Giraya Ninja ! « Damned, ça colle ! »

Il y a pas mal de jouets qui, quand nous étions gosses, nous ont marqué par leur intérêt ludique et surtout la licence qu’ils représentaient. Au milieu des blockbusters de ventes des figurines qu’étaient Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque en FR), Gi-Joe, Turtles, Bioman et autres, Bandai a tenté quelque chose d’intéressant avec l’une des licences Metal Hero qui passait dans notre cher Club Dorothée : Giraya Ninja.

Giraya, c’est quoi ?

Giraya Ninja (世界忍者戦ジライヤ Sekai Ninja Sen Jiraiya) est une série de type « Metal Hero » japonaise de 50 épisodes qui raconte l’histoire de deux clans ninja qui s’opposent et se font la misère. D’un côté les gentils : « Tokagure », de l’autre, les méchants : « Dokusai ».

Il n’y a pas grand chose à dire sur la série. Quand j’étais gosse, j’adorais.

La série était « ninja », le perso principal était en rouge, symbole de tous les chef-héros de l’époque : il avait un sabre, il y avait des combats, bref c’était cool. Avec du recul, c’est d’un risible… Regardez, je vous laisse les deux openings, le premier japonais, le second français. Dans le japonais, on voit le ninja Jiraiya sauter d’un hélico sur un camion, glisser dans un bureau, éclater des vitres et sortir son épée… C’est nul.

L’opening français est encore pire ! Dites-vous que même Dorothée avait joué un petit rôle dans un épisode, la licence fonctionnait bien en France, comme plein d’autres de Bandai, alors tout était bon pour se faire de la thune.

Anyway, on est pas vraiment là pour parler de ça, mais des jouets qui ont été tirés de la licence.

Bandai sortit au Japon plusieurs séries de jouets sur Giraya, et dedans, on retrouvera entre autres les persos principaux, le robot géant, un playset etc… En france, certaines figurines resteront exclusives au Japon, comme Crow Goblin par exemple. Ils ont sorti de petites figurines en plastique dur (7cm), ainsi qu’une série qui, ici, nous intéresse : des personnages collants que l’on pouvait étirer.

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En Europe, les Giraya « à étirer » sont sortis sous deux versions : sous blister carded et dans des boites carton type Saint Seiya. Tout comme pour les Saint Seiya, les boites carton ont eux deux versions : l’une s’ouvrait en mode « window box » pour que les enfants puissent voir le contenu de la boite, l’autre, plus ancienne des premières versions, non « window ».

(NB : les figurines carded sont principalement distribuées en Espagne et en Italie à l’époque, en France nous avons beaucoup plus eu les versions en boites carton.)

Ces figurines reprennent en gros le principe des Saint Seiya, avec un personnage nu que l’on peut habiller d’une armure. Mais dans le cas de Giraya Ninja, c’est complètement différent.

Bandai eu la « bonne » idée de faire des personnages avec un corps mou en caoutchouc collant.

Je ne sais pas si vous vous souvenez des pauvres trucs chinois qui étaient vendus dans les années 90, dans les tirettes, qu’on appelait les « main collantes », ainsi que les petits bonshommes vendus à côté des vitrines des galeries Lafayette qui tombaient le long des vitrines en mode culbuto, et bien là, c’est un principe un peu similaire.

On nous vendait en gros des mains collantes qui pouvaient être habillées d’armure, cette fois en plastique et plus en métal comme Winspector ou Saint Seiya, qui une fois montées ne tenaient forcément pas debout malgré les efforts pour les stabiliser, et qui surtout, dépérissaient au bout de 2 jours.

Comment s’abimaient-elles ?

Bah imaginez un truc qui colle, mis dans les mains d’un gosse de 7 ans, qui va le balancer partout pour qu’il colle partout. Au bout de 2 jours, le collant chimique sur la matière est rempli de poussière et de saloperies. Et quand on essaye de le nettoyer après, d’une ça ne colle plus, et de deux, la figurine commence peu à peu à se fissurer, puis finira par durcir.

C’est moche hein ?

Moralité, les bonnes idées sont pas forcément à mettre en œuvre, et parfois c’est mieux sur le papier.

Nous avons eu 5 figurines « collantes » sorties chez nous, voici la liste avec les numéros de série des boites :

– #23209 : Giraya
– #23210 : Baron Owl
– #23211 : Dokusai
– #23212 : Wild
– #23213 : Habrum

La figurine sortie au Japon qui ne sera pas distribuée en France sera donc Crow Goblin (Karasu). Elle devait porter le numéro #23214. Aucune raison à cette non-sortie, tout autant que les Bioman forces verte et rose première série, qui ne seront pas distribués chez nous, idem pour les force verte et noire de Liveman. Un choix de distribution ou autre, difficile de le dire aujourd’hui… probablement un problème de planning si vous voulez mon avis.

Voici quelques exemples de toys de la série qui ne sont pas sorties chez nous.

 Les différences entre boite « window » / boite standard :

a) Boites « window » :

Les gamins pouvaient, dans les rayons, ouvrir le devant des boites pour découvrir le personnage ainsi que ses accessoires. La boite et son contenu sous le rabat étaient alors protégés par un plastique « thermoformé ». La notice de ces versions 2.0 sorties rapidement après les boites dites « standard », est une feuille blanche A4 recto verso de base.

b) Boites « standard » :

Ce sont les premières versions des figurines sorties fin 1988, avant même la diffusion de la série au Club Dorothée. Elle n’ont pas rencontré un gros succès car les gamins avaient à côté les chevaliers du zodiaque, dont les window Box sortaient déjà… Les gosses ne pouvaient pas voir le contenu des boites, et le visuel n’était pas assez accrocheur sur certaines figurines, boite trop sombre au fond, manque de couleur etc.

Dans ces versions, le plastique thermoformé de protection supérieur est ici une plaque de polystyrène protégeant le jouet. Le collant du corps du personnage est protégé par un petit calque, et la notice d’utilisation et de montage est en feuille calque A4, et non papier standard comme dans les window box.

Le contenu des boites :

Quelle que soit la version (standard ou window), le contenu des boites est identique. On y retrouvera :
– Le corps nu collant du personnage, avec la tête non amovible.
– Son armure en plastique amovible avec chaque pièce dans un compartiment
– Une grille en plastique marron avec son socle et des plots pour accrocher votre ninja dessus… Ok on dirait plus un paravent Ikea..
– Des accessoires annexes en plastique, grappés entre eux (ex : les sabres)
– La notice de montage recto-verso
– Un petit papier d’avertissement
– Une cible en carton, différente dans chaque figurine pour pouvoir jouer aux fléchettes avec votre bonhomme

Il faut être clair, même une fois monté avec son armure, le personnage ne tient pas debout, à cause des pieds mous, qui gène la stabilité du jouet. Pour palier à ceci, dans les version blisters des figurines, Bandai rajoutera un « Y-stand », permettant de faire tenir debout la figurine, mais pas très esthétique… Ils auraient pu gérer le truc autrement. D’ailleurs, au Japon ils ont également sorti d’autres figurines, en plastique dur, qui se tenaient bien plus, avec des armures en plastique, mais qui tenait le coup. Ce sont des version DX (deluxe), plus grandes, comme pour les 3 Saint Seiya sorties au même moment. Voici une photo tirée d’un catalogue de figurines japonaises :

Giraya a eu son petit effet au final, car même si l’on ne se rappelle pas forcément bien de la série, perdue au milieu de ses nombreux concurrents Sentai et Space Sheriff (Bioman, Liveman, Shaider, Spielvan etc.), on se rappellera des jouets, et Bandai surprendra un peu ici par l’audace du concept. Alors ok, avec du recul, les figurines, une fois abimée, partaient soit à la poubelle soit à la prochaine brocante de quartier, mais au final, j’ai passé personnellement de bons moments à étirer ces jouets et à les coller partout. Enfin bon, ça faisait cher le collant… (120francs la figurine)