des mélodies 100% Super Nintendo. Les musiques sont composées par Mutumi Isimura et Hisasi Matusita. Les bruitages ne sont pas désagréables mais n’ont rien d’exceptionnel.

Je vous ai donné la liste des personnes qui ont travaillé sur ce projet pour que vous ayez une idée du travail accompli. Pour réaliser Donkey Kong Country : Dixie Kong’s Double Trouble, sorti la même année, Nintendo et Rare ont employé 36 personnes.

Le dernier niveau est magnifique ! L’animation est superbe.

Pour venir à bout de Spriggan Powered, vous devrez traverser 6 niveaux variés et colorés, avec des éléments graphiques apportant une touche de modernité (effets de lumière, de transparence, de distorsion, de parallaxe etc.) .

Le bouton B permet de tirer. Le bouton A enclenche un bouclier. 4 armes distinctes sont à votre disposition selon l’orbe que vous allez attraper. Les orbes blanches font remonter la barre du bouclier.  Si vous restez appuyé sur le bouton B, le Spriggan lance une super attaque. Pour remplir votre jauge, vous devez tuer un maximum d’ennemis. En frôlant les tirs et les projectiles, vous obtenez des bonus TECH qui augmentent votre score.

Je vous conseille l’orbe verte qui permet d’obtenir un tir à tête chercheuse avec une cadence de tir très correcte. Grâce à ça, vous pourrez vous focaliser sur les esquives pour obtenir un maximum de TECH.

L’animation est au top. Il n’y a presque pas de ralentissements, malgré les mouvements dans les décors et le nombre de sprites à l’écran.

Spriggan Powered est parfaitement jouable. Pour ceux qui me connaissent, vous savez que je déteste les jeux approximatifs dans la gestion des collisions et dans les patterns (c’est pour ça que j’ai du mal avec certains jeux Megadrive). Ici, c’est très bien pensé. Les options proposent même un mode easy pour les débutants. Il existait une version BS de Spriggan téléchargeable en cinq parties qui comportait des commentaires audio pour l’ambiance.

Vous n’aurez pas un boss à chaque fin de niveau. Un ennemi récurrent viendra vous prendre la tête pendant le jeu. Dans le 5e niveau, vous avez, en guise de boss, un gros Battleship qui fait fortement écho au boss du niveau 3 de R-TYPE.

En fait, ce qui ne va pas dans ce jeu, c’est que vous ne pouvez pas y jouer à deux et qu’il est d’un classicisme religieux : les niveaux s’enchaînent, vous surprennent visuellement puis plus rien. Du coup, on prend plaisir à y jouer, mais après avoir saigné un jeu comme Super Aleste, on a un goût d’inachevé dans la bouche lorsque l’on croque Spriggan Powered.

La critique n’avait pas été tendre avec ce titre. Je vous laisse lire l’article de Super Power !

Conclusion

Ni mauvais, ni bon, Spriggan Powered fait le minimum syndical pour vous divertir. Une curiosité a tester si vous avez fait le tour des bons shoots sur Super Famicom. Il va falloir que je passe du côté de la Megadrive qui propose de véritables perles.

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Spriggan Powered

68%
68%
 Oui mais !

Je ne peux objectivement pas vous conseiller ce titre si vous n'avez pas joué à des jeux comme R-Type 3, Super Aleste ou Pop'n Twinbee.
Spriggan Powered manque d'ambition dans son gameplay et ne propose que des petits effets visuels mis bout à bout. Pourtant, le jeu est très agréable et procure de bonnes sensations niveau Skill grâce aux TECH et à la gestion du bouclier.

  • Gameplay
    6
  • Graphismes
    8
  • Sound Design
    7
  • Intérêt général
    6
  • Notes des internautes (1 Votes)
    2.1
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A propos du gangeekeur

Collectionneur matérialiste, petit joueur, rageman ascendant crevardman, Lutador. Un pigeon parmi les vautours.

6 commentaires

    • Je suis en train d’écrire le test justement, mais j’ai pas la version US, ni la version jap, donc j’émule pour les détails. j’aime pas trop ça. Je te conseille de tester le MUSHA Aleste sur Megadrive c’est le meilleur épisode avec Super Aleste.

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