STARCRAFT le boardgame.

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D’emblée, on est en droit d’être sceptiques face au concept …
« Quitte à faire du Starcraft avec des potes, pourquoi ne pas jouer directement au jeu video ? »
C’était sans compter sans le talent de Corey Konieczka, Designer de règles et expert en jeux de plateaux à license réussis.
Et ce n’est pas ici qu’il va faillir à sa réputation !

“Mazette ! Ils n’ont pas été timides avec la boîte de jeu” est une exclamation qui reviendra souvent dans la bouche des nouveaux joueurs.
60x30x10cm … des dimensions qui classent haut la main le jeu dans la catégorie des “Monster Games” si chers à l’éditeur FFG.

A peine ouverte, elle vomit littéralement sur la table une pléthore de matériel multicolore :

Et les figurines ne sont pas en reste : elles deviennent plus que jolies une fois peintes.

Carriers Protoss (vous savez, ces nefs volantes qui dégorgent sur l’ennemi des nuées entières de petits drones)

Dragoons (marcheurs quadrupèdes contenant les restes de valeureux guerriers Protoss amochés au combat. Bref, des Dreadnoughts !)

Une Hydralisk ça va. Une meute …

Wraiths, ou la hantise des adversaires des Terrans. Disponibles tôt dans le jeu, ces chasseurs profiteront de leur invisibilité pour venir vous harceler en toute impunité.

Le jeu est basé sur le premier Starcraft et son extension Brood Wars: ne comptez pas sur vos Roaches, Ravens, et autres Colossus pour faire une apparition ici.
Premier constat : la bataille ne se déroule plus à l’échelle d’une map, mais d’un système planétaire.
Les joueurs (entre 2 et 6) posent tour à tour leurs planètes pour former le plateau de jeu… sa taille découle donc directement du nombre de participants.
Et là, ça devient très impressionnant : dès 5 joueurs, on se sent à l’étroit sur une table de salle à manger !

Confrontés à la mécanique de jeu, on se dit que tout cela fonctionne à merveille.
Tout est bien expliqué dans le manuel (comptez une quarantaine de pages tout de même).
Prises individuellement, les règles sont simplissimes … c’est juste qu’il y en a un nombre conséquent à assimiler.

Vous pouvez remporter la victoire de 3 façons différentes :
-en éradiquant totalement vos adversaires (à vrai dire, ce cas de figure ne nous est encore jamais arrivé)
-en marquant le plus haut score en points de victoire à la fin du jeu.
-en remplissant une condition de victoire propre à chaque faction.

Lorsque le jeu débute, on se retrouve globalement en terrain connu: le système retranscrit bien les étapes du RTS dont il est inspiré.
-Vous acheminez des troupes grâce à vos navettes jusqu’au planètes voisines (en privilégiant évidemment celles qui comportent des emplacement stratégiques ou des filons exploitables.
-Vous y construisez des bases, qui vous permettent d’extraire les richesses minières .
-Vos travailleurs récoltent le minerai et le gaz Vespen dont vous avez besoin pour former de nouvelles troupes, ou les améliorer.

S’ensuit, on se retrouve confrontés à des arbres d’évolution assez copieux pour upgrader les troupes, toutes celles du Starcraft original et de Broodwars répondant à l’appel.
Leurs aptitudes sont fidèlement retranscrites -y compris leurs améliorations- au moyen d’un système de cartes ingénieux.
Les aficionados de Starcraft (on les reconnait généralement à leur manie d’imiter les digits vocales des petites unités qu’ils activent: “Carrier has arrived” /“For Aiur” /“Garou Kola !!!” /“KKKKrrrrsrklll … Hiiissssss”)
ne seront pas dépaysés … au point de commencer avec un avantage certain sur les pauvres néophytes, qui ignorent “qu’un Reaver Protoss n’atteindra son plein potentiel de destruction qu’une fois qu’il aura construit ses scarabs explosifs, mais ne peut tirer que sur des cibles au sol”.

La grande originalité du jeu est son système de programmation inversée.
Les joueurs posent 4 ordres par tour sur les planètes voisines afin de créer des piles, qui seront ensuite résolues en commençant par les ordres du dessus.
Donc en principe, vos premiers pions posés seront les derniers résolus.
C’est aussi la principale difficulté à laquelle se heurtent les joueurs, car ce système ne pardonne pas l’erreur.
Voyons voir … mon plan était d’envoyer mes marines Terrans sur la planète Lambda, d’y implanter une base, puis de construire des tanks de siège sur place … mais comme j’ai oublié au premier ordre de faire une navette pour amener mes troupes là bas, toute ma stratégie tombe à l’eau !!!!!
Un tour entier foutu, et la planète que je convoitais tombe entre les mains de l’ennemi sans rencontrer aucune résistance
”.

A l’instar du jeu video, les 3 races disponibles possèdent toutes des caractéristiques distinctes :
-les Terrans sont un bon compromis entre fiablité, puissance de feu et résistance

-les Zergs pulluleront en nuées afin de vous écraser sous leur nombre

-les Protoss (lents à développer) finiront par obtenir une avance technologique telle qu’ils paraitront dotés de pouvoirs magiques.

Lorsque votre expansion territoriale vous met en contact avec les camps des autres joueurs, l’heure du combat vient sonner.
Le système serait un peu longuet à détailler ici … sachez que les combats sont résolus en séparant les troupes impliquées dans une série de petites escarmouches, sans aucun jet de dés grâce à un système de cartes particulièrement bien pensé.

Les affrontements se déroulant sur des régions contenant des bases sont cruciaux, car si les troupes qui les défendent sont repoussées ou anéanties, les assaillants les détruiront en fin de tour.
Rude contretemps pour votre plan minutieux : vous perdez d’un coup votre base, votre capacité à exploiter les ressources de la planète, et tous les workers qui bossaient dans la région concernée !

Voilà un jeu vraiment très bien fichu !
Quasi-impossible qu’un plan se déroule sans accrocs pendant une partie de STCTBG
il serait plutôt la parfaite illustration de l’adage militaire qui veut que “aucun plan ne résiste au contact avec l’ennemi”.
Assurez-vous tout de même de jouer avec des adversaires honnêtes … on navigue entre tellement de compteurs, de cartes et de jetons qu’il est très facile de s’en rajouter un ou deux sans que personne ne s’en apercoive.
Bien sûr, on a quand même fini par spotter qu’un malandrin avait trois fois plus de workers que tout le monde à temps de jeu équivalent

FFG n’ayant pas conservé la license Blizzard, le jeu n’est actuellement plus édité … mais encore en stock dans certains magasins parisiens.

Stéphane Nguyen.

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