Rémy Tremblay

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Le site Gangeek Style a l’immense honneur d’avoir pu interviewer l’un des plus grands sculpteurs et peintre français. Le grand maître de la figurine Rémy Tremblay. Il répond à nos questions sans langue de bois et avec beaucoup d’humour. Mais surtout, il partage avec nous son parcours et son expérience. À travers ses réponses, il nous raconte comment il a réussi à atteindre un niveau d’excellence en peinture et en sculpture sur figurine. Vous pouvez retrouver toute son actualité sur Hobby Time Blog. L’équipe de Gangeek Style tenait à lui exprimer toute sa reconnaissance pour sa participation.

Bonjour Rémy, content de pouvoir te poser quelques questions pour nos lecteurs. 
Bonjour Ivan.

Même si tu es hyper connu, peux-tu te présenter pour les profanes ?
Rémy Tremblay, 27 ans, sculpteur pro depuis 2009, peintre amateur, papa d’une petite fille et gagnant de bien trop de bricoles métallisées pour les compter. Court et concis puisqu’en définitive tout le monde s’en moque.

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Inquisiteur. Or au Gloden Demon français 2011. Avec la participation de Christophe BAUER.

Comment as-tu découvert les figurines à peindre et à collectionner ?
J’ai commencé à faire des dioramas en polystyrène et scotch brit peint à la gouache à l’école primaire. Ensuite j’ai fais quelques maquettes et j’ai découvert HeroQuest… J’ai réellement commencé à me plonger dans tout ce joyeux bazar en plastique à la sortie du premier numéro de Ravage, le magazine. En 1999/2000 un truc du genre.

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Tu t’es fait remarquer avec ton niveau de peinture et ton niveau de sculpture complètement hallucinant. Comment as-tu développé ce style si particulier en peinture ?
Bonne question. Je n’ai toujours pas trouvé la réponse. En vérité je n’arrive déjà pas à concevoir le fait que les gens me prêtent un style particulier. Disons que j’en suis arrivé là à force de copier les gens dont le travail m’impressionnait. Une fois que j’ai ingurgité un maximum de truc du même peintre, je passe au suivant. Je suis un peu la méthode Tyranides. J’ai commencé par Mike McVey sur HeroQuest, puis Jen Haley sur ses keltois lorsque je jouais à Confrontation. Ensuite Thomas David, JAG, Thomas Barse et Bruno Grelier lors des premiers Golden Demons. Après je me suis intéressé au style de Benoît Ménard, puis Latorre et Van Gils et puis maintenant…Eh bien plus personne car j’avoue que je n’ai aucun objectif en peinture autre que celui de barbouiller pour m’amuser. Du coup mon style est un gros coup de moulinette dans tout ce fourbi sachant que je n’ai jamais réussi à égaler qui que ce soit.

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Comment en es-tu venu à la sculpture ?
Les figurines Rackham en fait. À une époque ils avaient fait quelques pas-à-pas et bêtement j’ai cru que c’était facile alors je me suis lancé. Je me suis servi de ça surtout pour éviter de devoir peindre du Games Workshop lors des Golden Demons car je détestais leurs figurines à l’époque. De fil en aiguille je me suis frotté à l’histo et puis après quelques paquets de Fimo j’ai commencé à savoir faire un peu des bonshommes.

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Comment as-tu réussi à en faire ton métier ?
Un mélange de naïveté, de chance et de pas mal d’acharnement. Je pense que mon sale caractère et mon égo sur-gonflé m’ont aidé à croire que c’était possible. J’y suis allé au culot, j’avais sculpté des trucs pour moi et j’ai mailé Latorre pour savoir si il était intéressé. J’ai donc pu éditer un peu chez Enigma puis JMD. J’ai fini par mailer McVey qui m’a trouvé du travail chez Mantic où il était DA à l’époque. J’ai aussi pas mal mendié auprès des gens qui étaient déjà dans le milieu. J’ai fait tout ce qu’on m’a demandé, j’ai beaucoup sculpté en étant très mal payé. J’ai appris et j’ai fait en sorte de pouvoir travailler sans être esclave de trop d’heures à faire de la figurine. C’est un processus long où il faut savoir saisir les opportunités et en créer. Il ne faut pas avoir froid aux yeux mais savoir assurer quand le super plan a lamentablement foiré parce qu’on a pas le niveau. Il m’est arrivé plusieurs fois de refaire intégralement une fig car je m’étais planté d’échelle, le tout à mes frais…

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Quels conseils donnerais-tu à une personne qui voudrait se lancer dans cette aventure ?
Difficile à dire. Je pense que le critère principal est : je n’ai pas le choix, dans mon cas je n’ai jamais envisagé de faire autre chose et ce depuis que j’ai 8 ans. J’ai toujours voulu faire de la figurine mon métier. C’est une vocation sinon il est difficile d’en supporter les contraintes sur le long terme. Dans tous les cas , il faut croire en soi, toujours chercher à faire mieux, toujours voir ce qui se fait ailleurs, communiquer sur son travail et éviter de chouiner envers ses patrons parce que votre copine aimerait que vous fassiez plus la vaisselle. Quand on est à la bourre on bosse la nuit et le lendemain matin on y retourne point barre. Il faut de la discipline pour bosser chez soi et il faut se faire violence à tous les niveaux sinon on coule. Par conséquent je ne pense pas que ce soit le genre de boulot qui soit accessible à tout le monde. Il faut la personnalité qui va avec. À l’heure actuelle je vois un groupe de potes une fois à chaque vacances scolaire, en dehors de ça je ne côtoie que ma famille. Pas de sorties, pas de vacances (j’ai dû en prendre 4 semaines depuis que j’ai commencé c’est-à dire une semaine par an en gros). Je suis bien comme ça mais c’est pas forcément pour tout le monde. Je connais aussi des gens qui ont une vie sociale mais là je ne sais pas comment ils font.

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Quelles sont tes inspirations ?
Je pense y avoir déjà répondu pour ce qui est de la figurine. En dehors j’adore l’art de la Renaissance Italienne, Brom, Bonner… Mais il faut être honnête c’est pas de l’inspiration juste un truc pour se la péter. En pratique je peins comme c’est dessiné sur la boîte ou comme le dessin qu’on me file pour sculpter. Et puis je préfère lire l’histoire derrière les œuvres d’art que de les regarder. Trop d’image tue l’image.

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Quelles sont tes techniques de peintures et de sculptures ?
Je n’ai pas de technique de prédilection en peinture, j’ai un peu tout essayé, aéro pigments, micro peinture, gouache, huile, crayons de couleurs (sisi…), acryliques de toutes marques, brossages, lavis, dégradés dans le frais, le sec… Tout y est passé à un moment ou un autre. Pour le moment je suis avec les acryliques GW et je barbouille avec de la peinture quasi sortie de pot pour les lumières. Je fais selon les envies.

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En sculpture c’est différent, je fais selon les clients. J’utilise un mélange de fimo classic, champagne, noir et vert feuille mais JAG m’a dit qu’il mettait un peu de Firm Sculpey dans son mélange, je l’ai déjà fait il y a longtemps, il faudrait que je retente. Niveau époxy c’est tamya putty greenstuff, milliput ou magic sculp et pour les armatures je les consolide à la super glue sur laquelle je saupoudre de la silice… Séchage instantané contrairement au milliput.

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Dans la façon de procéder chacun sa tambouille j’ai un pic à brochette coupé en biseau et une aiguille de compas comme outils principaux… Un pinceau gomme conique et avec ça je fais 90 % du travail. Le tout est de connaître ses outils.
Le dénominateur commun dans tout ça est que je bosse une figurine comme un tout, je ne fais rien « partie par partie ». En sculpture je pose tout tout de suite en peinture pareil. Travailler par section c’est le plantage assuré.

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As-tu présenté des figurines à des concours ? Comment ça s’est passé ?
Plein de figurines à plein de concours. Au GD j’ai pris des taules à longueur d’année jusqu’à prendre la slayer sword avec ma pièce la moins réussie… 😀 Sinon j’ai quelques statuettes mais comme j’ai toujours joué au con avec mes pièces de Gd j’en ai payé le prix. En histo il suffit d’être sympa avec tout monde et on ramène des médailles donc j’en ai plein aussi et ma fille aime bien jouer avec. Dans l’ensemble ça s’est bien passé. L’adrénaline des podiums c’est marrant les engueulades post concours aussi. Mais depuis la Slayer Sword j’ai vraiment perdu l’envie d’y participer.

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La 13e Heure. Or et slayer sword au Golden Demon français 2011.

Joues-tu aux jeux de figurines ?
Oui, plutôt aux jeux de plateau avec figurine du reste.

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Mis à part la figurine, as-tu d’autres passions ?
Être un gros con c’est ma passion. Heu, plus sérieusement… Non. Je fais de la batterie depuis 10 ans je crois, mais ce n’est pas une passion, j’aime bien c’est tout. Et puis avoir plusieurs passions c’est comme être fidèle à plusieurs nanas… C’est l’excuse des tordus, une passion ça doit te prendre tout ton temps sinon c’est pas une passion c’est un loisir.

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Quels sont tes futurs projets en matière de figurines ?
Peindre toujours plus de machins en plastique chinois.
M’éclater sur de nouveaux projets avec McVey parce que c’est un chouette type.
Voilà c’est pas compliqué d’être un geek névrosé en fait…
@++

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A propos du gangeekeur

Collectionneur matérialiste, petit joueur, rageman ascendant crevardman, Lutador. Un pigeon parmi les vautours.

7 commentaires

  1. Je suis même pas foutu de coller un timbre droit sur une enveloppe alors quand je vois un travail de précision tel sur des morceaux de quelques centimètres… je suis complètement subjugué oO

    j’ai jamais réussi à faire un truc tout simple en fimo, il faut vraiment avoir le truc pour faire ce genre de boulot

  2. Mmmh … au-delà de la performance technique, il y a aussi la productivité monstrueuse de Rémy.
    C’en est à se demander si derrière ce nom ne se cache pas un collectif … semblerait que non -XD-

  3. Vraiment magnifique ! ça me fait pensait à quand j’étais gamin et que je bavais avec mon petit frère devant les figurines peintes par Mike McVey en démo dans la notice de hero quest…
    Et l’interview est aussi bien sympa et très plaisante à lire.

  4. Rémy Tremblay le

    C’est très amusant de voir toutes ces photos. J’ai du mal à me dire que j’ai fait tout ça. Et si on rajoute encore les quelques 20 piétons et 5 gros monstres que j’ai sculpté l’année dernière pour McVey ca en fait une sacrée tripotée….
    Merci pour l’interview c’était plaisant à faire.

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