Wild Guns – Super Nintendo

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Dans les années 1960, en Italie,  naît un nouveau style cinématographique : le Western Spaghetti. À  cette époque les films de cow-boy sont sur le déclin. Les cinéastes italiens profitent de la situation pour produire des westerns, souvent tournés en Espagne, pour essayer (avec un budget minimum)  de faire un maximum de dollars. C’est à cause de ces particularités que les critiques américaines appelleront ces films des « Spaghetti Westerns » ou « Paella Westerns ».

Pour envahir le marché, les réalisateurs et comédiens utilisent des pseudonymes anglo-saxons. Les productions engagent aussi quelques acteurs américains, pour ne pas dépayser le spectateur. Ces films ne glorifient pas les valeurs traditionnelles fondatrices de l’ Amérique, comme dans les films de John Wayne  (massacre des indiens pour le bien du peuple US, destruction des méchants mexicains moustachus etc.) Au contraire, les réalisateurs font dans le sexe, la violence, avec des scénarios très limites, tenant sur un bout de papier toilette.

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Pourtant, l’histoire nous prouve que ce sont ces fictions qui ont alimenté en idée l’imagination des prolétaires et des programmeurs de jeux vidéo. Nous retiendrons surtout Sergio Leone qui va donner au genre ses lettres de noblesse grâce à la « trilogie du Dollar », en 1964 (composée de « Pour une poignée de dollars » un remake du film Yojimbo d’Akira Kurosawa, « Et pour quelques dollars de plus » et « Le Bon, la Brute et le Truand »), ainsi que le film « Il était une fois dans l’Ouest » en 1968. Il lança un nouvel acteur nommé Clint Eastwood et relança Lee Van Cleef (qui incarna le personnage culte de tous les gangeeks, Sentenza). Avec les musiques de Ennio Morricone, une mise en scène frôlant la perfection, un cynisme bien européen et un humour noir bien tranché, ces films sont entrés dans la légende.

Nous allons vous présenter un titre qui a retranscrit à sa sauce cet univers rempli de bad boys, de saloons et de balles perdues avec, comme cerise sur le gâteau, des cyborgs et des machines futuristes sorties tout droit d’un film de science fiction. Ce jeu c’est Wild Guns.

Présentation du jeu

Bienvenue dans l’ouest sauvage d’un futur lointain, où les cow-boys et la technologie font bon ménage. Le gang du Kid fait régner la terreur dans la région. Cette organisation criminelle occupe la ville de Carson City. Elle s’est appropriée divers installations et ne recule devant rien pour faire un maximum de profits. Ces crapules iront même jusqu’à enlever et assassiner la famille d’Annie. Accompagnée  du chasseur de prime, Clint, elle va orchestrer une vendetta contre ces brutes. Avec sa face mal rasé, son poncho sur les épaules et son fusil, notre mercenaire n’a pas l’intention d’accorder de rémission pour les ennemis de sa cliente. Notre belle blonde sera aussi de la partie. Elle n’hésitera pas à mouiller sa robe rose et à montrer ses cuisseaux pendant les fusillades. Nos héros devront se frayer un chemin en dégommant tout ce qui se présente sur leur passage. Préparez-vous au massacre, même le mobilier et les décors n’y survivront pas!

Wild Guns pointe le bout de son nez en décembre 1994 au Japon. Il est sorti en 1995 en Europe et aux USA. Le jeu a été testé en Avril 1995 par la presse spécialisée française. Certaines sources prétendent que le jeu est apparu dans les boutiques en 1996.

8Big Bertha va vous en mettre plein la gueule!

Le jeu reprend le principe de Cabal ou de Nam 1975: Vous voyez votre personnage de dos et vous combattez les ennemis en arrière plan. Vous devez faire le plus gros carton possible (où survivre) dans la limite de temps qui vous est imposé, avant d’affronter un boss. La prise en main nécessite un temps d’apprentissage :
Le bouton X permet de lancer une bombe.
Le bouton B permet de sauter. Vous pouvez effectuer un double saut en pressant deux fois de suite B.
Vous pouvez esquiver en pressant gauche ou droite du pavé multidirectionnel + Y et B en même temps.
Pendant le combat, une jauge de furie se remplit. Lorsqu’elle est pleine, notre héros sort son Vulcan Gun et devient invincible pendant un laps de temps assez court.

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Le bouton Y permet de tirer si vous restez appuyé.
Si vous appuyez qu’une seule fois sur Y au corps à corps, votre personnage frappe son ennemi à coups de crosse.
Si vous appuyez plusieurs fois de suite sur le bouton Y, votre avatar lancera un lasso qui bloquera votre adversaire. 

Ces subtilités donnent tout le côté « hardcore gaming » à ce jeu. C’est un die and retry qui vous pousse à travailler votre skill. Il faut réussir à bloquer certains ennemis susceptibles de vous pourrir tout en canardant les autres qui sont moins dangereux.

Le jeu n’est pas aussi dur qu’ Hagane, mais vous allez quand même avoir du mal à mettre un terme à cette vengeance. Vous démarrez le jeu avec deux vies et vous disposez de continus infinis. Si vous utilisez un continu vous recommencerez au début du niveau inachevé.

10Crystalien a un design très réussi!

Le mode coopération est l’un des points forts de ce soft. Le plaisir de jeu est décuplé lorsque vous faites équipe avec une fine gâchette qui apprécie autant que vous ce défouloir made in Natsume.

Il y a un mode versus assez basique dans lequel vous devez détruire des cibles. Le gagnant est celui qui a marqué le plus de points.

Il est possible de changer la couleur de votre personnage pendant sa sélection.  Pour ce qui est des options, vous pouvez récupérer des bonus pour marquer des points. Les points permettent de gagner des vies supplémentaires. Vous trouverez des bombes et des armes.  Si votre arme de base a des munitions infinies, les armes trouvées en chemin sont limitées pour la plupart à 50 cartouches.  Il y a le Shot Gun, le Pop Gun (la blague du jeu), le Machine Gun et le Grenade Gun. Évitez de tirer comme un bourrin pour économiser vos balles.

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Le jeu se divise en six stages, séparés en deux niveaux. Vous devrez aussi combattre des « Demi Boss » et des boss.

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Inspirations et critiques

20Annie est inspirée d’Annie Oakley (1860,1926). Elle était connue pour être la meilleure tireuse de l’ouest. 

19Clint est un hommage à Clint Eastwood dans ses divers rôles de Cow-boys badass. 

billyLe gang du Kid s’inspire du hors la loi Billy the Kid (1859, 1881).

Le jeu reprend le principe de Cabal (1988) ou de Nam 1975 (1991). Nous sommes en droit de penser que Natsume s’est aussi inspiré de West Story, un cabal like se passant au far west. Créé en1991 par le studio Datsu, il passe relativement inaperçu dans les salles d’arcade.

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Dans nos recherches nous avons trouvé quelques œuvres qui auraient pu influencer l’équipe qui a développé ce jeu. Les mangas Gun Frontier 2 (1983) et  Galaxy Express 999 (Ginga Tetsudou 999, 1978), pourraient être une source d’inspiration.

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Il est possible que le jeu soit aussi un plan marketing , copiant des dessins animés comme les Galaxy Rangers (1986) ou Bravestarr (1987). Ils étaient destinés au public américain et relataient les aventures de cow-boys dans un univers futuriste. Ce style de série porte le nom de « Space Western ». Peut être que Natsume visait ce public US, en proposant un jeu mêlant science-fiction et western.

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Arrivé en fin de vie de la console en France, Wild Guns n’a pas eu de notes au dessus de 90%.  Le jeu n’a pas brillé aux USA, avec des totaux allant de 70% à 80% maximum. Il n’a pas déchaîné les foules et était relativement difficile à trouver. Même si il s’adressait à un public très arcade, nous pensons qu’avec un meilleur accueil, cette petite bombe aurait pu avoir un certain succès. Lorsque nous lisons le commentaire du testeur Wolfen dans Player One, nous comprenons que le jeu arrive trop tard sur la console et que la presse est en pleine course à la technologie avec les 32 bits qui envahissent le marché.

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Technique

Là où Natsume a frappé fort, c’est dans l’ambiance et la réalisation. Le jeu est magnifique. Les graphismes sont colorés. Ils fourmillent de détails, mais restent quand même clairs et efficaces. L’animation est de bonne facture par rapport au chaos ambiant et au nombre de sprites à animer. Les programmeurs ont utilisé à merveille les effets de la console, comme le petit effet de distorsion lorsqu’il y a une grosse explosion à l’écran.

9Grâce à la fameuse bulle « lock out », Desert Storm n’a pas touché Annie.

Les musiques sont très typés arcade. Elles collent à l’action et sont complètement en accord avec le côté cartoon du jeu. La musique du boss et le thème musicale du stage Gold Mine sont vraiment réussis. Le son du tir couvre beaucoup trop le reste des bruitages et la musique. Il n’est pas désagréable, mais les mecs qui ne lâchent jamais le bouton Y vont vous donner mal à la tête rapidement. Dommage que les programmeurs aient abusé du recyclage de sprite. Vu la durée de vie du jeu, ils auraient pu créer plus d’ennemis.

1Si vous laissez tourner le jeu, vous aurez droit à des petites démonstrations comme dans les salles d’arcade.

Conclusion

Wild Guns est court, mais bon. Une fois fini nous nous disons que ce fût bref mais intense, du coup, nous y revenons avec plaisir. Sorti tardivement sur la Super Nintendo, il est devenu un véritable collector aussi bien en pal, en us qu’en japonais.

wild_g11Voici la version japonaise du jeu avec son affiche promotionnelle d’origine. Merci au membre HUDSONec pour la photo.

Mais n’oubliez pas, c’est avant tout un Cabal Like qui s’adresse au vieux de la vieille. Il ne plaira pas forcément à tout le monde. C’est un jeu culte qui mérite quand même sa place dans n’importe quelle ludothèque, pour peu que vous ayez bon goût !

Wild Guns - Super Nintendo

93%
93%
 

Ce jeu est une véritable bombe sur la SNES/Super Famicom.
Enfin nous pouvons jouer à deux. Dommage que le jeu soit très ciblé (Cabal like) et qu'il soit assez court. De l'arcade sur Super Nintendo en somme.

  • Gameplay
    10
  • Graphismes
    9
  • Sound Design
    9
  • Intérêt général
    9,5
  • Notes des internautes (2 Votes)
    6.8
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A propos du gangeekeur

Collectionneur matérialiste, petit joueur, rageman ascendant crevardman, Lutador. Un pigeon parmi les vautours.

6 commentaires

  1. Bon petit sujet, je voualis me le prendre, tu me renforces dans mon idée, cependant le portefeuille ne veut pas suivre. Tu me venderas le tien version pal pour 60in ca sera parfait!

      • Tu as 3 exemplaires de ce jeu, file la version pal, ca te prends trop de place!
        cetelem c’est le groupe BNP, moi je suis comme KRY en rouge et noir.

        • j’avais besoin des trois jeux pour faire le test le plus exhaustif possible. Du coup je suis obligé de les garder. Je suis comme l’INA.Tu aurais peut être dû négocier celui de Minouche. Rouge et Noir, ils ont pas kofidis ^^

          Sinon il te reste la solution du Canardos. Il aime bien les échanges.

  2. Pingback: Gangeek Style[TEST] Iron Commando : Koutetsu no Senshi - Super Famicom » Gangeek Style

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