Step By step : Metallgehause, conversion d’un war walker DUST.

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Je vous invite à assister au pas à pas d’un exercice dont je raffole : la conversion d’un marcheur de combat germain pour un concours organisé par FFG sur le thème de Dust tactics.

Ils ont de la gueule, ces engins designés par Paolo Parente (qui était aussi notre directeur artistique chez Rackham). Quand le projet AT-43 y est né fin des années 90, il devait s’agir d’un univers de seconde guerre mondiale uchronique. Pour diverses raisons (armée allemande politiquement incorrecte, et donc risquée car peu vendeuse), le background a évolué vers un thème de science-fiction plus classique. Une fois dégagé de ses obligations envers Rackham, le père Paolo s’en est donné à coeur joie … avec succès !

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Donc, la première chose que je tenais à modifier était la posture des jambes. Question de goût, j’ai tendance à préférer les configurations d’articulations dites « Chicken Walker » (AT-ST, ED-209) sur ce genre de machine. D’autres idées sont venues s’incorporer en cours de projet, à mesure qu’il prenait forme.
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#1 – J’ai commencé par décoller précautionneusement les pièces des articulations, les poses de ces figurines étant fixes. Par chance, la colle utilisée pour leur procédé cède assez facilement à la pression. J’ai démonté les pieds du marcheur, puis les ai recollés en sens inverse. Une fois l’opération terminée, les gros vérins qui actionnent ces pattes mécaniques ont été ajustés en conséquence.

#2 –Ensuite, j’ai tourné le torse de 180° par rapport aux jambes. Partant d’une pose assez figée, j’y ai insufflé du dynamisme en faisant pointer les jambes vers l’extérieur: j’ai scié les barres de fixation des hanches, puis je les ai contre-percées et recollées dans l’orientation voulue. J’ai positionné dans la foulée une sorte de gros réservoir dans le dos, sans autre raison que le « facteur-coolness ».

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#3 – Satisfait par la nouvelle pose, j’ai collé les jambes (en prenant bien soin de déposer la glue à l’aiguille de façon très localisée, pour ne pas noyer toute la zone dans la cyano). J’ai rallongé les vérins en utilisant des segments de grappe plastique, coupés à la longueur ad hoc pour qu’ils s’ajustent parfaitement aux pattes. J’étais sûr de ne rien vouloir faire de la pièce d’armement référencée comme le « Kampfzange », aussi  l’ai-je démantelé et ré-assemblé sur les jambes pour leur accorder une protection supplémentaire. Toujours s’assurer que l’adhérence se fait « plastique sur plastique » et non « colle sur colle » en ponçant localement au papier de verre fin la légère couche d’apprêt grise qui recouvre tout le marcheur. J’ai viré les tubes d’alimentation qui couraient au niveau des hanches (ils ne marchaient plus trop visuellement, toute cette section étant devenue frontale à l’étape précédente) et ai rebouché les trous résiduels avec de petit éléments en plastique provenant des grappes de détail Kotobukiya (très commodes pour ce genre de conversion, le fans de kit-bashing vous le confirmeront).

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#4 – Je cherchais un design alternatif pour donner un peu de volume aux pieds … je suis tombé sur ce concept en lançant une recherche <German/Walker/Mech/Uchronian>.

Après avoir mixé consciencieusement du miliput Yellow-Gray, j’ai appliqué cette epoxy en boule entre les orteils de la pièce plastique. J’ai aplati approximativement cette forme au pinceau-gomme (colour shaper). Une fois l’élément sec, j’ai joué de la lime et du papier de verre pour rendre la forme plus régulière en définissant des angles nets. Les pièces Kotobukyia se sont une fois encore avérées inestimables pour ajouter un peu de texture mécanique en revêtement.

#5 – C’est à ce stade que le thème du Metal Gear Rex (formidable création de Yoji Shinkawa) a fait irruption dans le projet.
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En remployant la technique de milliput décrite précédemment, j’ai défini grossièrement la forme du bec caractéristique. J’ai accéléré son temps de séchage en plaçant la pièce sous une lampe à filament, en prenant bien soin de protéger les éléments en plastique pour éviter une fonte catastrophique ! Une seconde couche de milliput, plus précise et fine, a permis de définir la forme de cette mâchoire en en comblant les imperfections.

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La planche de plastique collée au sommet était à l’origine une grappe de rivets de tailles diverses, destinés à être prélevés un par un. Je l’ai utilisée dans son intégralité, jugeant que la réduction de taille des éléments formerait un effet vertébral intéressant … bon calcul.

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#6 – Pour l’armement de cette machine de guerre, j’ai commencé par enchâsser le lance-missiles dans l’épaule du « Kampfzange »  précédemment cannibalisé. Une petite incision dans le plastique a permis un ajustement parfait. Le canon principal a été doublé, en déplaçant les manteaux de protection et en repositionnant les tambours de munitions latéralement. Quelques regrets pour la corde de guitare utilisée pour représenter les câbles d’alimentation … j’en aurais préféré en employer une plus épaisse sur ce modèle.

#7 – Ah, la phase peinture tant redoutée ! On commence par pulvériser un apprêt blanc à la bombe sur toutes les parties. De petites imperfections sont parfois révélées à ce stade (surtout des lignes d’assemblage), il ne faut pas hésiter à revenir dessus et à les combler au putty.

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Sachant que la figurine pourrait se retrouver un jour sur une table de jeu, j’ai préféré passer une couche compacte de peinture acrylique au pinceau sur l’apprêt afin de former une assise bien solide pour la couche aérographiée à venir. Je tenais à peindre ce mecha dans des teintes de camouflage désertique, j’ai donc pulvérisé du Tamiya XF-59 Desert Yellow sur toute la pièce après m’être copieusement documenté sur le sujet (comment faisait-on avant internet ?). J’ai défini les stries en sprayant légèrement un mélange de bruns acryliques que je serais bien incapable de reproduire même si ma vie en dépendait … ne pas se louper à ce stade !

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Les rivets devraient logiquement être peints de la même couleur que la coque de la machine, mais les passer individuellement en noir (une opération excessivement longue) crée une animation intéressante sur toute sa surface.

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Je tenais à amener une troisième couleur sur la pièce, un Light Grey pour de strictes raisons de contraste. Les arêtes les plus vives ont été éclaircies au Bleached Bone GW (couleur aujourd’hui défunte) sans les pousser à l’extrême, une figurine de cette taille accrochant la lumière de manière assez naturelle. Ajouter du Dry Pigment noir sur les zones les plus susceptibles d’être salies (pieds, armement, zone moteur) donne au walker un cachet de réalité historique encore plus prononcé.
#8 – Peinture du métal. Les plus petits éléments ont simplement été passés en Mithril Silver GW sur une base noire. Les parties structurelles plus volumineuses ont été sous-couchées en noir, puis enduites de Boltgun Metal. Une bonne façon de donner à ces zones un aspect graisseux et fonctionnel consiste à appliquer une couche de X-19 Tamiya Smoke. L’opération doit se faire rapidement, sans former de dépôt, le Smoke se transformant rapidement à l’air libre pour acquérir une consistance sirupeuse avant de sécher complètement.
#9 – Transferts. J’ai hésité dans un premier temps à appliquer des insignes de la Wehrmacht sur le walker … il s’agissait avant tout de ne pas heurter la sensibilité d’un juge sur le concours ! Bien m’en a pris au final, ces ajouts sont visuellement assez marquants et situent bien la pièce dans le contexte d’une uchronie WWII.

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 Voilà la bête finie sur mon plan de travail. Résultat très satisfaisant pour deux jours de boulot … on a largement dépassé le cadre de la personnalisation de figurine (mais le sujet s’y prêtait bien). Pas faux de dire que la machine est méconnaissable !

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Partage moi ça ma gueule !

A propos du gangeekeur

Un commentaire

  1. J’adore!!! Comme d’habitude Stéphane, du boulot d’orfèvre…Félicitations!
    J’aurai aimé une petite texture sur le socle pour le mettre en situation, mais à ce stade c’est plus que du détail…

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